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observateur miroir

Comme le notait Emerson dans "Experience", un essai qui remettait en question le positivisme simpliste de son époque : "Nous avons appris que nous ne voyons pas directement, mais indirectement, et que nous n'avons aucun moyen de corriger ces lentilles colorées et déformantes que nous sommes, ou de calculer la somme de leurs erreurs. Il se peut que ces sujets-lentilles aient quelque pouvoir créateur ; il se peut aussi qu'il n'y ait pas d'objets." George Berkeley, dont le campus et la ville portent le nom, est arrivé à une conclusion similaire : "Les seules choses que nous percevons, disait-il, sont nos perceptions."

Auteur: Lanza Robert

Info: Biocentrism: How Life and Consciousness Are the Keys to Understanding the True Nature of the Universe

[ neurophénoménologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

procréation médicalement assistée

Balzac a écrit toute sa vie ce que les notaires savaient mais qu’ils ne savaient pas écrire ; je crois qu’on peut désormais essayer d’écrire ce que les médecins savent mais qu’ils ne diront pas, ça nous changera. Et ce que les médecins savent, ce qu’il y a à savoir sur le savoir des médecins, au bout du compte, dans le fond du fond, vertigineusement, ça concerne la place presque effacée du Père [de l’homme] atteignant le dernier chapitre de l’histoire de sa destitution ; conservé, au mieux, comme spectateur passif dans la nouvelle Trinité composée du Médecin, de la Mère candidate et de l’Enfant à faire consister ; réduit au rôle sympathique, définitif et hébété, de père nourricier’

Auteur: Muray Philippe

Info: les mutins de panurge (in vitro veritas)

[ rejeton ] [ saint joseph ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

antisémitisme

En 1934, dans France la doulce, Paul Morand dénonçait déjà à mots couverts la "pègre" cosmopolite. Il est en 1943 ambassadeur de Vichy à Bucarest, puis à compter du 13 juillet 1944 à Berne. Parallèlement à sa carrière au sein de la diplomatie, il met sa plume au service des journaux de la Collaboration, tel Combats, l'organe de la Milice. (...)
Son nom figure dans la liste, incomplète, imparfaite, insatisfaisante, il est vrai, d'indésirables, rédigé par le Comité national des écrivains. Il est logiquement révoqué par le décret, sans pension ni indemnité. Paul Morand n'a jamais renié ses sympathies. En 1951, dans Le flagellant de Séville, décrivant l'Espagne occupée par les armées napoléoniennes, il justifie la Collaboration et brocarde les résistants. En 1953, le Conseil d'Etat n'en réintègre pas moins l'ancien diplomate dans son corps d'origine.

Auteur: Lecoq Vincent

Info: Les notaires sous l'Occupation (1940-1945) Acteurs de la spoliation des juifs.

[ compromission ] [ France ]

 

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expression détournée

Dans le discours normatif, la notion que le symptôme puisse persister à cause de sa fonction utilitaire est proprement scandaleuse. Freud ne l’ignorait pas, il courait le risque d’être perçu comme un cynique. Néanmoins, son constat était fondé sur sa très longue expérience clinique. Dès l’article de 1913 sur le début du traitement, il notait que le pauvre ne se laisse que difficilement arracher de sa névrose car celle-ci lui rend de trop bons services dans son combat pour l’auto-affirmation. Ce bénéfice secondaire fait obstacle à la thérapie analytique dans la mesure où la névrose contribue au maintien dans le lien social en évitant l’exclusion et le jugement dépréciatif des autres : "La pitié que les hommes ont refusée à sa détresse matérielle, il la revendique à présent au titre de sa névrose et il peut même s’affranchir de l’exigence de combattre sa pauvreté par le travail." [Freud, Sur l'engagement du traitement].

Auteur: Sokolowsky Laura

Info: Dans "Lacan quotidien", n°823

[ individuation ] [ complaisance ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

journal de bord

En la police économique, mon père avait cet ordre, que je sais louer, mais nullement ensuivre : c'est qu'outre le registre des négoces du ménage où se logent les menus comptes, paiements, marchés, qui ne requièrent la main du notaire, lequel registre un receveur a en charge, il ordonnait à celui de ses gens qui lui servait à écrire, un papier journal à insérer toutes les survenances de quelque remarque, et jour par jour les mémoires de l'histoire de sa maison, très-plaisante à voir quand le temps commence à en effacer la souvenance, et très à propos pour nous ôter souvent de la peine : quand fut entamée telle besogne ? Quand achevée ? Quels trains y ont passé ? Combien arrêté ? Nos voyages, nos absences, mariages, morts, la réception des heureuses ou malencontreuses nouvelles ; changement des serviteurs principaux ; telles matières. Usage ancien, que je trouve bon à rafraîchir, chacun en sa chacunière. Et me trouve un sot d'y avoir failli.

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Garnier 1962, t.1 p.254 livre I chap.XXXV

[ main courante ]

 

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médicaments

Au début, je prenais de la paroxétine et des benzodiazépines, pas plus de quinze milligrammes ; mais quinze milligrammes, pour moi, c'était comme un éternuement au coeur de l'ouragan, une quantité insignifiante et sans effet, autant vouloir cacher le soleil derrière sa main ou instaurer la justice au pays des réprouvés, voilà pourquoi les doses avaient augmenté, atteignant soixante milligrammes, à l'époque il n'y avait rien de plus fort sur le marché, à l'époque les médecins vous lançaient les mêmes regards que les éclaireurs conduisant les caravanes dans les westerns, quand ils déclarent qu'ils n'iront pas plus loin, car ils arrivent sur le territoire des Comanches, font demi-tour et éperonnent leur monture après un dernier regard pétri de honte et de pitié sur les gens de la caravane, sachant qu'ils ne les reverront plus. C'est là que je pris aussi des comprimés pour dormir ; je tombais alors dans un état proche de la mort et mon esprit était traversé par des mots comme "estomac", "lampe" ou "albinos", sans filiation logique. Je les notais parfois, le lendemain matin, si je m'en souvenais, mais en les relisant, j'avais l'impression de feuilleter un journal d'un pays plus triste que le Soudan ou l’Éthiopie, d'un pays pour lequel je n'avais pas de visa et ne voulais pas en avoir, et je croyais entendre un camion de pompiers qui filait éteindre ces putains de flammes de l'enfer, le réservoir plein de carburant.

Auteur: Pron Patricio

Info: L'Esprit de mes pères

[ antidépresseurs ] [ délire ]

 

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littérature

Quand il racontait des histoires, on aurait dit qu'il s'adressait aux enfants uniquement, car il voulait voir le sourire des enfants, l'effroi des enfants et l'émerveillement des enfants, alors qu'il ne prêtait guère attention aux adultes. C'était là un comportement dont il n'avait pas conscience. Il savait bien que ces adultes étaient trop léthargiques, trop mesquins, trop contusionnés, trop désespérés et navrés "au point que l'enveloppe de leur coeur est insensible, épaisse et dure comme la plante de pieds qui ont trop marché", et il semblait qu'il n'y avait que les enfants qui l'écoutaient avec attention. La Prè Antchane, la fille de M. Poute Antchane, une enfant de dix ans aux grands yeux et aux cheveux emmêlés d'un noir roux de dévitaminée et avec une cicatrice bistre au bord de l'oeil gauche, qui avait une écriture étonnamment belle, lisait couramment, était meilleure en calcul que n'importe lequel des enfants de sa classe, avait reçu en secret pour instruction de la part de madame l'institutrice Prayong Sîssane-ampaï de coucher par écrit toutes les histoires que le révérend père Tiane racontait. La Prè avait la plume facile et elle notait même des choses que l'institutrice ne lui avait pas demandées, telles que l'apparition d'arcs-en-ciel, notant le jour, l'heure et l'endroit où elle en voyait un, sa durée et même ce qu'elle faisait alors, avec qui elle était ou si elle était seule et quels arbres étaient en fleurs, quels oiseaux chantaient, rédigeait ce que racontait le révérend père Tiane et ses notes sur les arcs-en-ciel (que l'institutrice finit par découvrir) et lisait ses compositions chaque après-midi à l'école pendant le cours de thaï.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: Une histoire vieille comme la pluie, p. 32

[ conteur ] [ public ]

 

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prémonition

Même phénomène dans les hallucinations télépathiques, et, par exemple, dans ce songe raconté par un ami de M. Romanes, membre de la Société royale de Londres : "J’eus, dit-il, un rêve très intense qui me fit une grande impression, si bien que j’en parlai à ma femme à mon réveil ; je craignais que nous ne reçussions de mauvaises nouvelles sous peu. Je m’imaginai que j’étais assis dans le salon, près d’une table, en train de lire, quand une vieille dame parut tout à coup, assise de l’autre côté, près de la table. Elle ne parla ni ne remua, mais me regarda fixement, et je la regardai de même pendant vingt minutes au moins. Je fus très frappé de son aspect : elle avait des cheveux blancs, des sourcils très noirs et un regard pénétrant. Je ne la reconnus pas du tout et je pensai que c’était une étrangère. Mon attention fut attirée du côté de la porte, qui s’ouvrit et ma tante entra, et, voyant cette vieille dame et moi qui nous regardions l’un l’autre, elle s’écria fort surprise, et sur un ton de reproche : - "John ! ne sais-tu donc pas qui c’est ?" - et sans me laisser le temps de répondre, me dit : - "Mais c’est ta grand’mère !" - Là-dessus, l’esprit qui était venu me visiter se leva de sa chaise et disparut. A ce moment-là, je m’éveillai. L’impression fut telle que je pris un carnet et notai ce rêve étrange, persuadé que c’était un présage de mauvaises nouvelles… Un soir, je reçus une lettre de mon père, m’annonçant la mort subite de ma grand’mère, qui a eu lieu la nuit même de mon rêve et à la même heure, dix heures et demie."

Auteur: Paulhan Frédéric

Info: Les hallucinations véridiques et la suggestion mentale, Revue des Deux Mondes tome 114, 1892, p. 93

[ songe ] [ témoignage ]

 

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femmes-par-femmes

Depuis vendredi où j'ai souffert de la voir avec ce Maigret insupportable, je ne pense qu' à elle, m'obstinant au charme têtu et délicat de son visage, à ses yeux couleur de crépuscule, à ses longs cils soyeux qui caressent une joue enfantine, à son petit nez aux narines palpitantes, et à la bouche enfin, ravissante, entrouverte sur un sourire couleur de perle qu'elle offre à tous, la tête renversée, avec un battement de cil voluptueux, une irrévérence de petite fille coquette qui fend le coeur, car elle est si menue, si petite, avec des chevilles si fragiles que l'on a tout le temps peur qu'elle n'ait de la peine ou du mal. On voudrait la protéger, l'aimer, la défendre. Cependant, dès qu'elle abandonne son exquise politesse et sa puérilité, dès qu'elle parle de choses qu'elle croit plus sérieuses, c'est elle qui domine au contraire et qui combat. Sa voix très agréable et douce se durcit d'autorité, d'indifférence. On sent qu'elle pense : "je peux commander, dire ce que je veux, je suis riche et n'ai besoin de personne, car mon notaire me défend."
La façon également dont elle donne sa main à baiser prouve toute son assurance, son égoïsme, sa vanité. Il y a de la dureté en elle, toute une armure sous de la soie, une armure camouflée d'enfantillage, car elle redevient si petite par instants, si petite qu'on a envie simplement de l'embrasser et de l'appeler ma petite fille chérie.
Ne pas oublier cependant qu'elle a un intérieur de démon, rouge, or et noir, de tout petits divans durs à sa taille où elle s'étend comme une petite reine, trop douce pour ne pas être infernale et s'abandonner à toutes les voluptés, et qu'il faut se méfier d'elle, de sa grâce trop mièvre, de son changeant sourire, de son autorité suppliante et de sa douceur tyrannique.[...]

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 1918-1919, Dimanche 26 janvier 1919

[ personnage ]

 

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pensée magique

J’ai découvert en moi il y a quelques années la conviction que je mourrais entre l’âge de 61 et 62 ans, ce qui m’apparaissait alors encore comme un long délai (aujourd’hui ce ne sont plus que 8 ans). Je suis ensuite allé en Grèce avec mon frère, et là cela a été réellement inquiétant de voir le nombre 61 ou 60, combiné avec 1 ou 2, revenir à l’occasion de toutes les appellations de tous les objets numérotés, en particulier des moyens de transport, ce que je notai consciencieusement. D’humeur oppressée, j’espérai reprendre souffle à l’hôtel d’Athènes quand on nous donna des chambres au premier étage ; le numéro 62 ne pouvait pas entrer en ligne de compte. Certes, mais je reçus du moins le n°31 […], et ce nombre plus jeune et plus agile s’avéra encore plus endurant dans la persécution que le premier. Depuis mon retour jusqu’à des temps tout à fait récents, le 31, au voisinage duquel se trouvait volontiers un 2, m’est resté fidèle. Comme j’ai aussi dans mon système des régions où je suis seulement avide de savoir et nullement superstitieux, j’ai tenté depuis lors l’analyse de cette conviction ; la voici. Elle s’est constituée en 1899. Deux événements ont alors eu lieu simultanément. Premièrement j’ai écrit L’Interprétation des rêves (qui a parue antidatée avec la mention 1900), deuxièmement j’ai reçu un nouveau numéro de téléphone, que j’ai encore actuellement : 14 362. Ce qui est commun à ces deux faits est facile à établir : en 1899, quand j’ai écrit L’Interprétation, j’avais 43 ans. Quoi donc de plus proche que de penser que les deux autres chiffres devaient signifier la fin de ma vie, donc 61 ou 62. – Soudain il entre de la méthode dans l’absurdité. La superstition que je mourrai entre 61 et 62 ans se révèle être l’équivalent de la conviction qu’avec L’Interprétation j’ai achevé l’œuvre de ma vie, que je n’ai plus besoin de rien faire, et que je peux mourir tranquillement.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 16 avril 1909

[ mort ] [ psychanalyse ] [ élucidation raisonnable ] [ signification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson