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Grèce antique

Nous connaissons le nom d'environ deux milles écrivains grecs anciens. Même rapporté à la longue durée qui sépare Homère du triomphe du christianisme, ce nombre est considérable et illustre bien l'extraordinaire fécondité de la littérature hellénique. Cette littérature, dans sa très grande majorité, a disparu dans les trois grandes épreuves que furent pour l'héritage de l'Antiquité l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, la substitution des codex en parchemin au volume en papyrus, et enfin la crise de l'Empire byzantin à l'époque de l'iconoclasme, soit aux VIIe et VIIIe siècle de notre ère. Pourtant ce qui en subsiste, fruit tantôt du hasard, tantôt du choix effectué par les érudits ou les maîtres d'école, représente encore une masse énorme d'ouvrages de toutes sortes, trop souvent fragmentaires ou imparfaitement conservés, mais où les lettres de l'Occident n'ont pas fini de trouver des modèles.

Auteur: Chamoux François

Info: Les grandes Civilisations 2, La civilisation grecque, à l'époque archaïque et classique, p. 303, Penseurs et poètes

[ triade ] [ littérature ] [ Historique ]

 

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durée

— Annette… écoute moi. Je voudrais te dire quelque chose. À bien y réfléchir nous avons tous les deux une histoire pas si courte, très longue même à cause d’un court moment très plein. Le temps se mesure avec un mètre élastique. Je n’ai pas arrêté d’y penser, depuis…
— Stop !
— Quoi ?
— Ne touche pas à ce qui s’est passé hier, que de toute façon nous avons oublié, trahi, depuis lors, en continuant à vivre, en rajoutant des événements qui n’ont aucun rapport. Qu’est-ce que tu te mets à parler de ça ? Parler de ça ne sert à rien. C’est de quoi on ne peut justement pas parler. Ce n’est pas ton capital. Hier ne t’appartient pas en propre. D’ailleurs tu ne dis rien quand tu parles. Il vaut mieux te taire clairement. C’est plus sûr.
— Annette…
— Et n’utilise pas mon nom comme une plainte sans mon autorisation !

Auteur: Jouet Jacques

Info: Anette et l'Etna

[ femme-par-homme ] [ autonomie ] [ lendemain ] [ dialogue ] [ couple ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

judaïsme

L'abbé Grégoire [dans son "Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs", en 1788] consacre plusieurs pages à la condition de la femme chez les juifs. "Un autre obstacle à leur réforme, pense-t-il, c'est le peu d'estime qu'ils ont toujours eu pour les personnes du sexe." Il continue en écrivant que "la considération pour les personnes du sexe est la mesure du progrès d'une nation dans la vie sociale", après avoir cité la prière que les mâles juifs prononcent pour bénir Dieu qui ne les a pas faits femmes. Et Jacques Chirac [dans son discours sur la laïcité] de faire écho: "Le degré de civilisation d'une société se mesure d'abord à la place qu'y occupent les femmes." On finirait par croire que la France est féministe depuis le XVIIIe siècle. (...) Il ne reste rien à ajouter, sinon à souligner les similitudes observables dans le traitement des juifs et des musulmans sur une relative longue durée.

Auteur: Benbassa Esther

Info: Le président Chirac en nouvel abbé Grégoire, La République face à ses minorités, Les juifs hier, les musulmans aujourd'hui

 

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meurtrier

Pio : Tuer des Tutsis, je n'y pensais même pas quand on vivait en bonne entente de voisinage. Même d'échanger des bousculades ou de mauvais mots, ça ne me semblait pas convenable. Mais quand tout le monde a commencé à sortir la machette en même temps, j'ai fait pareil sans m'attarder. Je n'avais qu'à imiter les collègues et penser aux avantages. Surtout qu'on savait qu'ils allaient quitter le monde des vivants pour de bon.
Quand tu reçois des ordres catégoriques, des promesses de bénéfices longue durée et que tu te sens bien épaulé par les collègues, la méchanceté t'est bien égale pour tuer à tour de bras. Je veux dire que tous ces sentiments consorts et leurs belles paroles te tirent naturellement.
Un génocide, ça se montre bien extraordinaire pour celui qui arrive par après comme vous ; mais pour celui qui s'est fait embrouiller des grands mots des intimidateurs et des cris de joie des collègues, ça se présentait comme une activité habituelle.

Auteur: Hatzfeld Jean

Info: une saison de machettes, Points, 2003, p. 259

[ grégaire ]

 

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insaisissable

L'état de transition, configuration des atomes durant cet instant suspendu où l'on bascule d'une forme moléculaire à la suivante, nous reste inaccessible. Sa durée de vie est infime, pas plus longue qu'une vibration moléculaire (10 puissance moins 14 seconde) ! Les chimistes, néanmoins, tiennent de longs et minutieux discours sur sa structure précise. On peut s'émerveiller des multiples astuces qu'ils ont inventées pour décrire en détail les caractéristiques d'un état de transition, prodiges de détection n'ayant rien à envier aux déductions d'un Sherlock Holmes.

Néanmoins, l'état de transition est comme un trope : c'est une figure, une fiction ; il n'existe pas hors du langage. C'est une inflexion dans la diction, une suspension de la respiration, une pause infime, un rocher rompant l'uniformité du jardin zen soigneusement ratissé, ou l'oiseau noir dans le soleil levant dont Claudel fit le titre d'un de ses plus beaux livres, le noyau dur, insécable d'un poème qui lui donne cette vibration qui, à la lecture, résonne en nous et perdure.

Auteur: Laszlo Pierre

Info: in "La parole des choses", éd. Hermann, p.18

[ science ] [ métamorphose ] [ métaphores ] [ fugacité ] [ éternel passager ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

flic

Depuis son entrée dans la police, elle a vu un père enfermer son fils dans un frigo pour le punir et l'y oublier, un détenu des sous-sols du Palais de justice lui cracher au visage pour essayer de lui refiler son hépatite, des Versaillaises à serre-tête de velours se prostituer, une petite vieille de quatre-vingts ans se faire défoncer la gueule pour vingt euros, des pendus se vider dès qu'elle les touchait, des victimes du chômage de longue durée perdre l'argent qu'ils n'avaient pas en jeux de grattage, un chat manger les parties molles du visage de son maître décédé depuis une semaine, les rues de Paris défiler à plus de 110 km/h, les traces de sang d'un collègue sur l'ordinateur après qu'il s'était tiré une balle dans l'oeil, un enfant survivre à une chute du quatrième étage. Elle a vu surnager tout cela parmi les mille tâches ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d'âme dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l'étonnement, de tout connaître du pire de l'existence, pour un salaire à peine décent, et elle se demande toujours comment elle n'a pas les yeux sales, stupéfaite qu'ils n'aient pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère.

Auteur: Boris Hugo

Info: Police, p. 11-12

[ profession ] [ faits divers ]

 

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vie quotidienne

Lorsqu’un homme a exercé la même profession pendant des années, il a perdu la notion du temps. Même si sa journée de travail se limite à huit heures de présence, elle ne s’achève pas quand la maîtrise siffle l’heure de la sortie. Il faut encore y ajouter la durée du trajet entre sa boîte et chez soi, sans oublier les longues minutes qu’on va devoir consacrer à manger, à se laver, à s’acheter de nouveaux vêtements, ou une voiture, à remplacer ses pneus, ou sa batterie, à payer ses impôts, à copuler, à recevoir des amis, à se soigner, à se remettre d’un accident, à faire sa lessive, à éviter de se faire voler, à s’inquiéter de la météo, à dormir, à faire des insomnies, et je laisse de côté toutes ces choses dont la décence nous interdit de parler, BREF l’être humain n’aura au bout du bout que TRES PEU DE TEMPS à se consacrer. Il arrive même que les heures supplémentaires le privent de quelques-unes de ces tâches de première nécessité, comme de baiser. Bordel de merde ! Et ce genre d’existence vous bouffe six jours de la semaine et, comme le dimanche, vous êtes censé fréquenter l’église ou manger en famille, parfois les deux, parlez d’un rêve éveillé !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 212

[ salariat ] [ collectif-personnel ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rupture épistémique

[…] le lien établi entre les concepts de fréquence et d’énergie était totalement inconnu dans la physique classique et lui aurait semblé irrationnel. (Je me rappelle encore très bien le choc émotionnel qu’ont provoqué en moi cette découverte et ses conséquences alors que j’étais encore étudiant. Il en a été de même pour la plupart des physiciens de ma génération et de la génération antérieure.) La science a eu besoin de pas moins de 27 ans pour élaborer un système conceptuel adapté à cette réalité paradoxale et cependant non contradictoire. Il s’est révélé que la source des contradictions auxquelles on se retrouve confronté quand on établit un lien entre l’énergie et la fréquence sans avoir aucunement recours à des images concrètes réside dans l’hypothèse suivante : l’énergie aurait à chaque instant précis une valeur bien déterminée. En fait, il est visiblement absurde de parler de la valeur d’une période temporelle en liaison avec une durée qui est elle-même inférieure à la période. Plus la durée disponible pour définir une période est longue, plus sa valeur est définie précisément. Une période parfaitement définie correspond au cas limite de sa validité au cours d’un intervalle de temps infiniment long. La découverte de la physique quantique est de monter qu’il en est exactement de même pour l’énergie.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 3 : essai non publié de Pauli" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, page 267

[ résumé ] [ implications ] [ paradoxe source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

espérance

L'avenir du monde ne m'inquiète plus ; je ne m'efforce plus de calculer, avec angoisse, la durée plus ou moins longue de la paix romaine ; je laisse faire aux dieux.

Ce n'est pas que j'aie acquis plus de confiance en leur justice, qui n'est pas la nôtre, ou plus de foi en la sagesse de l'homme ; le contraire est vrai.

La vie est atroce ; nous savons cela.

Mais précisément parce que j'attends peu de choses de la condition humaine, les périodes de bonheur, les progrès partiels, les efforts de recommencement et de continuité me semblent autant de prodiges qui compensent presque l'immense masse des maux, des échecs, de l'incurie et de l'erreur.

Les catastrophes et les ruines viendront ; le désordre triomphera, mais de temps en temps l'ordre aussi.

La paix s'intallera de nouveau entre deux périodes de guerre ; les mots de liberté, d'humanité, de justice retrouveront çà et là le sens que nous avons tenté de leur donner.

Nos livres ne périront pas tous ; on réparera nos statues brisées ; d'autres coupoles et d' autres frontons naîtront de nos frontons et de nos coupoles ; quelques hommes penseront, travailleront et sentiront comme nous ; j'ose compter sur ces continuateurs placés à intervalles irréguliers le long des siècles, sur cette intermittente immortalité.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Mémoires d'Hadrien

[ optimisme ] [ apparence de pessimisme ] [ lâcher-prise ] [ temps cyclique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Tambora

Dans les derniers jours de l'été 1815, l'éruption soudaine, à l'est de l'île de Java, d'un volcan qu'on croyait éteint à l'intérieur des terres, étendit jusqu'aux côtes des océans de lave en fusion, emportant les habitations et décimant les peuplades. La violence et la durée du cataclysme firent penser que le feu déchaîné allait envahir et brûler les trois autres éléments, pétrifiant la terre qui entourait le foyer sur toute la largeur de l'île, recouvrant les flots d'une nappe incandescente le long du littoral, calcinant jusqu'à l'air. Pendant plusieurs semaines, le ciel ne fut plus qu'un nuage opaque, épais, d'un tissu qu'on aurait dit plus serré que celui de l'atmosphère, une rugueuse étoffe noirâtre semée d'accrocs, de déchirures, tendue par la colère des dieux au-dessus de l'île, dissimulant aux survivants le soleil, la lune, les étoiles, au point de leur faire douter que l'alternance des jours et des nuits se poursuivît derrière ce rideau. [...] 

Il en résulta qu'au printemps 1816 un immense nuage noir surplomba l'Europe, filtrant les rayons du soleil, provoquant une chute de la température telle que cette année devait être enregistrée par la suite comme la plus froide du siècle dans l'hémisphère Nord . [...]

Personne, en 1816, ne s'étonnait que l'obscurité succédât au sanglant bouquet du feu d'artifice, que disparût le soleil vaincu à Waterloo et personne, ou presque, ne savait que cette obscurité, cette longue éclipse étaient importées, résultaient d'un autre feu d'artifice, aux antipodes, où la fureur des hommes n'était pour rien.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: Bravoure. Chap XXXIV pp 268 - 271. Découpé-refondu par ninosairosse sur Babelio

[ événement planétaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel