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maladie
La jeune fille sait qu’elle va pouvoir ainsi [par le biais de son anorexie] éprouver la vigueur de sa volonté. Lorsqu’elle était enfant, sa gentillesse exceptionnelle n’était qu’une mascarade ; de toute façon, elle n’a jamais été vraiment bien gentille et, parfois, elle désirait même ne pas être gentille du tout. Maintenant, elle va pouvoir maîtriser ses sentiments et ses impulsions à travers un combat intense qu’elle aura choisi personnellement. Elle sera une personne, et non une fille ou une élève.
[…] Comment se fait-il qu’une gentille petite fille, élevée par des parents pleins de bonnes intentions, attentifs, se mette à tomber aussi dangereusement malade ? […] Cette jeune fille a toujours vécu pour les autres, s’est jugée selon leurs normes et les a laissé définir son identité. A cause de son éducation, elle lutte pour arriver à la perfection et pour rechercher l’approbation de parents narcissiques ; elle est à présent capable de se lancer un défi qui la torture chaque jour physiquement et sans répit, mais qu’elle est la seule à pouvoir affronter.
Auteur:
Bell Rudolph
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: historien, universitaire ?
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa ?
Info:
L'anorexie sainte : Jeûne et mysticisme du Moyen Âge à nos jours
[
adolescence
]
filles-garçons
Dès la maternelle je veux connaître le sexe des filles et j'invente des jeux et des gages afin de pouvoir glisser mes doigts dans les culottes en coton de mes camarades. Mes 5 ans caressent ainsi de curieux renflements doux, fendus en leur milieu par une ligne verticale et veloutée, frontière d'un pays aux marches duquel, prudent ou peut-être apeuré, je préfère me tenir sans poursuivre mon exploration. Joëlle, Christine, Véronique, compagnes sensuelles qui sentent la crème Nivéa, la tiédeur des peaux d'enfance et la lessive utilisée par leurs mères, Paic, Coral, Ariel. Il y a ensuite un grand vide. La pudeur, moins la mienne que celle de mes amies, ainsi que la séparation que l'école primaire instaure entre garçons et filles, nous éloignent les uns des autres. Le collège nous réunit, mais nous avons changé. Nous autres crânons dans des activités brutales, tandis que les filles forment dans la cour de petits cercles murmurants et nous lancent des regards moqueurs. "Sentir la fille" devient pour nous une insulte et nous colportons des plaisanteries que nous n'avons bien entendu jamais vérifiées sur la parenté olfactive de leur sexe avec l'odeur de la marée, celle du poisson peu frais, de la crevette rose ou grise. Dégoût affiché et brandi, d'autant que nous apprenons, sans vraiment comprendre, que, de temps à autre, du sang en flots épais souille leur entrejambe, s'écoulant de cette fente dont nous n'avons plus qu'un très vague souvenir.
Auteur:
Claudel Philippe
Années: 1962 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: romancier et scénariste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Parfums
[
femmes-hommes
]
[
adolescence
]
occasion manquée
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : " Après ?"
La rosée offrait ses perles,
Les taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches ;
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure ;
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
"Soit ; n'y pensons plus !" dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
Paris, juin 1831
Auteur:
Hugo Victor
Années: 1802 - 1885
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les Contemplations, Texte intégral : Paris, Ed. Michel Levy, 1856. Vieille chanson du jeune temps
[
poème
]
[
adolescence
]
[
femmes-hommes
]
curiosité
- Y a des années, je ramassais les mots que se
passaient les élèves. Dès que j'en voyais se pencher un
peu trop sur la table, glisser la main, hop là, je chopais
vif au passage le mot, je remerciais, et je rangeais le mot dans ma trousse. L'élève venait prudemment me le réclamer quand ça sonnait et je lui disais qu'il avait pas à s'inquiéter, que je m'en servirais pas contre lui mais je le lui rendrais pas non plus. Quand il avait
refermé la porte, je sortais le mot de ma trousse.
Fallait déchiffrer. Vite écrit, avec du phonétique, des abréviations, de leur langue à eux, des pseudos
des surnoms, des allusions. Des ruptures d'
amitiés. Des Pourquoi tu me fais la gueule depuis
ce matin ? Des trucs de cul. De la haine (
Je vais la démolir cette meuf, etc.) mais jamais formulé
comme ça. Du fait de leur langue, y avait toujours
quelque chose de bizarre, venu du monde souterrain de la classe, inscrit tel quel sur ces tout petits bouts de papier froissés, et qui retranscrits propre n'auraient
pas donné grand-chose, auraient peut-être
nourri ces recueils de "perles" qui font marrer les adultes crétins et les profs dans les salles de profs.
