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poète

Qu'est-ce qu'il y avait derrière le front pur de l'adolescent Rimbaud ? Derrière ces yeux, ces extraordinaires yeux bleus qu'il avait, des yeux bleu pervenche avec une bague bleu sombre autour de l'iris. Ce qu'il y avait, on le sait par les brouillons D'une Saison en enfer : la rage. Un tremblement de rage ! Il écrit dans le brouillon : "La rage du désespoir m'emporte contre tout : la nature, les objets, moi, que je voudrais déchirer !"

Pourquoi cette rage ? Tâchons de comprendre. Voyez-vous, c'est un garçon qui dit : puisque c'est comme ça ce qu'on appelle les réalités de la vie, puisque c'est d'une part fétide et d'autre part atroce, alors il faut jouer le jeu à fond ! Faut pas faire semblant ! Faut pas tricher cette abjection qui est la nôtre, il faut l'assumer à plein, il faut s'y rouler avec une espèce de défi, de passion noire et de provocation, et que le langage même s'emplisse de ce stupre à quoi se réduit notre condition.

Auteur: Guillemin Henri

Info: https://www.youtube.com/watch?v=uM7CQ65F6TU

[ vision du monde ] [ exaltation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

motivation

Dès qu’il fait partie du proche entourage de Timour Leng, Nasr Eddin se fait passer pour un grand mystique doué de pouvoirs surnaturels. Mais son maître en veut des preuves irréfutables.

- Tous les mystiques ont des visions, paraît-il. Mais toi ?

- Par Allah, lui répond Nasr Eddin, J’en suis comblé à chaque instant.

- Hé bien, reprend Timour Leng, dis-moi ce que tu es en train de voir, et si tu ne vois rien, je te coupe la tête sur-le-champ.

- Je vois des ailes de feu battre les cieux, je vois à la place du soleil un trône de diamants porté par quatre lions d’or, je vois des ruisseaux de lait coulant intarissables des nues, je vois…

- Quelles visions extraordinaires ! l’interrompt Timour Leng, soudain saisi d’admiration et de crainte. Ô vénérable derviche ! Comment fais-tu, dis-moi, pour franchir ainsi l’apparence des choses ? Quels efforts accomplir sur soi-même pour être ainsi emporté jusqu’au septième ciel ?

- Il n’y a aucun effort à faire, la peur suffit.


Auteur: Nasrudin Mulla Nasreddin Nasraddin Nosiriddin

Info: In Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja de Jean-Louis Maunoury

[ humour ] [ crédulité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inflation

Ricardo développe une vision très pessimiste de l'économie de marché en gestation. Pour lui, le péril majeur de l'époque n'est pas la surpopulation, mais ce qu'il nomme la rente foncière. L'Anglais décrit son pays comme un système bloqué par la coexistence de trois acteurs, dont deux subissent les vices du troisième : les propriétaires fonciers (les grands aristocrates de l'époque, propriétaires des terres) qui encaissent, bien calés dans leur fauteuil, un loyer foncier sans rien faire. Dans le même temps, les ouvriers touchent le fruit de leur travail (le salaire) et les entrepreneurs - les capitalistes - le résultat de leurs investissements (le profit). Pis, l'absence de concurrence entre rentiers - qui touchent leur rente en lisant le Times - et la concurrence exacerbée entre capitalistes anglais naissants aboutit à une situation paradoxale : les profits des capitalistes baissent. Les solutions ? En bloc : ouvrir les frontières, importer des céréales (et autres denrées) moins chères, ruiner un peu plus les rentiers, donc enrichir les capitalistes, c'est-à-dire doper les investissements et, au final, diffuser le progrès technique et assurer la richesse des nations (la croissance).

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires, David Ricardo

[ économie ] [ triade ]

 

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évolutionnisme

Le sexe et la mort

Le moteur de l'évolution a deux cylindres : la sexualité et la mort. La mort rend la vie "malléable", ce qui lui permet de changer, d'évoluer par sélection naturelle : sans la mort, la vie ne peut pas produire la multitude de formes que nous lui connaissons. Et le sexe oriente en grande partie cette évolution. Les fleurs et couleurs extraordinaires des orchidées sont, au sens propre, des créations des insectes et le plumage magnifiquement coloré des oiseaux de paradis mâles adultes des créations des femelles. Ces deux exemples sont flagrants, mais il en existe une profusion d’autres dans le monde vivant. En fait, toute la biodiversité sur cette planète n’est que l’expression des adaptations successives des formes vivantes aux pressions sélectives qu’elles ont subies au cours de centaines de millions d’années. Et ce modelage de la vie par la mort et par le sexe ne se limite pas à la morphologie : l’immense variété des comportements, qu’il s’agisse de l’instinct sexuel ou maternel, de l’agressivité, du stress, de l’empathie ou de bien d’autres encore, résultent aussi de ce façonnage évolutif.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ anti-créationnisme ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

mort imminente

Pour en revenir à Pamela Reynolds (le cas le plus célèbre et le plus impeccable à ce jour, scientifiquement parlant), le corps a été vidé d’une partie de son sang et réfrigéré à 17°C ; le cœur ne battait plus et le cerveau reflétait un électroencéphalogramme plat, insensible à toute stimulation externe. Le tout pendant une bonne demi-heure ! Malgré cet état de mort clinique, sa conscience a continué de fonctionner et même avec une plus grande clarté que durant son état de veille ordinaire. Elle a pu percevoir des événements qui s’étaient réellement déroulés dans la salle d’opération lors de sa sortie hors du corps. Pamela Reynolds a vécu tous les stades classiques de la NDE (rencontre de personnes décédées et d’un "être de lumière") et cela a complètement transformé sa vie durant les années qui suivirent. Dans ce cas-là, pour la médecine, cette personne était bien cliniquement morte et en même temps, sa conscience a vécu des événements avec une grande lucidité, une clarté d’esprit, des capacités de perception et de raisonnement aiguisées, une mémorisation très nette, alors que son cerveau ne fonctionnait plus.

Auteur: Chambon Olivier

Info: Expériences extraordinaires autour de la mort : Réflexion d'un psychiatre sur la science et l'au-delà

[ contrôlée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

recherche et développement

Certains datent leur naissance avec le Projet Manhattan. Ce sont ces technosciences qui vont jouer un rôle central dans le développement. Il faut comprendre leurs différences avec la science. Quand Albert Einstein met au point sa théorie de la relativité, c’est un scientifique. Ce n’est pas un technicien. Il est alors bibliothécaire à l'Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle à Berne, en Suisse, et il travaille avec du papier et un crayon, rien de plus. Et cela lui permet de découvrir l'une des théories les plus extraordinaires qui soient. Rien à voir avec les laboratoires scientifiques des années 1950 ou d’aujourd’hui.

Avec le Projet Manhattan − projet technoscientifique par excellence −, des techniciens vont travailler avec des scientifiques. Les techniciens se font scientifiques et les scientifiques, techniciens. 3 Jusque-là, les scientifiques travaillaient avec de petits moyens. À partir de cette époque, il va y avoir l’apport de procédés techniques et de moyens colossaux dans la recherche scientifique. Aujourd’hui, si l’on regarde aux États-Unis, le moindre laboratoire de recherche a du matériel qui vaut plusieurs millions de dollars. Ce sont les technosciences, plus que la science, qui vont endosser un rôle essentiel dans le développement.

Auteur: Latouche Serge

Info: https://sciences-critiques.fr/serge-latouche-il-faut-decoloniser-les-sciences/

[ origine ] [ complexe militaro-industriel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

résignation

(...) Une des propriétés les plus extraordinaires de la nature humaine qu'ait révélé cette période est la soumission. On a vu d'énormes files d'attente se constituer devant les lieux d'exécution et les victimes elles-même veillaient au bon ordre de ces files. On a vu des mères prévoyantes qui, sachant qu'il faudrait attendre l’exécution pendant une longue et chaude journée, apportaient des bouteilles d'eau et du pain pour leurs enfants. Des millions d'innocents, pressentant une arrestation prochaine, préparaient un paquet avec du linge et une serviette et faisaient à l'avance leurs adieux. (...) Et ce ne furent pas des dizaines de milliers, ni même des dizaines de millions, mais d'énormes masses humaines qui assistèrent sans broncher à l'extermination des innocents. Mais ils ne furent pas seulement des témoins résignés; quand il le fallait, ils votaient pour l'extermination, ils marquaient d'un murmure approbateur leur accord avec les assassinats collectifs. Cette extraordinaire soumission des hommes révéla quelque chose de neuf et d'inattendu. Bien sûr, il y eut la résistance, il y eut le courage et la ténacité des condamnés, il y eut des soulèvements, il y eut des sacrifices, quand, pour sauver un inconnu, des hommes risquaient leur vie et celle de leurs proches. Mais, malgré tout, la soumission massive reste un fait incontestable.(...)

Auteur: Grossman Vassili

Info: Vie et Destin, Extrait n°2 p. 280

[ ww2 ] [ fatalisme ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Arrivent ensuite Gaston Gallimard et sa femme. On se met à table. Conversation, moi muet tout d’abord, sur le dernier roman de Céline : Mort à crédit. Unanimité à le célébrer. Grand déplaisir pour ma part à entendre parler d’un livre et le célébrer sous le jour d’une chose réussie, bien combinée, produisant bien ses effets, comme un tour de force difficile et réussi, la difficulté à vaincre, etc., etc. Je n’ai jamais pu voir la littérature sous cet aspect. On me demande mon avis. Je dis que lorsque j’ai reçu le premier Céline : Voyage au bout de la nuit, je l’ai feuilleté et quand j’ai vu ce vocabulaire je l’ai laissé là, que je n’ai lu du nouveau que des extraits dans des articles de critique et que cela me suffit. Je n’ai aucun goût pour ce style volontairement fabriqué, que les inventions ne m’intéressent pas, comme sujet ni comme forme. J’ajoute que, dans moins de cinq ans, on ne pourra plus lire un livre de ce genre. J’ai même fini par dire tout crûment que cela me fait un peu pitié qu’on puisse admirer des livres de ce genre, comme on admire aussi cet Henri Michaux dont ils sont tous si férus, et qu’ils ont décidément à la N.R.F. des goûts littéraires extraordinaires.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Extrait de la journée du samedi 13 juin 1936 Journal littéraire ( 1954 ) - P.1 668 t.2 - Mercure de France, seconde édition parue sur trois volumes en novembre 1986.

[ vacherie ]

 

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drogue

Je ne sais pas vraiment, Tam. Je ne sais pas du tout. Disons que ça me rend les choses plus réelles. La vie est rasoir et inutile. Au départ, on est plein de rêves extraordinaires et puis on se retrouve assis dessus. On se rend compte qu'on va tous y passer sans avoir vraiment trouvé les grandes réponses. On prend au sérieux toutes leurs théories à cent litres de salive à l'heure et, en fait, c'est nos propres vies qu'ils nous servent mais sous d'autres formes. Et jamais ils nous ont musclé les pattes avec des trucs cohérents sur les vraies grandes choses. En deux mots, ta vie est courte, décevante et ensuite tu meurs. On occupe nos vies avec de la merde, comme les carrières et les relations, pour nous faire croire que tout n'est pas totalement inutile. L'héro est une drogue honnête parce qu'elle te dépouille de toutes ces illusions. Avec l'héro, quand tu te sens bien, tu te sens immortel. Quand tu te sens mal, elle fait poquer dix fois plus le caca ambiant. C'est la seule drogue qui soit honnête. Elle n'altère pas ta conscience. Elle te file juste un bon coup et une sensation de bien-être. Après, tu vois la misère du monde comme elle est et tu ne peux pas t'anesthésier contre.

Auteur: Welsh Irvine

Info: Trainspotting

[ héroïne ] [ littérature ]

 

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compromission

Samuelson, lobbyiste maniaque de l'interprofession, agit en coulisse dès les années cinquante pour créer un Nobel de l'économie, prix qui n'avait pas été prévu par Alfred Nobel (inventeur du célèbre prix). Samuelson constate que la médaille Clark créée en 1947 pour récompenser des chercheurs américains, dessert l'économie car elle la fait passer pour une justification de l'idéologie dominante américaine plutôt que pour une science.
Il faudra des années avant que le gouvernement suédois accepte que soit remis en janvier 1969 le premier prix Nobel d'économie, plus précisément le prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel (l'astuce de ses promoteurs était de célébrer le tricentenaire de la première banque centrale du monde, qui est suédoise). Très solidaire de ses obligés à l'université, Samuelson intriguera immédiatement pour que ce soient eux qui remportent les récompenses (lui-même se dépatouille pour se faire attribuer le Nobel dès 1970, chapeau bas !).
Avec le temps, le prix va honorer nombre de nos économistes extraordinaires (Hayek, Friedman, Tobin, Allais, Sen, Stiglitz, Krugman). Mais ce vivier va s'épuiser rapidement. Le prix récompensera peu à peu de parfaits inconnus.
Pis, il a été calculé que près de 70% des primés sont en définitive... américains. Quant à la première femme à avoir été honorée par l'académie, Elinor Ostrom (2009), elle ne se disait pas économiste mais... sociologue.

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires

[ avancement ]

 

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