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couchant

C'était donc mercredi dernier - si tu t'en souviens, une journée parfaitement catastrophique sur le plan météorologique (splendide détail qui pour moi cependant ne compte pas au nombre des coïncidences qui émaillent mon aventure, toutes orchestrées de ta main). Le matin avait été sombre et lugubre ; en fin d'après-midi, le crépuscule était si prématurément apparu qu'on avait l'impression déjà de voir des étoiles au ciel. L'orage menaçait et l'air était, comme il se doit, électrifié par une sensation pré-diluvienne. Les vitrines luisaient d'un éclat doux ; sur mon passage, une bijouterie a scintillé dans la pénombre menaçante. Mais est-il besoin de décrire plus en détail l'atmosphère de la journée, mon cher amour ? Je voulais simplement te montrer à quel point j'étais sensible à cette sorte bien distincte de prémonition dont je sais que tu es avide - à quel point, de même, j'étais mûr pour la comédie qui allait suivre.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: Chants du Cauchemar et de la Nuit, Rêve d'un mannequin

 

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interprétation

( L'auteur se demande où il va emmener ses gosses pour les vacances et se dit que le kilomètre 191 191 de son compteur de voiture lui indiquera l'endroit qui saura émerveiller ses mômes. Il tombe sur un camping.)

J’avais justement pensé emmener mes enfants camper la semaine suivante, mais une incertitude météo et le froid du mois d’août m’avaient amené à envisager un autre programme que je n’avais pas encore fixé.
Mes premières pensées furent : eh bien il va sûrement faire beau et je vais donc les emmener camper, ce qui sera parfait ! Et je commençais à calculer la probabilité pour tomber sur un camping le long de ce kilomètre : si je comptais quelques dizaines de campings sur quelques milliers de kilomètres de route, cela me faisait une probabilité de l’ordre de 1% : pas mal, mais est-ce que cela méritait l’appellation d’origine contrôlée de "véritable synchronicité" ?

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 193

[ idée obsessionnelle ] [ calculateur ] [ question ] [ hasard ] [ signe de l'univers ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

effondrement civilisationnel

Le point de départ de ma réflexion est la rupture anthropologique que constitua la révolution industrielle qui mit fin à plus de dix mille ans de civilisation néolithique. Le management et la technologie (qui prend aujourd’hui la forme de "l’accélération digitale") sont les fers de lance de cette société industrielle qui en toute matière cherche à atteindre l’efficience. L’extension de ce régime à l’ensemble de la planète me semble compromettre l’avenir de l’humanité : beaucoup parlent d’un accident nucléaire, d’autres d’un virus destructeur, certains de la pollution de l’eau, les derniers d’une météorite, etc. ; pour ma part, je m’inquiète de l’effet de l’industrialisation sur la structure démographique des pays dits "développés", et j’observe qu’ils ne parviennent pas à se maintenir au-delà des seuils de renouvellement des générations, sauf à recourir à l’immigration. Bref, je formule l’hypothèse que la société industrielle ne fournit aucune raison de vivre légitime et que cet effondrement des croyances fondamentales mène à une dangereuse impasse.

Auteur: Rappin Baptiste

Info: https://frblogs.timesofisrael.com/abecedaire-de-la-deconstruction-ressourcement-ou-liquidation/

[ dévitalisation ] [ dénatalité ] [ résumé ] [ pessimisme ] [ rationalisme dégénératif ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

transformation

Sur le fond de mon humeur très sombre, bien plutôt et même avant qu'elle ensoleillât la lande, il se fit tout à coup dans le plein sens du mot une embellie. La contrariété littérale qui avait été, je le sentais maintenant avec force, ma disposition de tout l’après-midi, disparaissait. Un poids de tristesse m’était enlevé. La pluie cessait – inexplicablement réchauffant, un rayon de soleil décoloré coulait à travers les branches : autour de moi, la rumeur fourmillante des bois sous l’averse se figeait goutte après goutte dans le suspens doucement épanoui d’une foule de théâtre, et tout à coup, faisant vibrer la lumière décapée par l’averse, un oiseau chanta sur deux notes transparentes et calmes, de la voix même de l’éclaircie. Tout était léger, ouvert, cristallin, facile – un autre monde – comme si le rideau de pluie brusquement levé m’eut été ce "fondu enchaîné" des films qui soude en une seconde les rues aux forêts et les minutes aux années. Quelques pas plus loin, la maison soudain fut là.

Auteur: Gracq Julien

Info: La maison

[ accalmie ] [ état d'esprit ] [ météo ] [ interne ] [ externe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

prospective

Il parait que l'histoire a montré que c'est dans la rivalité que l'homme progresse, que c'est comme ça que le langage est né, que la culture est apparue, que l'on en est venu à partager des joies et des peines. Bref l'homme améliore des trucs.
Autre info : Homo est le seul primate ayant des dents évoluant à l'inverse du cerveau. Autrement dit plus il prolifère via le produit de son intelligence, plus sa survie "dans la jungle primitive - pour faire court" est mise en question. Vient à l'esprit :
a) un retour en arrière (au sens évolutif) est-il possible, imaginable ? ...
b) faut-il en déduire, peut-être naïvement, que notre avenir ne peut s'imaginer, au vu de ces mouvements contraires, qu'enchassé dans une attitude toujours plus distanciée et non violente, au sens d'un meilleur contrôle de nos pensées pulsionnelles violentes - issues d'une peur naturelle et nécessaire, qu'on peut identifier aux reliques de certains résaux neuronaux dendritiques de notre cerveau ?
Auquel cas l'idée du végétarien ou du vegan prend une dimension presque prophétique.
En espérant qu'une météorite mal placée ne vienne pas interrompre le processus.

Auteur: Mg

Info: 17 sept. 2019

[ être humain ] [ questions ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

triade

Certaines expériences [...] me remplissaient de la certitude immédiate qu’il existait un ordre supérieur de réalité et que lui seul conférait tout son sens à l’existence. [...] Le monde étroit de la perception sensorielle constituait le "premier ordre (de réalité)"; ce monde perceptuel était lui-même enveloppé du monde conceptuel, qui recelait des phénomènes non directement percevables tels que la gravité, les champs électromagnétiques et l’espace courbe. Ce "deuxième ordre de réalité" comblait les vides et donnait un sens à l’hétérogénéité absurde du monde sensoriel. De la même manière, le "troisième ordre de réalité" enveloppait, interpénétrait le second et lui donnait un sens. Il comportait des phénomènes "occultes" qui ne pouvaient être ni approchés, ni expliqués à un niveau sensoriel ou conceptuel, mais qui les envahissaient tout de même, à l'occasion, tels des météorites perçant la voûte céleste de l’homme primitif. De même que l’ordre conceptuel faisait ressortir les illusions et les distorsions dues aux sens, ainsi le "troisième ordre" révélait-il que le temps, l’espace et la causalité n’étaient que des illusions d’optique d’un niveau supérieur, tout comme l’isolement, la séparation et les limites spatio-temporelles du soi.

Auteur: Koestler Arthur

Info: Invisible Writing

[ existence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

climat

En 2010, deux universitaires, Karin Becker et Olivier Leplatre, se sont mis en tête de rassembler, pour un volume futur ayant pour titre La Pluie et le Beau Temps dans la littérature française, un ensemble d'études analysant les liens que les écrivains entretiennent avec la météorologie ainsi que les modalités de leur compréhension du phénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques, poétiques, narratives. Au moment où le livre que vous avez entre les mains partait à l'imprimerie, Becker et Leplatre en était toujours à s'interroger : "Quelle place l'écrivain accorde-t-il au temps qu'il fait? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'un véritable climat qui donne une cohérence à son univers?" Nous aimerions pour notre part ajouter deux points à cette réflexion. Un : peut-on imaginer une appréhension barométrique des œuvres littéraires, qui irait nécessairement de "Tempête" à "Très sec"? Et deux : en quoi l'air conditionné a-t-il renouvelé la littérature policière ?
Pour terminer, participons modestement à la météocritique littéraire en observant que dans Madame Bovary, Flaubert utilise dix-huit fois le mot pluie, mais jamais aucun des mots suivants : averse, ondée, bruine ou crachin. Chez Emma, quand ça tombe, ça tombe, voilà tout.

Auteur: Launet Edouard

Info: De la jouissance en littérature : 50 leçons

[ imagination ] [ écriture ]

 

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prospective

Le monde de l’an 2014 n’aura que peu de travaux de routine qui ne puissent être mieux accomplis par une machine quelconque que par n’importe quel être humain. La race humaine sera ainsi globalement dévouée à l’entretien des machines… l’humanité souffrira gravement du mal de l’ennui, une maladie se répandant toujours plus largement chaque année, et gagnant en intensité. Cela aura des conséquences sévères sur le plan mental, émotionnel et sociologique, et j’ai l’audace de dire que la psychiatrie sera de loin la plus importante spécialité médicale en 2014. Les rares chanceux qui peuvent s’impliquer dans un quelconque emploi créatif seront la véritable élite de l’humanité, car eux seuls feront davantage que servir une machine. L’hypothèse la plus sombre que je puisse faire pour 2014 est que dans une société de loisirs forcés, le mot travail sera le plus valorisé du vocabulaire ! (...) L’écran, en plus de vous permettre de voir les gens que vous appelez, vous permettra également daccéder à des documents, de voir des photographies ou de lire des passages de livres. Une constellation de satellites rendra possible les appels directs vers n’importe quel point de la terre, même la station météorologique en Antarctique. (...)

Auteur: Asimov Isaac

Info: Invité en 1964 à la Foire Internationale de New-York, répondant à la question " à quoi ressemblera la Foire Internationale de 2014 ?"

[ futur-ancien ]

 
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vie quotidienne

Lorsqu’un homme a exercé la même profession pendant des années, il a perdu la notion du temps. Même si sa journée de travail se limite à huit heures de présence, elle ne s’achève pas quand la maîtrise siffle l’heure de la sortie. Il faut encore y ajouter la durée du trajet entre sa boîte et chez soi, sans oublier les longues minutes qu’on va devoir consacrer à manger, à se laver, à s’acheter de nouveaux vêtements, ou une voiture, à remplacer ses pneus, ou sa batterie, à payer ses impôts, à copuler, à recevoir des amis, à se soigner, à se remettre d’un accident, à faire sa lessive, à éviter de se faire voler, à s’inquiéter de la météo, à dormir, à faire des insomnies, et je laisse de côté toutes ces choses dont la décence nous interdit de parler, BREF l’être humain n’aura au bout du bout que TRES PEU DE TEMPS à se consacrer. Il arrive même que les heures supplémentaires le privent de quelques-unes de ces tâches de première nécessité, comme de baiser. Bordel de merde ! Et ce genre d’existence vous bouffe six jours de la semaine et, comme le dimanche, vous êtes censé fréquenter l’église ou manger en famille, parfois les deux, parlez d’un rêve éveillé !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 212

[ salariat ] [ collectif-personnel ] [ routine ]

 

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valeurs

Si nous faisons des choix dans le cadre d'une petite image de la réalité, nous serons aveugles à la plupart de leurs conséquences. La plus petite réalité que nous ayons est l'égocentrisme - quand tout tourne autour de soi. Une image un peu plus grande est celle de notre famille, puis de l'entreprise, la communauté, le pays, le monde. On peut même se soucier du système solaire et des météorites susceptibles de nous percuter. Au-delà de cela existe un autre ensemble de choses. Le domaine de la conscience, le monde intérieur. Si le monde physique est le monde extérieur et la conscience le monde intérieur, il y a des choses qui sont objectives en son sein, comme l'amour, la justice, la beauté, la vérité, la compassion, l'empathie, la moralité, la sollicitude, l'émotion, la peur. Tous ces concepts existent au-delà du monde physique objectif et sont très, très importants. Ils élargissent  la taille de notre réalité et le sens de ce qui est réel.

Ainsi, au fur et à mesure que le réel dans lequel nous opérons s'étend, notre espace de décision aussi, tout comme notre perspective, et donc notre potentiel à faire partie de la solution plus que du problème. Actuellement nous pouvons voir les résultats de choix dictés par cette incapacité à voir au-delà de notre avidité, nos besoins de ressources, de survie et de réussite. Elargir notre compréhension améliorera ces choix.

Auteur: Campbell Thomas W.

Info: My Big TOE - Awakening.

[ réseau neuronal ]

 
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Ajouté à la BD par miguel