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femmes-par-femmes

- Elle prétend qu'un mariage constitue l'un des spectacles les plus lamentables au monde. C'est gentil de dire ça à son mari ! s'écria monsieur Pontellier, qui enrageait de nouveau en y songeant.
- Pontellier, dit le docteur après un moment de réflexion, laissez votre femme tranquille pendant quelque temps. Ne l'importunez pas, et ne vous préoccupez pas d'elle. Les femmes, mon cher ami, sont des organismes étranges et délicats. Et une femme sensible, à la tête bien faite, comme madame Pontellier, est encore plus singulière. Il faudrait un psychologue de génie pour réussir à les traiter. Lorsque des hommes ordinaires comme vous et moi essaient de venir à bout de leurs lubies, le résultat est désastreux. La plupart des femmes sont fantasques et capricieuses. Ce n'est qu'un caprice de votre femme, dû à une cause, ou plusieurs, que nous n'avons pas besoin d'élucider vous et moi. Cela passera, surtout si vous la laissez en paix.

Auteur: Chopin Kate

Info: L'éveil, Chapitre 22

[ complexes ]

 

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dualité

Si Marx avait lu Sade, il n'aurait pas commis une lourde faute : ne pas avoir vu que toute l'économie est aussi une affaire passionnelle et pulsionnelle. Si Marx avait lu Sade, le monde en aurait été changé. Nous aurions évité la création de monstres froids que furent les économies socialistes tenant pour suspecte toute passion, sauf celle pour le chef. Nous n'aurions pas eu cette division hautement dommageable entre Marx d'un côté pour l'économie des biens et Freud de l'autre pour l'économie libidinale - scission fautive dès le départ qu'aucun freudo-marxisme, fût-ce celui de l'école de Francfort, n'a jamais pu régler. Si Marx avait lu Sade, nous aurions pu disposer d'une économie générale des passions. Le monde aurait pu se réformer autrement. Nous aurions évité la captation et le fourvoiement des esprits rétifs à la théodicée smithienne dans ces fausses alternatives au capitalisme que furent les économies socialistes, qui ne pouvaient conduire qu'au plus lamentable des fiascos.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: La cité perverse

[ rationnel ] [ irrationnel ] [ science molle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

philosophe-sur-philosophe

[...] rien n’est plus éloigné de devoir nous satisfaire que la théorie de Bergson, du mécanique surgissant au milieu de la vie. Son discours sur le rire reprend de façon condensée et schématique le mythe de l’harmonie vitale, de l’élan vital, caractérisé par sa prétende éternelle nouveauté, sa création permanente. On ne peut manquer d’en percevoir le caractère extravagant quand on lit qu’une des caractéristiques du mécanique en tant qu’opposé au vital, ce serait son caractère répétitif, comme si la vie ne nous présentait aucun phénomène de répétition, comme si nous ne pissions pas tous les jours de la même façon, comme si nous ne nous endormions pas tous les jours de la même façon, comme si on réinventait l’amour chaque fois qu’on baise. Il y a là véritablement quelque chose d’incroyable. L’explication par le mécanique se manifeste elle-même tout au long du livre comme une explication mécanique, je veux dire qu’elle tombe dans une stéréotypie lamentable qui laisse absolument échapper l’essentiel du phénomène.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 130

[ critique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

adipeux

J'en ai eu une qui avait un drôle de truc... Tous les matins, avant de passer sa chemise, tous les soirs, après l'avoir retirée, elle restait nue, à s'examiner des quarts d'heure, minutieusement, devant la psyché... Puis, elle tendait sa poitrine en avant, se renversait la nuque en arrière, levait d'un mouvement brusque ses bras en l'air, de façon que ses seins qui pendaient, pauvres loques de chair, remontassent un peu... Et elle me disait :
- Célestine... regardez donc !... N'est-ce pas qu'ils sont encore fermes ?
C'était à pouffer... D'autant que le corps de Madame... oh ! quelle ruine lamentable !... Quand, de la chemise tombée, il sortait débarrassé de ses blindages et de ses soutiens, on eût dit qu'il allait se répandre sur le tapis en liquide visqueux... Le ventre, la croupe, les seins, des outres dégonflées, des poches qui se vidaient et dont il ne restait plus que des plis gras et flottants... Ses fesses avaient l'inconsistance molle, la surface trouée des vieilles éponges...

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ obèse ] [ flasque ] [ littérature ]

 

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relatif

Un jour, alors que nous venions de parler de ce qu'il est convenu d'appeler la cruauté du Moyen Âge, il déclara : " En vérité, cette cruauté n'en est pas une. Un homme du Moyen Âge serait autrement horrifié par notre mode de vie contemporain qu'il trouverait féroce, effroyable et barbare ! Chaque époque, chaque culture, chaque coutume et chaque tradition a sa spécificité, ses propres aspects délicats ou rudes, séduisants ou atroces ; elle considère certaines souffrances comme naturelles, accepte de supporter avec patience certains maux. L'existence humaine ne devient une souffrance, un enfer que lorsque deux époques, deux cultures, deux religions interfèrent l'une avec l'autre. Un homme de l'Antiquité ayant dû vivre au Moyen Âge aurait lamentablement péri, suffoqué. De la même manière, il est certain qu'un sauvage étoufferait au milieu de notre civilisation. Parfois une génération entière se trouve prise entre deux époques, entre deux styles de vie ; à tel point qu'elle perd toute notion d'évidence, tout savoir-vivre, tout sentiment de sécurité et d'innocence."

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ points de vue ]

 

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illumination

Mais dans le cadeau des fées, il y a une autre partie. À vrai dire, il nous reste encore à parler du vrai cadeau. Un jour, au milieu de cette agitation d'idées folles qui ne servent à rien et qui ne vont nulle part, il te vient quelque chose qui, tout à coup, tu ne sais même pas pourquoi, te fascine.T'enchante, te trouble, t'éblouit, te captive.

L'émotion que tu ressens est si grande qu'elle ne te tient pas dans la poitrine, elle te déborde de la tête, si bien que tu te dis : ça, je dois le raconter, je dois le partager. Et c'est là que naît la nouvelle, ou le roman. Cet éblouissement premier, si mobilisateur et si lancinant, je l'appelle le petit œuf. Si tu regardes bien, c'est quelque chose de beau, car le lecteur est présent dès l'instant même de la conception de l'oeuvre. Cet autre à qui tu vas raconter l'histoire et avec qui tu meurs d'envie de la partager. L'art, tout art, je crois, est d'abord de la communication.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle, Une famille magnifique et lamentable, p 98

[ échange ] [ amorce ] [ illumination ] [ épiphanie ] [ langage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

métaphysique

1. Physiquement, l'âme des morts est soumise à l'esclavage de certains êtres vivants que l'on appelle des médiums. Ces médiums ne forment pas, pour le moment du moins, une espèce en voie d'extension, mais ils semblent presque exclusivement américains. Sur l'ordre de ces médiums, les âmes défuntes exécutent des prouesses mécaniques qui sont caractérisées par une absolue inutilité. Elles frappent sur les tables, les soulèvent même, soulèvent également les chaises, déplacent les lits, jouent de l'harmonica et font bien d'autres choses du même genre.
2. Intellectuellement, les âmes des morts sont d'un niveau que l'on pourrait qualifier, pour autant qu'on puisse en juger d'après les écrits laissés sur les ardoises des médiums, de tout à fait lamentable. Ces oeuvres sont à ranger dans la catégorie de l'imbécillité et sont tout à fait vides de sens.
3. Leur condition morale est apparemment plus favorisée. Selon les témoignages que nous avons recueillis, leur caractère se réduit à une grande innocence. Confrontés à des demandes aussi brutales que, par exemple, la destruction d'un lit à baldaquin, les esprits s'abstiennent poliment.

Auteur: Wundt Wilhelm

Info: Une soi-disant science : le spiritisme

[ ironie ] [ dénigrement ]

 

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insecte

(...)
Qu'est-ce à dire ? N'en sait-on pas assez, pour pressentir ce qui se passe dans la tête de l'homme qui pense à autre chose, distrait, rêveur, soudain gai, parfois triste sans raison ? Que voit-on dans l'oeil de la vache : entre astres et désastres, coups de foudre et trahisons, une mélancolie venue du fond des âges ? Sur les rives du Bosphore, au crépuscule, Nicolas Bouvier note encore :

"Le soleil s'abîme derrière une mer violette en tirant à lui toutes les couleurs. Je pense à ces clameurs lamentables qui dans les civilisations primitives accompagnaient chaque soir la mort de la lumière, et elles me paraissent tout d'un coup si fondées que je me prépare à entendre dans mon dos toute la ville éclater en sanglots. "

Et moi, cuistre ébloui, émergeant enfin des vieux dictionnaires, par la fenêtre je vois filer, sur la friche incendiée, ce papillon aux ailes couleur de miel, où palpitent de grands yeux bleus ourlés de noir. C'est un paon-de-jour. Sa larve, puis sa nymphe, ont passé leur vie sur une tige d'ortie. Libre enfin, il exulte, pour cinq minutes encore. Son nom savant est "vanessa Io".

Auteur: Abraham Jean-Pierre

Info: Histoire d'Io. Dernier paragraphe

[ excipit ] [ dernières lignes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vingtième siècle

[Mon grand-père] avait consigné ses souvenirs ; il me les a donnés quelques mois avant sa mort en 1981. Il avait alors quatre-vingt-dix ans. Il était né en 1891, sa vie semblait se résumer à l'inversion de ces deux chiffres dans une date. Entre ces deux dates étaient survenues deux guerres, de lamentables massacres à grande échelle, le siècle le plus impitoyable de toute l'histoire de l'humanité, la naissance et le déclin de l'art moderne, l'expansion mondiale de l'industrie automobile, la guerre froide, l'apparition et la chute des grandes idéologies, la découverte de la bakélite, du téléphone et du saxophone, l'industrialisation, l'industrie cinématographique, le plastique, le jazz, l'industrie aéronautique, l'atterrissage sur la Lune, l'extinction d'innombrables espèces animales, les premières grandes catastrophes écologiques, le développement de la pénicilline et des antibiotiques, Mai 68, le premier rapport du Club de Rome, la musique pop, la découverte de la pilule, l'émancipation des femmes, l'avènement de la télévision, des premiers ordinateurs - et s'était écoulée sa longue vie de héros oublié de la guerre. C'est sa vie qu'il me demandait de décrire en me confiant ces cahiers. Une vie se déroulant sur près d'un siècle et commençant dans un autre monde.

Auteur: Hertmans Stefan

Info: Guerre et Térébenthine

[ France ]

 

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lèche-cul

Un prof, c'est lâche. Ça s'arrête pas de lécher. Ça lèche les élèves, ça lèche le dirlo, ça lèche l'inspecteur. Ça a la trouille, au lieu d'avoir le trac. Un prof digne de ce nom devrait avoir tué au moins une fois dans sa vie. Un inspecteur par exemple, le jour de l'inspection. Quand on voit arriver ce malade mental, ce cocu du réel, ce petit flic, cet assassin propre, couvert par la Loi, on devrait sortir son colt Python 357 Magnum. Au lieu de ça, on le reçoit en grande pompe. On a sorti la cravate, la jupette bleu marine, on est passé au nettoyage à sec, on a demandé à Ossi une salle propre, bien éclairée, on a demandé à Bernard Bernardini d'empêcher les élèves d'y fumer pendant la récréation...
On le reçoit l'inspecteur, on lui désigne la jolie table qu'on lui a réservée, avec la jolie chaise, on l'a entouré des meilleurs élèves, on lui porte soi-même le cahier de textes de la classe... On est lamentable, larvesque. Au lieu de lui loger une bastos dans les entrailles, on le reçoit, tapis rouge, trouille au cul, et on se chie dessus pendant une heure, devant les élèves! La honte! Un prof, c'est lâche, ça ne tirera jamais sur un inspecteur. L'inspecteur le sait. C'est pour ça qu'il vient...

Auteur: Laborde Christian

Info: L'Os de Dionysos

[ école publique ]

 

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