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flottement

[...] l’angoisse, dans cette relation si extraordinairement évanescente par où elle nous apparaît, surgit chaque fois que le sujet est, si insensiblement que ce soit, décollé de son existence, et où il s’aperçoit comme étant sur le point d’être repris dans quelque chose que vous appellerez, suivant les occasions, image de l’autre, tentation, etc. Bref, l’angoisse est corrélative du moment où le sujet est suspendu entre un temps où il ne sait plus où il est, vers un temps où il va être quelque chose où il ne pourra plus jamais se retrouver.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 314

[ manque d'adhérence ] [ terreur indéterminée ] [ définie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Parfois je me demande si quelqu'un viendra un jour pour moi, s'il y aura un jour un garçon - un homme - à qui je m’ouvrirai. Je me demande si je serai toujours comme ça, seule, toujours obligée de me satisfaire moi-même avec moi-même, ma main enfoncée entre mes jambes si bien que mon corps forme une espèce de cercle, un zéro, enfermant le vide limpide du néant, un ruban de Moebius ou un ouroboros - le serpent qui avale sa propre queue. J'ai tellement envie que quelqu'un réclame ce que je rêve de donner.

Auteur: Hegland Jean

Info: Dans la forêt

[ masturbation ] [ manque sexuel ]

 

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alcoolisme

J’avais bu tout le vin rouge et il n’y avait rien d’autre dans la maison. Il manque toujours quelque chose au bonheur de l’homme, nous ne sommes jamais vraiment satisfaits. Pourtant cette nuit-là, je trouvai ce que je cherchais. Dans le cellier, derrière les ingrédients pour préparer les gâteaux, une bouteille de rhum pour stériliser les gelées, à moitié pleine. Également une bouteille de porto pour la soupe à la queue de bœuf. Et même du fine old Cherry. Je débouchai les bouteilles et les installai devant moi. Et puis je me mis à boire.

Auteur: Hinrichs Jakob

Info: Dans "Hans Fallada : vie et mort du buveur", page 24

[ organisation rituelle ] [ manque ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

droits sociaux

J’ai demandé à un ouvrier s’il existait réellement une section syndicale à l’usine ; je n’ai obtenu d’autre réponse qu’un haussement d’épaules et un rire significatif. On se plaint des normes, du manque de travail, de bien des choses : mais ce sont des plaintes, et voilà tout. Quant à l’idée de résister tant soit peu, elle ne vient à personne. Pourtant, en ce qui concerne les normes, il y aurait moyen de se défendre un peu, même sans syndicat, avec un peu de ruse, et surtout de solidarité ; mais la solidarité fait défaut dans une large mesure.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Nicolas Lazarévitch, 9-17 mars 1935

[ indifférence ] [ inertie ] [ manque de combatitivité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

avidité

Pourquoi les riches en veulent toujours plus ? Ça ne les rendra pas immortels. Surtout qu’on le sait bien, tous les anciens braqueurs vous le diront - et ce sont des gars qui ont brassé des millions d’Euros : le blé, c’est un mensonge qu’on se raconte à soi même. La vrai richesse, on l’a en se promenant en bord de Saône au début de l’automne, en sentant le parfum du forsythia dans l’air du soir, en faisant rire ou frémir un gamin à qui on lit une histoire. C’est dans ces moments là qu’on est vraiment puissant.

Auteur: Carlier Stéphane

Info: L'enterrement de Serge

[ insatisfaction ] [ peur de manquer ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sénescence

Etant donné la pauvreté de sa vie intérieure, Narcisse se tourne vers autrui pour avoir le sentiment d’être. Il a besoin qu’on l’admire pour sa beauté, son charme, sa célébrité ou son pouvoir – attributs qui, en général, s’estompent avec les années. Incapable de parvenir à des sublimations satisfaisantes, sous forme d’amour ou de travail, il se rend compte qu’il dispose de bien peu quand la jeunesse le quitte. L’avenir ne l’intéresse pas et il ne fait rien pour s’accorder les consolations traditionnelles de la vieillesse, dont la plus forte est l’espoir que, d’une certaine manière, les générations futures poursuivront la tâche de sa vie. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 332

[ réconforts ] [ manque de perspectives ] [ sans postérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

absence

J'avais vécu dix-huit ans sans elle. Appris à marcher, à dire papa et pas maman, à faire du vélo, à tomber et à me relever. Sans elle, j'avais appris à écrire. Sans elle, j'avais appris à compter. Sans elle, j'avais appris à ne plus redouter le noir. Sans elle, j'avais découvert que les filles peuvent être en même temps douces et cruelles. Et les garçons décevants, moi y compris. J'avais appris la confiance et la trahison. La compromission. Sans elle, petit à petit, j'avais appris à moins attendre de la vie.
Et je ne voulais plus, qu'il me reste quelques minutes ou soixante-dix ans à vivre, peu importait.
Je ne voulais plus.
Plus jamais sans elle.

Auteur: Ollivier Mikaël

Info: Plus jamais sans elle

[ séparation ] [ peur ] [ manque ]

 

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auto-persuasion

Une excellente habitude est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son cœur, une piqure d'épingle les clous sur la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Dans "Bouvard et Pécuchet"

[ manque d'imagination ] [ inefficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

naturel

C'est une chose tellement simple, de faire l'amour... Et puis c'est ça l'amour : il n'y en a pas d'autre, entre un homme et une femme... C'est comme d'avoir soif et de boire. Il n'y a rien de plus simple que d'avoir soif et de boire ; que la satisfaction de boire et d'avoir bu ; de n'avoir plus soif. Tout ce qu'il y a de simple. Mais songez, si l'homme avait accordé à l'eau, à la soif, à la boisson (par effet d'un ordre différent de la création et de l'évolution), tout le sentiment, la pensée, les rites, les légitimations et les interdits qu'il a accordés à l'amour : il n'y aurait rien de plus extraordinaire, de plus prodigieux que de boire quand on a soif..

Auteur: Sciascia Leonardo

Info: Todo modo

[ sexe ] [ pureté ] [ manque ]

 

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divertissements

On a déjà répondu à la question de savoir ce qui pousse l’homme à cette activité désordonnée, ce qui rend ses fonctions isolées si indépendantes (ou si autonomes en apparence). Répétons-le cependant : c’est "l’horreur du vide", l’angoisse de l’indépendance et de la liberté, ou plus exactement l’angoisse qu’engendre l’espace de liberté résultant du loisir, le vide auquel l’exposent les loisirs qu’il doit organiser lui-même et le temps libre qu’il a lui-même la charge de remplir. Son travail l’a si définitivement habitué à être occupé, c’est-à-dire à ne pas être indépendant, qu’au moment où le travail prend fin, il est incapable de s’occuper lui-même : car il ne trouve plus en lui-même le "soi" qui pourrait se charger de cette activité. Tout loisir a aujourd’hui un air de parenté avec le désœuvrement.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 161

[ manque d'imagination ] [ conséquences d'un conditionnement ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson