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économie

L'indice boursier Standard and Poors est passé de 800 points en mai 2009 a plus de 2000 points en février 2015, soit une augmentation supérieure à 150% en 6 ans.
L'action de la FED a donc permis essentiellement de fournir le système bancaire en liquidités qui ont été massivement investies sur les marchés financiers. Dans le même temps, la politique de taux zéro destinée à faire baisser les taux longs des obligations souveraines a poussé les investisseurs en quête de rendements à réorienter leurs capitaux vers ces mêmes marchés financiers. Les marchés actions sont donc tirés par une gigantesque intervention de la banque centrale américaine depuis 5 ans, et se retrouvent de fait totalement déconnectés de l'économie réelle. La sphère financière alimentée par la FED évolue aujourd'hui de manière complètement indépendante de la sphère économique, elle impose de plus ses exigences de rendements à cette dernière. On a ainsi vu se développer des politiques entrepreneuriales que l'on peut qualifier là encore de "non-conventionnelles" et qui ont notamment consisté en des rachats d'actions massifs dans le but de faire monter les cours.

Auteur: Borel Guillaume

Info:

[ injustice ] [ inégalités ] [ folie ] [ vingt-et-unième siècle ]

 

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judaïsme

On joue avec une grande canaillerie sur le sens de mes pamphlets. On s'acharne à me vouloir considérer comme un massacreur de juifs. Je suis un préservateur patriote acharné de français et d'aryens - et en même temps d'ailleurs de Juifs ! Je n'ai pas voulu Auchwitz, Buchenwald. Foutre ! Baste ! Je savais bien que déclarant la guerre on irait automatiquement à ces effroyables "Petioteries" ! Demain si on déclare encore la guerre, on verra cent fois mieux, ou pire ! C'est l'évidence. Dire d'autre part qu'il n'y a pas de juifs bellicistes, provocateurs, hystériques, c'est nier l'évidence. J'ai péché en croyant au pacifisme des hitlériens, - mais là se borne mon crime. Un coup d'oeil sur la Palestine nous montre que les juifs sont tout aussi belliqueux que les pires aryens, ou les pires arabes ! Foutre !
J'ai cru que l'on pouvait s'entendre avec Hitler, l'envoyer sur le Baïkal faire la guerre je l'ai écrit. Mais je n'écris pas d'Évangile nom de Dieu ! Je n'empêche personne de me répondre ! de m'affirmer que je déconne ! La belle histoire !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettres à la N.R.F., 1931-1961, p 56

[ littérature ]

 

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heimatlos

Anne, je ne veux pas vivre... Écoute, la vie est belle, mais je ne peux pas la vivre. Je ne peux même pas l'expliquer. Je sais que ça semble idiot... mais si tu savais ce que je ressens. D'être en vie, oui, exister, mais de ne pas pouvoir la vivre. C'est là que le bât blesse. Je suis comme une pierre... enfermée et hors de tout ce qui est réel... Anne, connais-tu un truc pareil, entends-tu ???  J'aimerais, ou je pense que j'aimerais, souffrir de quelque chose, car alors je pourrais être courageux, mais ne pas mourir, et pourtant... et pourtant être derrière un mur, à regarder tout le monde s'intégrer là où je ne peux pas, à m'exprimer derrière un mur gris et brumeux, à vivre mais à ne pas y parvenir, ou y parvenir de travers... à tout faire de travers... crois-moi, (le peux-tu ?)... ce qui ne va pas. Je veux être à ma place. Je me sens comme le juif qui se retrouve dans le mauvais pays. Je n'en suis pas un des rouages. Je ne suis pas partie prenante. Je suis pétrifié.

Auteur: Sexton Anne

Info: Anne Sexton: A Self-Portrait in Letters

[ déconnecté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

De nos jours, il est fréquent que les individus considèrent que leur "véritable personnalité" s'exprime dans les activités auxquelles ils consacrent leur temps libre. Conformément à cette perception, un bon travail est un travail qui vous permet de maximiser les moyens de poursuivre ces autres activités à travers lesquelles la vie a enfin un sens. Le vendeur d'hypothèque travaille dur toute l'année avant de s'offrir des vacances au Népal pour escalader l'Everest. Au niveau psychique, la fixation hyperbolique sur cet objectif lui permet de tenir le coup pendant les mois d'automne, d'hiver et de printemps. Les sherpas semblent comprendre leur rôle dans ce drame intime et s'efforcent de faciliter avec discrétion son besoin de confrontation nue et solitaire avec le Réel. Il y a déconnexion totale entre son existence au travail et ses loisirs : dans la première, il accumule de l'argent ; dans le cadre des seconds, il engrange des nourritures psychiques. Les deux dimensions de son existence sont codépendantes et aucune ne serait possible sans l'autre, mais la forme que prend cette codépendance et celle d'une espèce de négociation entre deux subjectivités différentes plutôt que celle d'un tout cohérent et intelligible.

Auteur: Crawford Matthew B.

Info: Eloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail

[ schizophrénie ] [ consumérisme ] [ contraste ]

 

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parole

[...] le désir, loin de se confondre avec le sentiment d’une poussée obscure et radicale, le désir se situe dès lors au-delà.

Cette pulsion, ce cri, cette poussée, ne vaut pour nous, n’existe, n’est définie, n’est articulée que par Freud, que pour autant qu’elle est prise dans une séquence temporelle d’une nature spéciale, que nous appelons la chaîne signifiante. Celle-ci a des incidences marquées sur tout ce à quoi nous avons affaire comme à la poussée – la chaîne signifiante la déconnecte de tout ce qui la définit et la situe comme vitale, elle la rend séparable de tout ce qui l’assure dans sa consistance vivante, elle rend possible que [...] la poussée soit séparée de sa source, de son objet, et, si l’on peut dire, de sa tendance. La poussée elle-même est séparée d’elle-même, puisqu’elle est reconnaissable sous une forme inverse dans la tendance. Elle est primitivement, primordialement, décomposable, décomposée, et, pour tout dire, en une décomposition signifiante.

Le désir n’est pas cette séquence. Il est un repérage du sujet par rapport à cette séquence, d’où il se reflète dans la dimension du désir de l’Autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 560-561

[ subjectivation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

famine

[à propos de la visite de Macron aux Restos du Coeur, ce 21/11, pour le début de la campagne 2017-2018 de l'association]
- C'est ignoble, cette séquence. Non mais c'est quoi, ça ? C'est un président qui va aux Restos du coeur - des Restos du coeur qui ne devraient pas exister, qui existent simplement parce que l'Etat est incapable de remplir sa mission. Comment c'est possible qu'en 2017 des gens n'aient pas assez à manger ? Enfin c'est quand-même une des missions essentielles de l'Etat ! Ce mec va là-bas, c'est notre président, il prend un bain de foule, il fait des selfies. Vous lui posez une question pour lui dire : 'Mais c'est quand-même pas ?... y a quand-même pas un petit problème, dans le fait que les Restos ?...' Et là, lui, il fait : 'Oh oui, c'est un problème...' Et là, à ce moment-là, vous avez pas vu ? Il fait un clin d'oeil à quelqu'un, avec un petit sourire, parce qu'il prend la photo. Mais ça, ça montre la déconnexion totale de ces gens qui sont au pouvoir. C'est indécent, c'est cynique ! Enfin je comprends pas qu'on soit pas tous retournés en voyant ces images, c'est scandaleux !

Auteur: Caron Aymeric

Info:

[ vingt-et-unième siècle ]

 

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effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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rémunération

Inversement, à partir du moment où le salaire est déconnecté de la force de travail, rien ne s’oppose plus (sinon les syndicats) à une revendication salariale maximaliste, illimitée. Car s’il y a un "juste prix" à une certaine quantité de force de travail, il n’y a plus de prix pour le consensus et la participation globale. [...]

Salaire maximum pour un travail minimum : tel est le mot d’ordre. Escalade de la revendication dont l’issue politique pourrait bien être de faire sauter le système par en haut, selon sa propre logique du travail comme présence forcée. Car ce n’est plus alors en tant que producteurs que les salariés interviennent mais en tant que non-productifs, rôle que leur assigne le capital – et ils n’interviennent plus dialectiquement, mais catastrophiquement, dans le processus.

Moins on a à en faire, plus on doit exiger un salaire élevé, puisque ce moindre emploi est le signe d’une absurdité plus évidente encore de la présence forcée. Voilà la "classe" telle qu’en elle-même le capital la change : dépossédée de son exploitation même, de l’usage de sa force de travail, elle ne saurait faire payer trop cher au capital ce déni de production, cette perte d’identité, cette débauche. Exploitée, elle ne pouvait exiger que le minimum. Déclassée, elle est libre d’exiger tout.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 39-40

[ inversement proportionnel ] [ inflation ] [ travail social abstrait ] [ perte de la fonction d'index ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être parlant

Puisque la parole leur [aux hommes] est désormais garantie, livrée toute prête et instillée goutte à goutte dans l’oreille, ils ont cessé d’être des animaux doués de logos [...]. Les mots ne sont plus pour eux quelque chose qui se prononce, mais quelque chose qui s’écoute ; la parole n’est plus pour eux un acte mais une réception passive. [...] [Cette évolution du logos] produira un type d’homme qui, parce qu’il ne parle plus lui-même, n’a plus rien à dire ; un type d’homme qui, parce qu’il se contente d’écouter, de toujours écouter, n’est qu’un "serf". Le premier effet de cette limitation est d’ores et déjà perceptible sur ceux qui ne sont plus que des auditeurs. Il se répand dans toutes les sphères linguistiques, rendant la langue plus grossière, plus pauvre, si bien qu’elle finit par lasser ceux même qui la parlent. Mais il va bien au-delà : la vie et l’homme deviennent eux aussi plus grossiers et plus pauvres, parce que le "cœur" de l’homme – sa richesse et sa subtilité – perd toute consistance sans la richesse et la subtilité du discours ; car la langue n’est pas seulement l’expression de l’homme, mais l’homme est également le produit de son langage ; bref, parce que l’homme est articulé comme lui-même articule, et se désarticule quand il cesse d’articuler.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 128

[ dépossession ] [ privation ] [ condition humaine ] [ parlêtre ] [ abrutissement ] [ signes déconnectés ] [ sémiose hors-sol ]

 

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autodérision

Ce qui caractérise la psychanalyse, c’est qu’il faut l’inventer. L’individu ne se rappelle de rien. On l’autorise à déconner. On lui dit : "Déconne, déconne mon petit ! ça s’appelle associer. Ici personne ne te juge, tu peux déconner, à ton aise". Moi, la psychiatrie, je l’appelle la déconniatrie. Mais, pendant que le patient déconne, qu’est-ce que je fais ? Dans le silence ou en intervenant – mais surtout dans le silence -, je déconne à mon tour. Il me dit des mots, des phrases. J’écoute les inflexions, les articulations, où il met l’accent, où il laisse tomber l’accent… comme dans la poésie.
J’associe avec mes propres déconnages, mes souvenirs personnels, mes élaborations quelconques. Je suis presque endormi, il est presque endormi. On dit au type "Déconne!". Mais ce n’est pas vrai, il s’allonge, il veut avoir raison, il fait des rationalisations, il raconte des histoires précises du réel : "Mon père par ci, ma mère par là…" Et il ne déconne jamais. Par contre, moi, je suis obligé de déconner à sa place. Et avec ce déconnage que je fais – à partir de l’accent et de la musique de ce qu’il dit, davantage que de ses paroles – je remplis mon ventre. Et alors, de temps en temps, je me dis : tiens, si je lui sortais ça maintenant, une petite interprétation ?

Auteur: Tosquelles François

Info: https://vimeo.com/167991974

[ décrochage ] [ affects joyeux ] [ réinvention ] [ poids des mots ] [ attention flottante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson