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antipathie

- On attend qui ?

- Petrotto. Le sous-secrétaire d'Etat.

- Et qu'est-ce qu'il vient faire ?

- Vous féliciter.

Merde ! Manquait plus que ça ! Le député et avocat Gianfranco Petrotto, aujourd'hui sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur, mais condamné un jour pour corruption, un autre pour concussion, une troisième fois pour un délit prescrit. Ex-communiste, ex-socialiste, triomphalement élu voilà peu sous la bannière du parti de la majorité. 

- Vous pourriez pas me faire une piqûre qui me fasse perdre connaissance pendant trois heures ? Demanda-t'il à Starzzera sur un ton suppliant.

Celui écarte les bras et s'en va.

Le député et avocat Gianfranco Petrotto s'appésente, précédé d'une rumeur d'applaudissements qui résonne dans le couloir. Mais il ne laisse entrer dans la chambre que le préfet, le questeur, le chef de service et un député à sa suite.

- Les autres m'attendent dehors ! Intime-t'il à grands cris.

Puis il commence à ouvrir et fermer la bouche. Il parle. Et parle. Et parle. Il ne s'est pas aperçu que Montalbano s'est bourré les esgourdes de coton hydrophile à les faire exploser. Et que le commissaire ne peut rien entendre des conneries qu'il est en train de dire.

Auteur: Camilleri Andrea

Info: La patience de l'araignée. Fleuve noir 2006, p 26

[ humour ] [ répugnant politicien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

filles-garçons

Dès la maternelle je veux connaître le sexe des filles et j'invente des jeux et des gages afin de pouvoir glisser mes doigts dans les culottes en coton de mes camarades. Mes 5 ans caressent ainsi de curieux renflements doux, fendus en leur milieu par une ligne verticale et veloutée, frontière d'un pays aux marches duquel, prudent ou peut-être apeuré, je préfère me tenir sans poursuivre mon exploration. Joëlle, Christine, Véronique, compagnes sensuelles qui sentent la crème Nivéa, la tiédeur des peaux d'enfance et la lessive utilisée par leurs mères, Paic, Coral, Ariel. Il y a ensuite un grand vide. La pudeur, moins la mienne que celle de mes amies, ainsi que la séparation que l'école primaire instaure entre garçons et filles, nous éloignent les uns des autres. Le collège nous réunit, mais nous avons changé. Nous autres crânons dans des activités brutales, tandis que les filles forment dans la cour de petits cercles murmurants et nous lancent des regards moqueurs. "Sentir la fille" devient pour nous une insulte et nous colportons des plaisanteries que nous n'avons bien entendu jamais vérifiées sur la parenté olfactive de leur sexe avec l'odeur de la marée, celle du poisson peu frais, de la crevette rose ou grise. Dégoût affiché et brandi, d'autant que nous apprenons, sans vraiment comprendre, que, de temps à autre, du sang en flots épais souille leur entrejambe, s'écoulant de cette fente dont nous n'avons plus qu'un très vague souvenir.

Auteur: Claudel Philippe

Info: Parfums

[ femmes-hommes ] [ adolescence ]

 

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oppression

Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies. [...] J'entends la tempête. On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer. Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse. Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme. On m'en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d'hectares d'oliviers ou de vignes plantés. Moi, je parle d'économies naturelles, d'économies harmonieuses et viables, d'économies à la mesure de l'homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Discours sur le colonialisme

[ colonialisme ]

 

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adultère

Il y a vingt ans, je connaissais un vieux courtier à la Bourse du coton. Son nom est Isaac Jacobson. Il avait une soixantaine d’années et avait épousé une jeune fille de vingt ans. Un jour il vint me trouver et me dit :
Mikkie, j’ai surpris ma femme avec un de mes employés sur un divan de notre vieille maison. Je suis absolument frappé d’horreur. Aujourd’hui même je m’en irai dans un pays lointain. Telle est la vie : une lamentable affaire ! Je suis venu vous dire adieu pour toujours.
Je lui dis adieu. Mais deux jours plus tard, il était de retour à la Bourse, alors je lui demandais :
- Isaac, je croyais que vous étiez parti pour toujours ?
- Mon garçon, me répondit-il, je suis un vieillard solitaire. Ma femme est jeune et jolie, et mon employé est un homme très utile. Si je m’en vais, il n y aura personne pour s’occuper de l’affaire ; si je reste, je serai hanté par ce que j’ai vu. Après avoir bien réfléchi, j’ai eu un entretien avec ma femme. Elle est jeune et sans expérience. Elle a pleuré. Je lui ai pardonné. J’ai parlé avec mon employé. Il a pleuré aussi, et cela m’a fait de la peine. Alors je leur ai pardonné à tous deux. Et ils ont promis qu’ils se tiendraient à distance l’un de l’autre.

Sur quoi le vieil Isaac s’est tourné vers moi et m’a murmuré à l’oreille :
" - Mais je me suis débarrassé de ce divan. Je l’ai vendu."

Auteur: Knittel John

Info: Le docteur Ibrahim, p 345

[ répartie ]

 

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colonialisme

Il y a à peine quelques années, un de ces hommes grossiers, incultes, sauvages, qui trop souvent cherchent dans le métier de missionnaire un exutoire à leur paranoïa ou à leur bêtise (bien plus d’ailleurs protestants américains que catholiques), vint importuner Vera, l’Éclair, grand cacique des Mbya. L’indien fumait pensivement devant sa hutte, vêtu de loques puantes, tout en écoutant le bavardage édifiant du Juru’a qui lui parlait de God et du salut. Las de telles inepties, Vera se lève, disparaît dans son tapy et surgit, transfiguré : en un dieu, en un karai ru, s’est métamorphosé le clochard minable de tout à l’heure. Abandonnés, les oripeaux de blanc : le jeguaka, l’ornement rituel des hommes, coiffure de coton surmontée d’une couronne de plumes aux vives couleurs et que prolongent sur le dos nu des franges, couvre sa tête ; pour seul vêtement, un cache-sexe de coton également ; à la main, un bâton de bois dur finement poli, insigne de son commandement. Une lumière d’orage nimbe le chef, le mburivicha : celui qui est grand par la force de sa foi en les dieux. Et voici ce qu’entendent les oreilles sourdes de l’évangéliste, les tonnantes paroles de l’Éclair : "Écoute, Juru’a ! À vous, les blancs, furent impartis la savane et l’abondance des choses. À nous, les Mbya, furent laissés la forêt et le peu de bien. Que cela continue ainsi. Que les blancs restent chez eux. Nous autres Mbya n’allons pas vous déranger dans vos demeures. Nous sommes des Ka’aygua, des habitants de la forêt. Éloigne-toi de ma maison, va-t’en, ne reviens jamais plus !".

Auteur: Clastres Pierre

Info: Chronique des indiens Guayaki

[ arrogance ] [ irruption ] [ respect ] [ et in arcadia ego ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

hiérarchie

Il ne faut rien exagérer. La judéo-gangsterie américaine a beau raffiner son boucan énorme, c'est pas elle quand même qui décide des choses vraiment graves, celles qui engagent toute la juiverie. Pas du tout ! Dans les conciles décisifs de la politique juive mondiale, Washington compte pour du beurre. Le personnel politique judéo-américain s'est toujours, partout, démontré d'une connerie sans nom. Il n’a pas droit à la parole. C'est Londres-l'hypocrite qui garde la haute main, le pouvoir très absolu, (par l'intelligence service) de guerre et de paix. Washington ne rame qu'à la traine avec son quarteron marrant de féodaux de la conserve et du soutien-gorge, éberlués du dollar, vieux aventuriers goujatiers, exhibitionnistes, analphabets retraités dans les protocoleries gâteuses.