Ces mots, je les ai jetés. Ils ont tout fait pour que
ce soit pas rendu public, alors je vois pas pourquoi
je les publierais sous prétexte que l'occasion se
présente ou que ça pourrait être la matière d'une
enquête ou je ne sais quoi on peut encore inventer
comme justification pour faire exactement ce que
les gens veulent pas qu'on fasse.
Auteur:
Quintane Nathalie
Années: 1964 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"Un hamster à l'école", éd. La fabrique, p. 193-194
[
adolescence
]
[
clandestinité
]
[
messages cryptés
]
[
éducation
]
[
respect
]
[
jargon
]
[
instituteur
]
annotations
Parfois, les notes sont féroces,
escarmouches contre l'auteur
qui font rage le long des bords des pages
en minuscules caractères noirs.
Si seulement je pouvais mettre la main sur vous,
Kierkegaard, ou Conor Cruise O'Brien,
semblent-elles dire,
je bloquerai la porte et vous ferais entrer la logique dans la tête.
D'autres commentaires sont plus désinvoltes, dédaigneux...
"C'est absurde." "Ben voyons !" "HA !!" -
ce genre de choses.
Je me souviens d'une fois où j'ai levé les yeux de ma lecture,
le pouce en guise de marque-page,
en essayant d'imaginer à quoi devait ressembler la personne
qui avait écrit "Ne sois pas si stupide"
en bordure d'un paragraphe de La vie d'Emily Dickinson.
Les étudiants sont plus modestes
et laissent de plus rares empreintes au hasard
des longs rivages de la page.
L'un d'eux griffonne "Métaphore" à côté d'une strophe d'Eliot.
Un autre inscrit juste "Ironie"
cinquante fois face aux paragraphes de A Modest Proposal
D'autres sont comme ces fans qui crient depuis les gradins vides,
mains autour de la bouche.
"Absolument", crient-ils
à Duns Scot et James Baldwin.
"Oui." "En plein dans le mille." "Tu es mon homme !"
Coches, astérisques et points d'exclamation
constellent les lignes de touche.
Et si vous avez réussi à obtenir votre diplôme universitaire
sans jamais avoir écrit "L'homme contre la nature"
dans une marge, peut-être est-il maintenant temps
de faire un pas en avant.
Nous nous sommes tous appropriés le périmètre blanc
et avons pris un stylo, ne serait-ce que pour montrer
que nous ne nous sommes pas contentés de paresser dans un fauteuil en tournant des pages ;
et avons laissé quelque remarque sur le bas côté,
planté une impression dans la bordure.
Même les moines irlandais en leurs scripts glaciaux
ont noté en bordure des évangiles
de brèves remarques sur les difficultés de la copie,
le chant d'un oiseau près de leur fenêtre,
ou la lumière du soleil qui illuminait leur page -
ombres anonymes de passage dans le futur
sur un vaisseau plus durable qu'eux-mêmes.
Et tu n'as pas lu Joshua Reynolds,
disent-elles, avant que tu le découvres
intriqué dans le furieux gribouillage de Blake.
Pourtant, celle à laquelle je pense le plus souvent,
que je conserve comme un médaillon,
était inscrite dans l'exemplaire de l'Attrape-Coeurs
que j'avais emprunté à la bibliothèque locale
un été calme et chaud.
Je venais juste de commencer le lycée à l'époque,
je lisais sur un canapé du salon de mes parents,
et ne puis que difficilement avouer
à quel point ma solitude s'amplifia,
combien le monde s'est aggrandi
lorsque j'ai trouvé sur une page
quelques taches graisseuses
et à côté d'elles, écrit au crayon -
par une jolie fille, ça se devinait,
que jamais je ne rencontrerai -
Pardonnez les taches de salade aux oeufs, mais je suis amoureuse.
Auteur:
Collins Billy William James
Années: 1941 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: enseignant, poète officiel de l'Etat US
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Picnic, Lightning. Trad Mg
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soulignages
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scolies
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réflexivité
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romantisme
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adolescence
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