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nostalgie

O jeune lecteur, qui que tu sois... (mais quel âge avez-vous, s'il vous plaît ? Mettons vingt-trois ans à la Saint-Sylvestre ; c'est à prendre ou à laisser, et je crois vous traiter en ami...)...
O jeune lecteur, si tu es condamné à vieillir !... si ton front riant doit se voiler un jour de cheveux empruntés - et je compatis à ton malheur, fussent-ils ajustés avec plus d'art que la perruque galante d'un académicien de Tombouctou - si quelque souvenir du jeune âge trouve encore place alors dans ton cerveau refroidi... rêve, rêve souvent à ta première maîtresse - il n'y a point de passe-temps plus doux - Mais garde-toi bien de la revoir !

Auteur: Nodier Charles

Info: In "Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux", éd. Plasma, p. 500-501

[ passage du temps ] [ 2ème personne du singulier ] [ adresse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Le roman est un jeu de hasard. Il est de l’ordre de l’accidentel, du particulier et du singulier. Et de l’ordre de la règle. Il invente son jeu et ses règles et on ne peut pas plus changer celles-ci que celui-là du moment que l’on a résolu d’entrer dedans. Lire ou écrire un roman, c’est accepter de descendre d’une position mystique, et même religieuse (mais aussi libertaire, bien entendu), et "se résigner" aux limites d’une anecdote, de cette anecdote-ci, et pas une autre. Contre Barthes qui reprochait au fond au roman d’être particulariste, local, régional, limité, contre ce qu’il lui opposait, cette utopie mortifère (mais apparemment libératrice) de l’universel poétique, rien n’est plus efficace que la lecture de Simenon.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1475

[ genre littéraire ] [ caractéristiques ] [ anti-globalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Une ambiguïté rend cependant parfois difficile la compréhension des enjeux de la notion d'information. Le terme est en effet utilisé dans deux sens qui, tout en n'étant pas sans rapport, ne sont pas exactement les mêmes. Au sens strict de la théorie de l'information, l'information est une quantité, mesurée à l'aide d'une formule qui est sensiblement la même (mais avec une signe inversé) que celle proposée par le physicien autrichien Ludwig Boltzmann (1844-1906) à la fin du XIXè siècle pour mesurer l'entropie des gaz.
Mais parallèlement à ce sens strict, défini mathématiquement par une formule invariable à base de logarithmes, on utilise également ce terme "information" pour désigner un symbole numérique (0 ou 1) qui est codé de façon binaire.
L'informatique utilise cette notion principalement dans ce deuxième sens.

Auteur: Breton Philippe

Info: Une histoire de l'informatique, les origines de la notion d'information, p 47

[ computer ]

 

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songes

En 1900, j’ai publié un livre qui, comme le dit son titre (L’interprétation du rêve), tente d’élucider ce que le rêve a d’énigmatique et de poser ce dernier comme le rejeton d’une activité psychique normale. Dans cet ouvrage, j’ai trouvé l’occasion d’opposer le contenu manifeste du rêve, qui est souvent singulier, aux pensées latentes (mais tout à fait pertinentes) dont il provient, et je suis entré dans le détail de l’étude des processus qui, à partir des pensées latentes du rêve, font le rêve, ainsi que des forces psychiques qui prennent part à cette transformation. La totalité de ces processus de transformation, je l’appelle le travail du rêve et j’ai décrit comme un des éléments de ce travail du rêve un processus de condensation qui offre la plus grande similitude avec celui qu’utilise la technique du mot d’esprit [...].

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient", éditions Gallimard, Paris, 1988, page 77

[ résumé ] [ explication ] [ méthode ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réclame

Lorsque le lendemain, la vie de nouveau, les broyait, lorsque se remettait en marche la grande machine publicitaire dont ils étaient les pions minuscules, il leur semblait qu'ils n'avaient pas tout à fait oublié les merveilles estompées, les secrets dévoilés de leur fervente quête nocturne. Ils s'asseyaient en face de ces gens qui croient aux marques, aux slogans, aux images qui leur sont proposés et qui mangent de la graisse de bœuf équarri en trouvant délicieux le parfum végétal et l'odeur de noisette (mais eux-mêmes, sans trop savoir, pourquoi avec le sentiment curieux, presque inquiétant, que quelque chose qui leur échappait, ne trouvaient-ils pas certaines affiches, formidables certains slogans, géniaux certains films-annonces ?) Ils s'asseyaient et ils mettaient en marche leurs magnétophones, ils disaient hm hm avec le ton qu'il fallait, ils truquaient leurs interviews, ils bâclaient leurs analyses, ils rêvaient, confusément, d'autre chose.

Auteur: Perec Georges

Info: Les choses (1965, 160 p., Pocket, p.97, 98)

[ société de consommation ] [ capitalisme ] [ dépression ] [ vide spirituel ] [ redite épuisante ]

 
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égoïsme

Il me parlait à moi aussi.
Il parlait de la justice et du combat qui se livre pour que règne la justice
et des ouvriers qui souffrent
et du travail continuel, et de ceux qui ont faim,
et des riches, les seuls à être nés coiffés...

Et lors, me regardant, il vit des larmes dans mes yeux
et il sourit avec plaisir, pensant que j'éprouvais
la peine qu'il éprouvait, lui, et la compassion
qu'il disait éprouver.

(Mais moi je l'entendais à peine.
Que m'importent à moi les hommes
et ce qu'ils souffrent ou croient souffrir ?
Qu'ils soient comme moi - et ils ne souffriront pas.
Tout le mal du monde vient de ce que nous nous tracassons les uns des autres,
soit pour faire le bien, soit pour faire le mal ;
notre âme et le ciel et la terre nous suffisent.
Vouloir plus est perdre cela, et nous vouer au malheur. )

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: In "Le gardeur de troupeaux", éd. Poésie-Gallimard, p. 83 - trad. A. Guibert - le poème d'où est extraite la citation, est signé Alberto Caeiro : le chantre d'un rapport direct avec la nature, loin des palabres des hommes

[ politique ] [ malentendu ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

Les villageois croient que ces femmes sorcières sont responsables de leurs problèmes, de la misère, de la pauvreté, des mauvaises récoltes et des tempêtes.

Toutes ces rumeurs conduisent les femmes devant les tribunaux. Les rousses, celles qui ont du savoir, les vieilles (à partir de 28 ans) et celles qui rouspètent trop.

Même les règles, considérées jusque-là comme un signe de fécondité, deviennent une preuve de malédiction. On décide que les femmes qui souffrent de règles très douloureuses sont habitées par le démon.

Accusées de sorcellerie, elles sont exilées, assassinées ou brûlées. (100 000 mortes)

Petit test pour prouver qu'une femme est une sorcière : mettre la femme soupçonnée nue, lui attacher les mains et les pieds, la jeter à l'eau (préalablement bénie).

Si elle flotte, c'est une sorcière ! On la sort de l'eau et on la brûle.

Si elle coule et se noie, c'est qu'elle est innocente (mais elle est morte).

Auteur: Soledad Bravi

Info: Pourquoi y a t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? La chasse aux sorcières, XVe - XVIIe siècles

[ renaissance ] [ sorcellerie ] [ barbarie ] [ religion ]

 

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habillement

Valentine avait soigneusement prévu ses effets : choisissant, pour ses débuts au tribunal, un costume relativement conventionnel (mais coûteux) ; passant des laines et des gabardines aux soies, aux satins, aux velours, aux brocarts et aux fourrures ; des hauts cols, des manchettes amidonnées et des plastrons aux chemises ouvertes de style indien ou marocain ; renonçant à la chaste dignité des rayures et de l'écossais pour des cachemires voluptueux, des tissus japonais peints à la main, des dentelles vénitiennes ajourées, du chintz fleuri... ! Oubliant les teintes sombres pour le pourpre, le vert tilleul, le cramoisi, le bleu lavande, l'argent. Il avait préparé une cape doublée de brocart doré, évoquant une toge romaine ; un manteau de loutre aubergine ; son pardessus de "deuil" de style cosaque, avec son splendide col de zibeline. Calculant ses effets avec une habileté diabolique...
Les dames se pressaient pour voir quelle fleur le jeune homme avait choisie pour sa boutonnière, ce jour-là... !

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Les mystères de Winterthurn, p.278

[ vêtements ]

 

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dissidents de salon

Les cinéastes ne brûlent pas ce dont ils se servent. Quand leurs films font de la critique sociale, celle-ci est toujours déjà écrite, mais ailleurs, et avant eux. Les matériaux dont ils usent, ceux de l’univers concret qui nous entoure, ils les laissent intacts après en avoir fait usage. Il leur paraît suffisant de s’être montrés socialement incorrects, ou sexuelle non conformes, ainsi que la voix du temps les y encourageait. Ce sont de bons garçons obéissants. Des scouts dociles et bien élevés, soucieux avant tout de la défense et de l’illustration de la nouvelle hygiène sociale qui préconise et même ordonne (mais ils ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir) le dérèglement de tous les sens. De cette manière font-ils frétiller, par leurs audaces, les critiques de la bonne presse rebelle et à genoux, lesquels ont le plus haut intérêt, eux aussi, à ce qu’aucun rapport exact sur la situation de l’humanité actuelle ne soit plus jamais dressé.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 321-322

[ politiquement incorrect ] [ approbation générale ] [ cinéma ]

 

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finances

Une étude sérieuse oblige à dire que les Juifs européens se sont trouvés associés aux flux d’argent parce qu’ils appliquaient, comme les catholiques et les protestants, la loi vétéro-testamentaire, laquelle ne tolérait pas qu’on prête à usure aux coreligionnaires (mais aux autres, oui). On lit en effet dans le Deutéronome (23-19) : "Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, intérêt d’argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à intérêt." Le résultat est que, si nous avons une société composée à 99 % de chrétiens et à 1% de Juifs, 99 chrétiens en pourront prêter qu’à un seul juif cependant qu’un seul juif pourra prêter à 99 chrétiens. C’est donc clair : les juifs, étant minoritaires, se sont longtemps trouvés, en Europe, dans la position d’être presque les seuls à pouvoir prêter aux autres, détenant de fait le quasi-monopole du prêt à intérêt. Mais ce monopole a été cassé par Calvin en 1545 lorsqu’il a autorisé les prêts à intérêt entre coreligionnaires.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 42-43

[ banquiers ] [ historique ] [ religion ]

 
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