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icone

Au fil des siècles, la Vierge est ainsi passée par toutes les couleurs, ou presque, comme le montre une étonnante statue taillée dans un beau bois de tilleul peu après l'an mil et aujourd’hui conservée au musée de Liège. Cette Vierge romane avait d'abord été peinte de noir, comme c'était fréquemment le cas à l'époque. Au XIIIème siècle, elle fut repeinte en bleu, selon les canons de l'iconographie et de la théologie gothiques. Mais à la fin du XVIIème siècle, cette même Vierge fut, comme tant d'autres, "baroquisée" et quitta le bleu pour le doré, couleur qu'elle conserva pendant deux siècles environ, avant d'être visitée par le dogme de l'Immaculée Conception et, ce faisant, entièrement badigeonnée de peinture blanche (vers 1880). Cette superposition de quatre couleurs successives en un millénaire d'histoire fait de cette sculpture un objet vivant ainsi qu'un exceptionnel document d'histoire picturale et symbolique.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur. Chapitre 2, "Une couleur nouvelle"

[ christianisme ] [ historique ] [ teinte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théâtre

De l’union miraculeuse de ces deux principes – Apollon disciplinant formellement l’instinct de Dionysos, lequel garde le premier d’un ordre stérile – surgit la tragédie attique, "dernière grande parole grecque sur le divin" (Walter Friedrich Otto) ; Euripide et Socrate portent la responsabilité de leur divorce : le premier, "nature absolument antimusicale" (OT* 158), se vautra dans la psychologie, rejeta la polarité dionysiaque de la tragédie et délaissa héros, mythes et dieux au profit d’un très artificiel et bourgeois deus ex machina ; le second, l’ " homme théorique ", entreprit l’arasement du réel – de la vie – dans la logique en posant l’équation "raison = vertu = bonheur" (Cid 199) ; il ouvrit ainsi la voie aux diverses déclinaisons des dualités – bien/mal, esprit/corps, être/devoir-être, temps/éternité, ciel/terre, apparence/essence, noumène/phénomène, etc. – qui mèneront l’Occident sur la voie du nihilisme, récusation et dénigrement de la vie conçue comme unité ou harmonie tragique des contraires.

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 48-49 *Les Origines de la Tragédie

[ historique ] [ décadence ] [ mythos-logos ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

... à Rome la patria potestas, le pouvoir du père, était absolu, sur la famille et notamment sur les enfants à leur naissance ; tous les juristes ont relevé ce qu'on appelle la "disparition forcée des cadettes" ; en effet, si le père était tenu de conserver à la naissance les enfants mâles en raison des besoins militaires (sauf s'ils étaient mal formés ou jugés trop chétifs), il ne gardait en général qu'une seule fille, l'aînée ; c'est tout à fait exceptionnellement qu'on voit mention de deux filles dans une famille romaine. Et il est significatif que chacun des garçons reçoive un praenomen (prénom), tandis que la fille, l'aînée généralement, ne porte qu'un nom, celui de la famille paternelle ; ainsi, dans la gens Cornelia, la fille s'appelle Cornelia, ses frères sont Publius Cornelius, Gaïus Cornelius, tec. Pas de nom personnel donc pour la fille, mais seulement celui du père.

Auteur: Pernoud Régine

Info: La Femme au temps des cathédrales, Le Livre de Poche n° 5690, p. 23-24

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

civilisation

La fin de l'Uruk moyen et le début de l'Uruk récent se distinguent par une éclosion de signes comme l'histoire humaine en connaît peu. La mutation de l'habitat et le développement spectaculaire de la ville, de son architecture monumentale et de son enceinte fortifiée, marquent définitivement de leur empreinte tous les paysages du Proche-Orient. Ils s'accompagnent d'un déferlement de techniques nouvelles comme l'invention du tour qui révolutionne l'art du potier et fait de cette activité jadis domestique un travail de spécialiste, l'essor des arts du métal qui semblent laisser leur marque jusque dans la toponymie, la naissance de la sculpture monumentale en ronde-bosse.

Dans un espace de temps dont on a quelque raison d'admettre qu'il est court, ... les Mésopotamiens, on ne peut savoir s'il s'agit des seuls Sumériens, inventent deux systèmes sémiologiques différents et n'accordent qu'à l'un le qualificatif d'"écriture" ; l'autre est le répertoire iconographique des cylindres-sceaux.

Auteur: Glassner Jean-Jacques

Info: Ecrire à Sumer : l'invention du cunéiforme, p. 219

[ historique ] [ industrialisation ] [ évolution ]

 

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guerre

Les Anciens ont dit que les hommes s'affligeaient du mal et se lassaient du bien, et que ces deux contraires amenaient les mêmes résultats. En effet, toutes les fois que les hommes sont privés de combattre par nécessité, ils combattent par ambition. Cette passion est si puissante qu'elle ne les abandonne jamais, à quelque rang qu'ils soient élevés. La raison, la voici : la nature a créé l'homme tel qu'il peut désirer tout sans pouvoir tout obtenir ; ainsi le désir étant toujours supérieur à la faculté d'acquérir, il obtient le mécontentement de celui qu'il dépossède pour n'avoir lui-même que petit contentement de sa conquête. De là naît la diversité de la Fortune humaine. Partagés entre la cupidité de conquérir davantage et la peur de perdre leur conquête, les citoyens passent des inimitiés aux guerres, et des guerres il s'ensuit la ruine de leur pays et le triomphe d'un autre.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Discours sur la première Décade de Tite-Live I xxxvii p.461

[ historique ]

 

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islam

Le général Tarik, qui conquit l’Espagne en 711, était un Berbère de l’Afrique du Nord mettant ses forces au service de la religion musulmane. On lui doit même le nom de Gibraltar qui étymologiquement signifie "montagne de Tarik". De manière tout aussi éloquente quant à l’adhésion des peuples à la cause arabe, l’armée de Tarik était riche de douze mille Berbères et ne comptait qu’à peine trois cents Arabes.

Ces conquêtes menées avec l’énergie de la foi aboutirent à un immense empire administré par différents souverains, portant le nom de calife, accompagnés de toute une hiérarchie dont les noms s’imposèrent peu à peu dans notre langue, entre autres les émirs, leurs gouverneurs, et les vizirs, leurs ministres. L’histoire même du mot khalife ou calife en reflète la dimension religieuse : l’arabe halifa, d’où est issu le khalife, désigne en effet le "successeur" et en l’occurrence le successeur de Mahomet.

Auteur: Pruvost Jean

Info: Nos ancêtres les Arabes : Ce que notre langue leur doit

[ historique ] [ étymologie ] [ maures ] [ envahisseur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exposition

Autour des années 1928-1931, autour de Georges Bataille et de Georges-Henri Rivière, il y avait encore des lieux (la revue Documents) où pouvaient se côtoyer archivistes-paléographes, historiens de l’art, conservateurs de musée, poètes transfuges du Surréalisme, ethnologues de terrain (Griaule). Et cela en vue d’une recherche soucieuse de mettre au jour des liaisons restées inaperçues entre les œuvres d’art les plus irritantes, non encore classées, certaines productions hétéroclites et des schèmes de pensée se déployant dans le champ institutionnel.

Qu’avons-nous aujourd’hui ? Rien d’autre, ou à peu près, que ce projet mou de créer un musée des "Arts premiers", ce futur grand bastringue du Quai Branly, avec sa promesse de belles vitrines à haute valeur pédagogique, mais aussi celle de créer des laboratoires de haute technicité et des banques de données sur le "patrimoine". J’imagine mal qu’il puisse devenir un lieu de questionnement sur "le ressort anthropologique de l’art".

Auteur: Cartry Michel

Info: Lettre à Pierre Legendre citée dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain" de Pierre Legendre, Librairie Arthème Fayard, 2017, page 220

[ historique ] [ critique ] [ avilissement cybernétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

azuré

Il existe en effet dans les romans arthuriens français des XIIe et XIIIe siècles un code des couleurs fortement récurrent. Un chevalier rouge est ainsi le plus souvent un chevalier animé de mauvaises intentions (ce peut-être aussi un personnage qui vient de l'Autre-Monde). Un chevalier noir est un héros de premier plan qui cherche à cacher son identité ; il peut être bon ou mauvais, le noir n'étant pas toujours négatif dans ce type de littérature. Un chevalier blanc est généralement pris en bonne part ; c'est souvent un personnage âgé, ami ou protecteur du héros. Enfin un chevalier vert est fréquemment un jeune dont le comportement audacieux ou insolent va être cause de désordre ; lui aussi peut être bon ou mauvais.

Ce qui frappe dans ce code chromatique littéraire, c'est l'absence totale, jusqu'au milieu du XIIIè siècle, de chevalier bleu. Le bleu ici ne signifie rien.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur

[ historique ] [ teintes médiévales ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

verbe

On dit que Pythagore n’a rien écrit parce qu'il se fiait davantage à la vertu de l'instruction orale. Plus probant encore que la simple abstention de Pythagore est le témoignage non équivoque de Platon, qui a affirmé dans le Timée : "C’est une rude tâche que de découvrir l’auteur et le père de cet univers, et une fois qu’on l’a découvert, il est impossible de la faire connaître à tous les hommes" ; et dans le Phèdre il rapporte une fable égyptienne contre l’écriture -  dont l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes – et dit que les livres ressemblent aux portraits "qui paraissent vivants mais sont incapables de répondre un mot aux questions qu’on leur pose". Pour atténuer ou faire disparaître cet inconvénient, il imagina le dialogue philosophique. Le maître choisit le disciple, mais le livre ne choisit pas ses lecteurs, qui peuvent être pervers ou stupides.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Du culte des livres. Où est évoquée la comparaison entre le livre de Dieu, (l'univers monde) et celui (linguistique-littéraire) des hommes

[ historique ] [ langage figé ] [ bascule ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transition

Le but de toutes les quêtes humaines : mystiques ou mythologiques, philosophiques ou scientifiques, est la connaissance ou la reconnaissance ou la naissance (création) de ce qui est.
Or, selon les époques, ne sont glorifiées que celles-ci ou celles-là : tantôt les quêtes irrationnelles, totémiques, religieuses, théologiques, théosophiques, tantôt les quêtes rationnelles des philosophes ou des savants, technites macédoniens, urbanistes, médecins, techniciens, technocrates.
Pour n’étudier que l’histoire des quatre derniers millénaires, nous voyons que la quête irrationnelle a dominé l’humanité de -2000 à -500 plus ou moins et, de nouveau, depuis l’an 0 jusque vers 1650. La quête rationnelle a dominé dans les cinq derniers siècles avant J.-C. et, de nouveau, depuis 1650.
Mais que s’est-il passé à la jointure de ces périodes, vers -600/-500 ou vers 1560/1610, puis vers -250/-200 ou depuis 1900 ? C’est-à-dire : comment l’humanité passe-t-elle de l’irrationnel au rationnel et à l’inverse ? Ce n’est jamais éclairci.

Auteur: Pichon Jean-Charles

Info: Dans le tome 1 du "Jeu de la réalité", page 7

[ opposition ] [ paradigme ] [ collectif ] [ question ] [ historique ]

 

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