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camp de concentration

- Viens, je vais te montrer où est ta mère !

Je sautais à terre et je la suivis en courant à l’extérieur, jusque devant l’entrée de la baraque.

- Tu vois cette fumée ? me demanda-t-elle en m’indiquant un endroit au-delà des nombreux blocs.

- Oui.

- Tu sens cette puanteur de chair humaine ?

- Mais…

- Ta mère était grosse ?

- Un peu…

- Alors elle est devenue du savon comme la mienne !




Auteur: Bruck Edith

Info: Le Pain perdu, p 53

[ distanciation ] [ pragmatisme ] [ déniaisement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

camp de concentration

Il y a une autre connaissance de l'être humain, dans ces conditions. Il y a les officiers, qui torturent, se soûlent, crient, transpirent, se salissent à mettre les prisonniers dans le baril et à les en retirer. On se demande : quand ils rentrent chez eux, que racontent-ils à leur femme, à leur fiancée, à leurs enfants, à leurs parents, à leurs amis ? Le tortionnaire est notre semblable, il parle la même langue, il appartient à la même société, a les mêmes valeurs et préjugés que nous, d'où sort-il, où un tel individu se forme-t-il ?

Auteur: Liscano Carlos

Info: Le fourgon des fous, Belfond, p.90

[ torture ] [ question ]

 

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camp de concentration

Ne pense plus à tes parents, à ton frère, à ton amoureux maintenant, lui avait-il dit, mais à tous les autres, à tous ceux qui comme eux ont été torturés, battus, massacrés et qui forment aujourd'hui cette grande foule anonyme à laquelle je songe aussi. Personne ne peut plus les connaître ni les reconnaître individuellement, ils sont si nombreux que nous ne devons plus penser qu'au véritable visage de leurs assassins. Ce sont ces assassins que tu auras devant toi ce soir, c'est devant eux que nous devons tous chanter avec toi, surtout ne montre aucune faiblesse, aucune frayeur, nous t'aiderons.

Auteur: Bor Josef

Info: Le requiem de Terezin

 

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camp de concentration

En face de cette coalition toute-puissante (des S.S. et des kapos), notre objectif devenait le plus humble. C'était seulement de survivre. Notre combat, les meilleurs d'entre nous n'ont pu le mener que de façon individuelle. La solidarité même était devenue affaire individuelle.
Je rapporte ici ce que j'ai vécu. L'horreur n'y est pas gigantesque. Il n'y avait à Gandersheim ni chambre à gaz, ni crématoire. L'horreur y est obscurité, manque absolu de repère, solitude, oppression incessante, anéantissement lent. Le ressort de notre lutte n'aura été que la revendication forcenée, et presque toujours elle-même solitaire, de rester, jusqu'au bout, des hommes.

Auteur: Antelme Robert

Info:

[ prison ]

 

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camp de concentration

Le témoignage de l'écrivaine Ana Nowak, lors d'une table ronde sur les écrivains en exil, expliquant comment son choix s'est fixé sur la France. C'est que, jeune juive polonaise internée au camp d'Auschwitz, elle y avait éperdument admiré les Françaises en raison de ... leur coquetterie. Elles se mettaient un turban pour cacher leurs cheveux clairsemés et pleins de poux... se servaient de bouts de charbon comme eye-liner... se pinçaient les joues pour leur mettre un peu de rouge... utilisaient pour s'embellir tout ce qui leur tombait sous la main... tenaient à préserver au moins cette dignité-là : être belles les unes devant les autres. Cinquante ans plus tard, Nowak en était encore émue.

Auteur: Huston Nancy

Info: Reflets dans un oeil d'homme

[ femmes-par-femme ] [ féminines ] [ Gaule ] [ maquillage ]

 

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camp de concentration

Imre Kertész apprendra l'instinct de survie à tout prix, il fera ce que l'on appelle le "musulman", pour aller au-delà de l'horreur et ne pas rejoindre tous ces corps voués au feu et au gaz. Pour garder en lui, profond une goutte d'énergie pour ne pas crever là comme les autres. Il se refermera sur lui-même, deviendra un bloc de silence et de peur intérieure. À la libération du camp, avec un pâle sourire, il demanda des cigarettes, puis demanda de toucher la mitraillette de ses libérateurs. Il l'arracha et alla calmement, presque sans haine, abattre une douzaine de ses tortionnaires. Puis il rendit, toujours avec ce pâle sourire la mitraillette fumante aux soldats.

Auteur: Pressnitzer Gil

Info: Sur espritsnomades.com

[ vengeance ] [ thérapie ] [ exutoire ]

 

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camp de concentration

Il n’y avait rien de plaisant à observer les Juifs en train de se contorsionner dans la chambre à gaz. […]

Rosé n’aimait pas son travail, mais il en connaissait tous les avantages, évidents ou cachés. […]

Dans sa jeunesse, il avait été faible et craintif et n’avait pu lutter pour la vie. Il n’avait jamais douté que le parti avait pour seul but le bonheur des petites gens, des faibles. Et maintenant, il sentait déjà les conséquences heureuses de la politique de Hitler ; car il était, lui, un de ces petits hommes faibles et, maintenant, sa vie, celle de sa famille, étaient devenues bien meilleures, bien plus faciles. 


Auteur: Grossman Vassili

Info: Vie et Destin, 2e partie Chapitre 41

[ populisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

camp de concentration

Un des commentaires les plus impressionnants que David Cantor ait entendus sur les ondes fut celui du fondateur du musée de l'Holocauste, à Washington. Il disait qu'il avait réussi à extraire de son étude de la Shoah trois commandements : tu ne seras pas un bourreau ; tu ne seras pas une victime ; tu ne seras pas un témoin passif. "S'ils étaient appris dans toute la société, déclare Cantor, ces trois commandements aideraient les gens à comprendre combien les choix que nous faisons déterminent dans quelle mesure nous sommes bourreaux, victimes ou témoins passifs dans une société qui perpètre depuis longtemps un holocauste contre les animaux et l'écosystème tout en refusant de le considérer comme un holocauste.

Auteur: Patterson Charles

Info: Un éternel Treblinka

[ homme-animal ]

 

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camp de concentration

Il n'est pas possible de mourir plus abandonné, d'être plus souillé d'ordures, de souffrir autant dans tout son corps, par tous les points de contact, par les escarres, les abscès, continuellement tenaillé par de douloureuses coliques, hanté par la faim, ou plutôt de savoir que chaque jour sans manger est une étape vers la mort. Ne plus avoir la force de se lever, de remuer un membre, de repousser le pied qui s'enfonce et pèse si lourd sur la poitrine; à chaque étape lente, vers la mort, trouver de nouvelles souffrances. Le plus horrible, c'est que la mort était lente à venir, des jours, parfois des semaines. Il est peut-être des martyrs plus spectaculaires, il n'en est pas de plus atroce

Auteur: Bernadac Christian

Info: Les médecins de l'impossible

[ agonie ]

 

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camp de concentration

Joseph raconte l'histoire de David. Il avait trois ans quand l'OSE (oeuvre de Secours aux Enfants juifs) l'a fait sortir du camp de Gurs où les conditions de vie étaient atroces. En 1942, les déportations ont commencé et les parents ont remis aux enfants des objets de valeur ou des souvenirs. Le père de David lui a donné sa montre. Il a pris David sur ses genoux, il a pris le pouce de David entre ses doigts et, ensemble, doucement, ils ont remonté le mécanisme de la montre. Son papa a ensuite placé la montre dans la main de David et a refermé ses doigts dessus. Depuis, chaque soir, David la remonte comme son père lui a appris à le faire.

Auteur: Bober Robert

Info: Entretien avec Emmanuelle Huisman-Perrin, La consolation mots pour maux, Revue Autrement, Collection Morales, n°22, avril 1997, p. 45

[ enfance ] [ douleur ] [ souvenir ] [ papa ] [ rituel ] [ émotion ]

 

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