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harmonie divine

Nous sommes seuls à ne pas dormir, ce jeune garçon et moi ; et nous parlons de la beauté de ce monde de Dieu et de son grand mystère. Chaque brin d’herbe, chaque scarabée, chaque fourmi, l’abeille dorée, tous connaissent étonnamment leur voie, sans être doués d’intelligence, ils témoignent du mystère de Dieu, l’accomplissent sans cesse eux-mêmes, et je vois que le cœur du gentil adolescent s’est enflammé.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 378

[ cosmologie ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Cette trame de temps qui s’approchent, bifurquent, se coupent ou s’ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les possibilités. Nous n’existons pas dans la majorité de ces temps ; dans quelques-uns vous existez et moi pas ; dans d’autres, moi, et pas vous ; dans d’autres, tous les deux. Dans celui-ci, que m’accorde un hasard favorable, vous êtes arrivé chez moi ; dans un autre, en traversant le jardin, vous m’avez trouvé mort ; dans un autre, je dis ces mêmes paroles, mais je suis une erreur, un fantôme.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Fictions, Le jardin aux sentiers qui bifurquent

[ désynchronisés ] [ rencontres ] [ asynchrones ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

occasion manquée

Je ne songeais pas à Rose ;

Rose au bois vint avec moi ;

Nous parlions de quelque chose,

Mais je ne sais plus de quoi.

 

J'étais froid comme les marbres ;

Je marchais à pas distraits ;

Je parlais des fleurs, des arbres ;

Son œil semblait dire : " Après ?"

 

La rosée offrait ses perles,

Les taillis ses parasols ;

J'allais ; j'écoutais les merles,

Et Rose les rossignols.

 

Moi, seize ans, et l'air morose ;

Elle vingt ; ses yeux brillaient.

Les rossignols chantaient Rose

Et les merles me sifflaient.

 

Rose, droite sur ses hanches,

Leva son beau bras tremblant

Pour prendre une mûre aux branches ;

Je ne vis pas son bras blanc.

 

Une eau courait, fraîche et creuse

Sur les mousses de velours ;

Et la nature amoureuse

Dormait dans les grands bois sourds.

 

Rose défit sa chaussure,

Et mit, d'un air ingénu,

Son petit pied dans l'eau pure ;

Je ne vis pas son pied nu.

 

Je ne savais que lui dire ;

Je la suivais dans le bois,

La voyant parfois sourire

Et soupirer quelquefois.

 

Je ne vis qu'elle était belle

Qu'en sortant des grands bois sourds.

"Soit ; n'y pensons plus !" dit-elle.

Depuis, j'y pense toujours.

 

Paris, juin 1831

Auteur: Hugo Victor

Info: Les Contemplations, Texte intégral : Paris, Ed. Michel Levy, 1856. Vieille chanson du jeune temps

[ poème ] [ adolescence ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résistances psychologiques

Le refoulement, nous l’avons dit, émane du moi ; nous pourrions préciser : de l’estime que le moi a pour soi-même. Les mêmes impressions, vécus, impulsions, motions de désir que tel homme laisse agir en lui, ou du moins traite consciemment, sont refusés par tel autre avec une profonde indignation, ou étouffés avant même qu’il n’en ait pris conscience. Mais la différence entre les deux, qui recèle la condition du refoulement, peut facilement s’appréhender dans des expressions qui permettent une maîtrise par la théorie de la libido. Nous pouvons dire que l’un a créé en soi un idéal auquel se mesure son moi actuel tandis que l’autre ne dispose pas d’une telle formation. La formation d’idéal serait, de la part du moi, la condition du refoulement.

C’est à ce moi idéal que va désormais l’amour de soi dont le moi réel jouit dans l’enfance. Le narcissisme apparaît déplacé vers ce nouveau moi idéal qui se trouve, comme l’infantile, en possession de toutes les précieuses perfections. L’homme, ici, comme chaque fois dans le domaine de la libido, s’est avéré incapable de renoncer à la satisfaction dont il a déjà joui une fois. Il ne veut pas renoncer à la perfection narcissique de son enfance, et s’il n’a pas pu retenir celle-ci, étant perturbé par les avertissements reçus pendant sa période de développement et éveillé dans son jugement, il cherche à la regagner sous la forme nouvelle de l’idéal du moi. Ce qu’il projette devant soi comme son idéal est le succédané du narcissisme perdu de son enfance, au cours de laquelle il était son propre idéal.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Pour introduire le narcissisme (1914), trad. Olivier Mannoni

[ attachement infantile ] [ degrés de conscientisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insistance

L’inconscient, c’est-à-dire le "refoulé", n’oppose aux efforts de la cure [psychanalytique] aucune espèce de résistance ; en fait il ne tend même à rien d’autre qu’à vaincre la pression qui pèse sur lui pour se frayer un chemin vers la conscience ou vers la décharge par l’action réelle. La résistance dans la cure provient des mêmes couches et systèmes supérieurs de la vie psychique qui avaient produit le refoulement en son temps. [...] Nous échapperons à l’obscurité en opposant non pas le conscient et l’inconscient mais le moi, avec sa cohésion, et le refoulé. Il est certain qu’une grande part du moi est elle-même inconsciente, précisément ce que l’on peut nommer le noyau du moi ; le terme de préconscient ne recouvre qu’une petite partie du moi. [...] la résistance de l’analysé provient de son moi et nous saisissons du coup que la compulsion de répétition doit être attribuée au refoulé inconscient. [...]

Il n’est pas douteux que la résistance du moi conscient et préconscient est au service du principe de plaisir ; elle veut éviter le déplaisir que provoquerait la libération du refoulé tandis que nos efforts tendent à obtenir que ce déplaisir soit admis, en faisant appel au principe de réalité. Mais la compulsion de répétition, cette manifestation de force du refoulé, quel est donc son rapport au principe de plaisir ? Il est clair que la majeure partie des expériences que la compulsion de répétition fait revivre ne peut qu’apporter du déplaisir au moi puisque cette compulsion fait se manifester et s’actualiser des motions pulsionnelles refoulées ; mais il s’agit d’un déplaisir qui, nous l’avons déjà montré, ne contredit pas le principe de plaisir, déplaisir pour un système et en même temps satisfaction pour l’autre. Mais le fait nouveau et remarquable qu’il nous faut maintenant décrire tient en ceci : la compulsion de répétition ramène aussi des expériences du passé qui ne comportent aucune possibilité de plaisir et qui même en leur temps n’ont pu apporter satisfaction, pas même aux motions pulsionnelles ultérieurement refoulées.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 61 à 64

[ essai d'instanciation symbolique ] [ problèmes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson