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idiomes

Chaque langue humaine représente l'une des possibilités d'un spectre vraisemblablement ouvert. Ces possibilités sont des lectures du temps et du monde auxquelles j'ai fait allusion. L'allemand " Weltanschauung "* est précis et juste. Une langue remplit une alvéole de la ruche des perceptions et des interprétations potentielles. Elle articule une construction de valeurs, de sens, de suppositions qu'aucune autre langue n'égale exactement ou ne supplante. Parce que notre espèce a parlé et parle en des langues multiples et variées, elle engendre la richesse des milieux et s'adapte à eux. Nous parlons des mondes.

Babel aura donc été le contraire d'une malédiction. Le don des langues est précisément cela, un don et une bénédiction incalculables.

Auteur: Steiner George

Info: Errata. *représentation/vision du monde

[ ouvertures ] [ spécificités ] [ intraduisibles ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

écriture

La poésie d’Emily Dickinson ressemble littéralement à un jardin secret. Si son auteur semble dédaigner la chair du monde extérieur, c’est pour mieux en recréer l’os. Emily n’a que faire du commerce des hommes, de leur médiocrité, de leurs gesticulations, car elle se tient au coeur même de la vie, là où l’âme s’ébat dans les tourments. Elle veut donner sa voix à l’indicible, car elle comprend que seule la poésie peut donner accès à cet "au-dedans" de la vie. Elle sait que les mots forment le parcours le plus direct pour l’atteindre. Elle sait aussi qu’en refusant les anecdotes et les formules convenues, elle prend le risque de se perdre et de perdre son lecteur chimérique dans l’obscurité des métaphores.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Manifeste incertain", volume 7, page 53

[ interprétation ] [ source d'inspiration ] [ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

routine

Les êtres humains ne vivent pas seulement dans le monde objectif, ni dans le monde de l'activité sociale ordinaire, car ils sont très à la merci de la langue particulière devenue moyen d'expression de leur société. Il est tout à fait illusoire d'imaginer que l'on s'ajuste à la réalité sans l'utilisation essentielle de la langue. Une langue qui est simplement un moyen pour résoudre les problèmes accessoires spécifiques de communication ou de réflexion. Le fond de la question est que le "monde réel" est dans une large mesure, inconsciemment construit sur les habitudes linguistiques du groupe... Nous voyons et entendons et d'une certaine manière ressentons l'expérience très largement comme nous le faisons parce que les habitudes linguistiques de notre communauté prédisposent certains choix d'interprétation.

Auteur: Pinker Steven

Info: Règles de langue, Science, 2 Août 1991

[ idiome ] [ conditionnement ] [ sociolinguistique ] [ formacja grille de lecture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

subversion

Oublieux qu'il n'y a pas de discours littéraire sinon comme machination, le romancier s'est peu à peu persuadé que ce qu'il écrivait avait quelque chose à voir avec le monde dans lequel il vivait ; des critiques patients lui ont expliqué que, dans ce monde, le roman était tour à tour miroir, témoignage, interprétation ; poussé par ces suggestions insinuantes à se sous-estimer, le narrateur s'est engagé dans une désastreuse tâche idéologisante ; insatisfait du message, il a tenté la vision du monde. Corrompu par son propre sérieux et par celui des critiques, il a perdu la joie limpide du mensonge, l'irresponsabilité, la duplicité morale, l'arrogance hilare, qui sont, à mon avis, les vertus fondamentales de ceux qui s'appliquent à ce scandale perpétuel qu'est le travail littéraire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Le bruit subtil de la prose", éd. Le Promeneur, p. 62

[ anti-réalisme ] [ liberté ] [ ironie ] [ missions de l'écrivain ] [ tyrannie de la réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

développement personnel

Celui qui veut sérieusement s'occuper de ses rêves, écouter leur message, comprendre leur sens pour façonner sa vie en harmonie avec l'âme du monde, même s'il voit qu'il en résulte des difficultés particulières, celui-là aura rendu hommage à cette grande instance interne dont nous entendons la voix en rêve. Il se sera conformé à la voix éthique de l'existence. Avec les forces qui dépendent de sa conscience, il aura essayé de réussir le mieux possible dans la mesure où un destin bienveillant le lui permettra, c'est-à-dire qu'il se sera employé à réaliser pleinement la part de vie qui lui est confiée, l'unicité de sa personnalité. Ainsi l'intention la plus élevée de la vie, celle que le rêve se donne également pour but de servir et d'indiquer, sera par là même réalisée.

Auteur: Aeppli Ernst

Info: Dans "Les rêves et leur interprétation"

[ potentiel latent ] [ psychologie croyance ] [ totalité ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fondement ultime

Si […] on prend comme essence de la Métaphysique la séparation entre un monde suprasensible et un monde sensible, et que celui-là passe pour le vraiment étant en face de celui-ci comme n’étant qu’en apparence, alors la Métaphysique commence avec Socrate et Platon. Or, ce qui commence avec leur pensée n’est qu’une interprétation spécialement orientée de cette initiale ambiguïté dans l’étant. Avec elle commence la défaillance (Unwesen) de la Métaphysique. Ceux qui sont venus après mésinterprètent jusqu’à nos jours, à partir de cette défaillance, la véritable essence de la Métaphysique. Cependant, la défaillance à penser ici n’est rien de négatif, si nous méditons que, dès le début du déploiement de la Métaphysique, la différence qui règne dans l’ambiguïté de l’étant reste impensée, et cela précisément de telle sorte que ce rester impensé constitue l’essence même de la Métaphysique.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 215-216

[ problème ] [ caractéristique ] [ histoire de la philosophie ] [ au-delà ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ontologie

La tendance à faire du complexe forme-matière la structure de tout étant trouve encore un encouragement tout particulier dans le fait qu'on se figure d'emblée, en vertu d'une croyance - la foi biblique - l'ensemble des étants comme quelque chose de créé, entendons ici : de fabriqué. Libre à la philosophie de cette foi d'assurer autant qu'elle le voudra que l'activité créatrice de Dieu doit être représentée autrement que celle d'un artisan : quand on pense en même temps, ou même "a priori" - en vertu de la croyance à la prédestination de la philosophie thomiste pour l'interprétation de la Bible - l' "ens creatum" à partir de l'unité de la "forma" et de la "materia", on interprète alors la Foi à partir d'une philosophie dont la vérité repose dans une tout autre éclosion de l'étant que le monde auquel on fait foi dans la Foi.

Auteur: Heidegger Martin

Info: In "Chemins qui ne mènent nulle part", éd. Gallimard, p. 28-29 - trad. W. Brokmeier

[ origine ] [ erreur ] [ définition ] [ préconceptions ] [ créationnisme ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

verbe

On dit que Pythagore n’a rien écrit parce qu'il se fiait davantage à la vertu de l'instruction orale. Plus probant encore que la simple abstention de Pythagore est le témoignage non équivoque de Platon, qui a affirmé dans le Timée : "C’est une rude tâche que de découvrir l’auteur et le père de cet univers, et une fois qu’on l’a découvert, il est impossible de la faire connaître à tous les hommes" ; et dans le Phèdre il rapporte une fable égyptienne contre l’écriture -  dont l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes – et dit que les livres ressemblent aux portraits "qui paraissent vivants mais sont incapables de répondre un mot aux questions qu’on leur pose". Pour atténuer ou faire disparaître cet inconvénient, il imagina le dialogue philosophique. Le maître choisit le disciple, mais le livre ne choisit pas ses lecteurs, qui peuvent être pervers ou stupides.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Du culte des livres. Où est évoquée la comparaison entre le livre de Dieu, (l'univers monde) et celui (linguistique-littéraire) des hommes

[ historique ] [ langage figé ] [ bascule ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

injonction biblique

Dominez sur tout animal… Combien n’a-t-on pas déliré au sujet de ce texte, dans ces dernières décennies, trouvant frénétiquement ici le fondement de la technique, de toute l’entreprise technicienne (moderne) et la légitimation de ce que fait l’homme, glorieusement qualifié de démiurge. Mais on oublie très précisément ce parallélisme des deux textes d’une part, et surtout que Dieu ne donne pas à l’homme un pouvoir incohérent, illimité, totalitaire. Il n’est pas dit qu’il peut utiliser le monde à son gré. Et très particulièrement du moment que cet homme est l’image de Dieu, il a à diriger la terre comme Dieu dirige la création. Il a à dominer sur les animaux comme Dieu domine sur les hommes. […] Et très spécifiquement, si Dieu crée et gouverne par sa parole, si l’homme est l’image de Dieu, s’il est appelé par Dieu à assujettir (gouverner) et dominer (ordonner), cela ne peut être que par le même moyen, à savoir la parole.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 107-108

[ ordre symbolique ] [ mauvaise interprétation ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parole

Avec Freud apparaît pour la première fois une théorie de l’homme dont le principe est en contradiction fondamentale avec le principe hédoniste. Un accent tout différent est donné au plaisir, pour autant que, chez lui, ce signifiant même est contaminé de l’accent spécial avec lequel se présente the lust, la Lust, la convoitise, le désir.

Contrairement à ce qu’une idée harmonique, optimiste, du développement humain pourrait après tout nous conduire à supposer, il n’y a pas d’accord préformé entre le désir et le champ du monde. Ce n’est pas ainsi que s’organise, que se compose le désir. L’expérience analytique nous l’apprend, les choses vont dans un sens tout différent. Comme nous l’avons ici énoncé, l’analyse nous engage dans une voie d’expérience dont le développement même nous fait perdre l’accent de l’instinct primordial, invalide pour nous son affirmation.

C’est à savoir que l’histoire du désir s’organise en un discours qui se développe dans l’insensé. Ceci, c’est l’inconscient.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 425-426

[ psychanalyse ] [ décentrage ] [ rupture philosophique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson