Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 7
Temps de recherche: 0.0262s

rêvasser

Je jouis de mon oisiveté à entretenir de telles pensées, de cette façon presque irréfléchie. Si, enfant, on m’avait surpris de la sorte, on m’aurait demandé si je n’avais vraiment rien de mieux à faire. Je voudrais quand même jeter un coup d’œil pour voir si j’ai attrapé quelque chose dans les filets de mon oisiveté.

Auteur: Bion Wilfred Ruprecht

Info: Pensée sauvage pensée apprivoisée = Taming wild thoughts

[ question ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vacherie

Je ne dirais évidemment pas que j’ai recherché l’insuccès, mais être adoubé par un peuple qui ne jure que par Johnny Hallyday ou Patrick Bruel m’aurait sacrément embêté. (...) À cause de la popularité de chanteurs minables et ringards comme Johnny Hallyday, c’est comme si on avait cultivé l’abrutissement en étendard national... le jour de sa mort, ce fut un soulagement. Comme un 6 juin 1944 pour la musique. À cause de lui, nous sommes passés pour des tocards pendant cinquante ans.

Auteur: Murat Jean-Louis

Info: mai 2019

[ musique de variété ] [ France ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Je lui dis encore : "Tu es bien, habillée comme ça. Tu es déjà allée à Monticello ?"
Elle riait : "Tu ne sais pas l’heure qu’il est ? J’ai déjà mis l’eau pour la polenta.
- Aujourd’hui, polenta ?" que je lui fais, et je lui prends la main. Alors elle vient tout contre moi, pour que je l’enlace, et elle me regardait fixement, comme si sa bouche n’était pas à elle et qu’elle veuille voir comment je faisais pour l’embrasser.
Moi, les femmes, à ce moment-là, elles me font pitié. Je ne sais pas pourquoi, mais elles me font pitié. Gisèle comme les autres, je comprenais bien que si je lui avais dit "fous-moi la paix" elle m’aurait vite ri au nez et répondu du tac au tac. Mais elle aussi, on voyait bien qu’elle avait peur que je ne veuille plus d’elle.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", Par chez nous, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 87

[ jeune couple ] [ mépris ] [ vulnérabilité ] [ passivité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

tristesse

Je ne suis pas neurasthénique, ni sentimental. Je ne suis rien de particulier. D’où vient alors que je ressemble à ce point à une épave ? Si on était entré en coup de vent au moment où je pleurais, je me serais dressé comme si rien n’était et j’eusse fait ce qu’on m’aurait proposé avec la gaieté nécessaire, comme si jamais je n’avais souffert. Ce n’est pourtant pas de la comédie tout cela. Je ne me trompe pas. Je pleure. Je souffre et je ne peux rien contre moi-même, et je vis comme tout le monde. Je suis incapable d’envisager une autre existence. C’est surtout cela qui m’étonne, de pleurer ainsi et tout de suite après de ressembler au premier venu. J’ai les occupations de tout le monde, je vais au théâtre, je suis gai, et au fond de moi-même, il y a toujours quelque chose qui n’est pas heureux, quelque chose d’insatisfait.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 43

[ apparences ] [ masque ] [ division subjective ] [ simultanéité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue

"Pasternak disait que c’était comme une marque sur du linge."
- Qui ça ?
- Pasternak.
- Pasternak disait que quoi était comme une marque sur du linge ? Il fit un geste, seulement de l’épaule, pour désigner le ciel assombri. "L’avion."
Ce qui me força à lever les yeux vers le ciel, par-delà l’étendue du parc, en direction de l’avion. La distance donnait l’impression qu’il était planté, immobile, dans le banc de nuages. Il ressemblait effectivement à un genre de monogramme. Une inscription apposée sur le bas d’une vaste chemise de ciel comme en laissent les employés du nettoyage à sec.
Cela ne m’aurait pas agacé outre mesure, si je n’avais pas ajouté bêtement : "C’est dans Jivago ? - Non. Dans un poème." Le ton impliquait, bien sûr, que tout ce que je connaissais de Pasternak se réduisait à Docteur Jivago et que je ne le connaissais que parce qu’on en avait tiré un film. Le fait que le garçon eût raison – je n’avais pas lu Docteur Jivago et j’avais vu le film – n’aidait pas.

Auteur: Hayes Alfred

Info: C'en est fini de moi

[ littérature ] [ cinéma ]

 

Commentaires: 0

mouvement idéologique

Monsieur le docteur,

Je ne peux pas faire ce que vous souhaitez. Ma réticence à intéresser le public à ma personnalité est insurmontable et les circonstances critiques actuelles ne me semblent pas du tout y inciter. Qui veut influencer le grand nombre doit avoir quelque chose de retentissant et d’enthousiaste à lui dire et cela, mon jugement réservé sur le sionisme ne le permet pas. J’ai assurément les meilleurs sentiments de sympathie pour des efforts librement consentis, je suis fier de notre université de Jérusalem et je me réjouis de la prospérité des établissements de nos colons. Mais, d’un autre côté, je ne crois pas que la Palestine puisse jamais devenir un État juif ni que le monde chrétien, comme le monde islamique, puissent un jour être prêts à confier leurs lieux saints à la garde des Juifs. Il m’aurait semblé plus avisé de fonder une patrie juive sur un sol historiquement non chargé ; certes, je sais que, pour un dessein aussi rationnel, jamais on n’aurait pu susciter l’exaltation des masses ni la coopération des riches. Je concède aussi, avec regret, que le fanatisme peu réaliste de nos compatriotes porte sa part de responsabilité dans l’éveil de la méfiance des Arabes. Je ne peux éprouver la moindre sympathie pour une piété mal interprétée qui fait d’un morceau de mur d’Hérode une relique nationale et, à cause d’elle, défie les sentiments des habitants du pays.

Jugez vous-même si, avec un point de vue aussi critique, je suis la personne qu’il faut pour jouer le rôle de consolateur d’un peuple ébranlé par un espoir injustifié.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Chaim Koffler, 26 février 1930

[ opinion ] [ scepticisme ] [ judaïsme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

surhomme de synthèse

Je me suis enrôlé dans la police à l’âge de douze ans. J’ai poursuivi mes études normalement mais c’est à ce moment qu’il faut entreprendre la série d’injections d’hormones de croissance ainsi que l’entraînement spécial pendant les vacances et les week-ends si l’on veut être déclaré bon pour le service actif. (Ce n’était pas un engagement irréversible. J’aurais pu changer d’orientation plus tard et rembourser ce qu’on avait investi sur moi, en versements d’une centaine de dollars par semaine pendant les trente années suivantes. Ou j’aurais pu échouer aux tests psychologiques – auquel cas on m’aurait exclu sans que je doive un centime. Mais les tests que l’on passe avant même de commencer ont tendance à éliminer quiconque est susceptible de faire l’un ou l’autre.) C’est logique. Plutôt que de limiter le recrutement à des hommes et à des femmes qui remplissent un certain nombre de critères physiques, on choisit les candidats en fonction de leur intelligence et de leurs aptitudes psychologiques – et ensuite, on ajoute, de manière artificielle, les caractéristiques physiques secondaires mais utiles, telles que la taille, la force et l’agilité.

Nous sommes donc des monstres, fabriqués et conditionnés pour remplir les exigences de notre travail. Mais moins que les soldats et les athlètes professionnels. Et bien moins encore que les membres des gangs de rues – qui n’hésitent pas un instant à utiliser des facteurs de croissance illégaux qui abaissent leur espérance de vie à environ trente ans. Sans armes, mais bourrés d’un mélange de Berserker et de Timewarp – qui les rend insensibles à la douleur ainsi qu’à la plupart des traumatismes physiques, et qui divise leur temps de réaction par vingt – ils peuvent liquider en cinq minutes une centaine de personnes dans une foule avant de se mettre à l’abri pour redescendre et affronter les deux semaines d’effets secondaires qui les attendent. [...]

Oui, nous sommes des monstres. Mais si nous avons des problèmes, cela vient du fait que nous sommes restés encore bien trop humains.

Auteur: Egan Greg

Info: Dans "Axiomatique", trad. de l'anglais (Australie) par Sylvie Denis, Francs Lustman, Quarante-Deux, Francis Valéry, éditions Le Bélial, 2022, pages 96-97

[ sur-mesure ] [ drogue ] [ pharmacopée ] [ limites ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson