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nature

Et une fois les graines sorties de leur dormance ? Quelles sont les chances des enfants-arbres d'accéder à l'âge adulte et de se reproduire à leur tour? Le calcul est simple. D'après les statistiques, un arbre engendre un seul et unique successeur, lequel prendra sa place le moment venu. D'ici là, des graines vont germer, de jeunes descendants vont grandir puis végéter à l'ombre quelques années, voire quelques décennies, jusqu'au jour où ils vont rendre leur dernier souffle. Il sont nombreux dans ce cas. Des dizaines de générations poussent ainsi au pied de leur mère puis disparaissent les unes après les autres. Seules les rares graines chanceuses qui doivent an vent ou à des animaux d'avoir été déposées sur un petit coin de litière forestière accueillant pourront germer, grandir et se développer sans entraves.

Auteur: Wohlleben Peter

Info: La vie secrète des arbres, p. 42

[ gaspillage ] [ hasard ]

 

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vigueur

J'avais plutôt l'impression, en ce moment, de faire la guerre à la vie. Je n'avais aucun mérite. Ça ne demandait pas beaucoup de courage. L'ennemi cède à la moindre chiquenaude, il capitule comme on respire. Partout la santé tremble, elle grelotte, elle a froid, elle flageole. Dans un coin, elle s'offre au mâle pathogène qui passe, sans choisir. Il la malmène, il est sado. Elle n'est pas maso, elle est faible. Il frappe, elle crie, c'est la douleur, le premier symptôme d'un mal encore sans nom. La santé, ça se présente toujours bien. Une belle construction, des joues roses, des biceps énormes. Au fond, c'est comme un miracle d'équilibre entre des tas de choses qui ne songent qu'à trahir, qu'à se vendre au premier virus venu. Se vendre, c'est beaucoup dire. Pour tout salaire, l'angoisse.

Auteur: Moreau Marcel

Info: Orgambide, Scènes de la vie perdante, p.52

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

introspection

J'allais passer entre ceux deux pierres, mais au dernier moment je fis un petit écart pour passer entre une des pierres et le petit coin de terre retourné, c'était un écart minime, rien du tout... Et pourtant ce très léger écart était injustifié et cela, semble-t-il, me déconcerta... alors, machinalement, je m'écarte à nouveau un tout petit peu pour passer entre les deux pierres, comme j'en avais d'abord l'intention, mais j'éprouve une certaine difficulté, oh très faible, venue de ce que, après ces deux écarts successifs, mon désir de passer entre les pierres a pris désormais le caractère d'une décision, peu importante bien entendu, mais d'une décision quand même. Ce que rien ne justifie car la parfaite neutralité de ces choses dans l'herbe n'autorise pas une décision : quelle différence de passer par ici ou par là ?

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Cosmos

[ chair-esprit ] [ action ]

 

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psychanalyse

Un jour, sans la moindre intention révolutionnaire, un jeune médecin [Sigmund Freud], dans le cercle de ses collègues, se lève et, prenant pour point de départ ses recherches sur l’hystérie, il parle des troubles, du refoulement des instincts et de leur délivrance possible. Il n’use pas de grands gestes pathétiques, ne proclame pas sur un ton ému qu’il est temps d’appuyer les conceptions morales sur une nouvelle base, que le moment est venu de discuter librement de la question sexuelle. Non, ce jeune médecin rigoureusement réaliste ne joue pas les prédicateurs dans le milieu académique. Il fait exclusivement une conférence diagnostique sur les psychoses et leurs origines. C’est précisément le calme et le naturel avec lesquels il établit qu’une grande partie des névroses, presque toutes, en somme, découlent du refoulement du désir sexuel, qui provoque l’épouvante glacée de ses collègues.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", pages 21-22

[ contexte d'origine ] [ mise en situation ] [ puritanisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

escroc

Tirer son épingle du jeu : Quand vous assassinez un vieux rentier, après l'avoir cambriolé profitablement, faites en sorte que les pièces à conviction puissent être trouvées chez le percepteur ou le juge de paix et, sans vous découvrir le moins du monde, suggérez habilement à la justice l'une ou l'autre de ces deux pistes. Si vous êtes manieur d'affaires, arrangez-vous pour que les capitaux soient centralisés en un point déterminé de l'espace que nous appellerons, si vous voulez, votre caisse ; munissez-vous, au préalable, de tous les horaires utiles et lorsque le bon moment sera venu, empruntez les ailes du condor et envolez-vous en silence, après avoir coupé, autant que possible, toutes les communications. Les co-intéressés se débrouilleront à leur tour comme ils pourront dans une comptabilité que vous aurez rendue aussi parfaitement inextricable qu'une forêt vierge de l'Amazone ou du Haut-Congo.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs, Mercure de France 1968, p.294

[ astuce ] [ mode d'emploi ]

 

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métaphysique

Le sidpa bardo ou étape de la renaissance : après un certain nombre de jours, le défunt acquiert un corps mental doté des 5 sens ; il peut voir sa famille, circuler dans le monde en traversant les obstacles. Il a ensuite la vision de ses bonnes et mauvaises actions comptées respectivement à l’aide de pierres blanches et noires. Puis Yama se saisit de lui et le dévore organe par organe jusqu'aux os. Enfin arrive le moment de la réincarnation, à moins qu'une technique de dernier ressort, dite "obturation de l'entrée de la matrice",ne permette au défunt d'éviter la venue au monde. Celle-ci peut se faire dans l’un des six états suivants : déité, déité inférieure, humain, animal, esprit avide, esprit torturé. Dans le cas d’une réincarnation humaine, la conscience est attirée par la vision du couple parental engagé dans l’acte sexuel.

Auteur: Internet

Info: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bardo_Thödol

[ palingénésie ] [ bouddhisme ]

 

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tristesse

Je ne suis pas neurasthénique, ni sentimental. Je ne suis rien de particulier. D’où vient alors que je ressemble à ce point à une épave ? Si on était entré en coup de vent au moment où je pleurais, je me serais dressé comme si rien n’était et j’eusse fait ce qu’on m’aurait proposé avec la gaieté nécessaire, comme si jamais je n’avais souffert. Ce n’est pourtant pas de la comédie tout cela. Je ne me trompe pas. Je pleure. Je souffre et je ne peux rien contre moi-même, et je vis comme tout le monde. Je suis incapable d’envisager une autre existence. C’est surtout cela qui m’étonne, de pleurer ainsi et tout de suite après de ressembler au premier venu. J’ai les occupations de tout le monde, je vais au théâtre, je suis gai, et au fond de moi-même, il y a toujours quelque chose qui n’est pas heureux, quelque chose d’insatisfait.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 43

[ apparences ] [ masque ] [ division subjective ] [ simultanéité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

superficialisation

C’est dans de telles conditions qu’on voit se déchaîner soudainement, avec une allégresse carnavalesque, une fin parodique de la division du travail ; d’autant mieux venue qu’elle coïncide avec le mouvement général de disparition de toute vraie compétence. Un financier va chanter, un avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson comme jalons dans l’histoire universelle. Chacun peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était d’abord fait connaître. Là où la possession du "statut médiatique" a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on a été capable de faire réellement, il est normal que ce statut soit aisément transférable, et confère le droit de briller, de la même façon, n’importe où ailleurs.

Auteur: Debord Guy

Info: Dans "Commentaires sur la société du spectacle"

[ amateur-professionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ciller

J’avoue cependant que, souvent, tandis que je déambule dans les rues ou dans les couloirs de quelque édifice, l’envie me saisit soudain de faire une photo, pas de paysages ou de ponts comme le fit naguère mon père, mais de paupières insolites que de temps en temps je repère dans la foule. Cette partie du corps, que j’ai vue toute mon enfance, et sans jamais ressentir le moindre dégoût, a fini par me fasciner. Exhibée et cachée par intermittence, elle oblige à rester en état d’alerte si l’on veut découvrir quoi que ce soit qui en vaille vraiment la peine. Le photographe doit éviter de cligner des yeux en même temps que le sujet étudié pour capturer le moment où l’œil se ferme comme une huître joueuse. J’en suis venu à penser que cela nécessite une intuition particulière, proche de celle d’un chasseur d’insectes, et je crois qu’il y a peu de différence entre un battement d’ailes et un battement de cils.

Auteur: Sánchez Nettel Guadalupe

Info: Pétales : Et autres histoires embarrassantes

[ oeil ] [ cligner ]

 

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assomption signifiante

[...] le terme familial était en 1881 un néologisme. Une consultation attentive de quelques bons auteurs qui se sont penchés sur le problème m’a permis de dater de 1865 l’apparition de ce mot. On n’avait pas cet adjectif avant cette année-là. Pourquoi ne l’avait-on pas ?

Selon la définition qu’en donne Littré, familial se dit de ce qui se rapporte à la famille, au niveau, dit-il, de la science politique. Le mot familial est ainsi lié à un contexte où l’on dit par exemple allocations familiales. L’adjectif est donc venu au jour au moment où la famille a pu être abordée comme objet au niveau d’une réalité politique intéressante, c’est-à-dire pour autant qu’elle n’avait plus pour le sujet la même fonction structurante qu’elle avait toujours eue jusque-là, étant partie intégrante des bases mêmes de son discours, sans que l’on songe même à l’isoler. C’est pour autant qu’elle a été tirée de ce niveau pour devenir le propos d’un maniement technique particulier, qu’une chose aussi simple que son adjectif corrélatif a pu surgir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 55-56

[ mise en jeu symbolique ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson