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rite mortuaire

A Ouessant, près des landes brûlées par les vents du large, sur cette île vigie qui est comme un commencement d'Irlande, la pensée que les disparus en mer pussent être condamnés à une errance sans fin et sans gîte serait à ce point insupportable que l'on inventerait les "proella", ces effigies de cire que l'on enfouirait en terre pour donner aux naufragés un semblant de sépulture - pour qu'à l'horreur de la liquéfaction du corps dans l'élément marin ne s'ajoute pas celle d'une damnation loin de l'ancrage primordial.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: D'Armor en Argoat

[ âmes perdues ] [ bretagne ] [ superstition ] [ contre-mesure ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-femme

Cette négation de la volupté qu’est l’homme. Cette intervention chirurgicale semblable à celle du bistouri dans les chairs vives et qui ébranle jusqu’à l’orgueil de l’âme et à sa paix profonde. Cette infamie de l’acte régulier sexuel, sans autre but, sans autre excuse que la repopulation. Cette pulsation grotesque de l’homme aplati sur la fragilité de la femme et l’écrasant de son sexe, de sa fertilisation, de sa rudesse. Je n’imaginais point la chose si horrible, si absurde, si mortuaire. Elle dépassa mes espérances et mes prévisions les plus basses.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime, 07.04.22, p. 250. Après une relation sexuelle avec un homme

[ répugnants ] [ coït ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Un homme âgé de 94 ans est décédé le week-end dernier alors qu'il se rendait à la veillée mortuaire de son épouse. Les deux époux étaient unis depuis 66 ans. Norman Hendrickson, postier à la retraite, a rendu son dernier souffle alors qu'il se rendait en limousine à la veillée funèbre de son épouse, Gwen, des suites de la maladie de Parkinson. La fille du couple, Merrilyne, qui a révélé jeudi l'histoire, a disposé une affichette dans le salon du funérarium indiquant: "Surprise, surprise - c'est un doublé: Norman et Gwen Hendrickson, 16 février 2013".

Auteur: Internet

Info: 22.02.2013, L'homme été inhumé mercredi à New York aux côtés de sa femme au terme d'un service couronnant une union de 66 ans

[ épitaphe ] [ anecdote ]

 

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veillée mortuaire

Pendant les cinquante années de sa vie, [ma mère] ne se reposa pas une seule fois, elle ne se croisa pas une seule fois les bras ; elle travaillait et s’évertuait comme une fourmi, mais sans aucune utilité, ce que nul ne dira d’une fourmi. Un ver infatigable la rongeait nuit et jour. Une fois seulement je la vis parfaitement tranquille, et cela dans son cercueil, le lendemain de sa mort. Aussi son visage me semblait-il vraiment exprimer un silencieux étonnement. On aurait dit que ses lèvres à demi fermées, ses joues creuses et ses yeux paisiblement immobiles respiraient ces paroles : "Qu’il fait bon ne pas bouger !" Oui, certes, il est bon de se dépouiller enfin de l’accablante conscience de la vie, de la sensation continue et inquiète de l’existence !

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Le Journal d'un homme de trop

[ maman morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fumets

Il est dix heures du matin et il commence à faire chaud, les gens sont fatigués et montent dans l'omnibus du cimetière (ce sont les mêmes que ceux des gares, du football et des arènes), certains, les plus loyaux et les plus en vue, ont passé la nuit à veiller le cadavre, les gens quand ils sont fatigués dégagent une odeur spéciale, Madeleine Immaculée Mugica, elle, ne sentait pas la femme fatiguée mais la femme morte, par contre Belle Turquoise sent la femme fatiguée, très fatiguée, on le remarque difficilement mais c'est vrai, mesdames, pour votre santé utilisez les lotions parfumées "Perleucuterol", malheureusement le parfum des lotions n'efface pas l'odeur traîtresse de la fatigue. Rien ne se crée ni ne se détruit dans la nature, les choses se déguisent et le cycle du carbone est lui aussi très mystérieux et riche en enseignements.

Auteur: Cela Camilo José

Info: In "San Camilo 1936", éd. Albin Michel, p. 173

[ chimie ] [ publicité ] [ veille mortuaire ] [ courant de conscience ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

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vente

Bon nombre de tableaux gisaient pêle-mêle parmi les meubles et les livres marqués au chiffre de leur ancien possesseur, quoique celui-ci n’eût sans doute jamais eu la louable curiosité d’y jeter un coup d’œil. Les vases de Chine, les tables de marbre, les meubles neufs et anciens avec leurs lignes arquées, leurs griffes, leurs sphinx, leurs pattes de lions, les lustres dorés et sans dorures, les quinquets, tout cela, entassé pêle-mêle, formait comme un chaos d’œuvres d’art, bien différent de la stricte ordonnance des magasins. Toute vente publique inspire des pensées moroses ; on croit assister à des funérailles. La salle toujours obscure, car les fenêtres encombrées de meubles et de tableaux ne filtrent qu’une lumière parcimonieuse ; les visages taciturnes ; la voix mortuaire du commissaire-priseur célébrant, avec accompagnement de marteau, le service funèbre des arts infortunés, si étrangement réunis en ce lieu ; tout renforce la lugubre impression.

Auteur: Gogol Nikolaï

Info: Nouvelles de Petersbourg. Le Portrait, p.140

[ aux enchères ] [ sinistre ]

 

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capitalisme

Malgré la chute des ventes, l'avènement du web, les faits divers occupent toujours autant de place dans 'Le Républicain lorrain', qui reste un métronome ici en Moselle.
Il vient d'être racheté par une banque, le Crédit Mutuel, à la famille Puhl-Demange, qui le possédait depuis toujours. Il est aujourd'hui moins partisan, moins moraliste que sous le règne de Victor, le père, puis de Marguerite, la fille.
Moins vivant, aussi.
Le 'Répu' et Marguerite ont toujours été du côté du bien. La famille c'est bien, le divorce c'est mal. La musique classique c'est bien, le rock c'est mal. La Joconde c'est bien, Picasso c'est mal. De Gaulle et Pompidou c'est bien, Marchais c'est mal et Mitterrand pas terrible.
Marguerite dirigeait 22 agences et une armée de journalistes et de correspondants dévoués. C'était avant le grand chambardement du Crédit Mutuel. En six ans, la banque a acheté une dizaine de journaux des Ardennes à la Provence et dépasse un million deux cent mille lecteurs quotidiens.
A chaque rachat, on vire les vieux en leur donnant une prime de départ qu'ils sont contents de toucher. On embauche des jeunes qu'on paie deux fois moins pour le même job.
Le 'Répu' du Crédit Mutuel doit être rentable. L'identité régionale, le club de foot, les avis mortuaires, les horaires des pharmacies sont des moyens de conserver des lecteurs, donc des annonceurs.

Auteur: Biancarelli Franck

Info: Grand Est, p. 82-83

[ conservation ] [ déclin ]

 

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pensée d'homme

C'est à treize ans, et sans doute avec un certain retard sur mes congénères, que je découvris tout seul et grâce à Victor Hugo, le principe et le mécanisme de l'éjaculation. C'était un dimanche, et j'avais été consigné dans ma chambre pour lire plusieurs chapitres des Misérables afin d'en faire un résumé. Comme tous les garçons de mon âge, j'étais en permanence travaillé par un profond courant, une tension violente qui rôdait sans cesse dans mon bas-ventre. Pour calmer, ou tenter de maîtriser cette excitation chronique, j'avais pour habitude d'empoigner mon appendice qu'à la manière d'un voyageur impatient je triturais sans but. C'était à la fois agréable et terriblement frustrant. Et Hugo vint. Avec cette lecture sans fin. Ce dimanche divin. Cette fois-là, au bout de l'érection - mécanique simpliste dont je percevais parfaitement les lois -, se produisit ce phénomène brutal, archangélique et mystérieux : l'éjaculation. Avec sa fulgurante émission de liqueur et cette terrifiante et radieuse sensation de douce électrocution. Tel un pèlerin transfiguré, j'eus alors la révélation que je ne vivrais plus désormais que pour connaître encore et encore ce frisson, que c'est après lui que le monde courait, qu'il faisait tourner la Terre, qu'il engendrait des famines, suscitait des guerres, qu'il était le vrai moteur de la survie de l'espèce, que les séismes délicieux de ces glandes pendulaires pouvaient à eux seuls justifier notre existence et nous encourager à reculer sans cesse l'heure de notre mort. Donc à partir de Hugo, tel un vrai misérable au regard des lois catholiques, je me branlais comme un forcené, un évadé de cette petite France mortuaire. Je me branlais en regardant des speakerines de télévision, des catalogues de vente par correspondance, des magazines d'actualité, des publicités avec des filles assises sur des pneus, bref n'importe quelle image pourvu qu'elle me révélât une part de chair féminine.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Une vie française

[ masturbation ] [ puberté ]

 

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