Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 122
Temps de recherche: 0.0547s

démagogie

Un enfant revenant de l'école me donne des nouvelles de son travail. Il sort de son cartable un "torchon" censé être un exercice de français. À ma question: "Qu'est-ce que c'est?", il répond "La maîtresse a dit: parle dans ton langage à toi." J'ai souvent réfléchi à la formule rapportée par un enfant du primaire. Que dit-elle? Derrière le propos bénin et bienveillant, j'entends une autre musique: "Parle dans ton langage à toi, car de toute façon ça ne porte à aucune conséquence, les autres peuvent n'y rien comprendre, tout le monde s'en fout, tu n'as rien à dire." J'appelle ça désapprendre à communiquer, fermer la porte de la civilisation. Transposez ça dans l'éducation des enfants de la misère ou des enfants de l'immigration, ça donne l'inévitable: on les enfonce. J'appelle cette position une forme de mépris inavouable.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Sur la question dogmatique en Occident, II, Fayard 2006

[ laxisme ] [ dénigrement implicite ] [ désintérêt ] [ devoirs scolaires ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

science

Le savant, principal ouvrier des progrès technologiques, doit assumer une part majeure des responsabilités dans les abus souvent révoltants qui sont faits de ces progrès, et des périls sans précédent que ces progrès représentent pour l’espèce humaine. Mieux informé et souvent plus ouvert sur le monde que la majorité de la population humaine, il a moins que quiconque d’excuses à fermer les yeux sur l’éminence et les périls qu’il a créés. Jouissant d’un indéniable prestige auprès de la population (reflet du prestige s’attachant aux progrès technologiques), jouissant également d’une sécurité matérielle enviable, les savants ont moins que quiconque l’excuse de l’impuissance et de l’insécurité personnelle pour se dérober à une action énergique pour prévenir ces périls, ne serait-ce qu’en informant la communauté scientifique et l’ensemble de la population, et en donnant l’exemple de la non-collaboration avec les appareils militaires

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Survivre

[ armement ] [ limites ] [ éthique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

adultes

Il faut s'asseoir en mangeant les odeurs qui font tourner la tête, et surtout fermer sa gueule car on ne parle pas à table nous les enfants.

On se contient tant que ça dure. On bouge les pieds en sous-marin pour ne pas être repérés dans le grand calme qui doit régner pendant qu'ils parlent au-dessus de nous, de la journée, des problèmes ou de ceux qui font la même chose dans la maison d'à côté. Du mal qu'ils ont dans le dos à force d'emmener tous les jours leur grosse existence au travail, et des échardes et des dards qu'ils ont dans les mains et qu'il faudra enlever avec une pince après le repas. Et nous on brûle de mordre et défoncer la viande, d'exploser la soupe mais on attend. On la ferme en bougeant des pieds sans faire trembler la table, sinon torgnole.

Auteur: Johannin Simon

Info: L'été des charognes, p. 74, Allia, 2017

[ hiérarchie ] [ gamins impatients ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

christianisme

- Vous croyez en Dieu ?
- Non, vraiment pas. Je suis un fervent agnostique. Qui était Jésus-Christ ? Il était incroyable. Un roi de l'arnaque. Il avait appris l'hypnose en Inde. Mais quand Il a attaqué Israël, on a voulu Le descendre parce qu'Il provoquait des tas d'émeutes et de trucs pas normaux, alors Il a dit qu'Il était le Fils de Dieu. De nos jours, on ne Le tuerait pas. On Lui conseillerait de se faire soigner par des psychiatres, parce que, le pauvre, Il en avait bien besoin. Quand Il a nourri la foule avec ses poissons, Il avait hypnotisé une demi-douzaine de personnes. Ils ont répété l'histoire. Mais qui avait-Il nourri, en fait ? Personne. Qui a-t-Il guéri de la lèpre ? Il avait hypnotisé les gens. Alors, ils se levaient et marchaient. Et Il s'est fait tuer à trente-trois ans. Il ne pouvait pas fermer sa grande gueule.

Auteur: Terkel Studs

Info: Division Street : Genèse d'une histoire orale des Etats-Unis

[ arnaque ] [ religion ]

 

Commentaires: 0

inceste

Elle se sent éventrée, vidée, rien en elle, rien à dire, elle n'arrive pas à penser, ne ressent rien. S'il y a du chagrin quelque part en elle, elle ne le sent pas. Elle a l'impression qu'on lui a arraché quelque chose dans les tripes, les racines et tout le reste, un grand aulne, et à la place ne demeure plus qu'un vide écœurant, mais c'est tout ce qu'elle éprouve, pas de chagrin, rien. Elle serait capable d'infliger de terribles dégâts, si elle le souhaitait. Elle pourrait faire n'importe quoi, il n'y aurait aucune limite à la peine qu'elle pourrait causer, sauf qu'en cet instant, elle souhaite simplement fermer les yeux, faire tourner son esprit autour de ce vide comme on fait tourner sa langue autour du trou laissé par une dent arrachée. Si elle en était capable, elle ferait cesser ce bruit constant dans ses oreilles, terrible et aigu.

Auteur: Tallent Gabriel

Info: My Absolute Darling

[ accouphène ]

 

Commentaires: 0

question

Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique.

La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ?

Auteur: Vall David

Info: De chair et de marbre

[ bouquiner ] [ refuge ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

démagogues

La rhétorique des populistes le montre: "argent, pouvoir d'achat, reprise économique, sécurité, fermeté, répression", des mots creux, dont est absente toute vision globale de la société. A croire qu'ils n'ont pas compris que la crise dont nous souffrons est en réalité une crise de civilisation. La crise financière est, de fait, une crise d'ordre moral que l'on ne résoudra pas en renforçant les contrôles. Si l'on fait taire les muses de la connaissance, comment exprimerons-nous nos émotions, nos sentiments les plus profonds? La violence sous toutes ses formes ne peut être enrayée par des lois et des peines de prison toujours plus sévères, elle ne peut l'être que par le retour à une éthique. Or le monde de l'esprit et des valeurs spirituelles n'a plus sa place en politique. Seuls comptent le pouvoir, l'aspiration aveugle à s'emparer du pouvoir, un pouvoir qui préfère fermer les yeux sur les dangers que représente le retour du fascisme.

Auteur: Riemen Rob

Info: "L'Eternel retour du fascisme", NiL, 2011

[ simplificateurs ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

adolescence

- Je voulais te demander un truc. Est-ce que tu sais dans quel sens on tourne la langue quand on embrasse un garçon ?

D'abord elle ouvre ses yeux, très très grand. Et puis elle rit. Je ne l'ai jamais vue rire comme ça. Alors je ris aussi. Si j'avais plus d'argent, j'appellerais le garçon et je crierais "Champagne", je claquerais dans mes mains, je ferais venir des petits-fours comme au mariage de ma grande cousine, des quantités, on mettrait la musique à fond dans le café, on danserait sur les tables, on inviterait tous les gens à notre fête, No irait se changer dans les toilettes, elle enfilerait une belle robe et des jolies chaussures, on fermerait les portes pour être tranquille et pour faire le noir, on monterait le son comme dans la chanson.

- T'as de ces questions ! Y a pas de sens pour embrasser, on n'est pas des machines à laver !

Auteur: Vigan Delphine de

Info: No et moi

[ question ] [ french kiss ] [ rouler une pelle ]

 

Commentaires: 0

barbarie

J'ai peur des hommes... Ça me vient de la guerre... Sous la menace de mitrailleuses, ils nous ont emmenés... dans la forêt. Ils ont choisi l'endroit le plus bas, là où l'eau stagnait. Ils ont donné des pelles à mon père et à mon frère pour creuser un trou. Maman et moi, on nous a postées sous un arbre pour regarder. Maman et moi, on les a regardés se faire fusiller. On n'avait pas le droit de se retourner ou de fermer les yeux. Ils nous ont dit : "si vous pleurez, on tire. Souriez..." Ils sont là, plantés... Tous jeunes, beaux... Ils sourient... Une terreur animale me serre le cœur. Ce n'est plus des morts que j'ai peur, mais des vivants. Depuis, j'ai peur des Hommes jeunes. J'ai passé ma vie, seule... Je ne me suis pas mariée... Je ne sais pas ce que c'est que l'amour... J'ai toujours eu peur : des fois que j’accoucherais d'un garçon ?

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: Derniers témoins

[ atrocité ] [ hommes-par-femme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Une peinture de Klee intitulée "Angelus Novus" montre un ange qui semble sur le point de s'éloigner de quelque chose qu'il contemple fixement. Ses yeux sont fixes, sa bouche est ouverte, ses ailes sont déployées. C'est ainsi que l'on imagine l'ange de l'histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous percevons une chaîne d'événements, il voit une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d'empiler les ruines les unes sur les autres et les jette à ses pieds. L'ange voudrait rester, réveiller les morts et réparer ce qui a été détruit. Mais une tempête souffle du Paradis ; sa prise sur les ailes de l'ange est d'une telle violence qu’il ne peut plus les fermer. Cette tempête le propulse irrésistiblement vers l'avenir auquel il tourne le dos, tandis que le tas de décombres qui se trouve devant lui croît vers le ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Sur le concept d'histoire, "Thèse IX" in Oeuvres III, page 434

[ interprétation ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel