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langage

Chacun d'entre nous a lu quelque part qu'en pidgin de Nouvelle-Guinée, le mot pour "piano" est (j'utilise l'orthographe anglaise) "ce truc qui se fait frapper sur ses propre dents et qui couine toujours pareillement). Je suis enclin à douter de l'authenticité de cette expression ; elle ressemble au genre de chose qu'un facétieux visiteur des îles ferait dire aux autochtones. En revanche, je considère comme authentique l'expression "couper l'herbe correspondant à la tête qui m'appartient" pour "coupe de cheveux"... De telles expressions  semblent très drôles et peuvent donner  l'impression d'être supérieur aux étrangers ignorants qui utilisent des formulations longues pour des choses simples. Et puis voilà notre tour de nommer une chose très simple, une petite molécule sans complication, composée de 11 carbones, 7 hydrogènes, 1 azote et 6 oxygènes. Nous aiguisons nos crayons, consultons nos livres de règles et arrivons enfin à l'acide 3-[(1, 3- dihydro-1, 3-dioxo-2H-isoindol-2-yl) oxy]-3-oxopropanoïque. Un tel nom pourrait inciter tout Papou qui se respecte à jouer du piano.

Auteur: Schoenfeld Robert

Info: The Chemist's English (1990), 3e édition, 57

[ jargon ] [ métaphores ] [ science ] [ nombres ] [ charabia ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réussite du mariage

C’est au nom de la blafarde authenticité, et contre le "mensonge" alors qualifié de "bourgeois", que s’est développé, il y a trente ans, toute la libération des mœurs (et jusque dans le langage, puisque l’ "innommable" d’autrefois habite désormais confortablement toutes les bouches, à commencer par celles des "nouvelles Eves" depuis qu’il n’y a précisément plus rien à nommer) ; et c’est au nom d’un "rapport vrai", stupidement considéré comme possible, que se sont multipliés les divorces, qui ne sont que l’expression implacablement monogame d’un désir anérotique de vivre enfin une vie véritable avec quelqu’un d’authentique. […]

La sexualité est si bien morte que sa place est devenue, comme le constatent les bourriques sociologues, "centrale et toute-puissante" dans le couple, dès lors transformé en roue carrée burlesque, et chargée d’un fardeau de plus, celui de l’épanouissement à deux, ce qui ne fait que lui ajouter une coloration encore plus sombre que toutes celles que, par définition et par principe, cette institution possédait déjà.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 28

[ idéal dévitalisant ] [ vision romantique ] [ pression sociale contre-productive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

plaidoyer

Tout notre espoir est là : dans la citation erronée. C'est pourquoi je vous le demande en grâce, ne corrigez jamais sous aucun prétexte une citation faite de mémoire. Accepteriez-vous de remplacer votre citation par une citation "vraie", comme disent les professeurs ? "Toutes vos citations sont fausses", disent-ils. Ah, vraiment ? Vous voulez dire que je suis parvenu à un degré d'indépendance, de clarté intérieure et d'inventivité tel que je suis désormais capable de déformer toutes les citations ? Ne me faites pas croire cela : il faudrait, pour que cela soit vrai, que j'aie réussi à détruire tous les livres que j'ai lus, à en faire une bouillie de pages, une liste interminable de mots et de coquilles. Ne corrigez pas les coquilles, je vous en prie, je vous en prie instamment. Laissez en paix ces insectes mélancoliques venus d'on ne sait où, laissez-les jouer de leurs élytres désaccordées dont les sons évoquent une musique inconnue. Citations fausses et coquilles, voilà ce qui peut encore vous sauver.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Discours de l'ombre et du blason", éd. du Seuil, p. 162

