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détails
Quand nous accable le malheur
L'espace d'une seconde nous sauvent
les infimes aventures
De l'attention ou de la mémoire :
La saveur d'un fruit, la saveur de l'eau,
ce visage qu'un rêve nous ramène,
les premiers jasmins de novembre,
le désir infini de la boussole,
un livre que nous croyions perdu, le battement d'un hexamètre,
la clé brève qui nous ouvre la maison,
l’odeur d'une bibliothèque ou du santal,
l'ancien nom d'une rue,
les couleurs d'une carte,
une étymologie imprévue,
le poli d'un ongle limé,
la date que nous cherchions,
compter les douze coups obscurs,
une brusque douleur physique.
Huit millions sont les divinités du Shinto
qui, secrètes, voyagent sur la terre.
Ces modestes divinité nous frôlent,
nous frôlent et puis nous laissent.
Auteur:
Borges Jorge Luis
Années: 1899 - 1986
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, devint aveugle, non-voyant
Continent – Pays: Amérique du sud - Argentine
Info:
La proximité de la mer : Une anthologie de 99 poèmes
[
poème
]
[
vétilles
]
[
souvenirs
]
[
imaginaire
]
pensée-de-femme
Les feuilles bigrement vertes
Pour un mois d’octobre,
Ma porte pour toi est toujours ouverte
Des sentiments, jamais sobre
Pour un mois d’octobre
Les oiseaux chantent à tue-tête,
Des sentiments, jamais sobre
En veux-tu encore des épithètes ?
Les oiseaux chantent à tue-tête
Le soleil s’attarde au-dessus des toits,
En veux-tu encore des épithètes ?
Nous le savons, l’amour n’a rien d’courtois
Le soleil s’attarde au-dessus des toits
La douceur plonge au cœur des arbres,
Nous le savons, l’amour n’a rien d’courtois
Cette nuit, prends bien garde
La douceur plonge au cœur des arbres
Des dorures à l’horizon,
Cette nuit, prends bien garde
Mon tendre sauvageon
Des dorures à l’horizon,
Ma porte pour toi est toujours ouverte
Mon tendre sauvageon,
Les feuilles bigrement vertes.
Auteur:
Huppen Iocasta
Années: 1971 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse, chroniqueuse littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture
Continent – Pays: Europe - Belgique - Roumanie
Info:
Dorures à l’horizon
[
séductrice
]
[
accueillante
]
[
poème
]
gamins
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Auteur:
Hugo Victor
Années: 1802 - 1885
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les Orientales - Les Feuilles d'automne
[
poème
]
vaccination
Femmes, enfants, vieillards se pressent à l'entour.
Ce mortel si terrible à leurs yeux se présente.
Ses regards paternels dissipent l'épouvante ;
Il rassure la mère, il sourit aux enfants,
Il prédit au vieillard qu'il doit vivre cent ans.
Sous le chaume bientôt la foule se rassemble ;
On entre, on est assis, de nouveau chacun tremble.
Ils répondent par ordre à l'appel du pasteur;
Une bourse à la main, de loin le bon docteur
Montre au plus intrépide un prix de sa vaillance;
Le magister sourit d'un air de défiance,
Et les traces d'un mal qu'il a trop mérité
Ont gravé sur son front son incrédulité.
L'instant fatal approche; il faut qu'on se décide....
Des assistants nombreux quel est le moins timide?
Qu'il se signale!... Il vient; tous au fer menaçant
Vont offrir tour à tour un bras obéissant.
Auteur:
Delavigne Casimir
Années: 1793 - 1843
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète et auteur dramatique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"La découverte de la vaccine" - disponible sur Gallica
[
vaticination
]
[
poème
]
[
peur
]
flots
La Mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !
Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d’imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir !
Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.
Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
Ô mon silence !… Édifice dans l’âme,
Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit !
Temple du Temps, qu’un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m’accoutume,
Tout entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l’altitude un dédain souverain....
Auteur:
Valéry Paul
Années: 1871 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
poème
]
[
ôde
]
[
océan
]
déclaration d'amour
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
Auteur:
Baudelaire Charles
Années: 1820 - 1867
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le Serpent qui danse, les fleurs du mal 28
[
poème
]
fuite
Est-ce que ça avait un sens ? La pierre, la rose,
l'obscurité, le bois, le vent, la flamme, le violon.
L'homme habile, le monde visible,
la pivoine peinte, la mer, la sauvagerie
du cellophane, mon dernier mot, mon message froissé
à un ami ? Est-ce que je cherchais quelque chose,
des outils peut-être, ou des graines, car de nombreuses choses
sont entreposées sous nos excès de pensée.
Commençons par parler des choses,
des noms qu'on devrait leur donner,
et s'il sera nécessaire
de dessiner l'une quelconque d'entre elles.
Le bruit d'une bouilloire -
c'était la chose la plus terrifiante au monde.
Quelquefois c'était un loup, et quelquefois
un homme ou une femme, qu'importe ce que ça évoquait,
même des pétales de cerisiers, tombant, et toujours
ça pouvait te faire sortir, et c'était le cas,
et la pièce restait aussi impressionnante
qu'une grotte inexplorée.
Auteur:
Ruefle Mary
Années: 1952 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: Poétesse
Continent – Pays: Amérique du Nord - USA
Info:
"Platonic", in "Dunce" - éd. Wave Books - p.75 - ma traduction
[
quête
]
[
incertitude
]
[
peur irraisonnée
]
[
représentation
]
[
poème
]
amitié
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils ont hâte de te voir
Mais restent imperturbables
Si tu ne passes pas dire bonsoir
Même après une longue absence
Tu peux renouer avec eux
Il n’y a pas d’intermittence
Te revoir les rend heureux
Les vrais amis sont comme les arbres
Plantés très loin ou bien tout près
Sans jalousie et sans alarme
Ils croissent, c’est leur métier
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils tendent leurs bras, ne plient pas
Ils grimpent vers la lumière
C’est ce qui les met en joie
Les vrais amis sont comme les arbres
L’univers est dans leur peau
Qu’il fasse pluie, glace ou bourrasque
Ils parfument et tiennent chaud
Les vrais amis quand ils trépassent
N’en finissent pas de fleurir
Dans nos mémoires opiniâtres
Même coupés les arbres prient
Auteur:
Beaucarne Julos
Années: 1936 - 2021
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: chanteur, musicien
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
[
poème
]
ignorance
Quel grand bonheur
de ne pas savoir
dans quel monde on vit.
Il aurait fallu
exister longtemps
assurément plus longtemps
qu’il n’existe lui-même.
Juste pour comparer,
connaître d’autres mondes.
Se soulever au dessus du corps
qui ne sait rien mieux faire
que limiter
et dresser des obstacles.
Pour le bien de la recherche,
pour la clarté de l’image
au nom des conclusions dernières,
s’envoler au dessus du temps
au fond duquel tout cela virevolte et cavalcade.
Depuis cette perspective,
adieu à jamais
détails et épisodes.
Compter les jours de la semaine
apparaîtrait assez vite
dépourvu de sens.
Jeter une lettre dans la boîte –
une erreur de jeunesse sans cervelle.
L’écriteau : "Ne pas marcher sur la pelouse" –
pure folie.
Auteur:
Szymborska Wislawa
Années: 1923 - 2012
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse, écrivaine
Continent – Pays: Europe - Pologne
Info:
Quel grand bonheur
[
protection
]
[
incarnation mystère
]
[
poème
]
déclaration d'amour
Nous nous étions connus tout petits à l'école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.
Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand les flots du Pactole
Roulaient chez l'un de nous, par hasard, une obole,
Nous divisions toujours en deux parts le festin.
Souvent, aux lendemains de mes fainéantises,
Me laissant consulter en route son devoir,
Elle sut m'épargner l'horreur du cachot noir.
Moi, je grimpais pour elle à l'arbre des cerises,
Pour elle je pillais la vigne et le pommier,
Et je la défendais comme un bon chevalier.
II
Plus tard, à l'âge d'or où dans notre poitrine
Vibre l'enchantement des frissons amoureux,
A l'âge où l'on s'égare au fond des rêves bleus,
Sans songer à demain et ce qu'il nous destine,
Sous les érables du grand parc, à la sourdine,
Nous nous cachions, loin des oreilles et des yeux,
Et, son front virginal penché sur mes cheveux,
Ensemble nous lisions le divin.
Auteur:
Lamartine Alphonse de
Années: 1790 - 1869
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Premier amour I
[
poème
]