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injustice

La cérémonie du congrès est extraordinaire : il s'agit d'un procès en impuissance durant lequel le mari est sommé d'honorer publiquement son épouse. En 1685, dans une atmosphère de haines religieuses et d'intrigues financières, Guillaume Vallade, héritier d'une riche charge de bâtisseur du roi, et sa femme Jehane, d'origine protestante, sont condamnés à subir l'épreuve du congrès. "Dresser, pénétrer, mouiller", telle est l'injonction à laquelle Guillaume doit obéir, nu sur un lit avec Jehane, devant un parterre de prêtres, de médecins et de courtisans. Le désir peut-il se glisser dans une telle parodie de l'acte d'amour ? Peut-on survivre à ce viol entre époux, à cette " pornographie sacrée " organisée par l'Église et la Justice ?

Auteur: Soumy Jean-Guy

Info: présentation de son livre Le Congrès sur Babelio.com

[ religions ] [ guerre ] [ protestantisme ] [ pornographie ]

 

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pensée-de-femme

Mais vois-tu, l'hallucinante vision qui me poursuit, qui me jette éperdue, la tête enfouie dans l'oreiller, c'est cette queue gonflée de sperme que tu branles hardiment au-dessus de ton ventre. Comme tes doigts se crispent autour de cette pine magnifique, comme tu l'agites, mon cher amour ! Gagnée par cette ferveur sadique, vois mon doigt que je viens de glisser sur mon bouton et comme toi, je me branle, je me branle. Mais pour que ta jouissance soit complète, tiens, sens dans ton cul le doigt volontaire que je viens d'y planter. Tu ne peux résister à pareille luxure et tu décharges follement sur ma poitrine, sur mon ventre. Un flot épais et tiède vient de mouiller ma chair et mes doigts étalent sur tout mon corps le sperme de ta queue. Brisés tous deux par cette folle orgie, nous restons étendus sans forces et sans pensées.

Auteur: Anonyme

Info: Mademoiselle S.: Lettres d'amour 1928-1930

[ passion ] [ sexe ] [ stupre ]

 

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poterie

Siècles durant leur place est là, dès le début premier,

grotesques et bêtes, goitreux silencieux.

Des potiers, aptes à mouiller la glaise et la brûler.

Tels des dragons retardés et cléments

figures oblongues comme des cornemuses

mecs archaïques, qui portent si heureux

un rêve frêle durant les jours recluses.



La roue tournoie en grésillant en chaque foyer autour.

Les cœurs portent, toujours, les vieux modèles.

Les potiers œuvrent en sommeillant, et s'assoupissent près du four.

Très rarement ils sont hantés

par quelque fée ou des étincelles.



Dans les vallées des récoltes sublimes

il n'y a pas un bled aux âmes plus lentes

ni autre lieu où l'on saurait y cuire

des cruches aussi belles et si câlines,

avec des croupes de filles indignes et saintes.

Auteur: Blaga Lucian

Info: Les potiers, traduit du roumain par Cindrel Lupe

[ céramistes ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pornographie

La femme exhibait son cul dans ma direction, se cambrant au maximum et hurlant, s’efforçant de resserrer ou d’offrir ses sphincters, prête à y recevoir une orchidée, des allumettes, un stylo-plume, le goulot d’une bouteille de vin qu’on lui enfonçait profondément puis qu’on la forçait à lécher avant de la rouer de coups de pied pour l’obliger à demander pardon. On lui pissait dessus, on lui enfonçait la pointe d’une chaussure dans le vagin, en la forçant à rire au milieu d’éclats de rire qui fusait autour d’elle. La sueur s’accumulait au creux de ses reins. On lui ordonnait de laisser s’écouler la mouille de sa chatte, le foutre de sa bouche, puis on la badigeonnait de Baby Oil et lui faisait répéter un millier de fois qu’elle avait honte, qu’elle mourait, la chevelure souillée de foutre, les cheveux blanchis par le sperme et son cul qui continuait malgré tout à se cambrer davantage.

Auteur: Murakami Ryūnosuke

Info: Ecstasy

[ scatophilie ] [ partouze ] [ sado-masochisme ] [ humiliation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

adultes résignés

Il y a aussi deux ou trois jeunes dans la boîte, des jeunes un peu moins jeunes que moi. On se ressemble pas. Ils ont pas l'air en forme non plus. Trop de cul posé, de docilité intégrée depuis la première école. Sur les rails de la vie ils roulent le chemin tracé, et laissent poliment les flaques de paternalisme des bides en surplomb leur mouiller les oreilles de ce qu'il faudrait savoir du monde. Et tout ça tombe de bouches pleines du lard rance des années passées à attendre d'être assez vieux pour justifier leur dégaine de gros sac et se dire que ça y est, à leur âge on va la fermer en face d'eux et les écouter parler, parce que c'est comme ça qu'ici tout fonctionne. Trente ans de carrière pour parader devant un résidu de jeunesse, des puits de science creusés dans l'eau, rien sous la couche, juste le vent qui fait siffler les bords du trou et clapoter mes oreilles.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, pp 89-90, Allia, 2019

[ conservateurs fatalistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évocation

Ecrire ne remplace pas. Comment modeler un torse avec des mots ? Comment dessiner ? Brossard a des idées là-dessus. Moi, je patouille la glaise mot à mot, mais ça ne donne rien de propre, rien de simultané, surtout, comme dit Brossard.

Un jour il m'a dit : Décris-moi mon chien. C'était risible. Pourtant je le connais depuis longtemps, son chien. Je l'ai vu naître, grandir, évoluer. Il y a du chiot dans ce chien. Allez donc exprimer ça. Même un coquetier c'est difficile. Il suffit d'en regarder un pour deviner que les oeufs ne sont pas ronds. Et pourtant si, par mégarde, un oeuf est rond il peut quand même s'asseoir dedans. C'est cette ambiguïté qui rend la description difficile. Certes, dans les pays sans poules, il suffit de dire : c'est un objet dans lequel on mange ce qui a été pondu. Mais ces pays-là sont rares.

Pour un peintre, au contraire, un coquetier est un régal. D'un trait, il nous rappelle nos mouillettes, le sel, le beurre et, derrière nous, notre mère, nos soeurs.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: "Brossard et moi", éd. Verdier, p.12

[ langage ] [ mots-choses ] [ adéquation ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-par-femmes

Il suffit de poser la main sur la nuque ou le cou des femmes avec la tendresse d’un hypnotiseur et elles renversent la tête en arrière comme des chevaux, découvrent leurs dents et mouillent à tel point que de l’écume jaillit par tous leurs orifices. Nul ne les voit rêvasser à leurs amours défuntes. Mais tout le monde les voit aspirer à un nouvel amour que voici déjà. Quelle chance que j’aie tout de même pris la voiture. Ô voiture japonaise de classe moyenne et de couleur claire que l’on a vue sur les lieux du crime ! La langue pointe hors de la bouche ouverte, elle veut être matraquée par une autre langue, où est la limite ? Les lèvres veulent encore s’attarder longtemps à l’endroit où la chose s’est produite et échanger encore davantage de caresses, à croire que cela se passe comme dans un petit roman à l’eau de rose ; du fer-blanc contre des chaînes en or, des bagues et des bracelets, de même que l’on a donné de l’or pour du fer, où est la limite ?

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ question ] [ excitation sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rupture

Elle m'ouvrirait tout alors... sa lourde, ses bras, sa bouche, ses cuisses, son frigidaire, son carnet de chèques, sa dernière voiture. Il me suffisait de composer le bon numéro sur le cadran téléphonique pour que tout s'aplanisse, pour que je sois subitement choyé, dorloté, gavé, caressé, parfumé, pompé comme un pacha pétrolifère. Et j'étais là, à me torturer pour les Clancul devenus Hindous, pour le Rouquemoute ! J'allais encore prendre des risques, me mouiller en allant chez un fourgue repéré par toutes les polices ! Ce que je trimballais ! Mais voilà, je ne voulais plus la revoir, cette connasse, ma décision de tête de lard. On est tous plus ou moins ingrats, d'une façon ou d'une autre. Moi, c'est avec les femmes. Nicole m'avait pourtant assisté royalement plusieurs mois. Un jour, j'en avais eu class. Elle me les râpait à distance rien qu'avec ses bafouilles tendres. Ça peut paraître bizarre, je l'ai sciée brusque, alors qu'au prix de quelques lettres je pouvais m'améliorer l'ordinaire de la cabane, au point de passer pour un souteneur en possession de deux trois gagneuses sur la Madeleine.

Auteur: Boudard Alphonse

Info: La Métamorphoses des cloportes

[ gigolo ] [ femmes-hommes ]

 

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téléphone portable

– Tu envoies des messages de cul pendant que je te file un cours ? C’est quoi ton problème ?
– C’est pas moi qui écris, dit-il en soupirant. C’est elle.
– C’est cela oui. C’est forcément de sa faute.
– Lis mes réponses si tu veux. Je ne fais que lui dire que je suis occupé. Je n’y peux rien si elle ne comprend pas.
Je fais défiler les messages pour remonter dans la conversation et je découvre qu’il dit la vérité. Tous les messages qu’il a envoyés durant les trente dernières minutes expliquent qu’il est occupé, qu’il révise et qu’il parlera plus tard. Je soupire avant de taper une réponse sur l’écran tactile. Garrett proteste et essaie de reprendre son téléphone, mais c’est trop tard car j’ai déjà appuyé sur "envoyer".
– Là. Problème réglé.
– Wellsy, je te jure que si tu as…
Il ne finit pas sa phrase, occupé à lire ma réponse.
"C’est la prof de Garrett. Tu commences à sérieusement m’agacer. On finit dans 30 min. Je suis sûre que tu peux tenir encore un peu avant de mouiller ta culotte."

Auteur: Kennedy Elle

Info: The deal

[ addiction ] [ dépendance ]

 

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hiver

le vent est si violent qu’il arrache les toits
il fait tomber les tours
les gens se défendent du froid comme ils peuvent
avec des peaux de bêtes et des braies mal cousues
on ne voit plus que leur visage
leurs cheveux tintent quand ils les secouent
c’est le bruit des glaçons
et leur barbe blanchie de gel scintille
même purs les vins sont durs comme la pierre
ils gardent la forme du pot
les gens ne les boivent pas
ils sucent des morceaux passés de main en main
et les ruisseaux s’arrêtent
contractés par le gel
c’est à la hache qu’on puise l’eau des lacs
le Danube lui-même
large comme le Nil
et qui mange la mer de ses sept embouchures
le Danube lui-même voit durcir ses eaux bleues
elles glissent à la mer par des chemins secrets
on peut passer à pied où voguaient les bateaux
les sabots des chevaux cognent les eaux gelées
et par ces ponts nouveaux les chariots sarmates
attelés à des bœufs avancent pesamment
je sais qu’on ne me croira pas
pourtant je suis témoin de ces prodiges
j’ai vu l’immense mer arrêtée sous la glace
j’ai vu les eaux figées sous sa croûte glissante
on marche sur les flots sans se mouiller les pieds
les dauphins pris dessous se meurtrissent le dos
aucun remous

Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso

Info: Tristes Pontiques

[ grand froid ]

 

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Ajouté à la BD par miguel