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vacherie
Certains de mes amis très chers ayant de l'affection pour Henri de Régnier, cadavre au menton de galoche, oublié debout, sous la pluie, en habit d'académicien, par un assassin distrait, je me dis qu'il subsiste en Régnier quelque chaleur humaine ou quelque don oublié de moi. Des vers froids, compassés, symétriques, aussi laids et vainement sonores que ceux de Heredia, un profil en mèche de lampe, une voix enchifrenée, une ironie de flanelle humide, un regard qui meurt derrière le monocle, tels sont, à mes yeux, les attraits de ce gentilhomme. Son avidité pour les pieds d'Henri Letellier, casoar directeur du Journal, a achevé de me le rendre insupportable. Enfin, je n'aime pas qu'un crevard s'amuse à jouer les auteurs licencieux, dans l'illusoire espérance d'appâter les lecteurs.
Auteur:
Daudet Léon
Années: 1867 - 1942
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Souvenirs littéraires
[
écrivain-sur-écrivain
]
excursus
Les digressions sont incontestablement la lumière, la vie, l’âme de la lecture. — Ôtez-les par exemple de ce livre, il serait aussi bon de mettre le livre tout-à-fait de côté. — Une langueur accablante, une monotonie insipide régneraient à chaque page ; il tomberait des mains. — Rendez-les à l’auteur ; il brille, il amuse, il se varie, il chasse l’ennui.
Le seul point est de savoir les manier adroitement, pour qu’elles soient utiles au lecteur et à l’auteur. On ne conçoit pas l’embarras qu’elles causent ordinairement à un écrivain. — Son sort est digne de pitié. — J’en vois qui commencent une digression, et j’observe que l’ouvrage dès ce moment est arrêté. — Continuent-ils le sujet principal : il n’y a plus de digression.
Auteur:
Sterne Laurence
Années: 1713 - 1768
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
La vie et les opinions de Tristram Shandy, gentilhomme
[
lecture
]
[
écriture
]
[
parabase
]
éthologie
On sait, en effet, que dans toutes les races animales et hominales, le progrès s'opère par les femelles. Ainsi il n'y a pas d'exemple que la chienne ait jamais accepté la mésalliance avec un hôte des bois, le loup ou le renard, tandis que tous les jours, au contraire on voit la louve écouter avec la facilité la plus extrême les propos amoureux du chien, et même faire des avances à celui-ci dans le voisinage des bois. La femme noire vient au Blanc, jamais la blanche au Noir ; la fille du juif aspire à la main du gentilhomme, jamais la fille du gentilhomme ne s'abaissera jusqu'au juif ; toutes les femmes européennes viennent au Français, rarement la femme française prend-elle mari hors de France, parce qu'elle sent vaguement qu'il lui faudrait descendre pour épouser ailleurs.
Auteur:
Toussenel Alphonse
Années: 1803 - 1885
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: socialiste utopique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
in "L'esprit des bêtes, zoologie passionnelle" - cité dans le "Dictionnaire de la bêtise", éd. Robert Laffont, p.154
[
sélection naturelle
]
[
génie du sexe
]
[
racisme
]
[
nationalisme
]
prison
Le point capital, c’est qu’au bout de deux heures, tout nouvel arrivé à la maison de force est au même rang que les autres ; il est chez lui, il jouit d’autant de droit dans la communauté des forçats que tous les autres camarades ; on le comprend et il les comprend, et tous le tiennent pour un des leurs, ce qui n’a pas lieu avec le gentilhomme. Si juste, si bon, si intelligent que soit ce dernier, tous le haïront et le mépriseront pendant des années entières, ils ne le comprendront pas et surtout — ne le croiront pas. — Il ne sera ni leur ami ni leur camarade, et s’il obtient enfin qu’on ne l’offense pas, il n’en demeurera pas moins un étranger, il s’avouera douloureusement, perpétuellement, sa solitude et son éloignement de tous.
Auteur:
Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch
Années: 1821 - 1881
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Souvenirs de la maison des morts
[
classes sociales
]
volonté
Ignace de Loyola, gentilhomme biscayen, fondateur des Jésuites, avait passé sa jeunesse au service ; il fut blessé en 1521, au siège de Pampelune. Il eut la jambe cassée d'un éclat de pierre. Étant tombé dans les mains d'un chirurgien maladroit qui la lui remit, mais d'une manière qui y laissait de la difformité, il eut la faiblesse courageuse de la faire casser une seconde fois. Il restait encore, au-dessous du genou, un os très saillant qu'on avait négligé, ou qu'on n'avait pu replacer ; il le fit scier. Après tant de peines et de douleurs, celte jambe se trouva plus courte que l'autre. Ignace se voyant condamné à rester boîteux, essaya, sans succès, un nouveau genre de tourment ; il se faisait tous les jours tirer la jambe avec" violence, en l'assujétissant avec des éclisses de fer.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Hist. impart. des Jésuites
[
anecdote
]
racines
Personne n’est la patrie. Même pas le haut cavalier
qui dans l’aube d’une place déserte
régit un coursier de bronze le long du temps
(…)
Personne n’est la patrie. Même pas les symboles.
Personne n’est la patrie. Même pas le temps
chargé de batailles, d’épées et d’exodes
et du lent peuplement de ces régions
(…)
La patrie, mes amis, c’est un acte perpétuel
comme le perpétuel univers (si l’Eternel
Spectateur cessait de nous rêver
un seul instant, nous serions foudroyés
par le blanc et soudain éclair de son oubli)
Personne n’est la patrie, mais nous devons tous être dignes
de ces anciens gentilhommes qui jurèrent
qu’ils seraient ce qu’ils ignoraient, des Argentins,
(…)
Nous sommes l’avenir
De ces vaillants, la justification
de ces morts. Sauvons-les, assumons cette charge
de gloire que lèguent ces ombres à notre ombre.
Personne n’est la patrie, mais nous le sommes tous.
Que dans mon cœur et dans le vôtre, incessamment
brûle la limpide flamme mystérieuse.
Auteur:
Borges Jorge Luis
Années: 1899 - 1986
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, devint aveugle, non-voyant
Continent – Pays: Amérique du sud - Argentine
Info:
Oda escrita, 1966, extraits. In "L’autre, le même". Pour célébrer le cent-cinquantenaire de l’indépendance de l’Argentine, traduction Ibarra
[
poème
]
[
nation
]
[
continuité
]
rigoler
Le dénominateur commun de toutes les blagues est un chemin d'attente qui est détourné par une rotation inattendue qui nécessite une réinterprétation complète de tous les faits précédents - via la punchline... La réinterprétation seule est insuffisante. Le nouveau modèle doit être hors cohérence. Par exemple, un gentilhomme corpulent qui se dirige vers sa voiture glisse sur une peau de banane et tombe. S'il se casse la tête et que du sang se répand, vous ne rirez évidemment pas. Vous vous précipiterez au téléphone pour appeler une ambulance. Mais s'il s’essuie simplement le visage, regarde autour de lui et se relève vous commencerez à rire. La raison en est, je suggère, que vous savez maintenant que c'est sans conséquence, sans aucun dommage réel. Je dirais que le rire est une manière naturelle de signaler "C'est une fausse alarme". Pourquoi est-ce utile d'un point de vue évolutif? Je suggère que le bruit du rire rythmé en staccato a évolué de manière à informer nos parents, ceux qui partagent nos gènes. En clair : ne gaspillez pas vos précieuses ressources avec cette situation, c'est une fausse alarme. Le rire est est une sorte de signal OK de la nature.
Auteur:
Ramachandran Vilayanur S.
Années: 1951 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: neurologue
Continent – Pays: Asie - Inde
Info:
A Brief Tour of Human Consciousness: From Impostor Poodles to Purple Numbers
[
psychologie
]
[
humour
]
[
définition
]
[
mécanisme
]
[
surprise
]
possessivité maternelle
Un soir enfin le baron parla du collège ; et Jeanne aussitôt se mit à sangloter. Tante Lison effarée se tenait dans un coin sombre.
La mère répondait : "Qu’a-t-il besoin de tant savoir ? Nous en ferons un homme des champs, un gentilhomme campagnard. Il cultivera des terres comme font beaucoup de nobles. Il vivra et vieillira heureux dans cette maison où nous aurons vécu avant lui, où nous mourrons. Que peut-on demander de plus ?"
Mais le baron hochait la tête. "Que répondras-tu s’il vient te dire, lorsqu’il aura vingt-cinq ans : Je ne suis rien, je ne sais rien par ta faute, par la faute de ton égoïsme maternel. Je me sens incapable de travailler, de devenir quelqu’un, et pourtant je n’étais pas fait pour la vie obscure, humble, et triste à mourir, à laquelle ta tendresse imprévoyante m’a condamné."
Elle pleurait toujours, implorant son fils. "Dis, Poulet, tu ne me reprocheras jamais de t’avoir trop aimé, n’est-ce pas ?"
Et le grand enfant, surpris, promettait : "Non, maman."
— Tu me le jures ?
— Oui, maman.
— Tu veux rester ici, n’est-ce pas ?
— Oui, maman.
Alors le baron parla ferme et haut : "Jeanne, tu n’as pas le droit de disposer de cette vie. Ce que tu fais là est lâche et presque criminel ; tu sacrifies ton enfant à ton bonheur particulier."
Elle cacha sa figure dans ses mains, poussant des sanglots précipités, et elle balbutiait dans ses larmes : "J’ai été si malheureuse… si malheureuse ! Maintenant que je suis tranquille avec lui, on me l’enlève… Qu’est-ce que je deviendrai… toute seule… à présent ?… "
Auteur:
Maupassant Guy de
Années: 1850 - 1893
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 253-254
[
séparation
]
révolution française
Un gentilhomme, nommé M. de Châtaubrun, avait été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire; il avait été mis sur le fatal tombereau et conduit au lieu de l'exécution. Après la Terreur, il est rencontré parmi de ses amis, qui pousse un cri d'étonnement, ne peut croire ses yeux, et lui demande l'explication d'une chose si étrange. Il la lui donna, et je la tiens de son ami. Il fut conduit au supplice avec vingt autres malheureuses victimes. Après douze ou quinze exécutions, une partie de l'horrible instrument se brisa ; on fit venir un ouvrier pour le réparer. Le condamné était avec les autres victimes, auprès de l'échafaud, les mains liées derrière le dos. La réparation fut longue. Le jour commençait à baisser; la foule très-nombreuse des spectateurs était occupée du travail qu'on faisait à la guillotine bien plus que des victimes qui attendaient la mort; tous, et les gendarmes eux-mêmes, avaient les yeux fixés sur l'échafaud. Résigné, mais affaibli, le condamné se laissait aller sur les personnes qui étaient derrière lui. Pressées par le poids de son corps, elles lui firent place machinalement; d'autres firent de même, toujours occupées du spectacle qui captivait toute leur attention. Insensiblement il se trouva dans les derniers rangs de la foule, sans l'avoir cherché, sans y avoir pensé. L'instrument rétabli, les supplices recommencèrent; on en pressait fin. Une nuit sombre dispersa les bourreaux et les spectateurs. Entraîné par la foule, il fut d'abord étonné de sa situation; mais il conçut bientôt l'espoir de se sauver. Il se rendit aux Champs-Elysées; là, il s'adressa à un homme qui lui parut être un ouvrier. Il lui dit, en riant, que des camarades avec qui il badinait lui avaient attaché les mains derrière le dos et pris son chapeau, en lui disant de l'aller chercher. Il pria cet homme de couper les cordes. L'ouvrier avait un couteau et les coupa, en riant, du tour qu'on lui racontait. M. de Châtaubrun lui proposa de le régaler dans un des cabarets qui sont aux Champs-Elysées. Pendant ce petit repas, il paraissait attendre que ses camarades vinssent lui rendre son chapeau. Ne les voyant pas arriver, il pria son convive de porter un billet à un de ses amis, qu'il voulait prier de lui apporter un chapeau, parce qu'il ne voulait pas traverser les rues la tête nue. Il ajoutait que cet ami lui apporterait de l'argent, et que ses camarades avaient pris sa bourse en jouant avec lui. Ce brave homme crut tout ce que lui disait M. de Châtaubrun se chargea du billet, et revint une demi-heure après avec, cet ami.
Auteur:
Vaublanc Vincent-Marie Viénot comte de
Années: 1756 - 1845
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: politique, écrivain catholique royaliste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Mémoires
[
évasion
]
[
anecdote
]
Gaule
Ce dont je m'étonne le plus chez les Français, c'est leur adresse à savoir se retourner et passer immédiatement d'une occupation à une autre, d'un état à un autre, même tout à fait hétérogène. De la sorte, il arriva que les émigrés qui se réfugièrent en Allemagne pendant la révolution, surent si bien supporter les humbles revirements de fortune, et que beaucoup d'entre eux, pour gagner leur subsistance, furent capables de se créer un métier à l'improviste. Ma mère m'a raconté souvent qu'à cette époque un marquis français s'était établi dans notre ville comme cordonnier, et qu'il faisait les meilleurs souliers de dames, des bottines de maroquin et des mules de satin; il travaillait gaiement, en sifflant les chansons les plus amusantes, et oubliant toute son ancienne splendeur. Un gentilhomme allemand aurait peut-être, dans les mêmes circonstances, eu également recours au métier de cordonnier, mais il ne se serait pas à coup sûr résigné aussi gaiement à son sort de cuir, et il se serait en tout cas mis à confectionner des chaussures d'hommes, de lourdes bottes à éperons, des bottes de militaires ou de chasseurs, qui pussent lui rappeler son ancien état de chevalier. Quand les Français passèrent le Rhin, notre marquis fut forcé d'abandonner a boutique, et il chercha un refuge dans une autre ville, je crois à Cassel, où il devint le meilleur tailleur; oui, sans apprentissage il émigrait ainsi d'un métier à un autre, et y gagnait tout de suite la maîtrise, ce qui pourrait paraître incompréhensible à un Allemand, non-seulement à un Allemand de la noblesse, mais aussi au plus simple fils de la roture.
Après la chute de l'empereur, le brave homme revint, avec des cheveux gris, mais un coeur invariablement jeune, dans sa patrie, où il prit une mine si altière et si nobiliaire, et porta de nouveau le nez si haut, qu'on eût dit qu'il n'avait jamais manié l'alène ou l'aiguille. C'est une erreur de prétendre, à l'égard des émigrés, qu'ils n'avaient rien appris et rien oublié; au contraire, ils avaient oublié tout ce qu'ils avaient appris.
Les héros de la période guerrière de Napoléon, lorsqu'ils furent congédiés ou mis à la demi-solde, se jetèrent également avec la plus grande habileté dans les occupations industrielles de la paix, et chaque fois que j'entrais aux bureaux de mon éditeur Delloye, je ne pouvais assez m'étonner de voir l'ancien colonel assis maintenant en qualité de libraire devant son pupitre, entouré de plusieurs vieux grognards à moustaches blanches, qui avaient aussi combattu sous l'empereur en braves soldats, mais qui servaient maintenant chez leur ancien camarade comme teneurs de livres ou caissiers, bref, comme commis.
On peut tout faire d'un Français, et chacun d'eux se croit habile à tout. Le plus joyeux poète dramatique se métamorphose soudain, comme par un coup de théâtre, en ministre, en général, en fondateur de religions, et même en bon Dieu.
Auteur:
Heine Heinrich
Années: 1797 - 1856
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Lutèce
[
comparaison
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[
Allemagne
]
[
métamorphose
]