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Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
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réflexion communautaire

Ce "moteur de recherche-base de données collaboratif" a une ambition quasi au-delà de la mégalomanie. Il aimerait supprimer les egos pour tenter de faire émerger quelques bribes de discernement collectif. Ne s'appuyer QUE sur le(s) sens du langage.

Quête qui passe par une discussion constante sur la signification des symboles de base, les mots, afin de préciser ces axiomes de la réflexion. Particulièrement pour l'étiquetage. (Internet est ici très utile).

Ainsi allons-nous peut-être esquisser ensembles quelques chaines de raisonnement ; points d'appuis, monades à facettes, algorithmes quantiques... qui préciseront un peu mieux - allons savoir - ce qui est offert à nos sens avant d'être formulé ; verbalisé.

Réflexives aussi, ces maths idiomatiques communautaires et ludiques, puisque ce mode de lecture FLP nous révèle, il nous aide à formuler des noeuds personnels, agrandit notre monde intérieur, dilate nos frontières, ces limitations d'être incarnés, comme exprimé par David Deutsch : "La réalité contient non seulement les preuves, mais aussi les moyens (nos esprits et nos outils) de la comprendre. Il existe des symboles mathématiques dans la réalité physique. Le fait que ce soit nous qui les ayons mis ici ne les rend pas moins physiques."

L'univers produit nos petites personnes, elles-même engendrent des myriades de symboles partagés : hyper structures que les intellects humains ne cessent de modeler, de transformer, d'affiner... Descriptifs de nos expériences au sein de ces carrefours, consensus partagés, que sont les mots (signifiants) et les langages.

Vous êtes ici au sein d'un grand jeu littéraire, celui de la verbalisation de notre réel et des "mondes possibles" que l'imaginaire sémantico-linguistique nous permet de développer.

Auteur: Mg

Info: 27 juillet 2017

[ approfondissement ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ mémétique ]

 

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actualisation des enjeux psychanalytiques

La société postmoderne est ainsi [...] structurée par les enjeux du surmoi archaïque de la jouissance, et de son corollaire le moi-idéal de la puissance infantile. Les récits qui ordonnent le lien social prônent comme objectif idéal celui de la réalisation totale de la toute-puissance. Le sujet pris dans cette construction discursive se heurte alors, non aux effets de l’interdit qui s’origine toujours dans un grand Autre incarné qui empêche la jouissance, mais aux effets de l’impossible qui est le lot du réel vivant.

Les effets de ces transformations sont patents dans la clinique quotidienne. Les "états à la limite" et les troubles narcissiques sont devenus les formes classiques de l’expression de souffrance subjective. [...] A la différence des névroses classiques, ces souffrances sont l’expression d’une impossibilité pour le sujet de pouvoir situer le manque et le désir à une place fixe, de pouvoir construire une limite organisée au champ du désir dans son rapport aux autres. [...] C’est bien la limite du corps, en sa surface entre le dedans et le dehors ou dans la mort, qui semble aujourd’hui pour les sujets postmodernes devenir le seul lien possible pour tester, trouver, inscrire une limite.

La question qui sous-tend, en son fond, ces différentes formes d’expressions pathologiques liées aux changements de références idéales, est bien celle du repérage de la différence, de la construction des différenciations entre le sujet et l’objet, entre moi et l’autre. Qu’un ministre puisse rappeler en parlant du président de la République que "Moi c’est moi, et lui c’est lui" nous signale amplement cette panne dans le repérage des différences qui structure le rapport des sujets postmodernes entre eux : la différence n’est que narcissique, et non plus structurale.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 82-83

 
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inférence

Le secret de toutes les machines qui raisonnent est après tout très sobre. C'est que quelles que soient les relations entre les objets raisonnés qui sont destinées à être la charnière d'une ratiocination, cette même relation générale doit pouvoir être introduite entre certaines parties de la machine. Par exemple, si nous voulons faire une machine qui soit capable de raisonner dans le syllogisme

Si A alors B,
Si B alors C,
Par conséquent, si A alors C,

il suffit d'avoir une relation qui peut être introduite à volonté, de sorte que lorsqu'un événement A se produit dans la machine, un autre événement B doit également se produire. Cette connexion étant introduite entre A et B, et aussi entre B et C, elle est nécessairement virtuellement introduite entre B et C. C'est le même principe qui est à la base de toute algèbre logique ; seulement qu'en algèbre, au lieu de dépendre directement des lois de la nature, on établit des règles convenues pour les relations à utiliser. Lorsque nous raisonnons sans aide, nous faisons sensiblement la même chose, c'est-à-dire que nous construisons une image à notre guise selon certaines conditions générales et observons le résultat. De ce point de vue également, chaque machine est une machine à raisonner, dans la mesure où il existe certaines relations entre ses parties, relations qui impliquent d'autres relations qui n'étaient pas expressément prévues. Un appareil pour réaliser une expérience physique ou chimique est aussi une machine à raisonner, avec cette différence qu'il ne dépend pas des lois de l'esprit humain, mais de la raison objective incarnée par les lois de la nature. Par conséquent, ce n'est pas une figure de rhétorique que de dire que les alambics et les cucurbitacées du chimiste sont des instruments de la pensée, ou des machines logiques.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Logical Machines. The American Journal of Psychology, 1, 165-170. 1887

[ induction ] [ tâtonnement ] [ simplicité ]

 

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relation platonique

Tous les fantasmes des nouveaux rapports de couple qui envahiront les générations suivantes, toute la nouvelle combinatoire hypothétique des rapports homme-femme qui va alimenter les espérances du genre humain, semblent trouver dans l’association Auguste [Comte]-Clotilde une première réalisation fragile. Leur amour, décide Comte, est de l’ordre de la "concordance organique". Mais on ne s’unit bien que dans les nuages, c’est au fond le seul lieu où on puisse s’emmêler réellement. En se refusant à lui – qui accepte ce refus avec un enthousiasme déchiré – Clotilde lui a fait subir "une intime initiation affective, dernier complément indispensable de mon entière préparation philosophique, et sans laquelle je ne pouvais remplir assez ma mission finale pour le service fondamental de la grande régénération humaine". De cet entraînement sportif à la non-copulation consentie, naîtra entre autres Le Système de politique positive. Célibat symbolique, chasteté des candidats à la prêtrise. "La grossièreté de mon sexe m’imposait, sans doute, cette orageuse transition pour aboutir au pur état d’une véritable amitié", reconnaît-il en voyant peu à peu son abstinence se transformer en érection religieuse. Il faudra cependant la mort de son amie pour que la dilatation soit complète…
Plus Clotilde lui refuse ses fesses, et plus Auguste Comte refoule ce refus dans la fable d’un culte universel. Plus elle dérobe son sexe et plus l’autel se concrétise. Plus elle se fait sainte et plus il se fait desservant. Plus elle devient comme le nom propre de la frigidité fermée, romantique, sentimentalement bavarde et doucement ployée dans une parodie d’abandon, et plus elle apparaît à ses yeux comme l’Humanité incarnée. L’objet de la religion de l’avenir se dessine à travers une femme censurée qui lui sourit derrière les fouillis blond-gris de sa silhouette, du fond d’une brume langoureuse et d’un amour à des années-lumière de toute possibilité de coït.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 140-141

[ sublimation délirante ] [ positivisme ]

 

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hérésies

Tout le développement des luttes dogmatiques soutenues par l’Eglise au cours des siècles, si on l’envisage du point de vue purement spirituel, nous apparaît dominé par la préoccupation constante qu’a eue l’Eglise de sauvegarder à chaque moment de son histoire la possibilité pour les chrétiens d’atteindre la plénitude de l’union mystique. En effet, l’Eglise lutte contre les gnostiques pour défendre l’idée même de la déification comme fin universelle : "Dieu se fit homme pour que les hommes puissent devenir dieux". Elle affirme contre les ariens le dogme de la Trinité consubstantielle, parce que c’est le Verbe, le Logos, qui nous ouvre la voie vers l’union avec la divinité, et, si le Verbe incarné n’a pas la même substance avec le Père, s’Il n’est pas le vrai Dieu, notre déification est impossible. L’Eglise condamne le nestorianisme, pour abattre la cloison par laquelle, dans le Christ même, on a voulu séparer l’homme d’avec Dieu. Elle s’élève contre l’apollinarisme et le monophysitisme, pour montrer que la plénitude de la vraie nature humaine ayant été assumée par le Verbe, notre nature entière doit entrer en union avec Dieu. Elle combat les monothélites, parce qu’en dehors de l’union des deux volontés, divine et humaine, on ne saurait atteindre à la déification : "Dieu a créé l’homme par sa volonté seule, mais Il ne peut le sauver sans le concours de la volonté humaine." L’Eglise triomphe dans la lutte pour les images, en affirmant la possibilité d’exprimer les réalités divines dans la matière, - symbole et gage de notre sanctification. Dans les questions qui se posent successivement, sur le Saint-Esprit, sur la grâce, sur l’Eglise elle-même, - question dogmatique de l’époque où nous vivons, - la préoccupation centrale, l’enjeu de la lutte est toujours la possibilité, le mode ou les moyens de l’union avec Dieu. Toute l’histoire du dogme chrétien se développe autour du même noyau mystique, défendu par des armes différentes contre des adversaires multiples au cours des époques successives.

Auteur: Lossky Vladimir Nikolaïevitch

Info: "Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient", éditions du Cerf, 2005, page 8

[ objectifs ] [ protection ]

 

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paradigme

Ainsi, j’ai considéré l’ensemble de la textualité canonique, c’est-à-dire la variété des sources qui témoignent de la reprise de l’Idée impériale romaine par la papauté, non plus seulement sur le mode de l’hégémonie politique [...] mais de façon beaucoup plus radicale encore en réformant l’Église elle-même par une appropriation du Corpus juridique romain. Au mépris de la Romanité ininterrompue incarnée à l’est par l’empereur de Constantinople, ce vaste mouvement, assuré de sa légitimité par une tradition de commentaires de théologie politique, assortis de manipulations de textes [...] a été rendu possible par la Réforme grégorienne précisément, à l’occasion de l’affrontement entre le Saint-Siège et le Saint-Empire romain (germanique) sur le terrain féodal. C’est au XIIe siècle qu’en apparaissent les effets institutionnels massifs, soutenus par la renaissance intellectuelle d’une ampleur inédite, transmise par la mémoire savante sous l’étiquette de Scolastique : la Science des écoles.

[...] nous assistons à la formation d’un Mouvement romano-canonique complexe, qui pour la civilisation européenne a valeur d’une Bible seconde. Autrement dit, le Moyen Age a échafaudé, distincte des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, l’autre Bible de l’Occident, laquelle nous tient encore, sous l’emprise de causes parfaitement identifiables. [...]

Je tire les conséquences d’une Révolution dont les implications mises au jour par l’exploration érudite ont affecté de façon décisive, sur le mode d’une causalité généalogique, la structuration de la Modernité européenne.

[...] Les contenus du Monument romano-canonique ne sont plus d’actualité, du moins telle que nous l’entendons, car nombre de concepts issus des interprétations médiévales ont continué de cheminer sous des appellations renouvelées dans les systèmes normatifs nationaux élaborés par les Temps modernes. Mais la logique constitutive, elle, est demeurée intacte, et c’est elle qui nous autorise aujourd’hui à parler de Modèle institutionnel occidental, aussi bouleversés qu’ont été les contenus au fil des siècles. Les Occidentaux, eux aussi, véhiculent une tradition, pour l’essentiel refoulée. Mes travaux nomment ce phénomène de refoulement notre lien à l’Immémorial.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 65-66

[ christianisme ] [ historique ] [ inconscient ]

 
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évolution

Dans ces sociétés riches où les deux parents travaillent, où les familles éclatées sont banalisées, où la loi a du mal à être incarnée par les figures parentales, auprès de qui les enfants sont-ils amenés à prendre des repères stables ? L'affaiblissement des idéologies, la quasi-disparition du poids des valeurs religieuses traditionnelles, des rituels sociaux, des normes sociales et institutionnelles ne permettent plus d'étayer la fragilité de certains fonctionnements parentaux. Par ailleurs, le modèle dominant proposé en échange - celui de la réussite matérielle - n'offre pas d'alternatives pour une valorisation des limites. De plus en plus, tandis que dans les générations passées, les parents avaient tendance à s'identifier - plus ou moins bien certes - à leurs propres parents, les consultations thérapeutiques d'enfants laissent découvrir bien souvent des parents identifiés à leurs enfants. De ce fait, ils éprouvent de grandes difficultés à tenir leur place d'exigence et de limitation. Au sein de ces configurations familiales, l'immaturité infantile de l'enfant a de la peine à être reconnu et respectée.
Un tel parent ne parviendra pas à comprendre aisément que son attente n'est pas compatible avec la maturité de l'enfant. Le parent, en voulant être aimé inconditionnellement, ne permet pas à l'enfant de construire des limites structurantes.
Dans un contexte technologique et social où les divers écrans (télévision, ordinateur, console de jeux) ont pris le pas sur les jeux collectifs (cartes, jeux de société, etc.) et parfois même sur l'éducation, l'impact du virtuel sur le réel ne saurait être ignoré du point de vue du fonctionnement psychique. Dans cette dynamique où le pouvoir des images ne cesse de croître, le travail d'élaboration de la pensée n'est pas facilité. Lorsque la société fictionnelle décrite par Georges Orwell dans 1984 devient réalité, qu'advient-il pour le sujet ? Lorsque le pouvoir politique, pour asseoir sa suprématie, fait tout ce qu'il peut pour promouvoir les images au détriment de la langue ou de la pensée, que devient le sujet ? Dans le roman 1984, parmi les principes du Novlangue (langue universelle destinée à écraser les différences), on retient l'appauvrissement de la langue - rendant impossible l'expression ou la formulation des pensées subversives.
Lorsque la société dominante tente d'écraser les singularités, ce sont les limites qui s'estompes ou s'effacent."

Auteur: Estellon Vincent

Info: Les états limites

[ standardisation ]

 

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linguistique expérimentale

Si on pense FLP comme un dictionnaire, ce sera alors un dictionnaire de séquences, plus précisément de chaines de caractères. 

Un mot fonctionne comme un carrefour, une image, voire comme un univers si on veut s'y apesantir.  

Alors qu'une séquence (un chiffre et une lettre, trois caractères, deux mots, une phrase... un extrait) nous en dit beaucoup plus sur la nature et les potentialités du langage à partir de ses rudiments, puisqu'elle explose exponentiellement  les représentations possibles, ouvrant à l'infini ses possibilités et ses limites. 

Chacun sait que l'émergence de l'écriture eut pour première conséquence la création de listes, d'inventaires. 

FLP ne fait pas autre chose, mais, en les intriquant, l'application présente souvent, par un dispositif qui peut s'avérer sérendipitaire, des combinaisons auxquelles on n'aurait pas forcément pensé ; pour parfois mieux réaliser certaines choses. Par exemple que tout concept/séquence sémantique est simultanément autonome et partie d'un tout. Autonome au sens d'une histoire ou au sens d'une monade

Ou partie d'un tout, pour mille raisons : la plus importante étant les possibilités combinatoires de lettres/caractères/mots et chiffres consensuels, un peu à l'image de la génétique.

L'idiome francophone est donc ici la souche consensuelle précise qu'utilise l'outil "homme-machine" FLP, cette application communautaire qui s'essaye au classement/recensement d'un maximum de descriptions sémantiques (tiercités collectives anthropomorphes), représentations internes et externes, évidemment a posteriori, d'une espèce qui a développé un langage et une mémoire communautaire externalisable. 

Ici on s'apercevra que même le plus pur et efficace esprit incarné aura besoin de temps, de durées. Soit très peu, au sens de la conscience de Peirce, soit beaucoup, pour qui voudra commencer à réfléchir et comparer ces séquences sémantiques afin de les intégrer au mieux dans le corpus FLP. Ainsi, les possibilités "full search" de l'informatique permettront véritablement, par l'usage rétroactif de cette machine onomastique, une recherche qui ouvrira les perpectives au sens où elle casse littéralement les lignes de la pensée habituelle. Une pensée  horizontale induite par la lecture (surtout) et l'écriture. En effet le lecteur est toujours embarqué dans cette sorte de conduit forcé que matérialise l'infinie chaine de caractères qui constitue un ouvrage.

On verra donc qu'une recherche rétroactive sur FLP ouvre vers une sorte de lecture mutidimensionnelle, qui peut s'avérer surprenante et raffraichissante.

Auteur: Mg

Info: octobre 2020

[ citation s'appliquant a ce logiciel ] [ polysémie ]

 

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infini vu du fini

La vie n’est pas conçue, le corps n’en attrape rien, il la porte simplement.

Quand Freud dit : la vie aspire à la mort, c’est pour autant que la vie, en tant qu’elle est incarnée, en tant qu’elle est dans le corps, aspirerait à une totale et pleine conscience.

On peut dire que c’est là que se désigne que même dans le réveil absolu, il y a encore une part de rêve qui est justement de rêve de réveil.

On ne se réveille jamais : les désirs entretiennent les rêves.

La mort est un rêve, entre autres rêves qui perpétuent la vie, celui de séjourner dans le mythique.

C’est du côté du réveil que se situe la mort.

La vie est quelque chose de tout à fait impossible qui peut rêver de réveil absolu.

Par exemple, dans la religion nirvanesque, la vie rêve de s’échapper à elle-même.

Il n’en reste pas moins que la vie est réelle, et que ce retour est mythique.

Il est mythique, et fait partie de ces rêves qui ne se branchent que du langage.

S’il n’y avait pas de langage, on ne se mettrait pas à rêver d’être mort comme d’une possibilité.

Cette possibilité est d’autant plus contradictoire que même dans ces aspirations non seulement mythiques mais mystiques, on pense qu’on rejoint le réel absolu qui n’est modelé que par un calcul.

On rêve de se confondre avec ce qu’on extrapole au nom du fait qu’on habite le langage.

Or, du fait qu’on habite le langage, on se conforme à un formalisme – de l’ordre du calcul, justement – et on s’imagine que du réel, il y a un savoir absolu.

En fin de compte, dans le nirvana, c’est à se noyer dans ce savoir absolu, dont il n’y a pas trace, qu’on aspire.

On croit qu’on sera confondu avec ce savoir supposé soutenir le monde, lequel monde n’est qu’un rêve de chaque corps.

Qu’il soit branché sur la mort, le langage seul, en fin de compte, en porte le témoignage.

Est-ce que c’est ça qui est refoulé ?

C’est difficile de l’affirmer.

Il est pensable que tout le langage ne soit fait que pour ne pas penser la mort qui, en effet, est la chose la moins pensable qui soit.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Réponse à une question de Catherine Millot, Improvisation : désir de mort, rêve et réveil, 1974

[ lorgnette ] [ fantasme d'absolu ] [ inconscient ] [ incarnation prison ]

 

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hyperconscience

En fait, il ne semblait y avoir aucune limite à ce que les sujets sous LSD de Grof pouvaient atteindre. Ils semblaient capables de savoir ce que c'était qu'être chaque animal, et même chaque plante, sur l'arbre de l'évolution. Ils pouvaient expérimenter ce que c'était que d'être une cellule sanguine, un atome, un processus thermonucléaire à l'intérieur du soleil, la conscience de la planète entière, et même la conscience du cosmos entier. Plus encore, ils ont montré leur capacité à transcender l'espace et le temps et, parfois, ils ont rapporté des informations précognitives d'une précision étonnante. Dans une veine encore plus étrange, ils rencontraient parfois des intelligences non humaines au cours de leurs voyages cérébraux, des êtres incarnés, des guides spirituels de "plans de conscience supérieurs" et d'autres entités supra-humaines. À l'occasion, les sujets ont également voyagé dans ce qui semblait être d'autres univers et d'autres niveaux de réalité. Lors d'une séance particulièrement troublante, un jeune homme souffrant de dépression s'est retrouvé dans ce qui semblait être une autre dimension. Elle avait une luminescence étrange, et bien qu'il ne pouvait voir personne, il sentait qu'elle était remplie d'êtres désincarnés. Soudain, il a senti une présence très proche de lui et, à sa grande surprise, elle a commencé à communiquer avec lui par télépathie. Elle lui a demandé de contacter un couple qui vivait dans la ville morave de Kromeriz et de leur faire savoir que leur fils Ladislav était bien soigné et qu'il allait bien. Il lui donne ensuite le nom du couple, son adresse et son numéro de téléphone. Ces informations ne signifiaient rien, ni pour Grof ni pour le jeune homme, et semblaient totalement étrangères aux problèmes et au traitement de ce dernier. Pourtant, Grof n'arrive pas à s'en débarrasser. "Après quelques hésitations et avec des sentiments ambigus, j'ai finalement décidé de faire ce qui aurait certainement fait de moi la cible des plaisanteries de mes collègues, s'ils l'avaient appris", raconte Grof. "Je suis allé au téléphone, ai composé le numéro de Kromeriz et j'ai demandé si je pouvais parler à Ladislav. À mon grand étonnement, la femme à l'autre bout du fil s'est mise à pleurer. Quand elle s'est calmée, elle m'a dit d'une voix brisée : 'Notre fils n'est plus avec nous, il est décédé, nous l'avons perdu il y a trois semaines'."

(...)

C'était presque comme si le LSD donnait à la conscience humaine l'accès à une sorte de système de métro infini, un labyrinthe de tunnels et de chemins de traverse qui existait dans les souterrains de l'inconscient, et qui reliait littéralement tout dans l'univers avec tout le reste.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ ouverture ] [ dé filtrage ] [ parapsychologie ]

 

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