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vocabulaire hors-sol

Et il disait : c’est bien un mot de la ville, ça, la nature. Vous en avez une idée si abstraite que même son nom l’est. Nous, ici, on parle de bois, de pré, de torrent, de roche. Autant de choses qu’on peut montrer du doigt. Qu’on peut utiliser. Les choses qu’on ne peut pas utiliser, nous, on ne s’embête pas à leur chercher un nom, parce qu’elles ne servent à rien.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes

[ éloignement idiomatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Tu sais ce que je regrette ? De ne pas pouvoir passer plus de temps avec elle. On a trop à faire. Je me lève à quatre heures du matin, et le soir je pique du nez dans mon assiette.
- L'amour c'est pour l'hiver dis-je.
Bruno rit : "Tu ne crois pas si bien dire. J'en connais pas tant que ça moi, des montagnards nés au printemps. On naît tous en automne, comme les veaux."

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes, pp 216, 217

[ procréation ] [ vie dure ] [ quotidien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

échappatoire

Alors comme ça, t'es un "subversif", dit-il en débouchant le vin, quand je tentai de lui expliquer ce que j'étais venu faire là-haut. Je lui avais dit que je n'aimais pas les lois et les patrons, et qu'en ville je me sentais enfermé comme dans une cage : si je devais m'en aller vivre seul sur ma montagne pour pouvoir mener la vie que je voulais, eh bien, j'acceptais la solitude si telle était la garantie de ma liberté.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ fuite ] [ civilisation ]

 

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rituel

Là-haut, au milieu des drapeaux de prières entremêlés, Lakba déposa sa pierre sur un tas d’autres pareilles à la sienne. "Ki, ki, so, so" , murmura-t-il. Je connaissais ce mantra : "ki"", c’est le cri de l’aigle et donc du vent, "so", c’est le souffle profond de la terre ; le col est le lieu où les esprits du vent et de la terre s’affrontent, et lorsque nous arrivons là-haut, nous déposons une offrande pour qu’ils s’apaisent et nous laissent passer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Sans jamais atteindre le sommet

[ montagne ] [ rite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Après l'enterrement discret de mon père j'avais réfléchi longuement à sa solitude, cette espèce de conflit permanent qu'il y avait entre lui et le reste du monde : il était mort au volant de sa voiture sans qu'aucun ami le regrette. Du côté de ma mère, je voyais les fruits d'une vie passée à cultiver les relations, à les soigner comme les plantes de son balcon. Je me demandais si on pouvait acquérir un don pareil, ou si on naissait avec, et c'est tout.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes

[ parents ] [ papa ] [ maman ]

 

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femme-par-hommes

La seule fille en chair et en os était une athlète qui s'entraînait à la course de montagne : nous la voyions grimper le long du sentier avec nos jumelles, nous en commentions les formes, espérant qu'elle s'arrêterait au moins une fois prendre un café. Au lieu de cela, elle arrivait au col, touchait le mur du refuge, tournait les talons et redescendait aussitôt, fugace comme toute manifestions de la beauté. Les formes que prenait son retour étaient aussi enchanteresses mais bien plus mélancoliques qu'à l'aller.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ adolescence ] [ émerveillement ]

 

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caractères

Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était décidément la forêt des mille cinq cents mètres, celle des sapins et des mélèzes, à l'ombre desquels poussent les buissons de myrtilles, les genévriers et les rhododendrons, et se cachent les chevreuils. Moi, j'étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents, tourbières, herbes de haute altitude, bêtes en pâture. Plus haut encore la végétation disparaît, la neige recouvre tout jusqu'à l'été et la couleur dominante reste le gris de la roche, veiné de quartz et tissé du jaune des lichens. C'est là que commençait le monde de mon père.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes

[ analogie ] [ élévation ] [ femmes-hommes ] [ famille ] [ nature ]

 

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touristes

Certains jours, nous avions de la visite. Pas plus de deux ou trois personnes à la fois que nous guettions d'en haut avec nos jumelles. Andrea les appelait "les éphémères". Davide les accueillait sur le seuil, leur servait une assiette de polenta avec de la tomme et un verre de vin, les accompagnait à l'étage s'ils voulaient rester dormir puis nous rejoignait à la cuisine. Nous gardions nos distances, non pas parce que nous n'aimions pas les visiteurs, mais parce qu'ils appartenaient au monde d'en bas et nous en apportaient des nouvelles, des nouvelles que nous préférions ne pas avoir. On s'en passait très bien. Quand les éphémères repartaient, nous les regardions s'éloigner, se faire de plus en plus petits, puis disparaître au détour d'un chemin, et c'est avec soulagement que nous retrouvions notre solitude.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ montagne ]

 

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découragement

J’avais trente ans et je me sentais à bout de forces, désemparé et abattu, comme quand une entreprise en laquelle tu as cru échoue misérablement. Un travail, une histoire d’amour, un projet à plusieurs, un livre qui a demandé des années d’efforts. À l’époque, imaginer l’avenir me semblait une idée aussi aberrante que de prendre la route un jour où tu as de la fièvre, qu’il pleut dehors et que ta jauge d’essence est dans le rouge. J’avais beaucoup donné, et où était ma récompense ? Je passais le temps entre les librairies, les magasins de bricolage, le bistrot d’en face et mon lit, d’où je contemplais le ciel laiteux de Milan à travers la lucarne. Et surtout, je n’écrivais pas, ce qui pour moi est comme ne pas dormir ou ne pas manger : c’était un vide que je n’avais jamais expérimenté.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Dans "Le garçon sauvage", page 19

[ fatigue ] [ capitulation ] [ sens de la vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents

Mon père avait une façon bien à lui d'aller en montagne. Peu versé dans la méditation, tout en acharnement et en bravade. Il montant sans économiser ses forces, toujours dans une course contre quelqu’un ou quelque chose, et quand le sentier tirait en longueur, il coupait par la ligne la plus verticale. Avec lui il était interdit de s'arrêter, interdit de se plaindre de la faim, de la fatigue ou du froid, mais on pouvait chanter une belle chanson, surtout sous l'orage ou en plein brouillard. Et dévaler les névés en poussant des cris d'indien.
Ma mère, qui l'avait connu enfant, disait que même alors il n'attendait personne, trop occupé à rattraper tous ceux qu'il voyait plus haut : c'est qu'il en fallait de bonnes jambes pour se montrer désirable à ses yeux, et dans un éclat de rire elle laissait entendre qu'elle l'avait conquis ainsi.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes, p 9, le livre de poche

[ incipit ]

 
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Ajouté à la BD par miguel