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femmes-par-homme

Quelles affinités particulières lui paraissaient exister entre la lune et la femme ?

Son antiquité qui précède les générations telluriennes successives et qui leur survit : sa prédominance nocturne : sa dépendance satellitique : sa réflexion lumineuse : sa constance dans toutes ses phases, se levant et se couchant aux moments désignés, croissant et décroissant : l’invariabilité contrainte de son aspect : sa réponse indéterminée à l’interrogation inaffirmative : son pouvoir sur les eaux effluentes et refluentes : sa capacité à énamourer, à mortifier, à investir de beauté, à rendre fou, à inciter et à favoriser la délinquance : l’inscrutabilité tranquille de son visage : la terribilité de sa propinquité isolée dominante implacable resplendissante : ses présages de tempête et de calme : la stimulation de sa lumière, de son mouvement et de sa présence : l’admonition de ses cratères, de ses mers arides, de son silence : sa splendeur, quand elle est visible : son attraction, quand elle est invisible.

Auteur: Joyce James

Info: Ulysse

[ analogie ] [ astre de la nuit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

morgue

Les tiroirs coulissaient sans le moindre bruit, dans cette fluidité propre aux songes. Et dans cette implacable logique des rêves, David savait déjà que Kristel se trouverait dans le tiroir du milieu. C'était là qu'elle avait échoué, en fin de compte, installée au milieu des autres cadavres, tel un simple morceau de viande ouverte, empaquetée, numérotée. Il ne voulait pas voir ça. Il voulait que ce rêve cesse tout de suite. Mais le rêve continuait. Une odeur de gaz carbonique montait dans l'air. Un froid emplissait le corps de David, le paralysant. Il n'avait jamais fait de rêve d'un tel réalisme auparavant.
Le tiroir du milieu s'ouvrit à sont tour, et Kristel était bien là, paisiblement allongée à l'intérieur. Comme endormie, si ce n'étaient ses immenses yeux, deux ciels d'été fixement ouverts, qui reflétaient une totale incompréhension. Comme si elle se demandait "pourquoi" alors que la vie l'abandonnait.

Auteur: Sire Cédric

Info: L'enfant des cimetières

[ dépouille ]

 

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voyage

Et puis, naturellement, vient l'heure du départ, tout aussi hagarde et inquiète que l'était le mystérieux moment initial de l'arrivée. Un visage inconnu et étranger nous attendait, c'est un visage inconnu mais nôtre qui prend congé de nous. Il est facile et impossible d'abandonner la géométrie de Pékin, de ce visage qui porte les millénaires comme un léger maquillage. Nos hôtes interchangeables nous saluent à l'aéroport, les ministres comme les sans-grade, l'aimable interprète horrifié par notre manque de ponctualité, terrorisé par un chronomètre implacable et accusateur. On part pour Canton. "D'où viennent ces bananes ?" demandions-nous parfois durant les repas de Pékin. "Elles viennent de Canton." Quelqu'un se rappelait que, du côté de Canton, il y avait des tigres et des éléphants. A Canton, nous serons attendus par d'autres interprètes, car la langue qu'on y parle est tellement différente du chinois du Nord qu'elle est incompréhensible pour les habitants de Pékin.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Chine et autres Orients", éd. Le Promeneur, p. 49-50, trad. par Béatrice Sayhi-Périgot

[ exotisme ] [ sur le vif ] [ traduction ] [ formalités ] [ uniformité du nouveau ] [ périple ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

néolibéralisme

Il devrait être considéré comme un nouveau stade du capitalisme, se caractérisant par : l’extension implacable du champ de l’économie à toutes les sphères de la société ; la demande toujours plus importante de critères techno-scientifiques permettant de rendre compte des processus décisionnels dans les sphères politique et sociale ; le renforcement des principes utilitaristes que sont le choix, l’efficacité et la maximisation des profits ; l’aggravation exponentielle des incertitudes sur le marché du travail ; une instabilité économique toujours plus importante et une compétition sur le marché toujours plus vive ; la multiplication des décisions impliquant des risques et le renforcement des processus de flexibilisation et de décentralisation organisationnelles ; la marchandisation croissante des dimensions symboliques et immatérielles, incluant les identités, les sentiments et les styles de vie ; la consolidation d’un ethos thérapeutique plaçant la santé émotionnelle comme le besoin d’accomplissement personnel au cœur du progrès social et des interventions institutionnelles.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie, p. 76

[ défini ] [ mondialisation ] [ anti-étatisme ] [ finances nomades ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réussite du mariage

C’est au nom de la blafarde authenticité, et contre le "mensonge" alors qualifié de "bourgeois", que s’est développé, il y a trente ans, toute la libération des mœurs (et jusque dans le langage, puisque l’ "innommable" d’autrefois habite désormais confortablement toutes les bouches, à commencer par celles des "nouvelles Eves" depuis qu’il n’y a précisément plus rien à nommer) ; et c’est au nom d’un "rapport vrai", stupidement considéré comme possible, que se sont multipliés les divorces, qui ne sont que l’expression implacablement monogame d’un désir anérotique de vivre enfin une vie véritable avec quelqu’un d’authentique. […]

La sexualité est si bien morte que sa place est devenue, comme le constatent les bourriques sociologues, "centrale et toute-puissante" dans le couple, dès lors transformé en roue carrée burlesque, et chargée d’un fardeau de plus, celui de l’épanouissement à deux, ce qui ne fait que lui ajouter une coloration encore plus sombre que toutes celles que, par définition et par principe, cette institution possédait déjà.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 28

[ idéal dévitalisant ] [ vision romantique ] [ pression sociale contre-productive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tournures d'esprit

Cogito interruptus...

Il y a des livres dont le compte rendu, l'explication et le commentaire s'avèrent plus faciles que la simple lecture ; car seul l'exercice de la pensée permet d'en suivre sans distraction les argumentations, les implacable nécessités syllogistiques ou les enjeux ponctuels de relation. C'est pour cette raison que des ouvrages comme la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la raison pure ont plus de commentateurs que de lecteurs, plus de spécialistes que d'amateurs.

Il y a au contraire des livres qui sont très agréables à lire mais sur lesquels il est impossible d'écrire, car dès qu'on tente d'en faire un commentaire ou une présentation, ils se refusent à entrer dans la proposition "Ce livre dit que". Qui les lit par plaisir en a pour son argent. Mais qui les lit pour les raconter aux autres s'indigne à chaque ligne, déchire les notes qu'il vient de prendre, cherche la conclusion qui suit les "donc" et ne la trouve pas.

Auteur: Eco Umberto

Info: La Guerre du faux

[ lire ] [ dualité ] [ délassement ] [ logique formelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cas clinique abstrait

Selon lui [Jung], l’étude des délires involontaires était un parcours obligé pour réussir à guérir les psychoses, et, à l’époque où il s’intéressa au cas de Frank Miller, il était convaincu qu’elle entrait dans cette catégorie. Ce qu’il ignorait alors et qu’il semble n’avoir jamais su, c’est que les fantasmes de la jeune femme avaient été créés de toutes pièces. Il les décrivit comme des "fantasmes poétiques inconscients", mais il s’agissait du fruit de l’imagination romanesque et non pathologique de Miss Miller. Elle n’avait inventé ces histoires alléchantes que pour aider son cher professeur Flournoy, alors en butte aux attaques implacables des critiques qui avaient tourné en ridicule son dernier ouvrage. Les fantasmes de Frank Miller étaient solidement étayés par sa culture américaine : on y retrouvait diverses influences, de la poésie de Longfellow (Hiawatha) et de Poe (Le Corbeau) à la légende aztèque de Chiwantopel. Ils reflétaient aussi l’éducation qu’elle avait reçue à l’école secondaire, avec des référence à Shakespeare, Milton et Samuel Johnson. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: A propos du cas étudié dans les "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 325

[ interprétation premier degré ] [ confirmation faussée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ghetto

Et puis on arriva en territoire noir. Les rues étaient jonchées d’un tas d’objets divers : une vieille chaussure, une chemise orange, un vieux sac à mains… un pamplemousse pourri… une autre chaussure… un jean… un pneu…
Je devais slalomer au milieu de tout ça. Deux jeunes Noirs d’une dizaine d’années nous dévisagèrent, juchés sur leurs vélos. Un regard rempli d’une haine absolue, implacable. Je la sentais. Les Noirs pauvres haïssaient. Les Blancs pauvres haïssaient. C’était seulement quand les Noirs avaient de l’argent et que les Blancs avaient de l’argent qu’ils se mélangeaient. Certains Blancs aimaient les Noirs. Très peu de Noirs aimaient les Blancs, et peut-être même aucun. Ils voulaient leur revanche. Peut-être ne l’auraient-ils jamais. Dans une société capitaliste, les vaincus bossent pour les vainqueurs et il faut donc qu’il y ait plus de vaincus que de vainqueurs. Qu’est-ce que j’en pensais ? Je savais que la politique ne parviendrait jamais à résoudre le problème et qu’il ne restait pas assez de temps pour forcer la chance.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 108

[ racisme ] [ faux problème ] [ Etats-Unis ] [ tensions raciales ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor

De hautes maisons de pierre peintes de couleurs vives s'étageaient sur le versant de la falaise jusqu'au bord de l'eau, formant un fouillis de toits et de fenêtres superposés. Hors des remparts, au pied des falaises plus basses ceignant la ville au midi, s'étendaient des kilomètres de champs et de pâturages disposés en terrasses et protégés par des digues, jolis comme des tapis à motifs variés. Partant des murs de la cité au bord de la falaise, chevauchant digues et dunes, filant droit au-dessus de la plage et de ses sables lavés par la marée, luisants de propreté, se dressait une chaussée qui, à grandes enjambées sur ses immenses arches de pierre, reliait la cité à une étrange île sombre émergeant des sables. C'était le Roc, saillie monstrueuse se détachant en noir sur la surface plane, lisse et polie des sables, lugubre, implacable, coiffée d'une arche et d'une tour dont les formes tourmentées dépassaient en fantastique tout ce que le vent et la mer eux-mêmes auraient pu façonner.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Le Cycle de Hain, tome 2 : Planète d'exil, chap. 1

[ science-fiction ] [ imaginaire ]

 

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destin

Je suis déterministe. En tant que tel, je ne crois pas au libre arbitre. Les juifs croient au libre arbitre. Ils croient que l'homme façonne sa propre vie. Je rejette cette doctrine sur le plan philosophique. À cet égard, je ne suis pas juif... Je crois comme Schopenhauer : nous pouvons faire ce que nous voulons mais ne pouvons que souhaiter nos obligations. En pratique, je suis néanmoins contraint d'agir comme si la liberté du vouloir existait. Si je souhaite vivre dans une communauté civilisée, je dois agir comme si l'homme était un être responsable.

"Je ne revendique aucun mérite. Tout est déterminé, du début à la fin, par des forces sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Tout est déterminé, pour l'insecte comme pour l'étoile. Être humain, végétal ou poussière cosmique, nous dansons tous sur un air invisible, scandé du lointain par un chanteur mystérieux.

"Je suis suffisamment artiste pour puiser librement dans l'imaginaire. L'imagination est plus importante que la connaissance. La connaissance est limitée. L'imagination fait le tour du monde".

Auteur: Einstein Albert

Info: Extrait d'une interview réalisée en 1929 par George Sylvester Viereck.

[ implacables causalités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel