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dernières paroles

Fraine, le 21 février 1944
Chère Janine,
Aujourd'hui à 3 heures je serai fusillé. Jusqu'au dernier moment, je me conduirai (illisible) comme il convient à un ouvrier juif. Je vais mourir, mais ne m'oublie jamais et, quand tu en auras la possibilité, si quelqu'un de ma famille vit encore, raconte-lui.
Je vais mourir, mais toi tu vivras, et je te souhaite le meilleur pour ton avenir. Je te quitte ainsi que tous ceux que j'ai connus et courage, courage et encore courage.
L'avenir et les lendemains meilleurs sont loin de moi.
Je t'embrasse ainsi que (quelques mots illisibles) et tous ceux que je connais.
Vis, ton très cher
Grzywacz Szlamek
P.-S. : Mes affaires sont restées à la villa Verlaine.

Auteur: Grzywacz Szlomo

Info: à sa femme Prison de Fresnes 21 février 1944

[ exécution ]

 

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cycles

Toutes les affaires humaines reposent sur des probabilités, et la même chose est vraie partout. Si l'homme était immortel, ce serait avec la certitude qu'un jour tout ce en quoi il a cru se montrerait faux, ce qui le conduirait probablement à une misère définitive et sans espoir. Il s'effondrerait, enfin, comme toute grande fortune, comme toute dynastie ou toute civilisation. Au lieu de cela, nous avons la mort.
Mais ce qui, sans la mort, arriverait à tout homme, avec la mort arrivera à quelques uns... Il me semble que nous sommes poussés vers ça, que la logique exige de manière inexorable que nos intérêts ne soient pas limités. Ils ne doivent pas être restreints à notre propre destin, mais embrasser toute la communauté.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Philosophical Writings

[ éternel retour ] [ réincarnés amnésiques ] [ grégaire ] [ postérité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hôpital psychiatrique

Mise à part la torture, quel autre traitement vous conduirait plus vite à la folie? Ces femmes sont envoyées dans cet endroit afin d'être guéries. Je conseille à ces mêmes experts qui m'ont envoyées à l'asile - une décision qui a prouvé leur valeur - d'enfermer n'importe quelle femme en bonne santé et saine d'esprit, de la forcer à rester assise sur des bancs à dossier droit de six heures du matin à huit heures du soir, de la priver de lecture et d'accès au monde extérieur, de lui donner pour toute récompense des coups et une nourriture infecte, et de voir combien de temps cela prendra pour qu'elle devienne folle. Deux mois de ces mauvais traitements suffiraient à la transformer en loque humaine

Auteur: Bly Nellie Elizabeth

Info: Dix jours dans un asile, P.76

[ prison ] [ nocebo ]

 

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bravoure

Il y avait dans l'armée un centurion vétéran nommé Crastinus, qui, l'année précédente, avait été principal de la dixième légion, homme d'une rare valeur. Aussitôt que le signal est donné: "Suivez-moi, dit-il, vous qui fûtes autrefois mes compagnons, et servez votre général avec le zèle que vous lui avez promis. Voici notre dernier combat; après il aura recouvré son honneur, et nous la liberté." En même temps, se tournant vers César: "Général, lui dit-il, je me conduirai aujourd'hui de telle sorte que, vivant ou mort, je sois loué par toi." À ces mots, il s'élança le premier de l'aile droite, et environ cent vingt volontaires de la même centurie le suivirent. Il sera tué un peu plus tard d'un coup d'épée au visage.

Auteur: César Jules

Info: la guerre civile, bataille de Pharsale

[ militaire ]

 

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doctrines simplistes

Les philosophies politiques existantes se sont toutes développées avant la théorie évolutionniste des jeux, elles ne tiennent donc pas compte de la sélection des équilibres. Le socialisme veut croire que les individus ne sont pas des concurrents sexuels égoïstes, et ignore donc complètement les équilibres. Le conservatisme prétend qu'il n'existe qu'un seul équilibre possible - une version nostalgique du statu quo - dans lequel la société continue son jeu. Le libertarisme ignore la possibilité d'une sélection d'équilibre au niveau d'un discours social rationnel et suppose que la dynamique du marché décentralisé conduira comme par magie aux équilibres qui produisent les meilleurs bénéfices sociaux collectifs. Loin de se vouloir la représentation scientifique d'un  ensemble particulier de vues politiques, la psychologie évolutionniste moderne fait paraître la plupart des vues standard simplistes et sans imagination. 


Auteur: Miller Geoffrey

Info: The Mating Mind: How Sexual Choice Shaped the Evolution of Human Nature

[ triade ] [ pouvoirs sémantiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

survie

C'est une idée assez commune que révolution et guerre sont filles de pauvreté. Mais ce n'est qu'une demi-vérité. Ce ne sont point les pauvres qui sont redoutables, ce sont les humiliés et les offensés. L'aiguillon du besoin ne fait qu'un animal peureux ; pensée de vol, non pensée de vengeance. Et la pensée s'occupe toute à chercher un repas après l'autre. Tête et ventre. Les passions veulent du loisir, et un sang riche. On croit que la faim conduirait à la colère ; mais c'est là une pensée d'homme bien nourri. Dans le fait une extrême faim tarit d'abord les mouvements de luxe, et premièrement la colère. J'en dirais autant du besoin de dormir, plus impérieux peut-être que la faim. Ainsi la colère ne serait pas naturellement au service des désirs, comme on veut d'abord croire.

Auteur: Alain

Info: Propos I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1956 , 15 février 1926 p.675

[ primordiale ]

 

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moteur

La seule indulgence que je pourrai avoir sur ma vie me conduirait au suicide. Mais ce serait beaucoup trop simple. Je resterai accroché par les ongles à cette vie de merde. Par pur esprit de contradiction. Parce que la contradiction c'est la vie. Tant que je haïrai cette vie je serai vivant, pour en souffrir. C'est le Non qui tient debout. C'est la haine que j'aime. Les pierres n'ont pas la haine, les animaux n'ont pas la haine, les arbres n'ont pas la haine. Les hommes ont la haine. Je suis un homme parce que j'ai la haine. Peu importe contre qui ou quoi. Alors pourquoi pas contre moi. Je me hais et ça me tient debout. Haïr la vie c'est encore la vivre. Je vivrai cette vie que je hais. Je vivrai cette haine, parce qu'elle vit.

Auteur: Mano Solo Emmanuel Cabu

Info: Joseph sous la pluie : Romans, poèmes, dessins

[ survie ] [ refus ] [ ressentiment ]

 

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superficialité

Notre époque nihiliste se caractérise, entre autres choses, par une défaite de la réflexion et un triomphe de la moraline. La moraline est cette substance toxique des gens qui n’abordent plus le monde qu'en pantins manichéens tout juste capables de dire : je like ou je nique...

On ne se pose plus la question du pourquoi et du comment des choses, autrement dit de leur généalogie, mais on martèle qu'on adore ou qu'on vomit, disons-le dans le sabir du jour : qu'on kiffe ou qu'on invite à "manger ses morts".

C'est le degré zéro de l'humanité, le temps du cerveau reptilien qui décide de l’action binaire : on bave d’amour ou on bave de haine. Dans les deux cas, dépourvu de cerveau, on n’est plus qu’une bouche qui bave. Un ver annelé qui mange et qui défèque. Darwin n’avait pas prévu que l’évolution conduirait à cette transformation de l'homme en ténia.

Auteur: Onfray Michel

Info: Foutriquet

[ internet ] [ irréflexion ] [ PNL ] [ culture de la pulsion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spéculation

Le consumérisme a utilisé la peur ancestrale de l'humain pour le convaincre que "ne pas consommer et être différent des autres" constitue une tare. La marchandisation et sa propagande intensive ont donc renforcé notre frousse atavique. Peur qui se porte maintenant sur la survie de la race via un réchauffement climatique réitéré ad infinitum. On en vient à se demander si cette angoisse/moteur, qui ne surgit que d'une unique certitude, celle de notre rationalité effective (ah bon, laquelle ?), n'est pas, à y réfléchir, totalement absurde. L'homme en sait si peu. Il pourrait s'agir ici d'un simple effet d'auto frousse - comme tout gamin aime à s'en inventer à partir d'un quelconque détail. Ici à l'échelle humano-planétaire. Gaïa, dont nous sommes l'infinitésimale émergence, en rigole grave. Elle survivra quoi qu'il arrive. Notre solipsisme anthropique - incapacité à réaliser que nous sommes trop nombreux et trop avides, inconscients de toutes les interdépendances qui nous constituent, nous conduira, quoi qu'il arrive, vers la sagesse forcée.

Auteur: Mg

Info: 5 mai 2019

[ à contre-courant ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

vérité

La vue se rapporte nécessairement à autre chose qu’à Dieu. Et ce Jésus... pour le dire Dieu, il faudra autre chose que la vue. L’Evangile de Jean nous y conduira. Cette déclaration liminaire nous interdit de spéculer sur nos possibilités intrinsèques et de procéder à une construction de Dieu, forcément analogique à ce que nous pouvons voir. Si bien que cet Evangile parfois appelé gnostique, influencé par le gnosticisme, est assurément dès le début le plus antignostique puisque la voie de la lumière gnostique pour la connaissance de Dieu est fermée. [...] "Heureux" ceux-là seuls qui ne voient pas, qui n’ont pas vu, qui ont avec Dieu une relation seule vraie puisque non fondée sur la vue, et que l’on ne peut pas voir Dieu. Jésus nous déclare heureux si on ne l’a pas connu selon la chair, de son vivant, dans sa réalité parce qu’il nous demande le saut absolu, le risque de la foi qui seule atteste que nous l’aimons.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 383-383

[ surnaturelle ] [ confiance ] [ interprétation ] [ vérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson