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barbarie

Commençons par parler de cette horrible coutume des crimes d'honneur, qui continue de sévir. Laissez-moi vous présenter Maha, une jordanienne de trente-quatre ans. Elle commit le crime de tomber enceinte après avoir été violée par son voisin. Par conséquent, elle fut tuée par son propre frère pour avoir jeté l'opprobre sur la famille. Elle reçut des coups de couteau répétés au visage, au cou et dans le dos avant d'être dépecée avec un hachoir à viande. Le voisin nia les faits et déménagea. Un tribunal jordanien condamna le frère à six mois de prison et justifia la clémence de la peine en invoquant l'état de fureur qui l'avait conduit à défendre l'honneur de sa famille de manière irrationnelle. Le même tribunal indiqua également que le comportement de cette femme avait été honteux, qu'elle s'était écartée des traditions de la société jordanienne et avait entaché la réputation de sa famille.

Auteur: Haddad Joumana

Info: Superman est arabe

[ bêtise patriarcale ] [ hommes-par-femme ] [ traditions imbéciles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Aujourd'hui, Sylvestre et sa femme, seuls ensemble, s'en sont allés au cimetière, lentement. Là sans doute, au pale et trompeur soleil, ils se sont occupés à arranger les bouquets blancs encore frais, sur la petite fosse, sur l'horrible terre. Et maintenant le jour baisse avec des frissons désolés : l'heure de rentrer vient, l'heure où l'on ramenait au logis l'amour de petit enfant, les joues rougies par le vent du dehors... Ce soir, ils rentreront seuls, les parents ; c'est leur premier dimanche sans leur petit Roger ; ils l'ont laissé là-bas, décoloré et froid sous la terre. Dans leur chambre, quand ils seront de retour, devant le feu qui s'allumera, la petite voix vive et le petit rire délicieux ne s'entendront pas. La robe et le beau chapeau des jours de fête, serrés dans l'armoire, sont devenus de pauvres reliques, que le temps va bientôt démoder et jaunir.

Auteur: Loti Pierre

Info: Figures et choses qui passaient

[ gamin ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

appel

Je n'ai plus envie de commencer. C'est impossible. Il n'y a rien à dire, rien. Pourquoi ne pas m'enfoncer la tête dans ce maquis de ténèbres ? Peut-être le sommeil existe-t-il. Peut-être l'art féminin de manipuler les rêves ne s'est-il pas perdu. Qu'en penses-tu, toi ? Car, enfin, nous devons parler, tu ne crois pas ? Ou, en tous cas, moi, je dois parler ; mais je ne veux pas ; et je ne peux pas non plus. Je ne transgresse pas d'interdit, je ne crains pas les équivoques, mais parler est horrible. Parce que je sais que, tout le long de la distance qui nous sépare, il n'y a personne à qui tu aies fait le don de la parole. Donc nous deux seuls - comme j'aime cette impiété : dire "nous deux" -, nous deux seuls pouvons parler. Est-ce toi qui, un jour, une nuit, fus le premier à parler ? Tu m'amuses.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: "Le Jeu", in "La Nuit", éd. Le Promeneur, p. 59 - trad. D. Férault

[ désespoir ] [ 2e personne du singulier ] [ impuissance ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

crépuscule

Dans sa chambre de la maison de retraite de Marnäs, Gerlof Davidsson regardait par la fenêtre le soleil se coucher. La cloche de la cuisine venait de sonner pour la première fois, c'était bientôt le dîner. Il allait se lever et aller au réfectoire. Sa vie n'était pas finie. S'il était resté dans le village de pêcheurs où il était né, Stenvik il aurait pu aller s'asseoir sur la plage et regarder le soleil lentement disparaître dans le détroit de Kalmar. Mais Marnäs se trouvait sur la côte est de l'île, et c'est pourquoi il voyait chaque soir le soleil disparaître derrière un petit bois de bouleaux, entre la maison de retraite et l'église, plus à l'ouest. On était en octobre, les branches des bouleaux n'avaient presque plus de feuilles et ressemblaient à des bras maigres tendus vers le disque rouge et jaune du soleil déclinant.
C'était l'heure trouble - l'heure des histoires horribles.

Auteur: Theorin Johan

Info: L'heure trouble

[ littérature ]

 

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nuit

A travers la ramure des arbres, il aperçut quelques étoiles pâles, mais bien plus tard, après que le ciel se fut découvert. Il avait froid et il frissonnait, son coeur battait toujours, la peur s'était ancrée plus profond, s'était muée en une sensation de malédiction, il ne retrouverait jamais la route vers la sécurité, ne courrait jamais assez vite pour s'échapper. La forêt était horriblement bruyante, elle masquait même son propre pouls. Des branches se brisaient, chaque brindille, chaque feuille se mouvait dans la brise, des choses couraient en tous sens dans le sous bois, des craquements bien plus lourds aussi, un peu plus loin, sans qu'il sache vraiment s'il les avait entendus ou imaginés. L'air de la forêt était épais et lourd, il se fondait dans l'obscurité comme s'ils ne faisaient qu'un et se ruait sur lui de tous côtés.
J'ai ressenti cette peur toute ma vie, pensa-t-il. C'est ce que je suis.

Auteur: Vann David

Info: Sukkwan island

[ angoisse ] [ littérature ]

 

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être humain

Beaucoup d'entre nous répugnent à l'idée d'exécuter des criminels, même les plus horribles, alors que nous sommes prêts à cautionner joyeusement l'abattage, sans procès, d'animaux gênants, aussi petits soient-ils. D'ailleurs, nous tuons des membres d'autres espèces inoffensives à des fins de récréation et d'amusement. Un foetus humain, qui n'a pas plus de sentiment humain qu'une amibe, bénéficie d'un respect et d'une protection légale de loin plus importants que le chimpanzé adulte. Pourtant, le chimpanzé sent et pense, et - selon une expérience récente - peut même apprendre une forme de langage humain. Le foetus appartient à notre espèce, en vertu de quoi on lui accorde instantanément des privilèges spéciaux et des droits. Je ne sais pas si on peut mettre l'éthique de "l'espécéisme", pour reprendre le terme de Richard Ryder, sur le même plan que celle du "racisme", mais ce que je sais, en revanche, c'est qu'elle n'a pas de base solide en biologie de l'évolution.

Auteur: Dawkins Richard

Info: Le gène égoïste

[ égocentré ] [ avortement ]

 

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insultes

Dans les sources, le blasphème est souvent associé à des déviances telles que l'ivrognerie ou la débauche sexuelle et le champ lexical utilisé est celui de l'animalité. Il sert à déshumaniser ceux qui le profèrent. Prononcés le plus souvent dans les lieux douteux (la taverne, les étuves qui servent de bordel public), les paroles blasphématoires peuvent être suscitées par les vapeurs éthyliques ou une colère excessive. Elles attestent un désordre, une incapacité de l'individu à contrôler son corps, ce qui le rend extrêmement dangereux pour l'ensemble de la société. A Dijon, au début du XVe siècle, une certaine Jehotte la Noire est accusée de maquerellage et de faire régulièrement "noise et débat" au beau milieu de la rue. Un jour, que les voisins lui demandent de faire cesser ces scandales, "elle jure la mort de Dieu et plusieurs autres vilains serments en montrant et détournant son cul devant et contre lesdits voisins". Elle est lourdement condamnée pour cela.

Auteur: Billoré Maïté

Info: Crimes horribles au Moyen Age

[ sacrilège verbal ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

miracles

Lorsque les Barbares furent assez près de Delphes pour en apercevoir le temple, le prophète, nommé Acératus, remarqua que les armes sacrées, auxquelles il n'était point permis de toucher, avaient été transportées hors du lieu saint, et qu'elles étaient devant le temple. Aussitôt il alla annoncer ce prodige aux Delphiens qui étaient restés dans la ville. Mais, quand les Barbares, hâtant leur marche, se furent avancés jusqu'au temple de Minerve Pronaea, il arriva des merveilles encore plus surprenantes que la précédente. On trouve avec raison bien étonnant que des armes aient été transportées d'elles-mêmes hors du temple; mais les autres prodiges qui vinrent ensuite méritent encore plus notre admiration. Comme les Barbares approchaient du temple de Minerve Pronaea, la foudre tomba sur eux; des quartiers de roche, se détachant du sommet du Parnasse et roulant avec un bruit horrible, en écrasèrent un grand nombre. En même temps l'on entendit sortir du temple de Minerve Pronaea des voix et des cris de guerre.

Auteur: Hérodote

Info: L'enquête

[ divinités ] [ historiques ]

 

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labeur

Le travail est bon à l'homme. Il le distrait de sa propre vie, il le détourne de la vue effrayante de lui-même ; il l'empêche de regarder cet autre qui est lui et qui lui rend la solitude horrible. Il est un souverain remède à l'éthique et à l'esthétique. Le travail a ceci d'excellent encore qu'il amuse notre vanité, trompe notre impuissance et nous communique l'espoir d'un bon événement. Nous nous flattons d'entreprendre par lui sur les destins. Ne concevant pas les rapports nécessaires qui rattachent notre propre effort à la mécanique universelle, il nous semble que cet effort est dirigé en notre faveur contre le reste de la machine. Le travail nous donne l'illusion de la volonté, de la force et de l'indépendance. Il nous divinise à nos propres yeux. Il fait de nous, au regard de nous-mêmes, des héros, des Génies, des Démons, des Démiurges, des Dieux, le Dieu. Et dans le fait on n'a jamais conçu Dieu qu'en tant qu'ouvrier.

Auteur: France Anatole

Info: L'Anneau d'améthyste

[ fuite ] [ essentiel ]

 

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ambiance

Je ne me souviens pas clairement quand tout a commencé, mais c'était il y a des mois. La tension générale était horrible. A une période de bouleversements politiques et sociaux vint s'ajouter la crainte, bizarre et obscure, d'un abominable danger physique, répandu partout, menaçant tout - comme on ne peut en imaginer que dans les plus atroces fantasmes nocturnes. Je me souviens que les gens marchaient, le visage blême et préoccupé, et chuchotaient des mises en garde et des prophéties que nul n'osait consciemment répéter, ou s'avouer à lui-même avoir entendues. Un monstrueux sentiment de culpabilité s'étendait sur tout le pays, et des abysses entre les étoiles soufflaient des vents glacés qui faisaient frissonner les hommes dans des lieux sombres et solitaires. L'enchaînement des saisons connut des altérations démoniaques : la chaleur de l'automne persista d'effrayante façon, et chacun sentit que la Terre et peut-être l'univers avaient échappé au contrôle des dieux, ou des forces, inconnus, pour passer sous celui d'autres dieux, d'autres forces, qui restaient ignorés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: "Nyarlathothep"

[ description ] [ conscience collective ] [ attente ] [ angoisse ] [ pressentiment ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson