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art pictural

Un tableau de Rozsda, cela fait penser à l’extravagant gaspillage de la forêt automnale, aux pommiers en fleurs après la mort du soleil, à l’or oculaire, malléable et immobile, tout frais sorti des chants du pays des Magyars, à la mélodie fauve des charrettes qui passent et repassent dans le demi-soleil sans perdre une seule brindille d’étoile, à l’ombre salée des réverbères oubliée sur le trottoir, aux belles armoires en forme de cœur, aux corps planétaires de terrible densité, captifs de ces cœurs, aux cellules de l’enfance, au réveil. Oui, cela fait penser au réveil de celui qui croyait dormir sur un précipice et qui n’attendit point la mort pour s’envoler. 


Auteur: Mansour Joyce Patricia Adès

Info: Galerie Furstenberg, catalogue de l’exposition du 12 novembre au 3 décembre 1963.

 
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piété

Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Épitre de Paul aux Romains, 2, 12-16

[ non-institutionnelle ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillesse

Que j’en ai vus de cœurs intermittents, de géographies élastiques, de situations fluides, de fortunes fondantes, de mœurs chancelantes, de monnaies à éclipses, de vérités contradictoires, toutes définitives ! Notre âge est las des farces et attrapes du Destin ; il est blasé sur l’inattendu. Je m’habitue mal à des rapports humains de plus en plus inharmoniques et contentieux, à travers des dialogues qui ne sont plus que deux monologues, où la logique et l’irrationnel, où Descartes et Lautréamont, nous sollicitent en même temps ; on nous fait cadeau de la vitesse, laquelle engendre le sur-place ; les voitures deviennent des maisons, et les maisons, des caravanes ; le bout du monde n’existe pas plus que le bout de nos embarras ; le lendemain n’est jamais celui qu’on attendait.

Auteur: Morand Paul

Info: Discours de réception à l’Académie française, 20 mars 1969,

[ blasement ] [ désenchantement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

esprit slave

Le Russe est le produit de la soupe qu’il mange. Vous la connaissez, la soupe nationale, vous vous la rappelez avec horreur ; on y trouve de tout, du poisson, des légumes, des herbes, de la bière, de la crème aigre, de la glace, de la moutarde, que sais-je encore ? Des choses excellentes et des choses exécrables, on ne devine jamais ce qu’un coup de sonde va ramener de là. Ainsi de l’âme russe : c’est une chaudière où fermentent des ingrédients confus tristesse, folie, héroïsme, faiblesse, mysticisme et sens pratique vous en retirerez de tout au petit bonheur, et vous en retirerez toujours ce que vous attendiez le moins. Si vous saviez jusqu’où cette âme peut descendre ! Si vous saviez jusqu’où elle peut monter ! Et de quels bonds désordonnés !

Auteur: Eugène Marie Melchior de Vogüé

Info: Cœurs russes, Paris, A. Colin, 1893.

[ définition ] [ analogie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lombrics

Les vers de terre sont des pharaons aveugles. Ils prennent le temps de vive, souverains d’eux-mêmes et maîtres de leur horloge biologique. Fuyant la lumière, ils sillonnent lentement leur royaume, se rétractant et s’allongeant comme des accordéons. Ils ne risquent pas de s’étouffer : ils respirent par la peau. Pour ne manquer de rien, ils entreposent leurs propres déjections et les réingèrent après fermentation. L’hiver, ils hibernent, roulés en boule dans une léthargie profonde. L’été, ils fuient la chaleur et se regroupent dans des chambres au frais, descendant plus profond à mesure que la température du sol augmente. Ils discutaillent en laissant passer la sécheresse. À leur mort au bout de deux ou trois ans, lorsqu’ils comparaissent devant Osiris qui pèse les cœurs, ils sont les champions : ils en possèdent cinq.

Auteur: Koenig Gaspard

Info: Humus

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoirs cycliques

Les époques de gloire des nations sont celles que façonnent les aventuriers, les vagabonds, les déracinés nostalgiques, celles où la haine, la vengeance et l’honneur ouvrent les cœurs sur d’autres horizons et voient dans les conquêtes le but suprême de l’existence. Dès que les Anglais cessèrent d’être cruels et préférèrent la tranquillité à l’intrépidité, l’aisance à la vaillance, la livre à l’ivresse, ils sombrèrent sans rémission ni vergogne dans le déclin, l’agiotage, le boursicotage, la démocratie et l’agonie. La raison s’intronisa dans leur vie, cette raison qui coupe court à l’essor des nations et des individus. Un peuple établi est un peuple perdu, tout comme l’est un homme assagi. Les gens de sac et de corde, les vauriens, les scélérats agressifs bâtissent les empires ; les députés, les idéologies et les principes les gouvernent et les ruinent.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Bréviaire des vaincus (23)

[ arrivistes arrivés ] [ décadence ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

animisme

Le monde nous submerge, tôt ou tard,

A prendre et dépenser, nous gaspillons nos forces ;

Pas grand-chose de la nature qui nous appartienne ;

Nous avons abandonné nos cœurs, sordide butin !

Cette mer qui montre son sein à la lune,

Les vents qui mugissent à toute heure,

Et qui maintenant se rassemblent, fleurs endormies,

Pour cela, pour tout, nous ne sommes pas en accord ;

Cela ne nous émeut pas. Oh Dieu !  Mieux vaut être

Païen, nourri d'une croyance révolue ;

Et pouvoir ainsi, de cette cette agréable posture,

Percevoir des choses qui  atténueront mes peines ;

Voir Protée surgir de la mer ;  

Ou entendre Triton l'ancien

Tonnant de sa conque en spirale.

Auteur: Wordsworth William

Info: The Major Works. Trad FLP

[ poème ] [ épique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

homme-animaux

Est ce que vous savez que les calamars ont neuf cerveaux et trois cœurs, c'est-à-dire le rêve des joueurs d'échecs et des grands amoureux ? Que les corbeaux cachent leur nourriture dans six mille endroits différents sur 100 kilomètres carrés et que ces lascars les retrouvent toujours ? Que les abeilles volent à 25 km/h - vent de face ou vent de dos - et comptent leurs battements d'ailes pour savoir à quelle distance elles se trouvent de la ruche ? Qu'un saumon est capable d'identifier une seule goutte de sa rivière natale dans une masse de mille litres d'eau de mer ? (...) Je trouve que c'est comme ça qu'on devrait comprendre et apprendre le monde, à travers ces stratégies incroyables que nos milliers de voisins mettent en œuvre pour vivre. Savoir qu'ils sont là, qu'on partage un univers, bien loin de l'espace, ça me rend moins seul.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Sur France Culture, avril 2021

[ curiosités ] [ anecdotes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

félicité

Je n'ai même pas trente ans, et je suis heureux.

Je ne pense pas à la fragilité de la vie ; cela fait sept ans que je n'ai pas pleuré - exactement depuis la minute où mon unique m'a dit qu'elle m'aimait, qu'elle m'aimait et qu'elle serait ma femme. Dès cet instant, je n'ai pas trouvé une seule minute pour les larmes, je ris au contraire très souvent et, plus souvent encore, je souris en pleine rue - à mes pensées, à mes amours, qui scandent à trois cœurs la mélodie de mon bonheur.

Et je caresse le dos de mon aimée, la tête de mes enfants, et je caresse aussi mes joues non rasées, et mes paumes sont tièdes, et derrière la vitre, c'est la neige et le printemps, la neige et l'hiver, la neige et l'automne. C'est mon pays, c'est là que nous vivons.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ déclaration d'amour ] [ famille ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

rapports humains

Et pourtant nos cœurs n’étaient toujours pas vides. C’était comme si nous avions mal calculé tout ce que nous pouvions nous dire et qu’il nous restait encore assez de rancœur pour protéger ce qui se trouvait au plus profond, ce qui ne pouvait s’exprimer que par des paroles de réconciliation et de pardon – des paroles pour reconnaître que nous étions liés par le sang et la famille, et même malgré notre volonté qu’il en soit autrement, par l’amour. Des paroles si effrayantes que nous fermions hermétiquement la bouche, n’osions pas une seule syllabe de ce langage-là. Parce que nous comprenions tous deux que, une fois que l’on ouvre la bouche pour prononcer ces mots-là, on ouvre aussi son cœur. On l’ouvre aussi grand qu’une porte de grange, on démonte les gonds, et du coup n’importe quoi peut en sortir ou y entrer. Y-a-t-il quoi que ce soit de plus effrayant ?

Auteur: Rash Ron

Info: Le chant de la Tamassee

[ sincérité impossible ] [ intimité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel