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rapports humains

Il est des gens qui mangent des dattes et d'autres sur lesquels on jette les noyaux.

Auteur: Proverbe africain égyptien

Info:

[ bipolarité ]

 

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deuil

J'ai peur d'oublier les mots de mère. Maintenant qu'elle n'est plus là et que sa voix s'est perdue au-delà des grandes dunes, ses mots sont tout ce qui me reste. (...)
Parfois , quand le soleil cogne fort ma nuque quand je suis fatigué, quand j'ai faim ou sommeil, j'hésite et abandonne ce que je suis en train de faire afin de m'accrocher à ses mots, de les empêcher de s'éloigner. Pour moi, ils comptent autant que l'eau du puits ou que les dattes des palmiers.

Auteur: Pajares Santiago

Info: Imaginer la pluie, p. 58

[ mémoire ] [ réconfort ] [ refuge ]

 

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désert

Ses ancêtres appartenaient à une tribu de Bédouins nomades. Ils s'arrêtaient dans les oueds, ces lits de fleuve recouverts de végétation, et ils montaient leurs tentes. Les chèvres allaient paître, les femmes cuisinaient sur les pierres brûlantes. Ils n'avaient jamais quitté le désert. Ils se méfiaient un peu des gens de la côte, marchands, corsaires. Le désert était leur maison, ouverte, sans limites. Le désert était leur mer de sable. Tacheté de dunes comme le pelage d'un jaguar. Ils ne possédaient rien. Rien que des traces de pas que le sable bientôt effaçait. Le soleil faisait glisser les ombres. Ils étaient habitués à résister à la soif, à se dessécher comme des dattes, sans mourir. Un dromadaire leur ouvrait la voie, une ombre longue et tordue. Ils disparaissaient au milieu des dunes.
Nous sommes invisibles aux yeux du monde, mais pas à ceux de Dieu.
Ils se déplaçaient avec cette pensée au coeur.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ Islam ] [ minéral ] [ Maghreb ] [ littérature ]

 

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covid-19

Corona-urgence : toutes les puissances mondiales déversent dans leurs économies des quantités faramineuses d’argent jusqu’alors indisponible. Finalement, il était possible d’injecter 2000 milliards de dollars aux États-Unis (via la réserve fédérale), plus de 1800 milliards d’euros dans l’Union européenne (via la Banque centrale européenne), dont 750 milliards pour le plan de relance européen, 570 milliards en France, dont 100 milliards pour le plan "France relance".

La datte ainsi contractée ne semble inquiéter ni les gouvernements ni la plupart des économistes. Pour la France, on parle de 2648 milliards d’euros, soit 120 % du PIB. Les banques centrales en détenant une part (20 à 25% pour la BCE en Europe), il s’agit dans ce cas de création monétaire (la "planche à billets" finance le déficit public et injecte des liquidités dans l’économie). Naturellement, il faudra un jour en rembourser au moins une partie et les technocrates commencent à évoquer une "optimisation du fonctionnement de l’État" - la compression des dépenses publiques. Sans oublier la hausse inéluctable de fiscalité, pour combler le déficit de la Sécurité sociale aggravé par l’épidémie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, page 59

[ gestion économique ] [ conséquences ] [ virtualisation monétaire ] [ assouplissement quantitatif ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

famille

Ma mère disait que je ressemblais à ma grand-mère, mais cela me paraissait louche, un mensonge qui prenait ses désirs pour la réalité, destiné à donner un faux espoir. Je connaissais l’histoire de ma grand-mère, je la répétais machinalement comme une prière. Harriet, la fille du cultivateur de dattes, arrachée à l’anonymat confit d’Indio et conduite à Los Angeles. Sa mâchoire fuyante et ses yeux humides. Des petites dents, droites et légèrement pointues, comme un chat étrange et beau. Gâtée par le système des studios, se nourrissant de lait battu avec des œufs, ou de foie grillé et de cinq carottes, repas que j’avais vu ma grand-mère manger chaque soir de mon enfance. Le petit clan terré dans le vaste ranch de Petaluma après qu’elle avait pris sa retraite, cultivant des roses de concours à partir de boutures Luther Burbank et élevant des chevaux.
À la mort de ma grand-mère, nous étions comme un pays indépendant dans ces collines, vivant de son argent, même si je me rendais en ville à vélo. La distance était surtout psychologique. Adulte, je n’en reviendrais pas de notre isolement.

Auteur: Cline Emma

Info: The Girls

[ femmes ] [ éloignement ]

 

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cité imaginaire

On atteint Despina de deux manières : par bateau ou à dos de chameau. La ville se présente différemment selon qu’on y vient par terre ou par mer.

Le chamelier qui voit pointer à l’horizon du plateau les clochetons des gratte-ciel, les antennes radar, battre les manches à air blanches et rouges, fumer les cheminées, pense à un navire, il sait que c’est une ville mais il y pense comme à un bâtiment qui l’emporterait loin du désert, un voilier qui serait sur le point de lever l’ancre, avec le vent qui déjà gonfle les voiles pas encore larguées, ou un vapeur dont la chaudière vibre dans la carène de fer, il pense à tous les ports, aux marchandises d’outre-mer que les grues déchargent sur les quais, aux auberges où les équipages de diverses nationalités se cassent des bouteilles sur la tête, aux fenêtres illuminées du rez-de-chaussée, avec à chacune une femme qui refait sa coiffure.

Dans la brume de la côte, le marin distingue la forme d’une bosse de chameau, d’une selle brodée aux franges étincelantes entre deux bosses tachetées qui avancent en se balançant, il sait qu’il s’agit d’une ville mais il y pense comme à un chameau, au bât duquel pendent des outres et des besaces de fruits confits, du vin de datte, des feuilles de tabac, et déjà il se voit à la tête d’une longue caravane qui l’emporte loin du désert de la mer, vers des oasis d’eau douce à l’ombre dentelée des palmiers, vers des palais aux gros murs de chaux, aux cours sur les carreaux desquelles dansent nu-pieds les danseuses, remuant les bras un peu dans leurs voiles et un peu en dehors.

Toute ville reçoit sa forme du désert auquel elle s’oppose ; et c’est ainsi que le chamelier et le marin voient Despina, la ville des confins entre deux déserts.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel