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relations

Je suis la femme la plus fatiguée du monde. Fatiguée dès le lever. La vie exige un effort que je ne puis faire. S'il te plaît, donne-moi ce lourd bouquin. J'ai besoin de mettre quelque chose de pesant sur ma tête. Il faut sans cesse que je puisse mettre mes pieds sous les oreillers pour pouvoir rester sur terre. Sinon, je me sens partir, partir à une vitesse folle, à cause de ma légèreté. Je sais que je suis morte. Aussitot une phrase énoncée, ma sincérité meurt, devient mensonge, et ça me glace. Ne dis rien, car je vois que tu me comprends, et ta compréhension me fait peur. J'ai une telle peur de trouver quelqu'un comme moi, mais aussi un tel désir de la trouver ! Je me sens si seule, mais j'ai aussi si peur que cette solitude soit rompue et que je ne sois plus la cheffe et dirigeante de mon univers. Je suis très effrayée par cette compréhension qui te permet de pénétrer mon monde ; parce que me voilà alors révélée et je dois le partager avec toi.  

Auteur: Nin Anaïs

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[ difficiles ]

 
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transcendance

L’Infini a dit : je ne connais pas le Principe ; cette réponse est profonde. L’Inaction a dit : je connais le Principe ; cette réponse est superficielle. L’Infini a eu raison de dire qu’il ne savait rien de l’essence du Principe. L’Inaction a pu dire qu’elle Le connaissait, quant à Ses manifestations extérieures... Ne pas Le connaître, c’est Le connaître (dans Son essence) ; Le connaître (dans Ses manifestations), c’est ne pas Le connaître (tel qu’Il est en réalité). Mais comment comprendre cela, que c’est en ne Le connaissant pas qu’on Le connaît ? — Voici comment, dit l’État primordial. Le Principe ne peut pas être entendu, ce qui s’entend, ce n’est pas Lui. Le Principe ne peut pas être vu ; ce qui se voit, ce n’est pas Lui. Le Principe ne peut pas être énoncé ; ce qui s’énonce, ce n’est pas Lui... Le Principe, ne pouvant être imaginé, ne peut pas non plus être décrit. Celui qui pose des questions sur le Principe, et celui qui y répond, montrent tous deux qu’ils ignorent ce qu’est le Principe. On ne peut, du Principe, demander ni répondre ce qu’Il est.

Auteur: Tchouang-Tseu

Info: Traduction du P. Wieger, pp. 397-399

[ taoïsme ] [ connaissance suprême ] [ ontologie ] [ source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indicible priméité

Le Réel tel qu’il apparaît, le Réel dit la Vérité, mais il ne parle pas et il faut parler pour dire quoi que ce soit.

Le Symbolique, lui, supporté par le signifiant, ne dit que mensonges quand il parle - lui - et il parle beaucoup.

Tout ceci, bien sûr, n’est noué que par l’intermédiaire de l’Imaginaire qui a toujours tort.

Il a toujours tort, mais c’est de lui que relève ce qu’on appelle la conscience. La conscience est bien loin d’être le savoir, puisque ce à quoi elle se prête, c’est très précisément à la fausseté.

"Je sais" ne veut jamais rien dire, et on peut facilement parier, que ce qu’on sait est faux. Est faux, mais est soutenu par la conscience, dont la caractéristique est précisément de soutenir de sa consistance, ce faux. C’est au point qu’on peut dire que, il faut y regarder à deux fois avant d’admettre une évidence, qu’il faut la cribler comme telle, que rien n’est sûr en matière d’évidence, et c’est pour ça que j’ai énoncé qu’il fallait évider l’évidence, que c’est de l’évidement que l’évidence relève.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire du 15 février 1977

[ illusoires secondéités ] [ tiercités dérisoires ]

 

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concision

La conclusion du premier mouvement d’une symphonie de Dvorak (symphonie en fa majeur, assez rarement jouée) illustre bien cette sorte de mutisme, de "silence musical" ou de "musique qui se tait" comme dirait Federico Mompou (Musica callada). Dvorak a développé cet allegro initial autour d’un thème simplissime qui apparaît dès la première mesure de l’œuvre et consiste en une broderie en arpège du deuxième renversement de l’accord parfait de fa majeur : do fa ; do la do fa la fa. Il conclut son premier mouvement par ce même thème énoncé paisiblement en solo, sans le moindre soutien harmonique hormis la tenue de l’accord de fa majeur, aussitôt suivi d’un point final (c’est-à-dire sans la succession d’accords qui annoncent généralement, dans la symphonie romantique, la fin du morceau par une péroraison académique, parfois interminable et pompière). Cette fin peut prendre l’auditeur de court, comme surprirent en leur temps les fins abruptes de Ravel, bientôt suivi par les compositeurs qui héritèrent de lui l’art de savoir interrompre. – Quoi, c’est déjà fini ? – Oui, c’est fini, j’ai dit tout ce que je voulais dire. – Mais que vouliez-vous dire au juste ? – Eh bien, précisément cela : do fa ; do la do fa la fa. Le poumon, vous dis-je.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "L'invisible" pages 23-24

[ interprétation ]

 
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adn

Je ne connaissais pas les règles de Chargaff lorsqu'il les a énoncées, mais l'effet qu'elles ont eu sur moi a été tout à fait électrique, car j'ai immédiatement réalisé que si l'on avait ce type de schéma proposé par John Griffith, où l'adénine est appariée à la thymine et la guanine à la cytosine, alors on devrait obtenir les règles de Chargaff.

J'étais très enthousiaste, mais je n'en ai pas parlé à Chargaff parce que c'était quelque chose que je faisais avec John Griffith. Il y a eu une sorte d'effet de comédie musicale où j'ai oublié quelles étaient les bases et j'ai dû aller à la bibliothèque pour vérifier, et je suis retourné voir John Griffith pour savoir quels étaient les endroits qu'il avait mentionnés. Il s'est avéré que les idées de John Griffith correspondaient aux règles de Chargaff !

C'était très excitant, et nous nous sommes dit "ah ha !" et nous avons réalisé - je veux dire ce que toute personne familière avec l'histoire des sciences devrait réaliser - que lorsque vous avez des rapports de un à un, cela signifie que les choses vont ensemble. Je ne sais pas comment il se fait que personne n'ait relevé ce simple fait au cours de ces années-là.

Auteur: Crick Francis Harry Compton

Info: Extrait de la transcription du documentaire de VSM Productions, The DNA Story (1973). Extrait de la page web 'Chargaff's Rules', Linus Pauling and the Race for DNA sur le site scarc.library.oregonstate.edu

[ historique ] [ tétravalence ]

 

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paradoxe

Notre position de sujet (dont chacun est seul responsable), est toujours compromise a priori par le fait que nul ne peut échapper au discours dominant de son époque.

Dans la logique du Château tu es toujours déjà coupable a priori car il n'existe aucun pardon possible pour les innocents.

On peut retrouver la même structure de pensée chez Spinoza pour qui avoir conscience que rien ne peut jamais échapper à la nécessité est la seule façon de se libérer de la nécessité.

Pareil pour l'idéologie chez Althusser où dire "je suis dans l'idéologie" est la seule façon d'éviter le cercle vicieux de l'idéologie.

Mais le premier exemple d'entre tous, le plus célèbre, reste le paradoxe du menteur crétois, où dire : "ce que je suis en train de dire est un mensonge" permet d'articuler la différence entre sujet de l'énonciation et sujet de l'énoncé (distingués par Lacan) car en disant "je mens" je reconnais l'inauthenticité de mon être, sa non-coïncidence à lui-même, la division constitutive de mon sujet, donc l'inconsistance de ma position subjective d'énonciation, et en ce sens, je dis la vérité.

L’être ne se produit que par l’échec de l’étant à se dire.

Le parlêtre que nous sommes est donc cette créature qui dit la vérité en mentant, qui ment en disant la vérité.

Quand je dis je mens, je mens.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info:

[ aporie ontologique ]

 

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formacja

Nous ne comprenons vraiment que ce qui fut énoncé et enregistré par les deux ou trois générations précédant notre culture propre. Seules les formulations utilisées par ces strates antérieures rapprochées sont "compréhensibles", littéralement. En effet, ces consensus d'un réel sont suffisamment contigus dans le temps - tant les terminologies qui en font rapport que la réalité qui en fut le socle -, un peu comme si nous en avions respiré les odeurs et éprouvé les émotions grâce à nos ascendants proches, parfois aussi aidés en celà par l'école, qui consolida ces éléments de la culture collective d'un moment/époque : le notre, l'air d'un temps. Tout ce qui est au-delà est de seconde main, sujet à caution. Ce que nous nous nommons culture collective, sur le temps long, les annales écrites, parait, après réflexion, hors de portée, très discutable. A tout le moins inextricable fouillis quasi irrationnel dont il n'y a peut-être rien d'autre à tirer qu'une forme de divertissement. J'ai même le sentiment que l'époque la plus intelligible est celle de nos grands-parents ; explicitée  par nos parents et déjà bien digérée/distanciée par les années. 

Il est imaginable qu'en ce qui concerne les annales "vidéos" des époques à venir, ce sera encore plus vrai, parce qu'avec une matière toujours plus pléthorique  ce sera tout aussi facile à manipuler. D'où nécessaire honnêteté et impartialité des historiens.

Auteur: Mg

Info: 13. 2. 2021

[ continuité trompeuse ] [ décontextualisation historique ] [ mémoire communautaire ] [ limitation ]

 
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classiques et poncifs

Dans le second chapitre de sa Rhétorique (II, 21, 1394a 24), Aristote emploie le terme gnômé pour les énoncés brefs destinés à la citation. La gnômé y est définie comme une formule exprimant "non pas les particuliers […] mais le général ; et non toute espèce de généralité mais seulement celles qui ont pour objet des actions […]." Les formes gnomiques désignent aujourd’hui les seules formules sentencieuses signées : maximes ou sentences (de maxima sententia, traduction latine de gnômé), et apophtegmes (paroles mémorables de personnages illustres) ; les énoncés parémiques (du gr. paroimia : "proverbe") et les formes apparentées (dictons et adages), créations anonymes, collectives, populaires, fruits de l’expérience accumulée de génération en génération par les usagers de la langue, véhiculant ce que l’on a l’habitude d’appeler "la sagesse des nations", présentent les mêmes caractéristiques sémantiques et grammaticales. Du point de vue linguistique,

-  l’énoncé gnomique, la maxime ou sentence :

Plaisir d’amour ne dure qu’un moment, chagrin d’amour dure toute la vie.

et sa variante parémique, le proverbe : 

Les bons comptes font les bons amis

sont des unités de discours achevées, constituées par des phrases autonomes du point de vue grammatical et référentiel. Du point de vue sémantique, ce sont des assertions se donnant pour universellement vraies. Ce type d’énoncé prétend donc à la généricité (par défaut) et emprunte, du point de vue linguistique, la structure des énoncés génériques exprimant des lois scientifiques.

Auteur: Schapira Charlotte

Info: Langages 2008/1 (n° 169), p 57

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ généralisations idiomatiques ] [ onomasiologie ]

 

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psychanalyse

Comme toujours dans l’œuvre de [Erich] Fromm, la difficulté provient du fait qu’il essaie, malencontreusement et sans nécessité, de sauver la pensée de Freud de son fondement "mécaniste" hérité du XIXe siècle et de l’enrôler au service du "réalisme humaniste". Dans la pratique, cela veut dire que la rigueur théorique fait place au sentiment et à des slogans édifiants et sublimes. Fromm remarque en passant que la conception de départ qu’avait Freud du narcissisme tenait pour établi que la libido se formait dans le moi, comme un grand réservoir d’amour de soi indifférencié. Mais, en 1922, Freud décidait, au contraire, que "nous devons reconnaître le ça comme le grand réservoir de la libido". […] En fait, la théorie structurale de l’esprit, énoncée par Freud dans Psychologie du groupe et Le Moi et le ça, imposa à ses idées antérieures des modifications qui sont d’une grande portée pour une bonne intelligence du narcissisme. Cette théorie obligea Freud à abandonner la simple dichotomie entre instincts et conscience, à reconnaître les composantes inconscientes du moi et du surmoi, l’importance des pulsions non sexuelles (agression ou instinct de mort) et des alliances entre surmoi et ça, entre surmoi et agression. Dès lors, ces découvertes permirent de comprendre le rôle des relations d’objets dans le développement du narcissisme : ce dernier se révélant essentiellement une défense contre les pulsions agressives plutôt qu’un amour de soi. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 64-65

[ évolution conceptuelle ] [ définition clinique ] [ historique ]

 

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généralisation

Parce que les théories psychanalytiques sont un composé de matériel observé et d’abstraction tirée de ce matériel, elles ont été qualifiées de non-scientifiques. Elles sont à la fois trop théoriques (elles sont trop la représentation d’une observation) pour être recevables en tant qu’observation et trop concrètes pour avoir la flexibilité qui permet à une abstraction de venir coïncider avec une réalisation. Par conséquent, une théorie qui serait largement applicable si elle était énoncée en termes suffisamment généraux est susceptible d’être condamnée parce que sa concrétude même empêche de reconnaître la réalisation qu’elle pourrait représenter. A l’inverse, lorsqu’il se trouve une telle réalisation, la théorie qui s’y applique peut s’en trouver faussée dans sa signification. Les théories psychanalytiques présentent donc un double défaut : d’une part, la description des données empiriques est insatisfaisante parce qu’il est manifeste qu’elle constitue davantage ce que le langage courant appelle une "théorie" de ce qui s’est passé qu’une simple relation des faits ; d’autre part, cette théorie de ce qui s’est passé ne répond pas aux critères qui s’appliquent à une théorie, lorsque l’on veut désigner par ce terme les systèmes utilisés dans une investigation scientifique rigoureuse. Il est donc nécessaire dans un premier temps, de formuler une abstraction capable de représenter la réalisation que les théories existantes entendent décrire. Je me propose de rechercher un mode d’abstraction tel que l’énoncé théorique conserve le minimum de particularisation.

Auteur: Bion Wilfred Ruprecht

Info: Éléments de la psychanalyse

[ classification ] [ singularité ] [ indexation ] [ langage ] [ mathématiques ] [ limitation ]

 

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