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sens caché

L’herméneutique est une perception gnostique du monde.

Auteur: Gusdorf Georges

Info: Les Origines de l'herméneutique

[ définie ] [ dévoilement ] [ interprétation ] [ secret ]

 

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shiisme-sunnisme

Le ta’wîl, l’herméneutique shî’ite, ne nie pas que la Révélation prophétique soit close avec le prophète Muhammad, le "Sceau de la prophétie". En revanche, il postule que l’herméneutique prophétique n’est pas close, et qu’elle ne cesse de promouvoir l’éclosion des significations secrètes, jusqu’au "retour", la parousie de l’Imâm attendu, celui qui sera le "Sceau de l’Imâmat" et le signal de la Résurrection des Résurrections. Que tout cela ait jeté l’alarme dans l’Islam officiel sunnite, qu’il ait réagi dans la mesure où il sentait la Loi chanceler sur ses bases, l’histoire dramatique du shî’isme l’atteste en effet.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî" page 49

[ divergences ] [ chiisme ]

 

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religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
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christianisme

Saint Augustin parle des rapports entre les res et les signa. S’il n’en a jamais composé un traité, son ouvrage De doctrina christiana a pu être regardé comme "la première construction qui, dans l’histoire de la pensée occidentale, mérite le nom de sémiotique" [Tzvetan Todorov, Théories du symbole], de théorie générale des signes. L’auteur entendait y exposer les règles de l’interprétation des Ecritures à l’attention d’abord des lecteurs, puis des orateurs. […] Selon son acception la plus exigeante, la chose s’offre à la jouissance, alors que les signes appartiennent aux choses dont on use en vue d’autre chose. La considération des choses ou des fins commande une ontologie théologique, celle des signes ou des moyens, une herméneutique scripturaire. […]

La Doctrine chrétienne cherche avant tout à écarter la confusion dans l’interprétation des Ecritures. Le lecteur doit absolument se garder de confondre ce qui signifie et ce qui est : le signe et la chose. L’ontologie s’impose à l’herméneutique.

Auteur: Labbé Yves

Info: Le nœud symbolique, Desclée de Brouwer, Paris, 1997, pages 22-23

[ définition ] [ objectif ] [ théologie ]

 

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sécularisation

La diffusion des concepts psychanalytiques dans le monde philosophique a eu notamment pour conséquence le total remodelage de l’herméneutique traditionnelle. Celle-ci avait déjà subi une série de transformations importantes depuis la Réforme, puis à l’époque romantique. Rappelons que l’exégèse protestante s’était engagée dans la recherche d’un unique sens historique des Ecritures et cela au détriment des semper mysteria tractat : les sens spirituels du texte sacré, reconnus par l’antique méthode de lecture des Pères. De son coté, le Romantisme, surtout avec Schleiermacher, développera une technique d’interprétation fondée sur l’étude psychologique et grammaticale des œuvres, refoulant ainsi l’ancienne dimension ésotérique d’écrits comme ceux de la Kabbale juive ou de Platon. On sait par exemple au sujet de ce dernier que Schleiermacher fut au XIXe siècle l’un des principaux opposants à l’idée d’une doctrine platonicienne cachée et réservée, seulement véhiculée par l’oralité. D’une manière générale, cette tendance psychologique exerça sur la psychanalyse une réelle influence, notamment du fait de l’importance accordée chez certains romantiques au contenu "inconscient" du discours.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 35

[ sciences profanes ] [ historique ] [ prémisses ]

 

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théologie chrétienne

L’herméneutique augustinienne, on le constate, ne saurait se réduire à un simple guide d’initiation ou de bonne lecture biblique. À moins bien sûr qu’on ne restitue à l’activité de la lecture, coextensive à l’enseignement, comme le sont les autres activités herméneutiques, telles que l’explication de texte, la discussion, la prédication et même la prière, le sens et l’importance principiels qu’elle recouvre dans le De doctrina Christiana : ceux d’un partage et d’un don prenant prétexte de l’Écriture. L’étymologie latine de l’"interprétation" est d’ailleurs consonante avec les déterminations de cette herméneutique charitable ou, si l’on préfère, de cette charité herméneutique, dont la force cohésive rapproche, unit les hommes "entre eux par le nœud de l’unité" et la proximité du sens : l’interpretare renvoie en effet à la relation (inter) de mutuel endettement (pretare), à l’état d’être proche (praesto) et à celui d’être présent (praesto esse*). Les médiations du sens, auxquelles préside l’herméneutique, et les médiations de l’amour, qui relèvent de la charité, décrivent une série de rapports, d’échanges, de transactions et de tractationes interprétables en termes économiques. L’herméneutique et la charité, telles que le prologue les imbrique déjà étroitement l’une dans l’autre, procèdent d’une même économie de partage et de (re)distribution ; elles composent à elles deux, au-delà de leur nature à première vue dissemblable, une seule et unique structure. Cette structure, qu’Augustin articule au livre premier du DDC, transgresse les frontières du texte et du hors-texte : elle greffe la charité à l’interprétation et l’interprétation à l’économie du salut. Augustin en énonce, une première fois, en s’appuyant sur des versets de Jean et de Paul, la loi générale : Nul au demeurant ne doit considérer quoi que ce soit comme son bien propre, sauf peut-être le mensonge. Car toute vérité vient de celui qui a dit : "Je suis la Vérité". Qu’avons-nous en effet que nous n’ayons reçu ? Et si nous l’avons reçu, pourquoi nous en glorifier, comme si nous ne l’avions pas reçu (P, 1, 8) ?

Auteur: Theriault Patrick

Info: Per homines hominibus : charité et herméneutique dans le prologue du De doctrina christiana, p 375.*Julia Kristeva, "Psychoanalysis and the Polis", dans Transforming the Hermeneutic Context. From Nietzsche to Nancy, New York, State University of New York Press (coll. "Intersections"), 1990, p. 92.

[ sincérité ] [ réflexivité ] [ humilité ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ langage ]

 
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clé de lecture

L’œuvre d’Ibn Arabî offre un exemple particulièrement paradoxal de dialectique orientale et de pensée ésotérique, à savoir ce que nous pourrions appeler l’herméneutique inversante : c’est-à-dire qu’il lui arrive d’inverser le sens d’un verset koranique à contenu négatif, dans l’intention d’extraire de la sentence la signification la plus profonde possible. Ce paradoxe, que nous ne pouvons passer sous silence ici, nous oblige à quelques considérations préliminaires d’un caractère général.

L’exotérisme consiste à identifier les réalités transcendantes aux formes dogmatiques - et au besoin aux faits historiques - de telle Révélation, tandis que l’ésotérisme se réfère d’une manière plus ou moins directe à ces réalités mêmes. Mais du fait que le rapport d’un symbolisme à son contenu est celui d’une manifestation à son principe, il y a à la fois analogie et opposition entre les deux plans : l’ésotérisme étaie l’exotérisme parce qu’il en est la substance, mais il le contredit aussi à certains égards parce qu’il le dépasse ; en réalité, la contradiction est d’emblée du côté de l’exotérisme, de même que la création est à la fois conforme et opposée à Dieu. Cependant, de même que la Toute-Réalité n’abolit pas la logique des situations cosmiques, de même les prérogatives apparemment paradoxales de l’ésotérisme ne peuvent abolir les données de l’exotérisme sur le plan de celui-ci, sauf éventuellement d’une façon fragmentaire et dans des cas isolés.

De cet aspect d’opposition, ou de cette dimension contradictoire, Ibn Arabî paraît tirer la conclusion suivante : du moment que l’Absolu est Un et que cet Un est infini et parfait, la Vérité suprême ne peut être qu’une et positive, elle ne peut donc en sa substance comporter d’antinomies, telles le bien et le mal, le ciel et l’enfer ; le Koran ne comporte ces antinomies que secondairement et extrinsèquement mais non en sa substance incréée. Il y a donc pour chaque verset exprimant une opposition ou un mal, une interprétation qui les annule ; c’est-à-dire qu’il y a pour toute sentence négative une interprétation positive, se référant directement ou indirectement à l’Essence toujours vierge. Quand le Koran parle du feu infernal, Ibn Arabî - sans vouloir ni pouvoir rejeter ce sens immédiat - n’hésite pas à l’interpréter, sur le plan de la Vérité quintessentielle, comme le feu de l’Amour divin ; car l’ultime Vérité ne saurait englober que l’essentiel, à savoir la Beauté et l’Amour.

[…] Au demeurant, l’argumentation n’est pas toujours, chez le Shaykh el-akbar, au niveau de l’intention métaphysique : la pensée est parfois trop hâtive ou trop expéditive, l’âme est saisie par la perception de la Beauté une qui pénètre tout et qui absorbe tout. C’est cette perception - concrète et permanente — de la divine Beauté qui est chez Ibn Arabî la "foi", étant donné qu’en Islam la notion de foi s’étend de la simple ferveur jusqu’à la plus élevée des stations spirituelles, et qu'elle est attribuée pour cette raison aux anges et aux élus.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 143-145

[ ellipsisme ] [ coran ]

 

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