Washington-la-conne n'ose jamais, ne prend jamais sur la scène mondiale d'initiatives majeures. C'est toujours Londres qui la règle dans toutes ses allures, fringantes, endiablées, sournoises, sermonneuses.

C'est Londres aussi qui règle Moscou dans ses perversités geôlieres, ses partouzes d'aveux spontanés, autant, pas plus, mais pas moins qu'elle oriente tous nos Orients, nos loges pas souveraines, nos trébuchets ministériels, notre démocratie française haletante. Les sages de Londres ne demandent aux Judéo-américains, obtuses, dépravées, infantiles brutes, que leur pétrole surabondant, leur coton, leurs avions, leur cinéma, leur or, leur 70 pour 100 de l'industrie mondiale, leur inégalable tapagerie-bastringue, leur propaganderie abracadabrante, leur bluff cyclopéen. C'est tout. Le matériel en temps voulu, la hurlerie en temps voulu. Pas d'avantage.

On ne leur demande jamais d'idées, surtout pas d'idées, on leur en fait grâce. Les Judéos-américains sont célèbrement idiots, atterants de sottise, voyez Roosvelt, Otto Khan, Morgenthau, Filène, Barush, Rosenthal... Regardez ces têtes de cons... Sottise en personnes ! Londres se méfie de leurs idées pires que de la peste. Les Judéos-américains ne se mettent en branle qu'au commandement de la cité, pour déverser leur brocante, à toute berzingue, toute leur quincaillerie, le crédit, leurs huiles puantes, leur tintamarre, leurs filmeries, où on leur dit, ici, là-bas à l'endroit juste...

Tous les déclics de la guerre, de la paix, sont à Londres...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: l'école des cadavres (1938, 305 p.)

[ empire ] [ domination ] [ état profond ] [ lobby ] [ réseaux occultes ]

 
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tromperie

Il est une plante qui donne de grandes fleurs blanches, qui se replient la nuit en prenant la forme d'un doigt : la Datura.
Les graines de cette plante, qui nous vient du nouveau monde, contiennent un psychotrope puissant, la scopolamine. Administrée à forte dose c'est la mort.
Avec des doses plus faibles et répétées : des lésions irréversibles dans l'encéphale. Les effets avec des petites doses bien contrôlée sont alors : confusion, perte de mémoire, perte de jugement, obéissance à n'importe quel ordre. En général avec perte de tout souvenir de ce qui a pu être faite sous l'effet de la drogue. Une personne intoxiquée à la scopolamine (moins d'un demi-milligramme suffit) conserve une allure et un comportement apparemment normaux. On peut ainsi délivrer les doses de toutes sortes de manière, par inhalation, diluées dans une boisson. Un reportage en Colombie montre une prostituée d'une vingtaine d'année qui utilise la scopolamine depuis plusieurs années. Elle raconte comment elle entourloupe ses clients : "Je leur donne dans une boisson, ou je leur souffle la poudre sous leur nez pour qu'ils la respirent". Et use aussi de cette une technique plus élaborée. Après s'être bouché les trous de nez avec du coton pour éviter de respirer la drogue, elle en passe sur sa lèvre supérieure. Quand elle embrasse un client, celui-ci absorbe aussitôt cette "poudre du diable" en inspirant et l'effet est immédiat. Elle ajoute qu'elle ne sait combien d'hommes elle a ainsi drogués, dépouillés et rejetés à la rue sans qu'ils se souviennent même de l'avoir rencontrée. D'autres malfrats utilisent cette drogue pour dépouiller des gens, violer des femmes (qui ne s'en souviendront pas). Tout ceci étant confirmé lors de l'interview d'une responsable du centre de toxicologie de l'université de Bogota lors du même reportage. La police colombienne confirme tous ces aspects. Dans la même émission les journalistes interviewent un narcotrafiquant qui leur fournit cette drogue sous l'aspect d'une poudre blanche, de l'extrait des graines de Datura, décoloré par voie chimique. Il ést fait état de plusieurs enquêtes auprès de personnes de divers milieux qui ont été victimes de gens sachant manier cette drogue. Les voleurs peuvent alors tranquillement les emmener dans leur banque et leur demander de vider leur compte. Leurs victimes s'exécutent sans garder aucun souvenir de la façon dont elles se sont fait arnaquer.

Auteur: Mg

Info: 20 octobre 2013

[ astuce ] [ drogue ]

 

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sauveur

Soleil fanfaron tes tiédeurs m’indifférent – bonjour, à plus tard !



Tu n’éclaires qu’en surface : moi, surface comme abîme je les transperce !



Dis-moi Terre ! On dirait que tu attends quelque chose de mes mains,

Dis-moi, vieille toque, qu’escomptes-tu ?

 

Vous, femmes et hommes, j’aimerais tellement vous dire mon amour et c’est impossible !

Tellement vous dire cette chose en moi et en vous, et c’est impossible !

Tellement vous faire sentir cette fièvre en moi, ce battement de mes nuits et mes jours !



Sachez-le, je ne dispense ni leçons ni charité médiocre,

Quand je donne c’est moi-même que je donne, sans hésiter.



Toi l’impotent, qui branle des rotules,

Enlève-moi ce foulard autour des joues que je t’injecte du remontant dans le gosier,

Ouvre grand les paumes, relève le rabat de tes poches,

Allez pas de chichis, j’ai dit, j’ai des réserves inépuisables,

Tout ce qui est à moi j’en fait cadeau.



Peu m’importe qui tu es, pour moi là n’est pas l’essentiel,

Ce que tu feras ou seras viendra seulement de ce que je t’inculquerai.



 Sur l’esclave des champs de coton, le nettoyeur de toilettes, je me penche,

Leur applique un baiser familial sur la joue droite.

Passe serment au fond de mon cœur de ne jamais les renier.



 Les femmes mûres pour la grossesse je leur fais des enfants deux fois plus forts, deux fois plus vifs

(A l’heure qu’il est j’éjacule le sperme de républiques mille fois plus arrogantes).



Y a-t-il un moribond, vite je me hâte, vite je tourne la poignée de la porte,

Repousse les draps au bout du lit,

Renvoie chez eux prêtre et médecin.



Je passe mes bras autour de l’affaibli, avec ma volonté de fer je le redresse,

Tiens, prend mon cou, désespéré,

Je jure que tu ne sombreras pas ! suspends tout ton poids à mes épaules !



 Mon souffle conquérant te dilate, flotte ! Je suis ta bouée,

D’une force en armes j’investis la moindre de tes chambres,

Ils sont mes amants, mes négateurs de tombes.



Tu peux dormir – nous monterons la garde toute la nuit eux et moi,

Doute ni décès ne s’essaieront à t’atteindre,

Tu es dans mon étreinte, remis en ma possession,

Et lorsque à l’aube tu renaîtras tu verras de tes propres yeux ce que je dis.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de moi-même, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 121-122

[ surhomme ] [ vitalité conquérante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

En octobre et novembre 2011 1500 fermiers se sont suicidés collectivement en Inde, dans la province de Chattisgarh. Un phénomène récurrent, puisque les chiffres officiels font état de 1000 suicides mensuels... depuis plus de quinze ans. En cause, l'endettement des paysans lié à l'achat de semences OGM miraculeuses... qui se révèlent catastrophiques.
Depuis le milieu des années 80, l'Inde a accepté d'ouvrir totalement son marché en contrepartie de l'aide du Fonds Monétaire International. Une révolution économique s'en suivit, qui en fit un terrain d'expérimentation mondial en matière agricole. Depuis lors, les paysans sont livrés aux promesses des vendeurs de semences magiques : les rendements devaient être exceptionnels, et les insectes et parasites rangés dans les tiroirs de l'histoire. Les variétés traditionnelles ont même été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Mais pour toucher le Graal, il fallait débourser 10 fois plus pour la même quantité de semences. Le prix de la gloire. Et les paysans se sont massivement endettés.
What a wonderfull world (Company)
Sauf que les semences OGM de coton Bt (de Monsanto, faut-il le préciser) sont tombées malades, infestées par le vers (vorace) de la capsule. Les semenciers avaient juste oublié de préciser que les plantes n'étaient pas résistantes aux maladies locales et qu'il fallait donc épandre des tonnes de pesticides en plus. Ils avaient aussi omis d'indiquer que les variétés en question buvaient deux plus d'eau et dégradaient les sols à grande vitesse. Du coup, les sécheresses ont été amplifiées et les rendements réduits à peau de chagrin. Les paysans se retrouvent à sec, paralysés par leurs dettes et sans le sou pour acheter les semences de l'année suivante, puisque les plantes OGM - dotés d'une technologie révolutionnaire affectueusement nommée "Terminator" - sont calculées pour que les grains ne puissent pas se replanter... D'où de nouvelles dettes. Etc.
Disparition des variétés traditionnelles
"Certains des fermiers qui se sont suicidés avaient réalisé jusqu'à cinquante pulvérisations d'herbicide et de pesticide sur leurs champs de coton, mais cela n'a pas empêché leur récolte de dépérir", affirme le professeur Nanjundaswamy, fondateur du Mouvement pour la Défense des Fermiers du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha - KRRS). Autre conséquence, l'utilisation de ce coton génétiquement modifié aurait "éliminé par pollinisation nombre de nos plantes indigènes qui possédaient par exemple des qualités de résistance à la sécheresse et à certains parasites propres à l'Inde, résistance que n'ont pas les plantes hybrides" affirme le même spécialiste. Pour les défenseurs des OGM, les vraies raisons de cette catastrophe sont la pauvreté rurale, l'alcoolisme, les sécheresses et le "désespoir agraire".
En 2006, le ministère indien de l'agriculture déclarait que la moitié des foyers paysans étaient endettés. Selon les ONG, le taux de suicide parmi les fermiers pauvres atteint actuellement des records. 150 000 d'entre eux se seraient donnés la mort depuis 1993. Entre 60% et 75% de la population indienne (contre 10% pour la France et 2% pour les États-Unis), qui compte plus d'un milliard d'habitants, vit de l'agriculture, qui représente un quart du Produit intérieur brut indien.

Auteur: Internet

Info:

[ USA ]

 

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politiquement correct

Le "n-word», ce tabou américain
Le mot "nigger", forcément tabou chez les Blancs, est très prisé des jeunes Afro-Américains, qui l’utilisent souvent entre eux, sans modération. Avec parfois quelques situations bizarres – merci Kendrick Lamar –, raconte notre chroniqueuse.

"Hey, nigga!" Je l’avoue, à chaque fois que j’entends des Afro-Américains s’apostropher de la sorte dans la rue, j’esquisse un petit sourire. Nigga, comme diminutif de nigger, pour "nègre". Le "Hey, nigga!" s’accompagne généralement immédiatement d’une bonne vieille accolade. C’est une marque d’amitié, de fraternité, très prononcée, mais qui peut surprendre. Les médias américains, eux, optent pour le tabou le plus absolu: c’est le fameux n-word.

Un marqueur identitaire
Cela faisait longtemps que j’avais envie d’écrire à ce sujet, à force d’entendre les nigga ou nigger à chaque coin de rue. Mais j’hésitais. Comment l’aborder? Le thème est délicat, et le dérapage ou la maladresse involontaire vite là. Et puis, à force de faire quelques recherches, je suis tombée sur le rappeur Kendrick Lamar. Kendrick Lamar, donc, a fait un jour monter une fan sur scène lors d’un concert en Alabama, lui prêtant son micro. Delaney est restée très fidèle à ses paroles. Trop. Car lorsqu’elle a répété "nigga" à plusieurs reprises – c’est le texte de la chanson qui voulait ça –, Kendrick Lamar a vu rouge et l’a interrompue. Précision: Delaney est Blanche. Totalement hypocrite? L’actrice Gwyneth Paltrow ne peut que compatir. En 2012, à un concert de Kanye West qui chantait Niggas in Paris avec Jay-Z, elle a eu le malheur de tweeter le mot. Elle a reçu une avalanche de critiques.

Le n-word renvoie à l’esclavagisme et au racisme. Au dernier mot que des Noirs ont parfois entendu avant d’être lynchés. Un Blanc qui le prononce, même par simple imitation, passe pour un suprémaciste qui considère les Noirs comme des êtres inférieurs. Mais dans la communauté noire, chez les rappeurs plus spécifiquement, il devient un marqueur identitaire, une sorte de revendication pour souligner la fierté de ses racines. Même l’écrivaine noire Toni Morrison, récemment décédée, l’utilisait souvent. Pour relever la discrimination raciale qui prévaut aux Etats-Unis.

Le bruit d'un fouet
"Le débat sur le racisme aux États-Unis s'articule autour du n-word et du nombre de membres de la communauté blanche qui l'ont historiquement utilisé comme une arme verbale contre les Noirs américains. C'est un rappel aussi vivifiant que le coton, les chaînes et les souvenirs de la Confédération de ce que nos ancêtres ont enduré pendant des siècles", écrit le journaliste Jeremy Helligar dans Variety. "Même aujourd'hui, pour beaucoup d'entre nous, lorsqu'une personne blanche prononce le n-word, c'est comme le bruit d'un fouet qui tape dans le dos d'un esclave. En raison de son histoire chargée, il ne sera jamais acceptable que des Blancs utilisent le n-word (pas même si c'est Eminem, bien qu'il semble inexplicablement obtenir un laissez-passer de la communauté hip hop), peu importe les circonstances."

Il ajoute: "Ces dernières décennies, des Noirs se sont emparés du mot que certains Blancs utilisent encore contre eux, et l'utilisent comme un terme presque affectueux pour leurs compatriotes afro-américains, le transformant souvent en "nigga", vraisemblablement pour le diluer et le rendre vainqueur. C'est une façon de prendre une arme qui a permis aux Afro-Américains de rester mentalement battus pendant des générations et de l'embrasser, lui ôtant ainsi son pouvoir destructeur". Mais Jeremy Helligar ne cache pas son scepticisme quant à cette utilisation-là.

Même Barack Obama
Lorsqu’il était président, Barack Obama a osé prononcer ce mot lors d’une interview à une radio de Los Angeles en 2015, dans le but de dénoncer le racisme ambiant. Cette phrase a déclenché la panique dans les rédactions: "Il ne s’agit pas seulement de ne pas dire "nègre" en public parce que c’est impoli." Le quotidien USA Today n’a retranscrit que la première lettre du mot. Le New York Times a choisi de faire une exception, en l’expliquant: "Dans ce cas précis, une paraphrase ou l’usage d’un euphémisme aurait laissé les lecteurs dans la confusion et aurait ôté de la substance à l’article." A la télévision, Fox News a prévu un "bip" et CNN a averti qu’un mot allait "beaucoup offenser".

Blancs et Noirs restent forcément inégaux face à l’utilisation de ce mot. Mais rien n’est simple. D’ailleurs, des Noirs eux-mêmes s’en offusquent, tant le terme, qu’il soit utilisé comme marque d’affection ou non, est dépréciatif. En 2007, nigger a eu droit à un enterrement officiel à Detroit, avec une procession funéraire mise sur pied par une grande organisation de défense des droits des Noirs américains. Et en 2011, raconte l’AFP, une maison d’édition de l’Alabama a même remplacé les 219 "nigger" dans Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain (1885) par "esclave".

Mais il a vite ressuscité. Est-ce finalement une bonne chose que de jeunes Blacks se réapproprient à leur manière un mot très chargé historiquement? On n’a pas fini d’en débattre.

Auteur: Graffenried Valérie de

Info: Le Temps online, 26 sept 2019

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Ajouté à la BD par miguel