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philosophie

Parmi les autres "erreurs mémorables" de Descartes, il faudrait citer sa théorie du magnétisme, s’inscrivant en faux contre le véridique De magnete de Gilbert, paru en 1600 ; sa théorie de la transmission instantanée de la lumière, dont Römer allait en 1675 mesurer la vitesse, sa théorie erronée de la circulation du sang, venant après la découverte de Harvey, et qu’il expose longuement dans la cinquième partie du Discours comme premier grand exemple d’utilisation de la méthode ; la théorie des tourbillons, destinée à éviter à l’auteur des Principes le recours à l’hypothèse, condamnée par l’Eglise, du mouvement de la Terre.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 56

[ critique ] [ inexactitudes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

En définitive, la méthode cartésienne, mélange de propédeutique personnelle et de règles logiques élémentaires se ramène aux points suivants : 1° je dois me défaire des opinions toutes faites et ne rien croire sans preuve dûment perçue par moi-même ; 2° règle de l’évidence à laquelle correspond l’intuition ; 3° déduction comme complément de l’intuition, au sens étymologique de vision directe, constatation, et non de divination ; 4° suivent un certain nombre de conseils pratiques tels que la règle dite de la division ou analyse […] ou celui de "conduire par ordre" ses pensées, ou celui de la remémoration (les "dénombrements" et les "revues" de contrôle).

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, pages 27-28

[ cartésianisme ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expliquer

C'est la compréhension qui fait naître le besoin d'explication, et à celui qui cherche à expliquer ou même qui y parvient il n'est pas besoin de répéter qu'il doit avant tout comprendre car, s'il l'ignorait, il n'éprouverait même pas le besoin d'expliquer. Pour comprendre, nous n'avons besoin que de nous-mêmes, c'est pour expliquer que la science est nécessaire. Que peut m'importer la "compréhension d'autrui", de M. X. ou Y. ? J'ai la mienne, et elle m'intéressera toujours plus que la sienne. Par contre, ce qui me paraîtrait vraiment nouveau, ce que je ne pourrai jamais trouver tout seul, c'est l'éventuelle explication commune à ces deux compréhensions.

Auteur: Revel Jean-François

Info: La cabale des dévots, Robert Laffont, Bouquins 1997 <p.411>

 

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alcool

Dès l'origine, on constate que l'amateur de vins, une fois envoûté, est presque incapable de tourner son esprit vers autre chose. Le vin est associé à l'amour et au manque d'amour, il accompagne la joie et la tristesse, il préside à l'amitié, il imprègne profondément la culture de l'esprit, le négoce, la guerre et la paix, le repos du travailleur. Ne plus boire de vin, dans certaines civilisations, c'est quasiment devoir renoncer à toute activité, à tout échange avec autrui, renoncer à penser soi-même, et les implications sociales, sentimentales et morales du vin font qu'il crée un réseau d'habitudes débordant largement le besoin de drogue proprement dit.

Auteur: Revel Jean-François

Info:

[ contact humain ]

 

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pouvoir

Chaque homme s'imagine qu'il possède dans son propre caractère les qualités qui l'empêcheront de succomber à la tentation du despotisme à laquelle l'exposent des institutions mal construites. Mitterrand a souvent répété qu'il lui faudrait sans doute amender notre constitution, au vu des abus commis par ses prédécesseurs, et en prévision des inéluctables abus de ses successeurs, puisque les humains, lui excepté, sont incapables de se restreindre spontanément, par pure vertu démocratique. Quand on regarde en quoi cette vertu mitterandienne a consisté, on ne peut se retenir de sourire à tant de naïveté et de cécité sur soi-même. Bel exemple de la vitesse à laquelle l'accession au poste suprême détruit la lucidité de l'impétrant.

Auteur: Revel Jean-François

Info: L'absolutisme inefficace, Plon 1992, p.12

[ drogue ] [ malédiction ]

 

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philosophie

Je découvre bel et bien dans ma pensée, poursuit Descartes, l’idée d’un être à la fois infini et parfait. Cette idée est celle de Dieu. Comme mon esprit est lui-même fini et imparfait, l’idée de Dieu ne peut donc avoir été mise en lui que par Dieu lui-même. C’est ce que l’on appelle la "preuve par l’idée de parfait". Du même coup d’ailleurs, Descartes croit démontrer ainsi et l’existence de Dieu et, naturellement, sa bonté, donc sa véracité. Il s’ensuit que Dieu ne peut pas nous tromper et par conséquent que je ne puis pas errer moi-même lorsque je conçois une idée clairement et distinctement. Telle est la révolution épistémologique apportée par Descartes.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 43

[ cartésianisme ] [ résumé ] [ vérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Lorsque Emmanuel Le Roy Ladurie devint administrateur général de la Bibliothèque nationale, en 1986, il me raconta que son oeuvre d'historien et sa chaire de professeur au Collège de France ne lui avaient jamais attiré autant d'assauts obséquieux que son nouveau et mirifique poste. Des notables qui ne le saluaient jusqu'alors qu'avec une distante et distraite condescendance, poussaient désormais le ridicule jusqu'à l'héroïsme, en se pliant devant lui avec des "Monsieur l'Administrateur général", bégayés à satiété comme une oraison jaculatoire. Jacques Monod lui aussi me dit un jour avoir reçu plus de lettres et de télégrammes de félicitations après avoir été nommé directeur de l'Institut Pasteur qu'après avoir reçu le prix Nobel de médecine. Le génie nécessaire à une découverte fondamentale en biologie attirait moins d'hommages qu'une élévation administrative.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon 1997 p.262

[ vérifié ] [ courtisé ]

 

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écrivains emprunteurs

Quand on veut deviner aujourd'hui en France quels auteurs précédents ont le plus nourri un nouveau livre, il n'est que de regarder la bibliographie : ce sont ceux qui n'y figurent pas. Outre les plagiaires stricto sensu, qui ont prospéré au grand jour sans endurer de discrédit durable, on a vu proliférer dernièrement les pique-assiettes et les voleurs à la tire, servis par l'amnésie des médias. Un nouvel auteur se reconnaît volontiers des dettes à l'égard de prédécesseurs auxquels il ne doit rien, mais dont citer les noms l'ennoblit, et il n'avoue pas les emprunts effectifs qu'il a faits à d'autres écrivains, instigateurs de polémiques trop violentes, et dont il veut bien partager les idées, mais pas les ennemis. Certains ne craignent pas de dévaliser plus petits qu'eux-mêmes. Au royaume de la "création", on voit d'opulents conducteurs de Rolls Royce chiper leur vélo à des gamins. Les idées sont si rares...

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon 1997, p.588

[ copieurs ] [ écriture ]

 

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influence

C'est excités par un article de Charles Maurras, qui protestait dans L'Action française contre la liberté selon lui indue dont jouissait un "magnat impuni de la ploutocratie juive", que, le 6 février 1944, des miliciens assassinèrent le banquier Pierre Worms, père de Roger Stéphane, le futur écrivain, journaliste et homme de télévision, fondateur, en 1950, de L'Observateur, l'hebdomadaire bien connu, intitulé plus tard France-Observateur puis, en 1964, Le Nouvel Observateur. Devant de telles conséquences sanglantes, les intellectuels perdent le droit de se réfugier sous l'abri douillet de la liberté d'expression. C'est pourquoi, durant les "années de plomb" du terrorisme des Brigades rouges, la justice italienne retint à juste titre le principe de la responsabilité de prétendus "théoriciens", comme Toni Negri, professeur à l'université de Padoue. Ces fanatiques, sans avoir commis d'attentats de leurs propres mains, avaient inculqué une croyance préconisant la violence à des jeunes gens influençables, qui commirent ensuite sous cette impulsion des assassinats terroristes. Puisqu'il plaît tant aux intellectuels de se susciter des disciples, qu'au moins ils aient la décence d'avouer tous ceux qu'ils ont marqués de leur pensée ou de ce qui leur en tient lieu.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon p.133

[ . ]

 

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ambition

Sans doute le moins estimable des rêves de jeunesse est-il le désir de célébrité D'abord parce que la célébrité est une indication quantitative et non qualitative. L'ampleur n'en est à aucun degré proportionnelle (ni directement ni inversement, d'ailleurs) au bien-fondé du motif pour lequel elle se met à draper un quidam. En d'autres termes, c'est une grandeur, ce n'est pas une valeur. Ensuite parce que c'est un désir de dupe. Dans un double sens. Le premier, qu'elle ne nous paraît jamais suffisante. J'ai connu des écrivains, des savants, des peintres jouissant d'une gloire mondiale et qui, du lever au coucher, s'épuisaient en propos envieux et en dénigrements obsessionnels envers des rivaux fort éloignés d'égaler leur réputation. Ils ne suspendaient l'étalage de leur aigreur que pour détailler à leur auditoire tous les articles du catalogue récent des témoignages d'admiration dont ils avaient eux-mêmes été l'objet. Je les voyais, en somme, d'autant plus malheureux qu'ils étaient plus illustres. Leur célébrité détruisait leur sérénité. Elle la rongeait aussi dans un deuxième sens. Pour un auteur, un chercheur, un artiste, la célébrité transforme le monde extérieur en source intarissable d'extermination de leurs forces et de leur liberté. Elle met en pièces chaque jour ce loisir intérieur, l'otium des Anciens, cette réserve spirituelle de silence et d'énergie sans laquelle ne naît point d'oeuvre, ni même d'envie d'en faire.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires/Plon 1997, p.637-638

[ dérisoire ]

 

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