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incommunicabilité

Aujourd’hui je m’aperçois que cette femme […] ne m’aime que parce que […] elle ignore entièrement ce que je suis, ne comprend pas un mot de ce qui est pour moi l’essentiel, est dans l’impossibilité de le comprendre jamais, quoi que je fasse… que nous sommes aussi loin l’une de l’autre, malgré les échanges de l’amour, que si nous ne nous connaissions pas, et que moi-même, je ne puis envisager son âme, ni rien d’elle-même, ni de ses pensées, que nous sommes deux étrangères qui parlons un langage solitaire, sans rapport ni chance de traduction, qu’un véritable abîme nous sépare, la mer, et que nous ne la franchirons jamais.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 3, 26.10.25, p. 135. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nuit de l'âme

[...] si ton cœur se dessèche dans les déserts, subis ; souffre le désespoir et la paralysie de ta volonté ; c’est ton centre le plus intime qui va être labouré, bouleversé, écartelé. Toutes les tentations accourent, les plus dégoûtantes, les plus séduisantes, les plus grossières, les plus subtiles. Subis. Ne bouge pas. Reçois les rafales. Regarde en toi sans ciller. Tu te crois rejeté du Père parce qu’en ce moment tu te vois tel que tu es ; ton esprit défaille dans des agonies sans cesse renaissantes de désagrégation, de dénudement, d’impuissance ; il tombe tout vif en enfer. Aucun homme, aucune lecture, ne peut t’aider ; le remorts, l’impossibilité de prier, de penser, d’agir, t’écrasent.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: "Forces mystiques et conduite de la vie", bibliothèque des amitiés spirituelles, Paris, 1956, page 45

[ épreuve ] [ solitude ] [ souffrance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langues comparées

Le français place le déterminant après le déterminé: "une tasse à café". En allemand, c’est l’inverse: Eine Kaffeetasse. Si vous appliquez ce principe à la structure de la phrase, vous obtenez une accumulation d’éléments chargés de déterminer quelque chose qui n’est formulé que plus tard. De la part du locuteur, cela demande une discipline de fer. C’est pourquoi les présentateurs des informations télévisées lisent en général leur texte: il est malaisé d’improviser correctement en Hochdeutsch. Par ailleurs, cette structure syntaxique limite la spontanéité de l’échange car elle oblige l’interlocuteur à attendre la fin de la phrase pour savoir de quoi il est question. D’où les remarques critiques de Madame de Staël sur l’impossibilité d’avoir une conversation en allemand…

Auteur: Wismann Heinz

Info:

[ saxonne ] [ latine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chômage

L’impossibilité licite d’échapper aux parents en gagnant de l’argent par son travail sape le sens de la vie inhérent aux pulsions génitales et contredit les pulsions anales du faire qui valoriserait l’adolescent dans sa classe d’âge s’il trouvait à travailler. Ceci explique en grande partie la petite délinquance juvénile qui semble se généraliser et traduit l’épreuve dans laquelle se trouve notre jeunesse. Comment avoir de l’argent pour vivre sous un toit personnalisé, et pour pouvoir y emmener l’objet de son désir, vivre à deux, en couple, s’il n’est pas possible de travailler ? Comment prendre le plaisir, nécessaire pour conserver son narcissisme, si seuls des désirs passifs – d’attente patiente – sont autorisés, lorsqu’il n’y a pas de travail ?

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 207

[ pauvreté ] [ autonomie financière ] [ effets psychologiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vision du monde

L’œuvre commune part du constat de la non-fraternité entre les hommes, de l’oubli des morts par les vivants, des "pères" par les "fils", de l’indifférence régnant entre les vivants, et plus encore vis-à-vis des morts. Dans la civilisation contemporaine, estime Fiodorov, le commandement chrétien de l’amour du prochain s’est vidé de son sens. Pour lui, l’acceptation de la mort comme d’une fatalité est le comble de l’immoralité, dans la mesure où tant qu’existera la mort, le mal existera aussi, condamnant les hommes à l’impossibilité d’une vie pleinement morale. Le supramoralisme que propose le philosophe n’a rien à voir avec le "par-delà le bien et le mal" nietzschéen. Il est la prise de conscience, par l’ensemble de l’humanité, que celle-ci a le devoir d’anéantir la mort.

Auteur: Coldefy-Faucard Anne

Info: Préface à "Correspondance (1873-1903) de Nikolaï Fiodorov, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, page 10

[ résumé ]

 
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jargon

L’impossibilité d’isoler la nomenclature de la science et la science de la nomenclature tient à ce que toute science physique est nécessairement formée de trois choses: la série des faits qui constituent la science; les idées qui les rappellent; les mots qui les expriment. Le mot doit faire naître l’idée; l’idée doit peindre le fait: ce sont trois empreintes d’un même cachet; et, comme ce sont les mots qui conservent les idées et qui les transmettent, il en résulte qu’on ne peut perfectionner le langage sans perfectionner la science, ni la science sans le langage, et que, quelque certains que fussent les faits, quelque justes que fussent les idées qu’ils auraient fait naître, ils ne transmettraient encore que des impressions fausses, si nous n’avions pas des expressions exactes pour les rendre.

Auteur: Lavoisier Antoine-Laurent de

Info: Discours préliminaire du Traité élémentaire de chimie. Cuchet, 1789

[ triade ] [ progrès ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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synchronicité

Mais il me semble que le concept "acausal" devrait être davantage précisé dans votre théorie, de même qu’il serait souhaitable d’expliquer plus en détail l’utilisation particulière du concept de temps. Pour le physicien, les mots "causal" et "causalité" ont une signification beaucoup moins figée que le terme de "déterminisme". Le mot "acausal" en particulier a un sens différent chez plusieurs auteurs. D’après votre propre théorie des phénomènes "synchronistiques" […], leur apparition s’explique par la duplicatio ou multiplicatio d’un ordonnateur invisible dont l’apparence est justement double ou multiple. En ce sens, on pourrait également qualifier l’ordonnateur de cause du phénomène synchronistique. Cette cause ne devrait cependant pas être comprise comme située dans le temps et l’espace. Si à l’inverse on ne peut appeler causes que des objets fixés dans le temps et l’espace, les phénomènes synchronistiques sont effectivement "acausaux". De même qu’en microphysique, la situation est caractérisée par l’impossibilité d’utiliser le principe de causalité et de situer en même temps les phénomènes dans le temps et l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: Lettre à C. G. Jung du 28 juin 1949

[ critique ] [ précision conceptuelle ] [ hyper-complexité ] [ projectionniste(s) ]

 

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créativité

Le ralentissement moteur du dépressif peut s’accompagner, contrairement à certaines apparences de passivité et de ralentissement moteur, d’un processus cognitif accéléré et créatif, comme en témoignent les études portant sur les associations très singulières et inventives que produisent des déprimés à partir de listes de mots qui leur sont soumises. Cette hyperactivité signifiante se manifeste notamment par des rapprochements de champs sémantiques éloignés et rappelle les calembours des hypomaniaques. Elle est coextensive à l’hyperlucidité cognitive des déprimés, mais aussi à l’impossibilité du maniaco-dépressif de décider ou de choisir.

[...] le lithium interrompt le processus de variété et fixe le sujet dans le champ sémantique d’un mot, l’attache à une signification et peut-être le stabilise autour d’un référent-objet. A contrario, on pourra déduire de ce test (dont on notera qu’il se limite aux dépressions répondant au lithium) que certaines formes de dépression sont des accès d’accélérations associatives qui déstabilisent le sujet et lui offrent une fuite hors de la confrontation avec une signification stable ou avec un objet fixe.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 70

[ glissement ] [ équivalence ] [ neurochimie ]

 

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indicible

Cherchant toujours la perfection et sans aucune pitié pour elle-même, Mireille Havet, encore une fois, butte contre ses ambitions d’excellence. Il ne lui semble pas possible de rendre véritablement ce qu’elle sent si fortement. Les mots résistent à sa volonté de partager, de dire, et son constat est clair, il n’est pas possible de lutter contre l’imperméabilité des uns aux autres. (...)
Cet aveu d’échec se retrouve déjà chez les poètes cités plus haut, qui font alors ce cruel constat concernant leur entreprise absolue. Le monde réel les rattrape et la volonté de "noter l’inexprimable" de Rimbaud, dans Une saison en enfer, se heurte aux possibilités de l’être humain et de son langage. Ainsi, tous trois, Lautréamont, Mallarmé et Rimbaud, confrontés à cet échec, ont cette même envie, devant l’impossibilité de la réalisation de leur rêve, de détruire leur oeuvre, car à quoi bon continuer, si l’idéal n’est pas accessible ? Pour autant, Mireille Havet, elle, ne brûlera pas son journal, mais ne manquera pas de décrire longuement cette impossibilité d’expression totale et absolue.

Auteur: Compain Marthe

Info: Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre, p 240

[ écriture ] [ limitation ]

 

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diabolique

C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n’est plus unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse, l’impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division, et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes, entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de division et d’opposition s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité, qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 71-72

[ signes ] [ chute ]

 

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