[ citation ne s'appliquant pas à ce logiciel ] [ déformation mémorielle ] [ authenticité ] [ singularité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

félicité capitaliste

[Le bonheur] est devenu la marchandise fétiche d’une industrie mondiale dégageant, grâce à l’offre et à la demande croissantes d’emodities (marchandises émotionnelles), toujours plus de milliards. Ces marchandises n’offrent pas seulement des moments de joie, de tranquillité, d’évasion, d’espoir, de réconfort, etc. Elles contribuent surtout à faire de la poursuite du bonheur un style de vie, une manière d’être et de faire, une mentalité à part entière et, en définitive, un modèle d’individualité qui est en train de faire des citoyens des sociétés néolibérales de véritables "psytoyens".
Le psytoyen (psytizen) est une subjectivité individualiste et consumériste. Les citoyens des sociétés néolibérales qui montrent une telle subjectivité sont fondamentalement des clients pour qui la poursuite du bonheur est devenue une seconde nature, et qui considèrent que leur valeur dépend de leur capacité à s’optimiser en permanence. […] ce modèle d’individualité n’entre pas seulement en totale résonance avec les exigences du marché, qui impliquent "auto-management" émotionnel, authenticité et permanente amélioration de soi – autant d’attitudes dictées par l’économie capitaliste. Il confère aussi à ces axiomes une pleine légitimité en les reformulant et en les reproduisant au moyen d’une phraséologie psychologique et émotionnelle.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie, p. 154

[ Programmation Neuro Linguistique ] [ PNL ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

illumination

Elle voyait intensément tout ce qui l'entourait, les yeux clairs d'un petit enfant transporté dans un kangourou à hauteur de son visage à elle, la texture de la peau d'une vieille femme, la peinture écaillée autour du bouton du feu pour les piétons. Tous les bruits de la ville, la circulation, les voix, une sirène, et, au-dessus de tout cela, la douceur du ciel. Et ce fut alors que cela se produisit : mais qu'était cela ? Tous les bruits disparurent, tout mouvement cessa, comme si le monde ralentissait sur son axe, comme si le temps lui-même était suspendu. Et elle, au coeur de la cité, était au centre d'une immobilité et d'un silence absolus. C'était, pensa-t-elle après coup, comme si elle avait été transportée derrière le ciel. Comme si elle ne participait pas seulement au moment présent -- celui-ci, ici, maintenant -- mais qu'elle le voyait de très loin, dans le temps et dans l'espace. Tout ce qui l'entourait n'existait plus, avait cessé d'exister des milliers d'années plus tôt. Ce qu'elle voyait était une ombre ancienne ; l'immensité implacable de la ville n'était rien de plus qu'une étincelle. Quelque chose l'avait autorisée à jeter un regard derrière la réalité.

Auteur: Madden Deirdre

Info: Authenticité, p.327

[ littérature ]

 

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rapports humains

Vous voulez deviner à travers les fenêtres des autres consciences leurs lumières et leurs ombres, si possible être invités dans les profondeurs de leurs âmes, vous enivrer de leur vitalité, être accueilli dans leur intimité, là où la vie se fait lumière et silence.



Mais celui qui essaie de vous dire son authenticité, qui écrit pour vous une page de lui-même, il vous invite à ne pas faire de lui une identité. Il vous invite à le laisser autre que son récit, à le distinguer de ces mots-là afin qu'il puisse vous dire demain ces mots-ci. Ce qu'il vous dit, peut-être que ce n'est pas lui, déjà plus lui, pas tout à fait lui. Parce qu'il n'est pas possible de le mettre en mots et en jugements.



Et ce n'est pas là vous mentir. Il ne serait pas plus fiable ou davantage "lui-même" parce qu'il vous dirait toujours la même chose. Laissez-le être une âme, un passage, un moment, une hésitation, la joie ou la tristesse d'un instant. Laissez l'autre être poème.



Si vous pouvez lui accorder cette liberté, il préfèrera.

Il faut aimer l'autre libre de son identité mouvante, lui laisser son indéfinissable folie, son inadéquation à lui-même, son imprévisibilité.



Une identité? Une personnalité? Non, son souffle, son esprit. Et vous aussi, soyez cela pour l'autre.

Auteur: Rivella Frédéric pseudo

Info:

[ altérité ] [ rencontrer l'autre ]

 
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Ajouté à la BD par Kadubol

perroquets sociaux

Non, Winston Churchill n’a pas tenu ces propos sur les arts et la Seconde guerre mondiale "Alors pourquoi nous battons-nous ?" lorsqu'on lui demanda de couper dans le budget des arts pendant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup, dont de célèbres personnalités, ont partagés une citation attribuée à Churchill à l’annonce de certaines mesures suite à la pandémie Covid. Le politique britannique n’a pas tenu ces propos, même s’il exprima des sentiments proches. Churchill appréciait l’art (il peignait et il a reçu le prix Nobel de littérature) et était fameux connu pour son sens de la formule ("du sang de la sueur et des larmes"). Cependant il n’a pas déclaré que son pays se battait pour sauver les arts. 

Ainsi cette citation a beaucoup circulé sur le web : "Lorsqu'on demanda à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre, il aurait répondu : - Alors pourquoi nous battons-nous ? ". 

Cette citation est fausse, a expliqué Richard Langworth, historien et membre du Churchill Projet de l’université d’Hillsdale, aux USA. David Freeman, de l’International Churchill Society, a pareillement nié l'authenticité de la citation auprès de nos confrères américains de Politifact.

Cependant, comme le souligne Richard Langworth, Winston Churchill avait exprimé des sentiments similaires en avril 1938 à la Royal Academy. "Les arts sont essentiels à toute vie nationale complète. L’État se doit de les soutenir et de les encourager. Le pays possède, avec la Royal Academy, une institution de richesse et de pouvoir qui a pour but d’encourager les arts de la peinture et de la sculpture."

Auteur: Internet

Info: Refondu à partir d'un article de Mathilde Cousin sur "20 minutes.fr" le 17/10/20

[ vérification des sources ] [ argument d'autorité ] [ faussaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sacré-profane

Une œuvre d'art, pour avoir une portée spirituelle, n'a pas besoin d'être une "œuvre de génie" ; l'authenticité de l'art sacré est garantie par ses prototypes. Une certaine monotonie est de toute façon inséparable des méthodes traditionnelles ; au milieu de toute la jubilation et de l'apparat qui sont le privilège de l'art, cette monotonie préserve la pauvreté spirituelle - le non-attachement des "pauvres en esprit" (Mt 5,3) - et empêche le génie individuel de sombrer dans une sorte de monomanie hybride ; le génie est comme absorbé par le style collectif, avec sa norme dérivée de l'universel. C'est par les interprétations qualitatives, à quelque degré que ce soit, des modèles sacrés que le génie de l'artiste se manifeste dans un art particulier ; c'est-à-dire qu'au lieu de s'épuiser en "largeur", il s'affine et se développe en "profondeur". Il suffit de penser à un art comme celui de l'Égypte ancienne pour voir clairement comment la sévérité du style peut elle-même conduire à une extrême perfection.

Cela nous permet de comprendre comment, à l'époque de la Renaissance, des génies artistiques ont soudain surgi un peu partout, et avec une vitalité débordante. Le phénomène est analogue à ce qui se passe dans l'âme de celui qui abandonne une discipline spirituelle. Les tendances psychiques qui ont été maintenues à l'arrière-plan se manifestent soudainement, accompagnées d'une éruption étincelante de nouvelles sensations avec l'attrait compulsif de possibilités encore inépuisées ; mais elles perdent leur fascination dès que la pression initiale de l'âme se relâche. Néanmoins, l'émancipation du "moi" étant désormais le motif dominant, l'expansivité individualiste continuera à s'affirmer : elle conquerra de nouveaux plans, relativement plus bas que le premier, la différence de "niveaux" psychiques agissant comme source d'énergie potentielle. C'est tout le secret de la pulsion prométhéenne de la Renaissance.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Fondements de l'art chrétien (L'art sacré dans la tradition)

[ historique ] [ beaux-arts ] [ artisanat ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

portrait

Je n'ai jamais connu homme plus sensible aux contraintes que Gide. Il a vécu son enfance et sa jeunesse dans un milieu protestant où la contention tient lieu de vertu. Et cette première expérience de l'hypocrisie vertueuse semble l'avoir meurtri à un tel point que, toute sa vie, il rechercha la sincérité comme un prisonnier peut désirer l'air pur. Cette sincérité, ce libre épanouissement du moi, il la chercha sur les sables du Sahara, dans les aventures du désir ; à l'art il demanda de le libérer, à la chair parfois, à l'amour... Son désir de sincérité rencontrait partout duplicité, mensonges, contraintes. Gide repartait sur d'autres routes pour retrouver la pureté... Et si Gide retrouva jamais cette sincérité, c'est dans l'art. Les contraintes en art lui furent légères : en art seulement la liberté de l'homme est inconditionnée, sa sincérité respectée. Qu'on l'appelle dérivatif ou consolation, l'art fut pour Gide l'expérience la plus complète de la sincérité et de la liberté ( " ... cette doctrine de l'art pour l'art, en dehors de quoi je ne sais point trouver raison de vivre ").



[...] Il faut déblayer l'oeuvre de Gide pour n'y voir qu'un appel de la sincérité, dira-t-on. D'autres ont pu résumer Gide à son immoralisme, à sa disponibilité, à son marivaudage spirituel ... ; moi, je retiens, du contact avec son oeuvre, ce drame central de la sincérité ; et parmi ses nombreuses soifs, celle qui m'a le plus frappé, le plus travaillé, c'est sa soif d'authenticité. Il écrit dans son Journal : " Le seul drame qui vraiment m'intéresse et que je voudrais toujours relater, c'est le débat de tout être avec ce qui l'empêche d'être authentique, avec ce qui s'oppose à son intégrité, à son intégration. L'obstacle est le plus souvent en lui-même. Et tout le reste n'est qu'accident. " (3 juillet 1930)

Auteur: Aquin Hubert

Info: Mélanges Littéraires I, profession écrivain, p. 65

[ éléments biographiques ] [ quêteur ] [ vie-oeuvre ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

authenticité

Je n'ai pas l'intention de raconter les diverses aventures qui nous arrivèrent, à moi et à mon fils, ensemble et séparément, avant notre arrivée dans le pays de Molloy. Ce serait fastidieux. Mais ce n'est pas là ce qui m'arrête. Tout est fastidieux, dans ce récit qu'on m'impose. Mais je le mènerai à mon gré, jusqu'à un certain point. Et s'il n'a pas l'heur de plaire, au commanditaire, s'il y trouve des passages désobligeants pour lui ou pour ses associés, tant pis pour nous tous, pour eux tous, car il n'y a plus de pis pour moi. C'est-à-dire que pour m'en faire une idée il me faudrait plus d'imagination que je n'en ai. Et cependant j'en ai plus qu'autrefois. Et ce triste travail de clerc qui n'est pas de mon ressort, je m'y soumets pour des raisons qui ne sont pas celles qu'on pourrait croire. J'obéis encore aux ordres, si l'on veut, mais ce n'est plus la crainte qui m'inspire. Si, j'ai toujours peur, mais c'est plutôt là un effet de l'habitude. Et la voix que j'écoute, je n'ai pas eu besoin de Gaber pour me la transmettre. Car elle est en moi et elle m'exhorte à être jusqu'au bout ce fidèle serviteur que j'ai toujours été, d'une cause qui n'est pas la mienne, et de remplir patiemment mon rôle jusque dans ses dernières amertumes et extrémités, comme je voulais, du temps de mon vouloir, que les autres fissent. Et cela dans la haine de mon maître et le mépris de ses desseins. Comme vous voyez, c'est une voix assez ambiguë et qui n'est pas toujours facile à suivre, dans ses raisonnements et décrets. Mais je la suis néanmoins, plus ou moins, je la suis en ce sens, que je la comprends, et en ce sens, que je lui obéis. Et les voix sont rares je crois dont on puisse en dire autant.

Auteur: Beckett Samuel

Info: In "Molloy", éd. de Minuit, p. 178-179

[ écriture ] [ fidélité ] [ motivation ] [ source ] [ témoignage ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama