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ex nihilo

Il y a tout de même une chose qui échappe à la trame symbolique, c'est la procréation dans sa racine essentielle - qu'un être naisse d'un autre. La procréation est, dans l'ordre symbolique, couverte par l'ordre instauré de cette succession entre les êtres. Mais le fait de leur individuation, le fait qu'un être sorte d'un être, rien ne l'explique dans le symbolique. Tout le symbolique est là pour affirmer que la créature n'engendre pas la créature, que la créature est impensable sans une fondamentale création. Dans le symbolisme, rien n’explique la création.
[…] Il y a en effet quelque chose de radicalement inassimilable au signifiant. C'est tout simplement l'existence singulière du sujet. […] Le signifiant est incapable de lui donner la réponse, pour la bonne raison qu'il le met justement au-delà de la mort. Le signifiant le considère déjà comme mort, il l’immortalise par essence. […]
Comme telle, la question de la mort est un autre mode de la création névrotique de la question, son mode obsessionnel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, livre III : Les psychoses

[ anagogie ]

 

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exode

Cette image Migrant Mother (1936) de Dorothea Lange est devenue une icône de l’histoire de la photographie moderne, comme de l’histoire des Etats-Unis, de ce moment de la Grande dépression. En 1933, une des premières lois décidée par Theodore Roosevelt juste après son élection est l’Agriculture Adjustment Act qui vise à inciter les agriculteurs à produire moins de façon à permettre une remontée des prix des denrées alimentaires. En effet, à cause de la crise économique, les Etats-Unis produisent trop au regard d’une consommation très faible. Entre 1910 et 1950, des états comme le Colorado, le Texas, l’Oklahoma ou l’Arkansas vont perdre ainsi un quart de leur population : les fermiers en quête de travail se déplacent massivement vers les vallées fertiles de Californie où se créent les premières fermes industrielles. Florence Owens Thompson, originaire de l’Oklahoma, incarne à elle seule les conditions de cette migration économique qui a concerné des milliers de personnes arrivées en Californie tout au long des années 1930.

Auteur: Viewing Pia

Info: https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/france-culture-passe-le-bac-13-reviser-lepreuve-dhistoire-avec-la-fabrique?

[ contextualisation ] [ pression économique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

désenchantement

Le supermarché est l’authentique paradis moderne ; la lutte s’arrête à sa porte. Les pauvres, par exemple, n’y entrent pas […] Les boîtes de nuit offrent un tableau tout différent Beaucoup de frustrés continuent –contre toute espérance- à les fréquenter. Ils ont ainsi l’occasion de vérifier, minute après minute, leur propre humiliation ; nous sommes ici beaucoup plus proches de l’enfer. Il existe ceci dit des supermarchés du sexe, qui produisent un catalogue assez complet de l’offre porno ; mais l’essentiel leur manque. En effet, le but majoritaire de la quête sexuelle n’est pas le plaisir, mais la gratification narcissique, l’hommage rendu par des partenaires désirables à sa propre excellence érotique. C’est d’ailleurs pour cela que le sida n’a pas changé grand-chose ; le préservatif diminue le plaisir, mais le but recherché n’est pas, contrairement au cas des produits alimentaires, le plaisir : c’est l’ivresse narcissique de la conquête. […] Enfin on peut ajouter, pour être complet, que certains êtres porteurs de valeurs déviantes associent la sexualité et l’amour.

Auteur: Houellebecq Michel

Info:

[ couple ] [ pessimisme ]

 

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temps profane

Dans une journée d'homme contemporain, il n'est presque plus rien en effet qui puisse se traduire en expérience : ni la lecture du journal, si riche en nouvelles irrémédiablement étrangères au lecteur même qu'elles concernent ; ni le temps passé dans les embouteillages au volant d'une voiture ; ni la traversée des enfers où s'engouffrent les rames du métro ; ni le cortège de manifestants, barrant soudain toute la rue ; ni la nappe de gaz lacrymogènes, qui s'effiloche lentement entre les immeubles du centre-ville ; pas davantage les rafales d'armes automatiques qui éclatent on ne sait où ; ni la file d'attente qui s'allonge devant les guichets d'une administration ; ni la visite au supermarché, ce nouveau pays de cocagne ; ni les instants d'éternité passés avec des inconnus, en ascenseur ou en autobus, dans une muette promiscuité. L'homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d'événements - divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces - sans qu'aucun d'eux se soit mué en expérience.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: Dans "Enfance et histoire", pages 24-25

[ absurde ] [ ineffable ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

citation s'appliquant à ce logiciel

Toujours avec l'a priori que les humains devraient changer les bases logiques de leur langage et sans aucune ambition de s'atteler à cette tâche folle, FLP se positionne dans la continuité de CS Peirce. Ceci en tentant aussi d'aller au-delà des inerties académiques, au sens ou ces pesanteurs, que l'augmentation exponentielle des vitesses de l'information fait de plus en plus apparaitre, un peu comme celles de politiques, qui semblent de moins en moins capables d'anticiper quoi que ce soit. 

Nous pensons comme Peirce, qu'"il ny a pas de pensée sans signes". Ainsi, prenant en compte cette accélération générale, principalement conditionnée par le numérique, FLP tente de défendre lecture et écriture tout en adoptant une posture pré-mémétique qui est celle - au-delà du développement de son outil sémantico-statistique - d'être le moins en retard possible. En effet, dans l'expression "il ny a pas de pensée sans signes" l'item signes est en train de se métamorphoser puissamment, sous de l'effet de forces sémiotiques multiples et diverses (pnl, mèmes, publicité, modes, pouvoirs divers, etc).

Auteur: Mg

Info: 17 sept 2021

[ communication ] [ réalité consensuelle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

épuration mentale

L’homme moderne est l’esclave de la modernité : il n’est point de progrès qui ne tourne à sa plus complète servitude. Le confort nous enchaîne. La liberté de la presse et les moyens trop puissants dont elle dispose nous assassinent de clameurs imprimées, nous percent de nouvelles à sensations. La publicité, un des plus grands maux de ce temps, insulte nos regards, falsifie toutes les épithètes, gâte les paysages, corrompt toute qualité et toute critique, exploite l’arbre, le roc, le monument et confond sur les pages que vomissent les machines, l’assassin, la victime, le héros, le centenaire du jour et l’enfant martyr.

Tout ceci nous vise au cerveau. Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés, où ni les ondes, ni les feuilles n’entreront ; dans lesquels l’ignorance de toute politique sera préservée et cultivée. On y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste, de répétitions, de nouveauté et de crédulité. C’est là qu’à certains jours on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d’hommes libres.

Auteur: Valéry Paul

Info: Regards sur le monde actuel, 1931

[ propagande ] [ idéologie ] [ détoxification ] [ silence ] [ recentrage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

composition

Elle aussi hors-sol, la techno a adopté et banalisé l'ersatz comme mode d'expression, de représentation, d'existence. Le son électronique est un son reconstitué, comme le pseudo-bois de la menuiserie industrielle. Découpé en particules élémentaires réagencées et traitées par la machine selon les effets recherchés. Réverbération, filtrages, distorsion, saturation. La musique d'un monde né de la fission nucléaire, nourri au maïs génétiquement modifié, lancé dans la manipulation de la matière à l'échelle nanoscopique.
En musique électronique, on appelle cela le cut et le sampling. Bien sûr, la techno n'a pas inventé le détournement et le recyclage d'échantillons venus d'ailleurs. Bach adopte et réécrit pour l'orgue des concertos pour violons et cordes de Vivaldi; Liszt paraphrase des extraits d'opéra (Don Juan de Mozart, Norma de Bellini); les romantiques déclinent les " variations sur un thème"; Bruckner emprunte à plusieurs reprises un thème du Requiem de Mozart, notamment dans sa messe en ré mineur et dans sa 8ème symphonie. Les musiciens de jazz à leur tour sélectionnent, arrangent, réinventent des thèmes d'emprunt. Mais la techno fait passer cette pratique de l'artisanat au stade industriel.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Techno : Le son de la technopole

[ création ] [ musique ]

 

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raisonnement

En effet, la logique - la logique moderne, je viens de le dire et de le répéter - entend s’instituer, je n’ai pas dit d’une convention, mais d’une règle d’écriture. Laquelle règle d’écriture, bien sûr, se fonde sur quoi ? Sur ce fait qu’au moment d’en constituer l’alphabet, nous avons posé un certain nombre de règles, appelées axiomes, concernant leur manipulation correcte et que ceci est en quelque sorte une parole qu’à nous-mêmes nous nous sommes donnée.

Avons-nous le droit d’inscrire dans les signifiants le V et le F du vrai et du faux comme quelque chose de maniable logiquement ?

[...] Sur le vrai et le faux, les stoïciens se sont interrogés par cette voie logique :

– à savoir, qu’est-ce qu’il faut pour que le vrai et le faux aient un rapport avec la logique au sens propre où nous le plaçons ici,

– à savoir où le fondement de la logique n’est pas à prendre ailleurs que dans l’articulation du langage, dans la chaîne signifiante. C’est pourquoi leur logique était une logique de propositions et non pas de classes.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 7 décembre 1966, La logique du fantasme

[ structurel ] [ origine ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

socio-psychologie

Cette mise en scène d'un loup (Ysengrin) qui fait rire au lieu de faire peur ne constitue peut-être pas tant un exutoire, comme on pourrait le croire au premier abord, que le reflet d'une certaine réalité. Il semble bien que l'on ait moins peur du loup dans les campagnes des XIIe et XIIIe siècles qu'avant l'an mille, du moins en Europe occidentale. La peur du loup ne sera de retour qu'à la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque moderne, où elle deviendra une angoisse permanente dans la vie des campagnes. Cette peur est en effet liée au périodes de crises (climatiques, agricoles, sociales), pas aux moments de prospérité économique ni d'essor démographique. Ce n'est pas un hasard si l'histoire de la Bête du Gévaudan trouve sa place dans la France du XVIIIe siècle et non au cœur du Moyen-Âge. À l'époque féodale, dans les campagnes françaises, on a surtout peur du Diable, du dragon, de la Mesnie Hellequin ou des revenants, mais on n'a plus guère peur du loup. Cette accalmie, hélas ! ne durera pas ; cette peur reviendra avec force moins de deux siècles plus tard.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Le loup : Une histoire culturelle

[ historique ] [ rumeurs ] [ fantômes communautaires ] [ lupus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cognition

Voir, ce n'est pas seulement détecter ni même percevoir la lumière ou les couleurs, c'est aussi interprêter ce qu'on "voit". En réalité, nous sommes avant tout victimes de l'image providentialiste de l'oeil-fait-pour-voir, de l'oeil-appareil-photo. La vue est comprise comme une fonction unique, remplie par divers dispositifs. On a peut-être trop vite accepté la définition que répètent à l'envi tous les dictionnaires usuels et qui veut que l'oeil soit l' "organe de la vue".

En effet, qu'est-ce que voir ? A l'âge moderne, ce qui fait miracle dans la vision, c'est avant tout que l'oeil voie. Sur ce point, il est remarquable que les lois de l'optique n'aient pas eu pour effet d'atténuer le prodige, mais au contraire, de l'aiguiser encore. Ainsi, le prodige de la vision est que, même si l'on a deux yeux, l'on ne voit pas double, mais simple ; ou bien, que l'on ne voit pas à l'envers quand bien même l'image que forment les rayons sur notre rétine serait inversée ; ou encore, que des millions de rayons lumineux convergent de tous les points pour former sur notre rétine une unique image cohérente.

 

Auteur: Hoquet Thierry

Info: "L'oeil de méduse", article paru dans la revue "Critique", mars 2020, n°874, p. 257

[ fait-information ] [ savoir-compréhension ] [ perceptions ] [ biologie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama