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édition

Le grand collectionneur brésilien José Mindlin m'a montré une édition des Misérables publiée à Rio, en portugais, en 1862, c'est-à-dire l'année même de la publication du livre en France. Deux mois seulement après Paris ! Pendant que Victor Hugo écrivait, Hetzel, son éditeur, envoyait le livre, chapitre après chapitre, aux éditeurs étrangers. Autrement dit, la diffusion de l'oeuvre était à peu près celle de ces best-sellers aujourd'hui proposés dans plusieurs pays et en plusieurs langues simultanément. Il est parfois utile de relativiser nos prétendues prouesses techniques. Dans le cas de Victor Hugo, les choses allaient plus vite qu'aujourd'hui.

Auteur: Eco Umberto

Info: N'espérez pas vous débarrasser des livres

[ historique ] [ relatif ] [ traduction ] [ diffusion ]

 

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commerce littéraire

La télé a fait mieux, elle a fait bien mieux et bien plus fort que d’encourager la lecture ou la dissuader : elle a intégré la littérature, et ce qu’elle n’intégrait pas à disparu. Elle l’a vassalisée. Les livres ont cessé d’avoir une existence autonome pour devenir la chair et le sang (une petite, une toute petite parcelle de la chair et du sang) des médias. Télétranssubstantiation. Dès 1974, alors qu’il n’avait même pas encore inventé cette arme absolue nommée "Apostrophes", Pivot annonçait la couleur dans une interview : "Ce n’est pas la télévision qui est au service de la littérature ; c’est la littérature qui est au service la télévision"

 

Auteur: Muray Philippe

Info: Désaccord parfait, in Les mutins de Panurge p 46

[ digestion ] [ jeux du cirque ] [ têtes réduites ] [ évolution ] [ diffusion ] [ publicité ]

 
Mis dans la chaine
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Ajouté à la BD par Plouin

boomers

Les rejetons du baby-boom tels que les a décrit François Ricard avaient imposé sans peine leur autorité au milieu d’un brassage formidable d’institutions, de valeurs et de mœurs. La pseudo-bataille qu’ils avaient menée contre le "vieux monde" et la "réaction" avait moins été une lutte de libération que l’étalage tapageur d’une liberté déjà acquise. Et maintenant ce sont leurs "valeurs" et leur vision magique du monde qui sont devenues celles de toutes les communautés avancées de cette planète. Et ce sont leurs aventures clinquantes et calamiteuses dont on peut voir les suites interminables, mais sur des théâtres de plus en plus amplifiés où elles ne peuvent même plus être repérées comme émanant des hommes et des femmes d’une génération. Leur œuvre les a depuis longtemps dépassés. Elle marche toute seule. Elle est devenue celle de tous. Et quand elle n’est pas celle de tous (ce qu’elle n’est en réalité jamais), les sondages, les merveilleux sondages imposés par le terrorisme sondagier, sont là pour le faire croire. Le lyrisme s’est transformé en feuilleton quotidien.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 94

[ révolution soixante-huitarde ] [ pensée dominante ] [ fausse pensée dominée ] [ lutte en territoire conquis ] [ soft power US diffusé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

De tout il est resté un peu.

De ma peur. De ton aversion.

Des cris bègues. De la rose

est resté un peu.



Il est resté un peu de lumière

capturée dans le chapeau.

Dans les yeux du malfrat

un peu de tendresse est restée

(très peu).



Peu est resté de cette poussière

dont ton soulier blanc

s’était couvert. Il est resté peu

d’habits, peu de voiles déchirés

peu, peu, très peu.



Mais de tout il reste un peu.

Du pont bombardé,

de deux brins d’herbe,

du paquet

-vide- de cigarettes, est resté un peu.



Car de tout il reste un peu.

Il reste un peu de ton menton

dans le menton de ta fille.

De ton silence âpre,

il est resté un peu, un peu

sur les murs courroucés,

dans les feuilles, muettes, qui grimpent.



Il est resté un peu de tout

sur la soucoupe en porcelaine,

dragon pourfendu, fleur blanche,

un peu de ride est resté

sur votre front,

portrait.

Auteur: Andrade Carlos Drummond de

Info: Residuo (extrait) trad du portugais, Creisifiction sur Babelio

[ diffuse ] [ poème ] [ souvenirs délayés ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réforme protestante

Peut-être est-ce en Suisse, comme nous disons aujourd’hui – qu’à cet égard la situation est la plus nette. Depuis 1529, date précoce, on peut dire que les Cantons confédérés forment deux groupes : Zurich, Berne, Bâle, Saint-Gall ont remplacé la messe par le prêche. Encore reste-t-il bien à faire aux novateurs, surtout en Suisse romande, cette dépendance de Berne, pour que la carte religieuse du pays soit mise à jour de façon à peu près définitive. Et ni catholiques ni réformés ne renoncent à faire prévaloir leur foi, au besoin, par des moyens violents. Le 11 octobre 1531, Zwingli laisse sur le champ de bataille de Cappel son corps sanglant, que les catholiques dépècent et brûlent...

En Allemagne ? Situation longtemps indécise, les princes protestants étant contraints à la prudence. L’empereur, au lendemain de Pavie, au lendemain du sac de Rome, était si puissant ! En 1527 seulement, à la diète de Spire, les princes ont obtenu une sorte e liberté provisoire d’organier les Eglises dans leurs Etats, suivant leurs idées et sans avoir à redouter ces éternels conflits avec la Chambre impériale qui jusqu’alors avait tout troublé. – En Angleterre ? C’est en 1532, l’année de Pantagruel, qu’Henri VIII commence à peser sur les décisions du clergé anglais ; mais nul ne sait encore ce que veut en matière de foi ni à quel point s’arrêtera ce prince à la fois anti-romain et anti-luthérien. L’acte de Suprématie ne date que de 1534, et le Gargantua paraît, après le Pantagruel, quand Thomas More est décapité ou quand, sous la vigoureuse impulsion de Thomas Cromwell, commence la suppression des monastères anglais. 

[...]

En France ? L’incertitude est extrême sur les desseins du roi. Il n’a pas rompu avec Rome ; mais il s’entend avec les princes luthériens : jeu de bascule perpétuel. Un jour, il sauve Berquin et le fait arracher, par les archers de sa garde, aux griffes croches des parlementaires. Un autre jour, il suit, cierge en main, les processions expiatoires de juin 1528. Il laisse périr ce Berquin qu’il a d’abord sauvé (17 avril 1529), puis, au début de 1530, institue les lecteurs royaux, et, en avril 1531, invite Zwingli à lui présenter une confession de Foi. – Cependant, en octobre 1533, il se rend à Marseille, rencontre le pape Clément et marie le Dauphin à une Médicis. Mais à la fin de novembre 33, il délibère à Avignon sur un projet d’alliance avec les luthériens ; en janvier 1534, il traite à Bar-le-Duc avec le Landgrave : il faut l’affaire des Placards (le 18 octobre 1534) qui éclate lorsque, selon toute probabilité, le Gargantua est mis en vente, pour que le roi se porte aux pires extrémités, contre les luthériens, sans doute, mais contre les lettres mêmes, l’imprimerie qu’un édit prétend supprimer, l’humanisme et les langues classiques.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 251-253

[ historique ] [ diffusion européenne ] [ ambivalence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson