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sentimentalisme intellectuel

Dire fascisme, progrès, science, justice : cela ne conduit à nulle idée, ne provoque nulle réflexion, mais fait éclater en nous une fanfare d’images, un feu d’artifice de lieux communs visuels, qui s’enchaînent exactement, et me fournissent un contenu pratique, une vérité commune d’autant plus aisée à consommer que les images toutes prêtes qui m’ont été livrées sont déjà digérées d’avance. Or, ne nous y trompons pas, ceci est le mode normal de pensée de l’homme actuel. Nous arrivons au stade purement émotionnel de la pensée. Pour commencer à réagir intellectuellement, l’homme a besoin d’une incitation imagée. [...] Le caractère émotif de ce que l’homme moderne appelle sa pensée [...] a d’ailleurs pour conséquence une extrême violence des convictions alliée à une extrême incohérence des arguments.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 330

[ réflexe ] [ stéréotypique ] [ prêt-à-penser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

élitisme

Un des ressorts majeurs de ce processus est à rechercher dans la nouvelle stratification éducative de la société, engendrée par l'augmentation très significative de la proportion de diplômés du supérieur. Pour Emmanuel Todd, cette situation a abouti au fait que, "pour la première fois, les "éduqués supérieurs" peuvent vivre entre eux, produire et consommer leur propre culture. Autrefois, écrivains et producteurs d'idéologies devaient s'adresser à la population dans son ensemble, simplement alphabétisée, ou se contenter de parler tous seuls. L'émergence de millions de consommateurs culturels de niveau supérieur autorise un processus d'involution. Le monde dit supérieur peut se refermer sur lui-même, vivre en vase clos et développer, sans s'en rendre compte, une attitude de distance et de mépris vis-à-vis des masses, du peuple et du populisme qui naît en réaction de ce mépris."

Auteur: Fourquet Jérôme

Info: L'archipel français

[ sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transmission

On se plaint que les jeunes ne respectent plus leurs aînés. Mais est-il beaucoup de ces aînés qui se respectent eux-mêmes, c’est-à-dire qui répondent aux exigences de leur âge ? Le vieillissement est ressenti comme une injure imméritée de la destinée ; on étire, on singe la jeunesse au-delà de limites du bon sens et du bon goût ; on la met en conserve comme ces petits pois extra-fins qu’on cueille avant l’heure pour les consommer en tout temps. [...]

Les âges de la vie, phases d’un même cycle, ne s’opposent pas, ils se complètent. Ce que, sans le savoir peut-être, les jeunes attendent de nous, ce sont les présents et les exemples de l’arrière-saison : la saveur des fruits mûrs et la transparence des feuilles et non le masque d’un printemps factice sur le visage d’un stérile automne.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 182-183

[ vieux ] [ complémentarité ] [ expérience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Chaque livre que nous lisons dérègle notre boussole intérieure, chaque esprit étranger nus montre de combien de points de vue divers on peut considérer le monde. Et puis, lentement, les oscillations s'atténuent, l'aiguille revient à sa position accoutumée, correspondant pour chacun de nous à sa personnalité. C'est ce que j'ai éprouvé dans une pause entre deux périodes de lectures. On peut certes beaucoup lire -- et un ami des livres qui vit en solitaire consomme les ouvrages et les opinions comme quelqu'un qui vit en société consomme les êtres humains -- on s'étonne souvent de la quantité que l'on peut en supporter. Mais le moment vient où il faut rejeter tout cela, aller courir un moment par la forêt, respirer le temps qu'il fait, les fleurs, les brouillards et les vents et se retrouver à ce point tranquille d'où le monde redevient unité.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Critiques posthumes

[ corps-esprit ] [ équilibre ]

 

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frustration

Primitivement l'individu fort traite, non seulement la nature, mais encore la société et les individus faibles comme des objets de proie : il les exploite tant qu'il peut, puis continue son chemin. Parce qu'il vit dans une grande incertitude, alternant entre la faim et l'abondance, il tue plus de bêtes qu'il ne peut en consommer, pille et maltraite plus d'hommes qu'il ne serait nécessaire. Sa manifestation de puissance est en même temps une expression de vengeance contre son état de misère et de crainte ; il veut, en outre, passer pour plus puissant qu'il n'est, voilà pourquoi il abuse des occasions : le surcroît de crainte qu'il engendre est pour lui un surcroît de puissance. Il remarque à temps que ce n'est pas ce qu'il est, mais ce pour quoi il passe qui le soutient ou l'abat : voilà l'origine de la vanité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, 181 p.897

[ arrogance ]

 

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popularisation

Ce que les rebelles contreculturels appellent la "récupération" est en fait la croissance de leurs mouvements, c’est-à-dire leur passage d’un marché de niche, obscur et souterrain – underground – à un marché mainstream, clairement identifié dans l’imaginaire collectif. Ce que l’on appelle "récupération" est en fait le mouvement normal du développement économique, tant du point de vue de l’échange que du signe. C’est la courbe banale de la croissance d’un marché. Le véritable problème est que, en se développant, en se répandant dans l’espace public, une culture rebelle se retrouve adoptée par une masse croissante d’individus et perd de fait ses vertus différenciatrices. Les profits symboliques à consommer les objets-signes du mouvement décroissent à mesure que ceux-ci se "vulgarisent". Les critiques de la "récupération" rappellent ainsi les collectionneurs bourgeois [...] qui s’énervaient de voir la petite bourgeoisie inculte adopter leurs pratiques et se retrouvaient dans l’obligation de se resingulariser par d’autres moyens.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ dénigrement ] [ logique marchande ] [ banalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

J'ai dévoré bien des livres, vécu grâce à eux d'inoubliables instants.
Ils me transportaient, m'exaltaient, me laissaient anéanti.
Ne cessaient de me triturer, m'aidaient à me connaître, à m'ouvrir mon chemin ...
Par la suite et au long des années, ils ont eu à combler ma faim, une faim qui réapparaissait aussitôt qu'assouvie.
Toutefois, comment me séparer d'eux alors qu'ils avaient eu pour moi une telle importance ?
Il fallait absolument que j'en garde quelques bribes.
D'où ma manie de prélever ces mots, ces phrases qui m'avaient dévasté, embrasé, poussé à aller plus avant.
Manie d'autodidacte qui s'acharne à creuset toujours plus profond, qui tient à ne rien perdre de ce qu'il a acquis, qui veut pouvoir mâcher encore et encore ces mots où puiser force, lumière, énergie.
Les phrases de ce volume sont tirées de carnets où se trouve thésaurisée cette nourriture qu'aiment à consommer ceux qui se cherchent, cherchent un sens à leur vie.

Auteur: Juliet Charles

Info: Ces mots qui nourrissent et qui apaisent : Phrases et textes relevés au cours de...

[ compilation ] [ thérapie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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cyberpunk

L'évolution ne prévoit rien. Les machines complexes développent leurs propres agendas. Les cerveaux - fraudent. Les boucles de rétroaction évoluent afin de garantir la stabilité des battements de cœur, puis elles succombent à la tentation du rythme et de la musique. L'excitation évoquée par l'imagerie fractale, les algorithmes de sélection des habitats, se métastasent en art. Les sensations qui, autrefois, se méritaient par la forme physique peuvent être atteint aujourd'hui par une absurde introspection. L'esthétique surgit, sans crier gare, via un trillion de récepteurs de dopamine, et le système s'expand au-delà de ses possibilité de représentations. L'organisme se met à modéliser le processus même de modélisation. Il consomme toujours plus de ressources informatiques, s'enlisant sans fin dans les récursivités de simulations non pertinentes. A l'image de l'ADN parasite qui s'accumule dans chaque génome naturel, il persiste, prolifère et ne produit rien d'autre que lui-même. Tels le cancer les métaprocessus fleurissent, se réveillent et se nomment eux-mêmes "je".

Auteur: Watts Peter

Info: Blindsight

[ évolution ] [ décadence cybernétique ] [ égoïsmes ] [ science-fiction ] [ pessimisme ]

 

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lutte des classes aliénée

Car le travail n’est plus une force, il est devenu signe parmi les signes. Il se produit et se consomme comme le reste. Il s’échange avec le non-travail, le loisir, selon une équivalence totale, il est commutable avec tous les autres secteurs de la vie quotidienne. Ni plus ni moins "aliéné", il n’est plus le lieu d’une "praxis" historique singulière engendrant des rapports sociaux singuliers. Il n’est plus, comme la plupart des pratiques, qu’un ensemble d’opérations signalétiques. Il entre dans le design général de la vie, c’est-à-dire dans l’encadrement par les signes. Il n’est même plus cette souffrance, cette prostitution historique qui jouait comme promesse inverse d’une émancipation finale [...]. Plus rien de tout cela n’est vrai. La forme-signe s’est emparée du travail pour le vider de toute signification historique ou libidinale et l’absorber dans le processus de sa propre reproduction : c’est l’opération du signe que de se redoubler en lui-même, derrière l’allusion vide à ce qu’il désigne.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 25

[ absurde ] [ désenracinement ] [ objet de consommation ]

 
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partage des biens de la succession

Un des moyens les plus efficaces pour faire disparaître les grandes familles, est le partage égal forcé des biens paternels. Le Code Napoléon qui sur plusieurs points capitaux a perpétué et consolidé la Révolution, nous a maintenu jusqu’à présent sous ce régime de destruction. [...] Bonald s’élève contre un tel régime. "Le philosophe, écrit-il, vous prouvera par de doctes raisonnements qu’il faut que tous les enfants partagent également le bien de la famille ; la nature vous prouvera par de grands malheurs qu’il faut, pour que le corps social subsiste, conserver les familles et consommer les individus." Or le partage égal détruit forcément au bout de peu de temps toute la famille. "Dans les pays, écrit Bonald, où, par l’égalité du partage, la loi force les enfants de vendre tout ce qui pourrait leur rappeler leurs pères, il n’y a jamais de famille ; je dirai plus, il n’y a jamais de société, parce qu’à chaque génération la société finit et recommence. [...]"

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Le réalisme de Bonald", La délégation des siècles, 2021, page 104

[ historique ] [ individualisme ] [ égalité inéquitable ] [ héritage matériel ] [ législation ]

 
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