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ancien monde

L’Europe est née d’une catastrophe.

Avant elle, il y avait l’Empire romain, empire méditerranéen, donc maritime et non continental. Bien avant sa chute, il s’était divisé, déjà, en deux parties culturellement distinctes : l’Empire d’Orient qui parlait grec, et l’Empire d’Occident qui parlait latin -  l’un et l’autre rongés en dedans par la lèpre chrétienne.

Lors des grandes invasions du Ve siècle, l’Empire d’Orient résiste, et il résistera pendant tout le moyen-âge. Mais l’Occident s’effondre et se voit contraint d’adopter une attitude “collaboratrice”, en s’efforçant de maintenir une certaine continuité culturelle. Le schisme entre catholiques et orthodoxes n’est pas autre chose que le reflet de cette séparation politique.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Critique et autocritique, éditions L’Âge d’Homme, 1981

[ christianisme ] [ religions ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

traditionalisme

Dans le monde musulman, aucun poète ou écrivain n'a aussi franchement nié Dieu et les légendes bibliques que Khayam. On peut même le ranger parmi les Iraniens anti-arabes comme Ibn Moghafa'a, Beh-Afarid, Abu Moslem, Babak... Khayam cite les anciens rois perses avec nostalgie. On peut supposer que la lecture du Chahnameh de Ferdowsi l'avait à tel point impressionné que dans ses quatrains, il rappelle la grandeur majestueuse de ces rois, tombée en poussière, des anciens palais devenus refuges des renards ou nids de hibou. Ses railleries, ses allusions à l'Iran ancien démontrent sa haine envers les conquérants arabes et leur pensée, qu'il méprise. 


Auteur: Hedayat Sadegh

Info: Les chants d'Omar Khayam. "Légendes bibliques ?" pp. 39-40

[ filiation ] [ continuité ] [ profondeur historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bergsonisme

La Pensée serait à l'origine, bien que la pensée humaine ne se manifeste qu'au terme du mouvement. Car celui-ci tout entier serait la manifestation d'un élan créateur, d'essence spirituelle, qui dans l'homme atteindrait à la lucidité. [...]
Solution à la fois facile et vague. [...]
Certes, lorsque l'on dispose d'un élan spirituel, capable de créer, d'innover subitement, peu importe l'hétérogénéité des êtres rapprochés dans une série évolutive. La continuité est alors aussi facile à affirmer que difficile à démontrer et impossible à réfuter. Pour la science positive, la continuité véritable impliquerait la réduction du supérieur à l'inférieur, ou du moins l'explication de celui-là par celui-ci. Or le mécanisme de l'évolution des espèces nous reste mystérieux, nous ne comprenons pas davantage le surgissement de la vie à partir du non-vivant. Pas davantage la naissance de l'homme ou de l'intelligence. Dans ces conditions, même si l'on admet le fait de la succession, la vision historique n'impose ni n'implique aucune conséquence philosophique. Chacun a le droit d'interpréter le passé dont nous recueillons les traces et fixons les moments.

Auteur: Aron Raymond

Info: Dans " Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique", Gallimard, 1986 (1938 pour la première édition), 521 pages, p.41

[ critique ] [ idéalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chichi

"Les hommes préhistoriques menaient des existences nomades." Alors là, pareil, je ne supporte plus alors que j’ai ânonné ça pendant des années. Franchement, ça coûterait quoi de parler d’humains préhistoriques? D’ailleurs, le fait même de mettre préhistorique en adjectif me dérange. Dans l’idéal, ce serait les humains qui vivaient à la préhistoire, ce qui marque la continuité avec nous. On ne dit pas "les humains moyen-âgeu". Je ne vois pas pourquoi une période historique devrait être un adjectif pour ses habitantes et habitants. On comprend bien qu’il s’agissait, au début de l’étude de la préhistoire, d’insister sur leur infériorité par rapport à nous, les modernes. Or on est censé être sortis de cette vision. Ceci étant dit, déjà, remplacer hommes par humains me paraît être le minimum parce que nous appartenons à une espèce qui s’appelle l’espèce humaine. Parler d’humains, c’est nous réinscrire dans un autre rapport plus proche du reste du vivant, là où le générique "les hommes", outre qu’ils invisibilisent une énième fois les femmes, les enfants, les vieux, les vieilles, nous place en situation de supériorité.

Auteur: Lecoq Titiou

Info: https://www.slate.fr/story/174915/mots-langage-transformations

[ étymologie ] [ révolte lexicale ] [ prison du langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

formacja

Nous ne comprenons vraiment que ce qui fut énoncé et enregistré par les deux ou trois générations précédant notre culture propre. Seules les formulations utilisées par ces strates antérieures rapprochées sont "compréhensibles", littéralement. En effet, ces consensus d'un réel sont suffisamment contigus dans le temps - tant les terminologies qui en font rapport que la réalité qui en fut le socle -, un peu comme si nous en avions respiré les odeurs et éprouvé les émotions grâce à nos ascendants proches, parfois aussi aidés en celà par l'école, qui consolida ces éléments de la culture collective d'un moment/époque : le notre, l'air d'un temps. Tout ce qui est au-delà est de seconde main, sujet à caution. Ce que nous nous nommons culture collective, sur le temps long, les annales écrites, parait, après réflexion, hors de portée, très discutable. A tout le moins inextricable fouillis quasi irrationnel dont il n'y a peut-être rien d'autre à tirer qu'une forme de divertissement. J'ai même le sentiment que l'époque la plus intelligible est celle de nos grands-parents ; explicitée  par nos parents et déjà bien digérée/distanciée par les années. 

Il est imaginable qu'en ce qui concerne les annales "vidéos" des époques à venir, ce sera encore plus vrai, parce qu'avec une matière toujours plus pléthorique  ce sera tout aussi facile à manipuler. D'où nécessaire honnêteté et impartialité des historiens.

Auteur: Mg

Info: 13. 2. 2021

[ continuité trompeuse ] [ décontextualisation historique ] [ mémoire communautaire ] [ limitation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

analogies

Ce que ces deux sciences de l'identification et de la mémoire (recognition), l'évolution et l'immunologie, ont en commun ne se retrouve pas dans les systèmes non biologiques tels que les étoiles "en évolution". Ces systèmes physiques peuvent être expliqués en termes de transfert d'énergie, de dynamique, de causes et même de "transfert d'informations". Mais ils ne présentent pas de répertoires de variantes prêtes à interagir par sélection pour donner une réponse démographique selon un principe héréditaire. L'application d'un principe sélectif dans un système d'identification et de mémoire (recongnition) ne signifie pas nécessairement que les gènes doivent être impliqués, mais simplement que tout état résultant de la sélection est fortement corrélé dans sa structure avec celui qui l'a engendré et que cette corrélation continue à se propager. Il est aussi inexact aussi de dire que la sélection ne peut pas introduire des variations elle-même. Mais une constance ou une "mémoire" des événements sélectionnés est nécessaire. Si les changements sont si rapides que ce qui a été sélectionné ne peut émerger dans la population ou est détruit, un tel  système d'identification et de mémoire (recognition) ne survivra pas. La physique en tant que science dure ne traite pas de tels systèmes de reconnaissance (recognition), qui sont par nature des structures biologiques avec continuité historique. Mais toutes les lois de la physique s'appliquent néanmoins aux systèmes d'identification et de mémoire (recognition).

Auteur: Edelman Gerald Maurice

Info: Bright and Brilliant Fire, On the Matters of the Mind (1992), 79

[ macrocosme ] [ microcosme ] [ organique ] [ inorganique ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Du réel des hommes, sa transposition en signes, aux perspectives futuristes.

Préambule pour la chaîne chronologique sur l'évolution sémio-sémantique des communication humaines, et de leurs supports liés.

A partir de notre réel - monde de signes -, puis de la création de signes propres à l'humain, codages communautaires, bientôt externalisables puisque mis sur substrat externe... En parallèle à l'évolution des supports et autres habitudes de décryptages-lectures... Tout ceci  constitue la passionnante émergence continuité :  traces, sons, dessins, symboles, lettres... Et puis le lire à haute voix, jusqu'à, disons Saint Ambroise... Et ensuite dans la tête...

Avant l'explosion de la drogue des mots amenée par les premières presses qui diffusèrent le texte partout. On eut ensuite la photo, la radio, la télé... (huitième art)...

Avec le web quelque chose est en train de nous dépasser. On pourrait parler du fait que les gens qui surfent vont en général rechercher une info qu'ils ont déjà bien cernée avant, il vérifient, précisent. Avant, souvent, très souvent,de diverger. Sur Internet c'est tout qui se mélange avec tout : images, citations, dessins, mots, Gifs, phrases, liens... Sans parler de l'utilisation du CTRL F qui permet de trouver instantanément un mot sur des dizaines de pages.

Et aussi souligner une forme d'incroyable bêtise idiomatique que Google est en train de faire émerger puisque les infos y sont laminées de manière à sélectionner et mettre en avant celles qui arrangent la multinationale ricaine consumériste et les intérêts de ses clients-partenaires payeurs...

Auteur: Mg

Info: 11 avril 2015

[ historique ]

 
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objectivité diachronique

Les cultures opèrent leur filtrage en nous disant ce qu'il faut conserver et ce qu'il faut oublier. Dans ce sens-là, elles nous offrent un terrain commun d'entente, y compris à l'égard des erreurs.Vous pouvez comprendre la révolution qu'opère Galilée seulement à partir des théories de Ptolémée. Il nous faut partager l'étape Ptolémée pour accéder à l'étape Galilée et nous rendre compte que le premier s'était trompé. Toute discussion entre nous ne peut se faire que sur la base d'une encyclopédie commune. Je peux même vous démontrer que Napoléon n'a jamais existé - mais seulement parce que nous avons appris tous les trois qu'il a existé. C'est là la garantie de la continuité du dialogue. Ce sont des grégarismes qui autorisent le dialogue, la création et la liberté. Avec Internet, qui vous donne tout et vous condamne, comme vous venez de le dire, à opérer un filtrage non plus par la médiation de la culture mais de votre propre chef, nous courrons le risque de disposer désormais de six milliards d'encyclopédies. Ce qui empêchera toute entente. C'est un peu de la science fiction, car il y aura toujours des forces qui pousseront les gens à adhérer aux même croyances, je veux dire qu'il y aura toujours l'autorité reconnue de ce qu'on appelle la communauté scientifique internationale, à laquelle nous faisons confiance parce que nous voyons qu'elle est capable de revoir et corriger de façon publique ses conclusions, et cela chaque jour. C'est à cause de notre confiance dans la communauté scientifique que nous croyons dur comme fer que la racine carrée de 2 est 1,4142135... etc.

Auteur: Eco Umberto

Info: N'espérez pas vous débarrasser des livres, P. 88-89

[ tri ] [ mémoire collective ] [ évolution ] [ historique ]

 

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occident

Nous avons l'habitude de dire que l'Europe doit à Athènes pour la philosophie grecque et à Jérusalem pour le christianisme et rien à ces frustes romains qui n'ont fait que transmettre : le christanisme, la cultue hellénique, mais encore l'architecture (étrusque), le droit (moyen-Orient), etc. Faux répond Rémi Brague, les romains ont transmis deux choses essentielles qui ont excité l'esprit européen sans lesquelles ils ne serait pas ce qu'il est : le sentiment d'infériorité (ils avaient conscience de la supériorité de la culture et de la langue grecque) et celui de devoir apporter ces connaissances aux autres populations. Comme les romains, les européens ont hérité d'un savoir qu'ils n'ont pas produit et qui les a rendus humbles, mais désireux de s'élever à la hateur du prestige grec. En somme, de devenir des grecs. Cette impulsion les a incités à conserver les textes anciens, pour les admirer, mais surtout pour les redécouvrir. De là les nombreuses Renaissances (carolingiennes, XII-XIIIème siècle, humaniste, des Lumières, etc). Le drame, c'est que les européens ont fini par devenir des grecs... En créant leur propre science et leur propre culture, mais surtout en la tenant pour supérieure et comme leur appartenant en propre, ils ont éliminé à la fois le sentiment d'infériorité et la volonté de communiquer le savoir qu'ils jugeaient prestigieux... Comme pour les grecs, et au contraire des romains, les européens considèrent que leur civilisation leur appartient et la défendent bec et ongles, pour eux-mêmes... Le risque ? Le repli, l'atrophie. On sait ce qui est arrivé aux grecs. La raison de ce changement ? Peut-être l'abandon des humanités qui ne permet plus la prise de distance par rapport au monde quotidien. Les méthodes pour changer ? Un peu d'humilité, un peu plus d'humanité dans l'instruction, un peu plus d'universalisme...

Auteur: Brague Rémi

Info: Europe, la voie romaine

[ continuité historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

rationnel-irrationnel

Les présupposés de la sociologie de la connaissance n’eussent jamais intimidé longtemps les ethnologues, si les épistémologues n’avaient élevé au rang d’un principe fondateur cette même asymétrie entre les vraies sciences et les fausses. Seules ces dernières - les sciences "périmées" - peuvent se lier au contexte social. Quant aux sciences "sanctionnées", elles ne deviennent scientifiques que parce qu’elles s’arrachent justement à tout contexte, à toute trace de contamination, à toute évidence première et qu’elles échappent même à leur propre passé. Telle est la différence, pour Bachelard et ses disciples, entre l’histoire et l’histoire des sciences. La première peut être symétrique, mais peu importe puisqu’elle ne traite jamais de science ; la seconde ne doit jamais l’être afin que la coupure épistémologique demeure totale.

Un seul exemple suffira pour montrer jusqu’où peut mener le rejet de toute anthropologie symétrique. Lorsque Canguilhem distingue les idéologies scientifiques des vraies sciences, il affirme non seulement qu’il est impossible d’étudier Darwin - le savant - et Diderot - l’idéologue - dans les mêmes termes, mais qu’il doit être impossible de les mettre dans le même sac. "La séparation de l’idéologie et de la science doit empêcher de mettre en continuité dans une histoire des sciences quelques éléments d’une idéologie apparemment conservés et la construction scientifique qui a destitué l’idéologie : par exemple à chercher dans le Rêve de d'Alembert des anticipations de L'Origine des espèces" (*p. 45). N’est scientifique que ce qui rompt pour toujours avec l’idéologie. En suivant un tel principe, il est difficile en effet de suivre les quasi-objets dans leurs tenants et aboutissants. Une fois passés entre les mains de l’épistémologue, toutes leurs racines seront arrachées. Il ne restera plus que l’objet excisé de tout le réseau qui lui donnait sens. Mais pourquoi parler même de Diderot et de Spencer, pourquoi s’intéresser à l’erreur ? Parce que sans elle le vrai brillerait d’un éclat trop éblouissant ! "L’entrelacement de l’idéologie et de la science doit empêcher de réduire l’histoire d’une science à la platitude d’un historique, c’est-à-dire d’un tableau sans ombres de relief" (p. 45). Le faux est le faire-valoir du vrai. Ce que Racine faisait pour le Roi Soleil sous le beau nom d’historien, Canguilhem le fait pour Darwin, sous l’étiquette, également usurpée, d’historien des sciences.

Le principe de symétrie rétablit, au contraire, la continuité, l’historicité et, disons-le, la justice. Bloor est l’anti-Canguilhem, de même que Serres est l’anti-Bachelard, ce qui explique d’ailleurs l’incompréhension totale en France de la sociologie des sciences comme de l’anthropologie de Serres (Bowker et Latour, 1987). "Il n’est de pur mythe que l’idée d’une science pure de tout mythe", écrit celui-ci lorsqu’il rompt avec l'épistémologie (Serres, 1974, p. 259). Pour lui comme pour les historiens des sciences proprement dits, Diderot, Darwin, Malthus et Spencer doivent s’expliquer selon les mêmes principes et les mêmes causes ; si vous souhaitez rendre compte de la croyance dans les soucoupes volantes, vérifiez si vos explications peuvent être employées, symétriquement, pour les trous noirs (Lagrange, 1990) ; si vous attaquez la parapsychologie, êtes-vous capables d’utiliser les mêmes facteurs pour la psychologie (Collins et Pinch, 1991) ? Si vous analysez les succès de Pasteur, les mêmes termes vous permettront-ils de rendre compte de ses échecs ?

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous ne sommes pas modernes, pp 60-61. *Canguilhem, Études d'histoire et de philosophie des sciences concernant les vivants et la vie (1968) 7e rééd. Vrin, Paris, 1990

[ historique ] [ religions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel