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amitié

Je voulais un ami malheureux, un vagabond comme moi, envers qui on n’est tenu à aucune obligation. J’avais cru que Billard était cet ami, pauvre et bon. Je m’étais trompé. À chaque instant, il m’entretenait de sa maîtresse — ce qui me plongeait dans une grande mélancolie.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ comparaison ] [ chanceux ] [ heureux ] [ jalousie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

accoutumance

J’avais travaillé ma mémoire au corps pour parvenir tous les jours à tout oublier. L’habitude m’avait aidé à anesthésier toutes les images de la démence et de la déchéance. L’habitude et le quotidien m’avaient aidé à ne plus y prêter attention. Parce qu’on s’habitue à tout. Je m’étais habitué à ce paysage. Onze ans après la guerre civile. Onze ans, c’est long. On s’adapte. La rétine et le cerveau classent les images dans la case de ce qui est connu. Et ce qui est connu devient banal.

Auteur: Abdallah Dima

Info: Mauvaises herbes, p 81

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vacuité

Un peu plus tard, il fallut subir la visite du cimetière des prisonniers de guerre alliés – ceux qui avaient, en quelque sorte, accompli l’ultime sacrifice. Il y avait des croix blanches, bien alignées, toutes exactement identiques ; l’endroit dégageait un ennui profond. Ça me rappelait Omaha Beach, qui ne m’avait pas tellement ému non plus – qui m’avait plutôt, à vrai dire, fait penser à une installation d’art contemporain. "Ici, m’étais-je dit avec un sentiment de tristesse que je sentais insuffisant, ici, tout un tas d’imbéciles sont morts pour la démocratie."

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme, p. 67

[ ww2 ] [ mémorial ] [ détachement ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

cauchemar

J’étais dur et froid, j’étais un pont, j’étais tendu au-dessus d’un ravin. Mes orteils d’un côté, mes doigts crispés de l’autre, je m’étais encastré solidement dans l’argile croulante. Les pans de mon habit flottaient à mes côtés. Loin au-dessous grondait le torrent glacé. Aucun touriste ne s’égarait vers ces hauteurs inaccessibles ; le pont n’était encore mentionné sur aucune carte. Aussi je restais tendu et j’attendais ; je ne pouvais faire autre chose qu’attendre. À moins de tomber, aucun pont, une fois en place, ne peut cesser d’être un pont.

Auteur: Kafka Franz

Info: Récits posthumes, cité par André Breton dans son Anthologie de l'humour noir

[ déréliction ] [ destin ] [ impasse ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

séparation

En retournant dans ce lycée, j’allais devoir vivre avec le souvenir de nous deux dans le regard de tous les autres. Les explications à une centaine de personnes. Non, nous ne sommes plus ensemble. Oui, il m’a plaquée. Oui, ça va.
Mais je n’allais pas bien. J’étais une imbécile – une pauvre idiote. Je m’étais toujours targuée de savoir cerner les gens et je pensais que James était courageux et aimant, qu’il m’aimait. Rien de tout cela n’était vrai. Il était faible et lâche, et il n’était même pas fichu de me regarder dans les yeux pour m’annoncer que c’était terminé.
Jamais plus je n’aurais confiance en mon propre jugement.

Auteur: Ware Ruth

Info: Promenez-vous dans les bois...

[ désarroi ] [ déséquilibre ] [ rupture ]

 

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emmurée

Je suis aveugle à son malheur, aveugle à la détresse de mon beau-père, aveugle au désarroi de ma petite sœur. Je me tiens quelque part, cachée, en arrière de mes yeux, en arrière de la vie, en arrière du chagrin, et je flotte, dans l’égoïsme immense de mon adolescence. J’écris. Je lis des romans gothiques et des ouvrages de psychanalyse. Je vois tous les films d’Ingmar Bergman et de Nagisa Oshima, en mangeant les restes de céréales au chocolat que j’avais jetées à la poubelle et que je m’étais juré de ne plus jamais toucher. Je pense à un homme qui, chaque jour, vient dans le même café que moi.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés"

[ autoportrait ] [ monde intérieur ] [ transitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Mrs Leach s’est amenée avec la cafetière, a posé deux tasses avec des traces de rouge à lèvres orange et d’empreintes de doigts chocolatés dessus. […]
Elle avait beau regarder Jimmy, sa figure était tournée vers moi, rapport à son œil qui dit merde à l’autre. Le malheur et le ridicule, sans compter les heures de nuit qu’elle se fadait, l’avaient transformée en zombie juste bonne à renverser le café. On aurait pu lui clouer une croix sur le front, que la bonne femme n’aurait pas changé d’expression. […] Le pantalon blanc de son uniforme godait sous ses fesses, tout taché de café et de graillon de doughnuts. Si je m’étais présenté aux élections, c’est tout à fait le genre de personne à qui j’aurais pu plaire.

Auteur: Pollock Donald Ray

Info: Knockemstiff

[ états-unis ] [ quart-monde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

impensé

J’ai lu à Jérusalem un livre socialiste (Essai de philosophie positive, par Auguste Comte). Il m’a été prêté par un catholique enragé, qui a voulu à toute force me le faire lire afin que je visse combien …, etc. J’en ai feuilleté quelques pages : c’est assommant de bêtise. Je ne m’étais du reste pas trompé. – Il y a là-dedans des mines de comique immenses, des Californies de grotesque. Il y a peut-être autre chose aussi. Ça se peut. Une des premières études auxquelles je me livrerai à mon retour sera certainement celle de toutes "ces déplorables utopies qui agitent notre société et menacent de la couvrir de ruines". Pourquoi ne pas s’arranger de l’objectif qui nous est soumis ? Il en vaut un autre. A prendre les choses impartialement, il y en a eu peu de plus fertiles. L’ineptie consiste à vouloir conclure.

Auteur: Flaubert Gustave

Info:

[ critique ] [ positivisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Je m’étais abstenu, durant le banquet, de me mêler à la discussion politique — (toujours si animée en ces occasions), — qui avait éclaté, naturellement, aux entremets.

Ce genre de discussions ne me paraît intéressant qu’avec les dames.

Hé ! qui serait, alors, insensible à leurs fins sourires, à leurs exclamations intempestives et gracieuses, à leur air entendu, aux louables efforts de leurs prunelles pour paraître pénétrantes, inquiètes, surprises, etc. !… Je le répète : la discussion politique avec les dames est une chose captivante et qui donne à songer.

Afin de mériter leur estime et leur confiance, ma physionomie devient alors plus bienveillante, plus paternelle, plus tendre que de coutume ! et je leur débite gravement, en baissant les yeux, les absurdités les plus révoltantes, que mes cheveux blancs font vénérer. De sorte que mes moindres paroles font foi près du sexe enchanteur.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 65-66

[ conversation ] [ séduction ] [ langage implicite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

choc artistique

Au début de l’année 1938, il [Rozsda] assiste à un concert de Bartok. Le compositeur, accompagné de sa femme, interprète l’une de ses propres œuvres : Sonate pour deux piano et percussions. À la manière d’une solution chimique, la découverte de la musique de Bartok cristallise toutes les questions qui l’agitent alors, les rendant à la fois plus précises et incisives. Il raconte : - Je m’étais assis à un endroit d’où je pouvais voir les mains de Bartok. J’étais ébloui. Je n’avais jamais pensé à ce que la musique aurait pu être au-delà de Bach, de Mozart, au-delà de Moussorgski. J’étais absolument ivre de cette musique. […] J’ai compris à ce moment-là que je n’étais pas le contemporain de moi-même. J’ai compris que j’étais en dessous de cela. Je croyais que j’étais un bon peintre, mais en fait ma peinture pouvait exister sans moi. J’ai pensé : "Si je meurs, rien ne manque. C’est une petite couleur qui s’en va".


Auteur: Rosenberg David

Info: Rozsda : L'oeil en fête

[ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel