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écriture

Ce qui me travaille, depuis trois ans (trois ans !) c’est une absence presque totale d’images. L’impuissance à atteindre cette dimension stupide et nécessaire de la symbolisation. L’impossibilité d’écrire en couleurs, ce qui m’a fait rédiger un essai. Aujourd’hui encore, je me sens terriblement sec, comme si dans ma tête quelque chose avait brûlé. Je donnerais tout pour une image qui m’entraîne à sa suite dans un bruit de départ général. Il y a comme des poussées timides, comme de vagues commencements de phrases. Mais c’est loin, si loin de l’euphorie que j’ai connue.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 20 août 1978

[ imagination ] [ manque ] [ inspiration ] [ perte ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

comportements incestueux

Il est très mauvais que, sous prétexte que le père n’est pas là, la mère laisse prendre sa place par le fils ; celui-ci se donne alors, dans son imaginaire, le droit, par rapport à sa mère, de se croire son mari. C’est encore pire quand ça se passe dans le lit, simplement parce que la mère aime avoir chaud : "Pourquoi pas, puisque mon mari n’est pas là ? que mon fils vienne dedans !" Cela serait très mauvais pour les enfants.

Vous voyez, c’est comme cela que le complexe d’Œdipe se manifeste dans la vie de tous les jours. Que la maman fasse attention. Qu’elle ne laisse jamais le glissement se faire, jamais un fils (ou une fille) prendre les prérogatives qui sont celles du mari à son égard, du père à l’égard des plus jeunes, parce que ces petites prérogatives, pour les enfants, dans leur vie imaginaire, c’est comme s’ils avaient le droit, reçu de leur mère (qui ne dit mot consent), de désirer remplacer le père. Et cela les culpabilise et les gêne dans leur développement. Pour une fille, c’est la même chose. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 177-178

[ mère-fils ] [ père-fille ] [ castration ] [ confusion ] [ famille ] [ maintien des rôles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents-enfants

Je vais répondre d’abord à la question : "Comment parler de Dieu ?"

Eh bien, tout simplement, depuis que l’enfant est tout petit, si les parents sont croyants, qu’ils lui parlent de Dieu comme ils le feraient à quelqu’un de leurs amis, simplement comme ils pensent et sans mièvrerie. Sans "se mettre à sa portée" comme on dit. Simplement, donc, que l’enfant en entende parler. Puis, un beau jour, il aura l’intuition de ce qu’est Dieu, pour ses parents, qui en parlent. Et ça se fera de soi-même… Pour tout ce qui est important, c’est ainsi que l’on devrait procéder. Parler devant lui, sans le faire à son intention, parce que les adultes aiment à parler de ce qui leur importe.

[…]

La question de Dieu se pose implicitement bien avant l’âge de raison, car ce n’est pas une question de raison ou de logique. C’est une question d’amour, de parler de Dieu. Et c’est le répondant majeur de l’amour des parents qui sont croyants, pour leur enfant. Une chose importante, c’est de ne jamais joindre Dieu à la punition : Dieu qui punit ne peut pas exister puisque, pour les croyants, Dieu est toute bonté et toute compréhension de l’être humain. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 171-172

[ religion ] [ familiarisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents-enfants

Ceux qui ont eu des parents naturistes savent très bien qu’il y a eu une période de leur vie où ça les a gênés et où, au lieu de stimuler leur sexualité à travers leur sensibilité, cela a stimulé une réactivité sexuelle qui ne faisait vibrer que le corps. Or, le corps et les sentiments doivent aller de pair. C’est toute une maîtrise de soi que d’arriver à l’âge adulte, avec à la fois désir et maîtrise du désir et responsabilité de ses actes. Pourquoi les humains cachent-ils par pudeur leur sensibilité sexuelle ? Justement parce qu’ils ne veulent pas être à la merci de tout un chacun qui, en voyant dans leur corps le signe de leur désir – un désir physique qui ne correspondrait pas à leur sensibilité, à leur éthique ou à leur intelligence – pourrait profiter d’eux. […] Ce qui distingue sur le plan sexuel les humains des animaux, c’est bien l’amour de l’autre associé au désir ; c’est l’éthique humaine qui réprouve le viol comme atteinte à la liberté de l’autre, et désir non accordé par le langage entre les partenaires.

Au moment des pulsions incestueuses de l’Œdipe, au moment de la puberté, les pulsions sexuelles peuvent déborder les barrières de la morale consciente et créer chez les individus des conflits existentiels. Ce sont des périodes sensibles, où le rôle des adultes vis-à-vis des jeunes qu’ils ont la charge d’aider à connaître et maîtriser leur désir n’est pas de profiter du trouble de la sexualité sans expérience des jeunes. A court terme, cela provoque séduction et dépendance, le contraire de l’autonomie et de l’accès au sens des responsabilités. A long terme, cela entraîne refoulement ou dérèglement de la sexualité, avec éventuellement des conséquences non seulement sur la génitalité adulte mais aussi pour l’équilibre de la personnalité et la confiance en soi, du fait des échecs culturels qui s’ensuivent.

Voilà pourquoi le parti pris nudiste de certains parents me semble aussi dangereux, dans l’éducation, que le parti pris du silence total concernant le corps et que l’absence d’information. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 162-163

[ attraction ] [ inceste ] [ vulnérabilité ] [ castration manquante ] [ extrêmes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

parlêtre

Je peux vous dire qu’il y a des enfants qui se souviennent des toutes premières choses qui ont été dites autour d’eux. Ça vous étonne, n’est-ce pas ? C’est comme une bande magnétique enregistrée. Alors, je dis ceci non pas pour qu’on leur fasse de longs discours, mais pour qu’on sache qu’on peut s’adresser à l’enfant dès sa naissance, et qu’il en a besoin. C’est comme ça que nous l’introduisons dans notre monde à nous, en tant que futur homme ou future femme, et non pas en tant que petite chose, bébé, nounours. C’est un être humain ; bien sûr qu’il faut lui donner des cajoleries aussi ; mais il faut surtout respecter en lui le futur homme ou la future femme.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 27

[ parents-enfants ] [ parole ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sons

Vous savez, autrefois, tout le monde vivait dans la salle commune, la seule qui était chauffée, et le berceau était là. Ces enfants devenaient beaucoup plus sociaux que les enfants d’aujourd’hui, qui sont trop protégés du bruit de la vie de famille. Il ne faut pas oublier que, in utero, l’enfant est mêlé à la vie de sa mère ; il entend aussi la voix de son père. Il entend, in utero. L’audition y est parfaite. Surtout vers la fin, il entend tout. Et tout d’un coup, à la naissance, ce sont les grands bruits qui arrivent. Il a besoin très vite d’entendre la voix modulée de sa mère, qu’il reconnaît, ainsi que la voix de son père.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 26

[ vie fœtale ] [ socialisation ] [ intégration ] [ nourrisson ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents-enfants

[…] l’enfant ne peut pas parler de ce qui s’est passé à l’école. Quand un enfant est dans son milieu familial, il ne peut parler que de ce qui se passe en ce lieu même, de ce qu’il pense actuellement. L’enfant est présent dans le présent. Or, on lui demande : "Qu’est-ce qui s’est passé à l’école ?" et on le gronde parce qu’il ne peut rien raconter.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 21

[ différé ] [ impossible ] [ questionnement ] [ immédiateté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cure analytique

Un psychanalyste est formé à l’écoute silencieuse de ceux qui viennent, en lui parlant, retrouver leur ordre intérieur perturbé par des épreuves passées dont ils cherchent, en les réévoquant, à décoder le sens perturbateur, emprisonnés qu’ils sont par des processus de répétitions qui entravent leur évolution humaine.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Lorsque l'enfant paraît, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 13

[ principe ] [ objectif ] [ analysant ] [ symptôme ] [ définition ] [ but ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

retenue

Il lui semblait incorrect de vouloir partager ses opinions avec le monde. Le monde pouvait éventuellement être influencé par des idées, mais n'était-ce pas comme le pendule que l'on pousse avec la main au-delà de ses deux points d'équilibre ? L'horloge ne serait certainement pas affectée par ce qui se passait au-delà de ces points, mais plutôt uniquement par ce qui se passait entre eux. 

Auteur: Wiechert Ernst

Info: La vie simple

[ dépassement ] [ inutile ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

thérapie

Peut-on "négocier" avec le cancer ? Ces nouvelles recherches pourraient bouleverser le traitement de la maladie

Et si le dialogue remplaçait la destruction ? À contre-courant des traitements classiques, une nouvelle stratégie cherche à réintégrer les cellules rebelles dans l’équilibre biologique, en s’inspirant des mécanismes du développement embryonnaire.

Alors que la recherche biomédicale progresse à une vitesse inédite, notre compréhension du cancer reste souvent prisonnière d’une métaphore guerrière. On le traque, on le cible, on tente de l’éliminer cellule par cellule. Mais certains scientifiques explorent un autre regard, plus subtil et peut-être plus fécond. Et si le cœur du problème n’était pas la présence de cellules cancéreuses, mais la manière dont elles s’éloignent de leur identité d’origine ?

Un retour aux origines du dérèglement cellulaire

La médecine moderne a longtemps considéré le cancer comme une accumulation de mutations génétiques irréversibles. Cette vision, solidement ancrée depuis les années 1980, a orienté la majorité des traitements vers une logique d’élimination : chimiothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées. Pourtant, une autre hypothèse avait vu le jour bien avant cela, à une époque où les biologistes du développement observaient le cancer comme une anomalie dans le programme de différenciation cellulaire.

Dès les années 1950, Barry Pierce et ses collègues démontrent que certaines cellules tumorales embryonnaires, transplantées chez des souris, peuvent se différencier en tissus musculaires sains. Et dans les années 1970, d'autres expériences montrent que des cellules cancéreuses perdent leur agressivité en présence d’un environnement embryonnaire. Ces observations, remises au goût du jour, soulignent un point crucial. Le comportement des cellules cancéreuses pourrait dépendre du contexte dans lequel elles évoluent, comme le souligne New Scientist.

Le biologiste italien Mariano Bizzarri, de l’université Sapienza de Rome, a prolongé cette approche dans ses travaux. Il décrit le cancer comme un déséquilibre global au sein de l’écosystème tissulaire. Pour lui, il serait possible d’inverser ce dérèglement en agissant sur les signaux de l’environnement cellulaire. Plutôt que d’éliminer directement les cellules malades, il propose donc de restaurer l’équilibre autour d’elles.

Influencer les cellules cancéreuses sans les combattre

L’idée de reprogrammer les cellules malignes plutôt que de les détruire n’est plus une simple spéculation. Elle a pris corps en laboratoire, notamment grâce aux travaux de Ling He à l’université de Californie, à Los Angeles. Son équipe a observé un phénomène surprenant. Des cellules de glioblastome, l’un des cancers du cerveau les plus agressifs, ont commencé à adopter des caractéristiques de neurones et de cellules immunitaires après un traitement combinant radiothérapie et un composé naturel appelé forskoline.

L’approche repose sur un principe simple : la plasticité. Comme certaines cellules adultes peuvent redevenir pluripotentes, les cellules cancéreuses, elles aussi, peuvent être poussées à changer de trajectoire. Le rôle de la radiothérapie ici est double. Elle ne se contente pas de tuer des cellules, elle déclenche aussi une réorganisation épigénétique qui les rend plus malléables, plus susceptibles d’être réorientées. C’est dans ce contexte transitoire que la forskoline agit, en activant un signal intracellulaire connu pour induire la différenciation neuronale.

Les résultats, publiés dans la revue PNAS, révèlent que cette reprogrammation conduit à une baisse de la prolifération tumorale et à l’apparition de cellules incapables de se diviser à nouveau. Mieux encore, chez la souris, la combinaison de la radiothérapie et de la forskoline a permis de tripler la survie médiane par rapport aux traitements classiques. Ces effets ont été obtenus sans toxicité majeure, avec une molécule qui, fait notable, est déjà commercialisée comme complément alimentaire.

Ce que les embryons et le cerveau nous apprennent sur la guérison

Pour comprendre pourquoi cette stratégie fonctionne, il faut plonger dans l’univers du développement embryonnaire. Dans les années 1940, le biologiste Conrad Waddington a imaginé une métaphore toujours d’actualité : le paysage épigénétique. Il y décrit les cellules comme des billes dévalant une vallée, chacune prenant un chemin qui la spécialise en un type cellulaire bien précis. Une fois au fond de la vallée, la bille est censée y rester. Mais certaines conditions, comme le stress ou la réparation tissulaire, permettent parfois à ces cellules de grimper à nouveau la pente, ou de changer de vallée.

C’est précisément ce que font certaines cellules cancéreuses. Elles exploitent cette plasticité pour échapper aux traitements. Pourtant, ce mécanisme peut aussi être retourné contre elles. Des chercheurs suisses ont déjà transformé des cellules de cancer du sein en cellules graisseuses, tandis qu’à Rome, l’équipe d’Andrea Pensotti s’inspire des signaux embryonnaires pour désamorcer les comportements malins de certaines tumeurs.

Ce changement de perspective impose aussi de revoir nos outils d’analyse. C’est précisément dans ce contexte qu’intervient la modélisation informatique. À Dublin, Boris Kholodenko et son équipe ont conçu un modèle nommé cSTAR. Ce système permet de simuler l’évolution d’une cellule cancéreuse dans le paysage de Waddington. Grâce à ces jumeaux numériques, les chercheurs prédisent quelles combinaisons de signaux ou de molécules peuvent faire changer la cellule d’état. Ainsi, une cellule pathologique peut parfois retrouver un fonctionnement normal.

Envisager le cancer comme une dérive modifiable, et non comme un ennemi extérieur, change profondément notre approche. Cette vision rend à la biologie sa richesse, tout en redonnant à la médecine une certaine douceur. Dans certains cas, elle sauve déjà des vies. Par exemple, en 1985, les médecins Wang et Chen ont réorienté les cellules leucémiques d’une enfant grâce à un dérivé de la vitamine A. Ils s’étaient inspirés de Confucius, selon lequel il vaut mieux corriger qu’éliminer. Ce traitement reste aujourd’hui l’un des plus efficaces contre la leucémie promyélocytaire aiguë.


Auteur: Internet

Info: Sciences et vie, Auriane Polge, 2 sept 2025

[ embryogenèse ] [ crabe ] [ santé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel