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monstre légendaire

[A propos de la gravure "Que viene el Coco" de Goya] Ce qui retient aussitôt l’attention dans la gravure de Goya est que, contrairement à ce qu’annonce le titre et ce que dit la chanson, le Coco* redouté n’est pas sur le chemin qui le conduit à sa victime, mais est déjà arrivé, et même si présent qu’il occupe la moitié de l’image. Le titre de la gravure pourrait être "Voilà le Coco" ou "Le Coco est là". Irruption massive d’un corps vêtu d’on ne sait quelle toile, d’une sorte d’énorme Père Ubu qui encombre déjà plus de la moitié de la chambre qu’il investit, tel un gros éléphant blanc entré par mégarde dans un magasin de porcelaine. Le plus curieux de l’affaire n’est d’ailleurs pas la figure (et le volume) de l’apparition mais dans l’apparition elle-même, dans le fait que l’apparition apparaisse. Car le Coco était certainement annoncé, mais pas du tout attendu. Le Coco va venir, menace l’adulte ; mais tout le monde sait qu’il ne viendra pas. Or le voici qui paraît : el mismisimo Coco en propia persona, comme pourrait dire Fernan Caballero.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "L'invisible", pages 68-69, *le Coco dans la culture espagnole est une variété de croque-mitaine dont on effraie les enfants pour essayer de les faire obéir, et particulièrement de les faire dormir.

[ surnaturel ] [ interprétation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

contraste

Camille notre ainée allant faire irruption dans le monde, nous nous sommes décidés à nous unir devant les autorités. Principalement pour des raisons financières il faut bien le dire. Nos parents étaient contents, avec un regret non dissimulé par certains quant au fait que nous ne passerions pas devant un homme d'église. Mais tout cela était gommé de loin par le fait que les deux familles n'avaient jamais imaginé que leurs étranges volatiles se caseraient jamais. Fut donc organisée une petite fête informelle au refuge de Saint-Cierges, les deux familles au complet, chacun amenant partie des agapes et Denis, un de mes beaux-frères, chanta et joua un peu de guitare.
Ses parents ouvriers paysans, les miens intellos-bourgeois-aristo, le contraste était bien marqué. Mais tout se passa fort bien.
Au sortir de la fête, mon père, qui avec maman avait participé le jour précédent à un mariage prout-prout chez des amis proches (L'union d'un fils de banquiers-gros-propriétaires, devenu banquier lui-même, avec une fille d'avocat... devenue avocate !) ne put s'empêcher d'évoquer les deux célébrations.
Je sais qu'il fut profondément sincère en exprimant sa nette préférence pour notre convivial pique-nique forestier. Ici il y avait du coeur.

Auteur: Mg

Info: 10 juin 2013

[ sociologie ]

 

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irréversible

Je réécoute la radio.

Je la réécoute avec le sérieux et l'attention d'avant la coupure des quatre mois, prenant intérieurement des notes, prenant la température.

Je me souviens que pendant ces quatre mois, elle (la radio) s'était éloignée dans le temps, rendant un son de crincrin type années 1950, pas crédible, annulée par le présent, son irruption puissante comme jamais, sa fraîcheur, tout ce qu'il mettait cul par-dessus tête dans la minute. Un scandale.

On ne peut brouiller ce scandale que par un autre scandale (tel animateur bien connu traversant l'un des lieux du scandale, la place, dans le but de s'en faire expulser et d'en produire en retour la condamnation : voyez, comme ils sont intolérants).

Pendant quatre mois je n'ai plus été dans le temps comme dans ce passé bon, vieux de cinquante ans et sans limite, ni vers l'amont, ni vers l'aval.

Commencement.

Ça commence.

En septembre, j'ai cru que l'été avait repassé tout ça, après m'être dit, fin juin, jamais l'été qui vient ne fera que ce qui s'est passé ne se soit pas passé.

C'est resté...

Auteur: Quintane Nathalie

Info: in "Un oeil en moins", éd. P.O.L., p.141-142

[ rupture ] [ nuits debout ] [ médias ] [ engagement ] [ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une autorévélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

xénophobie

L'étranger est-il, ainsi que le prétendent certains, un rêveur tiraillé entre le regret de son pays d'origine et l'avidité de découvrir de nouvelles contrées, entre la nécessité de ne faire partie d'aucune communauté et le désir de vivre en symbiose avec la tribu à laquelle il s'est incorporé ? Ou est-il, comme l'écrit Baudelaire, cet homme énigmatique qui n'a ni père, ni mère, ni sœur, ni frère, ni amis, qui ignore sous quelle latitude est situé sa patrie, qui hait l'or et n'aime que les nuages, "les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages" ? Représente-t-il un danger, car il vient de ces rivages que nous ne connaissons pas et apporte avec lui son lot de misères ? Nous nous disons que nous en avons assez des nôtres et nous voyons d'un mauvais œil l'irruption de celui-là que nous ne comprenons pas et ne ferons jamais l'effort de comprendre. Il ne peut être notre alter ego, il peut au contraire être notre cauchemar, tant nous le tenons pour un envahisseur. Nous sommes fiers de nos œillères, parce que sans elles nous ne serions plus ni qui nous sommes, parce que nous nous définissions en nous opposant à ce quidam qui ne nous ressemble pas : nous ne voulons pas nous projeter sur lui, nous ne voulons pas de cette "autrement" qu'il nous propose.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), p 24

[ question ] [ interrogation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

énergie psychique

Car la vie continue, malgré la perte de jeunesse ; on peut même la vivre avec une plus grande intensité si l’on n’en entrave pas la marche en jetant un regard en arrière sur ce qui disparaît. Ce regard en arrière serait dans l’ordre s’il ne s’arrêtait pas aux dehors que l’on ne peut rappeler et si l’on se rendait bien compte de l’origine de la fascination exercée par ce qui fut. L’éclat doré des vieux souvenirs d’enfance repose moins sur de simples faits que sur un mélange d’images magiques, soupçonnées plutôt que vraiment conscientes. […] Le "mystère" que l’on perçoit représente le trésor d’images primitives que chacun apporte au monde comme cadeau de l’humanité, somme des formes innées qui sont propres aux instincts. […] Elles constituent l’inconscient collectif. La libido en régression vient-elle animer cette couche, alors apparaît une possibilité de renouvellement de la vie en même temps que de destruction. Une régression conséquente marque un rétablissement de la liaison avec le monde des instincts naturels qui, au point de vue formel également, […] représente la matière originelle. Si la conscience peut la saisir, alors il y aura animation nouvelle et nouvelle ordonnance. Par contre, si la conscience s’avère incapable d’assimiler les contenus de l’inconscient qui font irruption, alors apparaît une situation menaçante car les nouveaux contenus conservent leur forme archaïque et chaotique première et font éclater l’unité conscientielle. Le trouble mental qui en résulte s’appelle […] schizophrénie, autrement dit aliénation par scission.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", page 665

[ idéalisation rétrospective ] [ croissance des pensées ] [ intégration ] [ individuation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[...] la foi chrétienne repose sur trois fondements indissociables : la Tradition apostolique (orale), la Tradition biblique (écrite), la Tradition dogmatique (ecclésiale). [...] On pourrait, par exemple, rapprocher l’ecclésial du corps, la biblique de l’âme et l’apostolique de l’esprit, dans la mesure où l’Église est corps visible, la Bible signes et images, l’Apostolicité intelligence et vie. De même pourrait-on "approprier" plus spécialement l’Apostolicité au Saint-Esprit, en tant qu’elle est fondée par son irruption pentecostale, l’Écriture au Père, en tant qu’elle parle essentiellement de "Dieu", l’Ecclésiale au Fils, en tant qu’elle est "Jésus-Christ répandu et communiqué". Mais évidemment, chacune implique les deux autre et s’y retrouve. 

[...]

Or le mode ecclésial est la résultante synthétique des deux autres ; c’est avec lui que les chrétiens sont en contact immédiat. C’est donc aussi à son propos que devait se produire la première rupture, lorsqu’il s’est agi de savoir à quel mode de la Tradition on devait rester fidèle si l’on voulait continuer à recevoir la grâce salvatrice du Dieu incarné : à l’Église de fait, forme dernière et définitive de la Révélation, ou à l’Apostolicité, forme première, mais en elle-même inaccessible ? D’où le schisme, les Grecs ayant estimé que la fidélité à l’Ecclésialité romaine n’était plus compatible avec la fidélité à la Tradition apostolique. De même, au XVIe siècle, la révolte protestante oppose cette fois la fidélité scripturaire à la fidélité ecclésiale, n’hésitant pas, pour cela, à renoncer à la réalité déifiante de l’ordre sacramentel.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 97-98

[ triades ] [ orthodoxie ] [ protestantisme ] [ complémentarité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Il y a à peine quelques années, un de ces hommes grossiers, incultes, sauvages, qui trop souvent cherchent dans le métier de missionnaire un exutoire à leur paranoïa ou à leur bêtise (bien plus d’ailleurs protestants américains que catholiques), vint importuner Vera, l’Éclair, grand cacique des Mbya. L’indien fumait pensivement devant sa hutte, vêtu de loques puantes, tout en écoutant le bavardage édifiant du Juru’a qui lui parlait de God et du salut. Las de telles inepties, Vera se lève, disparaît dans son tapy et surgit, transfiguré : en un dieu, en un karai ru, s’est métamorphosé le clochard minable de tout à l’heure. Abandonnés, les oripeaux de blanc : le jeguaka, l’ornement rituel des hommes, coiffure de coton surmontée d’une couronne de plumes aux vives couleurs et que prolongent sur le dos nu des franges, couvre sa tête ; pour seul vêtement, un cache-sexe de coton également ; à la main, un bâton de bois dur finement poli, insigne de son commandement. Une lumière d’orage nimbe le chef, le mburivicha : celui qui est grand par la force de sa foi en les dieux. Et voici ce qu’entendent les oreilles sourdes de l’évangéliste, les tonnantes paroles de l’Éclair : "Écoute, Juru’a ! À vous, les blancs, furent impartis la savane et l’abondance des choses. À nous, les Mbya, furent laissés la forêt et le peu de bien. Que cela continue ainsi. Que les blancs restent chez eux. Nous autres Mbya n’allons pas vous déranger dans vos demeures. Nous sommes des Ka’aygua, des habitants de la forêt. Éloigne-toi de ma maison, va-t’en, ne reviens jamais plus !".

Auteur: Clastres Pierre

Info: Chronique des indiens Guayaki

[ arrogance ] [ irruption ] [ respect ] [ et in arcadia ego ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

théologie

Un thème majeur de ses analyses [à Carl Gustav Jung] est l’idée qu’au-delà du Christ, Dieu continue de s’incarner dans l’homme. Dans son commentaire de l’Apocalypse de Jean, Jung souligne "Depuis que Jean, le visionnaire de l’Apocalypse, fit pour la première fois (et peut-être inconsciemment) l’expérience vivante de ce conflit dans lequel mène directement le christianisme, l’humanité a dû porter ce fardeau : Dieu voulait devenir homme et le veut encore" [RJ, p.209 ; G.W. II, §739]. Pour Jung, un lien direct existe entre les visions de Jean et la pensée de Maître Eckhart : "Cette irruption qui le désoriente suscite en lui l’image de l’Enfant divin qui sera dans l’avenir un sauveur ; il est né d’une compagne divine dont l’image reflétée (l’anima) vit en chaque être masculin : c’est ce même enfant dont Maître Eckhart aura lui aussi plus tard la vision. C’est lui qui éprouve le besoin de naître dans l’âme de l’homme. L’incarnation en Christ est la préfiguration, qui doit être continuée progressivement par le Saint Esprit dans la créature" [ibid. p. 213]. Jung accorde une grande importance à la bulle pontificale Assumptio Mariae  comme événement contemporain. Il affirme que "l’attention est attirée sur le hieros gamos dans le plérôme, et celui-ci à son tour signifie, comme nous l’avons vu, la naissance future de l’Enfant divin qui, en accord avec la tendance divine à l’incarnation, choisira l’homme banal (l’homme empirique) pour lieu de naissance. Ce processus métaphysique est connu en psychologie de l’inconscient sous le terme de processus d’individuation" [ibid. p. 234]. C’est en étant identifié à un processus continu d’incarnation de Dieu dans l’âme humaine que le processus d’individuation trouve sa signification ultime. Le 3 mai 1958, Jung écrit au révérend Morton Kesley : "La vraie histoire du monde semble être celle de la progressive incarnation de la divinité" [Correspondance V, 1958-1961, p.44].

 

Auteur: Shamdasani Sonu

Info: Note de bas de page 390 dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012

[ imago dei ] [ psy-spi ] [ avenir du christianisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

cybernétique

Aux simulacres de 3e ordre, il faut donc opposer au moins jeu égal, est-ce possible ? Y a-t-il une théorie ou une pratique subversives parce que plus aléatoires que le système lui-même ? Une subversion indéterminée, qui soit à l’ordre du code, ce que la révolution était à l’ordre de l’économie politique ? Peut-on se battre contre l’A.D.N. ? [...] La mort peut-être et elle seule, la réversibilité de la mort est d’un ordre supérieur à celui du code. Le désordre symbolique seul peut faire irruption dans le code.

Tout système qui se rapproche d’une opérationnalité parfaite est proche de sa perte. Quand le système dit "A est A" ou "deux et deux font quatre", il approche à la fois du pouvoir absolu et du ridicule total, c’est-à-dire de la subversion immédiate et probable – il suffit d’un coup de pouce pour le faire s’effondrer.

[...] la seule stratégie est catastrophique, et non pas du tout dialectique. Il faut pousser les choses à la limite, où tout naturellement elles s’inversent et s’écroulent. [...]

Contre un système hyperréaliste, la seule stratégie est pataphysique, en quelque sorte, "une science des solutions imaginaires", c’est-à-dire une science-fiction du retournement du système contre lui-même, à l’extrême limite de la simulation, d’une simulation réversible dans une hyperlogique de la destruction et de la mort. [...]

A la loi marchande de la valeur et des équivalences correspondait une dialectique de la révolution. A l’indétermination du code et à la loi structurale de la valeur ne répond plus que la réversion minutieuse de la mort.

A vrai dire, il ne reste rien sur quoi se fonder. Il ne nous reste plus que la violence théorique. La spéculation à mort, dont la seule méthode est la radicalisation de toutes les hypothèses. Même le code, le symbolique sont encore des termes simulateurs – il faudrait pouvoir les retirer un à un du discours.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 11 à 13

[ réfutation ] [ anéantissement ] [ inversion du signe ] [ absurdité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson