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deuil

Quand cet être vivant [que nous aimons] meurt, c’est tout un pan de notre vie, de notre sensibilité, qu’on ne retrouvera plus. Vous avez souffert de la mort de ce petit canard, d’abord parce que vous pouviez vous croire coupable, par négligence : la mort nous rend coupables. C’est curieux, en fait, parce qu’il n’y a rien de mal à mourir, puisque nous devons tous mourir. Mais quand nous y sommes pour quelque chose, alors nous nous faisons reproche d’avoir atteint en quelque sorte à ce qui était si doux et si bon, agréable et vivant, dans le lien avec l’autre, lien qui a été brisé.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 101

[ culpabilité ] [ perte ] [ souffrance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

séparation

Je me décidai, suffit avec la douleur. Aux lèvres de leur bonheur nocturne, je devais faire adhérer les lèvres de ma revanche. Je n'étais pas une femme mise en pièce sous le coup d'une rupture, d'une absence, jusqu'à en devenir folle, jusqu'à en mourir. Seuls quelques menus éclats s'étaient arrachés de ma personne, pour ce qui était du reste, je me portais comme un charme. J'étais intacte, je resterais intacte. A ceux qui me font du mal, je leur rends la pareille. Je suis le huit d'épées, je suis la guêpe qui pique, je suis le serpent sombre. Je suis l'animal invulnérable qui traverse le feu sans se brûler.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ souffrance ] [ positiver ] [ détermination ]

 

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nuit de l'âme

[...] si ton cœur se dessèche dans les déserts, subis ; souffre le désespoir et la paralysie de ta volonté ; c’est ton centre le plus intime qui va être labouré, bouleversé, écartelé. Toutes les tentations accourent, les plus dégoûtantes, les plus séduisantes, les plus grossières, les plus subtiles. Subis. Ne bouge pas. Reçois les rafales. Regarde en toi sans ciller. Tu te crois rejeté du Père parce qu’en ce moment tu te vois tel que tu es ; ton esprit défaille dans des agonies sans cesse renaissantes de désagrégation, de dénudement, d’impuissance ; il tombe tout vif en enfer. Aucun homme, aucune lecture, ne peut t’aider ; le remorts, l’impossibilité de prier, de penser, d’agir, t’écrasent.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: "Forces mystiques et conduite de la vie", bibliothèque des amitiés spirituelles, Paris, 1956, page 45

[ épreuve ] [ solitude ] [ souffrance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

identification

Elle était sensible aux tortures que l’on inflige à la matière pour lui donner forme : découpage, rabotage, polissage ; elle pensait au sciage du marbre, et elle lui souriait avec une tendresse maternelle ; elle songeait au calvaire du métal trempé dans le feu, et elle le soulageait de son jeune souffle ; à la composition satanique du verre, et elle s’efforçait de l’assouplir par la chaleur de ses mains. Elle savait désormais ce que signifiait être déchiré, souillé, révélé à soi-même : la douleur au fondement de la création. Dorénavant, elle respecterait toujours les objets et les êtres humains, tous autant qu’ils étaient, car tous ont subi ou subiront ce martyre.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 85

[ souffrance ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

douleur

Oh voyez pas d'atrocités, d'intentions inhumaines ! blablas ! c'est l'hiver le vent la violence ! le climat barbare naturel ! je fais pas le procès des cages ! Je me plains de la pellagre, des bourdonnements, des vertiges et de mon névrome du bras droit ! En sorte surtout de la guerre 14 ! Pour ça que je me suis insurgé ! Que j'ai piqué la colère ! La nom de Dieu ! Que ça recommence pas ! Je voulais empêcher l'abattoir ! Ah merde alors qu'est ce que j'ai pris ! Il m'a montré l'abattoir de quels bois qu'il se chauffe ! Si ça se dresse les évangélistes ! mon petit stylo subversif !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: féerie pour une autre fois (1952, 332 p.)

[ désarroi ] [ souffrance ] [ pacifisme ] [ volonté d'évitement ] [ détérioration physique ]

 
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création douloureuse

Si je n'écris pas ce que j'ai vu je souffrirai autant - et peut-être un peu plus. Un peu seulement, j'y insiste.

L'écriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un réalisme. On patauge toujours dans un brouillard sanglant, mais il y a quelques repères.

Le chaos n'est plus qu'à quelques mètres. Faible succès, en vérité.

Quel contraste avec le pouvoir absolu, miraculeux, de la lecture ! Une vie entière à lire aurait comblé mes vœux; je le savais déjà à sept ans.

La texture du monde est douloureuse, inadéquate; elle ne me parait pas modifiable.

Vraiment, je crois qu'une vie entière à lire m'aurait mieux convenu.

Auteur: Houellebecq Michel

Info:

[ activité-passivité ] [ souffrance-confort ] [ apaisement dérisoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

famine

A la maison, j'avais déjà eu - c'est du moins ce que je croyais - faim, naturellement ; j'avais eu faim à la briqueterie, dans le train, à Auschwitz et aussi à Buchenwald - mais je n'avais pas encore connu cette sensation de cette façon, constamment, à long terme, pour ainsi dire. Je m'étais transformé en une sorte de trou, de gouffre sans fond de plus en plus exigeant. Je n'avais d'yeux que pour cela, cela seulement guidait tous mes actes, et si je ne mangeais pas du bois ou des cailloux, c'était uniquement parce que ce sont des choses qu'on ne peut ni mâcher ni digérer. Mais j'ai essayé le sable, par exemple, et et quand il m'arrivait de voir de l'herbe je n'hésitais pas.

Auteur: Kertész Imre

Info: Etre sans destin

[ souffrance ] [ obsession ]

 

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rupture

Je suis une presque vieille femme abandonnée, bafouée, je pleure comme une enfant dans le noir, j'ai peur de continuer à avancer seule, j'ai peur de mourir seule,
J’ai donné les clefs de ma vie à cet homme rencontré trente ans plus tôt, il me les a rendues, mais je ne sais plus m’en servir.J'ai honte de souffrir ainsi, face à toi qui a tant perdu, un mari, un fils, ton pays, ta famille...Et pourtant je souffre, je suis une boule de feu vivante, mes mains tremblent, je ne dors plus, je ne sais plus qui je suis, je n'ai plus la mémoire de qui j'ai été. En partant ainsi, sans un mot, cet homme m'a rendue étrangère à trente ans de ma vie.

Auteur: Chami-Kettani Yasmine

Info: Médée chérie, Actes Sud, 2019; p. 88

[ souffrance ] [ séparation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

affliction

Semblable à la marée, la vie s'est retirée. Mes pieds nus se délectent et marquent mon passage sur ce sable doré. Un squelette de poisson ballotte doucement, bercé bien tendrement par un souffle léger. Voilà que ton visage vient se superposer au vestige d'une vie passée. Et la vue de ces vagues, qui tout au loin se brisent, embrume pour un temps mes yeux si fatigués. Je fixe l'horizon, je me dis que bientôt la mer va remonter, emportant avec elle ce qu'elle a déposé. Et la vie reprendra juste là sous mes pieds. Subitement je suis bien, je profite de l'instant, le soleil me réchauffe, mon amour est présent. Le deuil est comme la mer, il subit les marées qui déposent çà et là les traces d'un temps révolu.

Auteur: Bauwens Pascale

Info: Petit Ogre, Témoignage sur le suicide chez l'enfant 2014

[ souffrance ]

 

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lucidité

Je travaille tout le jour comme un moine et la nuit j'erre, comme un matou en quête d'amour... Je proposerai à la Curie de me sanctifier. Car, je réponds à la mystification par la douceur. Je regarde avec l'oeil d'une image pieuse les préposés au lynchage. J'observe mon propre massacre avec le serein courage d'un scientifique. Je parais éprouver de la haine quand au contraire j'écris des vers pleins de ponctuel amour. J'étudie la perfidie comme un phénomène fatal, comme si je n'en étais pas l'objet. J'ai pitié des jeunes fascistes, et aux vieux, que je considère formes du mal le plus horrible, j'oppose la seule violence de la raison. Passif comme un oiseau qui voit tout, en volant, et porte dans son coeur, pendant son vol dans le ciel, la conscience qui ne pardonne pas.

Auteur: Piniau Betti et Zigaina

Info: L'univers esthétique de Pasolini, album de l'exposition a paris Sorbonne, nov-dec. 1984.

[ souffrance ] [ vieillesse ] [ littérature ]

 

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