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commerce littéraire

La télé a fait mieux, elle a fait bien mieux et bien plus fort que d’encourager la lecture ou la dissuader : elle a intégré la littérature, et ce qu’elle n’intégrait pas à disparu. Elle l’a vassalisée. Les livres ont cessé d’avoir une existence autonome pour devenir la chair et le sang (une petite, une toute petite parcelle de la chair et du sang) des médias. Télétranssubstantiation. Dès 1974, alors qu’il n’avait même pas encore inventé cette arme absolue nommée "Apostrophes", Pivot annonçait la couleur dans une interview : "Ce n’est pas la télévision qui est au service de la littérature ; c’est la littérature qui est au service la télévision"

 

Auteur: Muray Philippe

Info: Désaccord parfait, in Les mutins de Panurge p 46

[ digestion ] [ jeux du cirque ] [ têtes réduites ] [ évolution ] [ diffusion ] [ publicité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

conformisme

Émigré de fraîche date, je bavardais en France avec un jeune homme qui tout à trac m’a demandé : Aimez-vous Barthes ? À l’époque, je n’étais plus naïf. Je savais que je passais un examen. Et je savais aussi que Roland Barthes, à ce moment-là, figurait en tête de toutes les listes d’or. J’ai répondu : Bien sûr que je l’aime. Et comment ! Vous parlez, n’est-ce pas, de Karl Barth ! Le créateur de la théologie négative ! Un génie ! L’œuvre de Kafka est inconcevable sans lui ! Mon examinateur n’avait jamais entendu le nom de Karl Barth mais, vu que je l’avais lié à Kafka, l’intouchable des intouchables, il n’avait plus rien à dire.

Auteur: Kundera Milan

Info: Une rencontre

[ challenge ] [ dévotion ] [ intellectualisme parisien ] [ vache sacrée ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

post 68

Les conneries des années 60-70 ont fait des petits. Le gauchisme, mouvement puritain, est un des moments forts de l’évolution de la société vers la soumission enthousiaste à la Transparence. Déguisé a posteriori par les médias en "révolution sexuelle", le gauchisme quotidien faisait déjà de la fin du secret un dogme fondamental. Plus d’hypocrisies dans la vie conjugale. Plus de mensonges. Plus de liaisons cachées, c’est-à-dire bourgeoises. […] La nudité obligatoire (je me souviens de M. qui n’arrêtait pas, pendant les dîners, sous n’importe quel prétexte, de soulever son pull et de nous montrer ses seins) n’avait rien d’érotique. Elle était une des manifestations du nouvel ordre moral en train de se chercher.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le portatif", pages 37-38

[ révéler ] [ surveiller ] [ fausse libération ] [ société de contrôle ] [ parisianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

immigration

Elle se souvient des explications de l’homme, quelques mois plus tôt, qui lui disait avoir quitté la Tunisie pour la France afin de réussir sa vie et n’avait depuis navigué que de dépit en dépit, l’humiliation qu’il endurait à Emmaüs à cause de son physique et de son français lacunaire, en raison de sa religion aussi, à laquelle on ne s’intéressait que dans d’alarmants médias, cet avilissement, donc, atteignait les cimes de sa déception et lui donnait envie, à l’époque déjà, de repartir auprès des siens. Il souhaitait, disait-il, retrouver son Orient et sa dignité. L’enrôlement dans le camp des donneurs de mort fut-il un moyen de recouvrer un peu de cet honneur perdu?

Auteur: Rinkel Blandine

Info: L'abandon des prétentions

[ frustration ] [ Islam ] [ motivation ] [ terrorisme ]

 

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illumination

Un jeune disciple qui était à son service depuis un certain temps déjà, se plaignait de n’avoir jamais reçu d’enseignement. Le maître lui répondit qu’il n’avait jamais cessé de l’instruire et comme le disciple s’étonnait, Dogo lui dit : "Le matin vous me saluez et je vous rends votre salut. Vous m’apportez mon repas et je le mange avec reconnaissance. Je n’ai cessé de vous enseigner par là l’essence même de l’Esprit !" Cela parut plonger le disciple dans de profondes réflexions : "Arrêtez", lui dit aussitôt le maître, "à peine y réfléchissez-vous qu’il n’est plus là. Sans raisonner, sans hésiter, saisissez-le directement". Ces paroles furent, dit-on, l’éveil du Satori pour le jeune disciple.

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 22, histoire du maître de la dynastie Tang, Dogo

[ conscience immédiate ] [ zen ] [ voir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

D’ailleurs, en matière d’égalité des genres, Marianne commençait seulement à se rendre compte de cette terrible injustice biologique : un mec n’avait aucune horloge interne à respecter ! Aucun compte à rebours ! Un vieux gars pouvait même se décider à draguer à cinquante ans et devenir père à soixante. Mais une vieille fille, si elle se réveillait trop tard… Adios, le petit Jésus, la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles. Game over ! Même si le prince charmant finissait par se pointer en s’excusant du retard. Game over ! Du coup, Colombine n’avait pas le choix, si elle voulait avoir son Polichinelle à elle, elle devait illico trouver le bon Pierrot.

Auteur: Bussi Michel

Info: Maman a tort

[ femmes-par-hommes ] [ procréation ] [ vert galant ]

 

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deuil

Après avoir mis son fils au monde, Geraldina tomba malade d’une maladie sans explication. Elle ne souffrait pas, mais ses yeux larmoyaient sans arrêt et une sève jaune se formait autour de ses iris noirs. Elle fut fécondée trois fois après la naissance de Geraldo. Par trois fois elle souffrit de grosses hémorragies, elle ne retenait plus la vie dans son utérus. Les bébés perdus – toujours à quatre mois de gestation -, elle leur faisait des funérailles au bord du fleuve. Elle emballait le sang et les matières dans un petit sac en tissu, l’amarrait avec une ficelle de paille sèche et priait pour l’âme de l’être à qui elle n’avait pu donner le jour.

Auteur: Del Fuego Andréa

Info: Les Malaquias

[ fausses-couches ]

 

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camp de concentration

Il n’y avait rien de plaisant à observer les Juifs en train de se contorsionner dans la chambre à gaz. […]

Rosé n’aimait pas son travail, mais il en connaissait tous les avantages, évidents ou cachés. […]

Dans sa jeunesse, il avait été faible et craintif et n’avait pu lutter pour la vie. Il n’avait jamais douté que le parti avait pour seul but le bonheur des petites gens, des faibles. Et maintenant, il sentait déjà les conséquences heureuses de la politique de Hitler ; car il était, lui, un de ces petits hommes faibles et, maintenant, sa vie, celle de sa famille, étaient devenues bien meilleures, bien plus faciles. 


Auteur: Grossman Vassili

Info: Vie et Destin, 2e partie Chapitre 41

[ populisme ]

 

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scène familiale

Les filles buvaient plus que moi. Elles étaient quatre. J’entends parler Miliota, celle qui portait à boire aux animaux. A vingt ans, elle avait la peau d’un homme de quarante : la même couleur que l’assiette épaisse dans quoi j’étais en train de manger. Elles avaient presque toutes les pieds nus, et sous la table, je gigotais dessus, aucune n’avait l’air de s’en apercevoir. La boustifaille, c’est une espèce de grand-mère qui nous la distribuait, c’était la mère de toute cette piétaille, Talino y compris, elle faisait le tour de la table pour remplir les écuelles de ses petits-fils ; on lui disait : "Asseyez-vous donc, mère", parce qu’elle geignait en se penchant et se cognait toujours à quelqu’un.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", Par chez nous, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 37

[ repas ] [ campagne ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Si le poème sacré vit encore, c’est que son créateur ne l’a peuplé que de vivants. Lui-même d’abord, par une décision unique que jamais poète n’avait osé prendre ni n’a jamais reprise. Tous les autres ensuite, car non seulement tous les personnages qui s’y meuvent ont vécu dans l’histoire ou dans la légende, mais ils y vivent plus intensément que jamais, dans leur essence propre telle que le manifeste enfin l’inflexible loi de la justice divine. Il n’y a pas un seul mort dans toute La Divine Comédie. Voilà pourquoi le texte de Dante n’a rien de commun avec on ne sait quels Pèlerinage de Vie humaine, Roman de la Rose, ou autres fatras allégoriques si pauvres de substance humaine.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Dans "Dante et la philosophie"

[ éloge ] [ puissance suggestive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson