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conclure

Je voyais les jours de l'année s'étaler devant moi, comme une succession de boîtes blanches, brillantes, et pour séparer chaque boîte de la suivante, il y avait comme une ombre noire, le sommeil... Malheureusement pour moi, la longue zone d'ombre qui séparait les boîtes les unes des autres avait disparu, et je voyais chaque jour briller devant moi une sorte de large route blanche, désertique.
Il me semblait idiot de laver un jour ce qu'il faudrait relaver le lendemain.
J'étais fatiguée, rien que d'y penser.
Je voulais faire les choses une fois pour toutes et en finir avec elles pour de bon.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse, p.140

[ ennui ]

 

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couple

Dans la grande pièce aux stores baissés pour protéger la vue fatiguée de la jeune femme, un rayon de soleil filtre, caresse le cou d'Hedwige, fût puissant et flexible qui disparait dans l'ombre de la plumeuse chevelure noire à reflets d'or, et va fendre en deux le corps de Pierre qui avec force gestes essaie d'expliquer ce que sera son fils. Sur ce sujet il est aussi loquace que sa femme est laconique. L'enfant encore invisible est sans cesse présent entre eux : expression de cet impérialisme du moi inconscient et forcené qui nous pousse toujours à nos frontières de chair, il exalte Pierre, excite son impatience passionnée.

Auteur: Morand Paul

Info: l'homme pressé (1941, 350 p., Gallimard, p.220, 221)

[ poésie du détail ] [ beauté ] [ harmonie ] [ famille ]

 

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psychanalyse

[Dialogue fictif entre Freud et Ferenczi à propos des idées de C.G. Jung]
Les peuples germaniques sont toujours dans leur enfance, dit-il [Jung], donc leur inconscient contient des forces jeunes, explosives, ténébreuses. D’où leur capacité, leur vocation peut-être, à créer une culture distincte, de part en part nouvelle ; sans doute cette culture inédite est-elle à manier avec précaution, mais elle a une beauté inhérente, et une valeur propre qui ne peut pas être appréciée de vieilles cultures fatiguées – disons les Juifs ou, pour que ce soit plus facile à avaler, les Chinois. Résultat des courses, il croit possible que notre "psychologie juive" ne s’applique pas pleinement aux aryens.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 19-20

[ hypothèse raciale ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Je suis globalement fatiguée de la vie terrestre. Les bras vous en tombent à songer combien de sols lavés et non lavés, de laits débordés et non débordés, de propriétaires, de casseroles, etc... vous attendent. [...] Je n'ai rien hormis ma haine de tous les propriétaires de la vie : parce que je ne suis pas comme eux. [...] C'est le miséreux - face aux possédants, le miséreux - face aux non-possédants (double haine), seul face à tous et seul contre tous. C'est l'âme et le quartier de viande, l'âme et l'esprit petit-bourgeois. Ces forces universelles se sont heurtées une fois de plus !
Je ne sais pas vivre ici-bas !

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: Vivre dans le feu, Robert Laffont, p166, Lettre à Tshirikova, le 27 avril 1923

[ solitude ]

 

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humour

L'histoire se passe dans un très vieux paradis terrestre.
Au pied d'un vieux pommier mort est assis un très vieil Adam, sa barbe est longue et blanche, ses bras sont flétris et ses vieilles jambes ne le portent plus. A côté de lui se trouve une vieille Eve tout aussi fatiguée, et dont les seins semblables à de vieux gants de toilette n'éveillent plus aucun intérêt chez son compagnon depuis bien longtemps.
Au-dessus d'eux accroché sur une vieille branche pourrie se trouve un très très vieux serpent à la peau toute plissée.
Le vieux serpent descend un peu la tête à hauteur de notre vieux couple et leur demande: "Vous voulez de la compote ?"

Auteur: Internet

Info:

[ blague ]

 

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trafic

...solitude définitive de l'autoroute où, pendant des heures, on ne voit pas âme qui vive, mais seulement un condensé d'humanité avec son besoin obsessionnel de mouvement et de victoire sur l'infini. Rien que des profils plats, des taches à peine corporelles derrière les vitres, des lucioles de mégots ou des doigts dans le nez. A moins d'arriver dans une station-service où tous ont l'air de victimes potentielles fatiguées et de voleurs alertes et affairés, où sur fond de ciel bleu marine les corps chauds des camions rappellent de gros rochers.
Tout cela est à peine vivant et semble consumer ses dernières forces, c'est en même temps un mouvement perpétuel mort dont le but reste de retenir l'éternité.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, L'autoroute, p 8

[ encombrement ] [ proies ] [ prédateurs ]

 

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gare maritime

Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L’ampleur du ciel, l’architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires […] servent à entretenir dans l’âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n’a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s’enrichir.

Auteur: Baudelaire Charles

Info:

[ agitation portuaire ] [ ambiance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Mettons de côté l'aliénation. Si vous demandez à ces jeunes filles qui descendent du trottoir et sont probablement des dactylos qui retournent au bureau : "Vous vous sentez aliénées? ", elles vous diront: " Nous nous sentons fatiguées." Posez la même question à cet homme qui est perché là-haut au volant de cet autobus, vous aurez la même réponse, et peut-être qu'il ajoutera: "Même s'ils me payaient dix fois plus, ce serait toujours une vie de chien." Maintenant, le véritable problème, le voici : le poids du travail, son caractère pénible, qui fait qu'on le ressent comme une condamnation, quand finira-t-il? Trouvera-t-on la quadrature du cercle, un genre de travail qui ne puisse pas dans les réserves vitales? C'est comme parler de morts-vivants, une contradiction dans les termes!

Auteur: Morselli Guido

Info: Le communiste

[ oppression ] [ labeur maudit ]

 

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maman

Ma mère, elle travaille à la Sécurité sociale, elle remplit des feuilles administratives qui parlent de la maladie des autres. Ma mère n'est jamais malade, ou alors elle ne le dit pas. Elle n'est jamais fatiguée, ou alors elle ne le montre pas. Ma mère ne se repose jamais, même pas en vacances. En vacances elle fait la cuisine, elle s'occupe du jardin, elle s'occupe de moi, et surtout, elle fait de la sculpture. Ma mère, elle sculpte des animaux. Des animaux qu'on rencontre dans nos campagnes : des lapins, des souris et des chats. Elle leur met une branche de romarin, ou de tout ce qui pousse dans le jardin, dans la bouche, et ensuite, avec ses sculptures, on beurre nos tartines. Ma mère fait des animaux dans du beurre.

Auteur: Viguier Frédéric

Info: Aveu de faiblesses, p 7, Le Livre de Poche, 2018

 

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physionomie

[…] et Kamala avait approché son visage du sien. Il avait alors lu, avec une impressionnante clarté, sous ses yeux et aux deux coins de sa bouche, cette écriture fatidique faite de lignes très fines et de légères brisures, qui le fit songer à l’automne et à la vieillesse, comme lorsque lui-même, Siddhartha, qui atteignait la quarantaine, avait découvert ses cheveux blancs dans sa chevelure noire. Kamala portait sur son visage des traces de lassitude, de cette lassitude qu’on éprouve à marcher vers un but éloigné et sans joie, lassitude et commencement de flétrissure, angoisse encore dissimulée, qu’on n’ose s’avouer, dont on ne se rend peut-être pas encore compte soi-même et qui s’appelle la peur de vieillir, la peur de cet automne de la vie, la peur de devoir mourir un jour.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Siddhartha

[ fatiguée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel