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abrutissement

On rejette toujours quelque peu ce qu'on a aimé. Roger Federer n'y échappe pas. Ne représente-t-il pas la standardisation du business à l'américaine, avec tous ses poncifs rebattus, abrutissants ?
Federer est et restera comme un des plus grands joueurs de tennis de l'histoire, mais son côté lisse, amasseur de succès et de pognon "comme les autres", son rôle de créateur de rêve télévisuels - pour les fans de son jeu ou de sa personne (encore plus pour les helvètes dont je fait partie), sa réussite professionnelle.. tout ceci n'est pas si idyllique que cela. Le recul permet d'analyser un peu mieux son "rôle". Un rôle qui dissimule en fait une réalité moins réjouissante.
Sans vouloir dénigrer la personne par des attaque ad hominem du genre "RF est né une cuillère d'argent dans la bouche.. ou encore : RF a établi sa base arrière à Dubaï, un pays qui se comporte de manière peu sympathique avec les travailleurs, hindous, bengalis et népalais principalement, qui viennent y travailler et se faire exploiter sans que jamais le champion ne l'évoque..."
Je voudrai simplement expliquer que Roger Federer est en fait un pion du système global de propagande et de profit industriel mis en place après la victoire des américains en 1945. L'image m'est apparue en voyant la dernière vidéo promo pour ses raquettes Wilson.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale rien n'a changé. Les US ont standardisé tellement de choses, leur fonctionnement interne semble immuable... "be adjusted".. et voilà, les reste tourne tout seul. Pollution, virtualisation de l'argent, épuisement des ressources terrestres, déséquilibre grandissant, etc... nous sommes tous les participants/témoins d'un grand train qui fonce dans la falaise toutes sirènes dehors.
RF est agréable, équilibré, un bon papa qui change les couches de ses jumelles et écourte ses nuits... talentueux, travailleur, égocentré - c'est nécessaire, mais combien faut-il l'être pour accomplir ce qu'il a fait ?... - de surcroit animateur d'une fondation pour aider les jeunes africains du sud, aidé par sa maman qui est originaire de ce pays. Bref rien à dire.
Roger Federer m'énerve, il est le parangon de la réussite matérielle imbécile, celle des gens qui roulent en 4x4, celle qui fait la promotion des arguments pousse-à-jouir de la société de consommation. Il fait partie de la division spectacle de l'industrie des vendeurs d'armes, il est le "décoratif aliénant" d'un monde qui ne réfléchit pas.
Nous avons besoin de "dépaysant libérateur".

Auteur: Mg

Info: 15 oct 2009

[ divertissement ] [ nationalisme ]

 

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colonialisme

Emmanuel Macron ne se rendra pas à Kigali le 7 avril pour commémorer le génocide rwandais.

Le 7 avril, les Rwandais commémoreront le génocide des Tutsis (et le massacre des Hutus pacifistes). Près d’un million de morts en trois mois, entre avril et juin 1994. Dans les premiers jours, le massacre atteignait dix mille morts toutes les 20 minutes. Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à Kigali. On croyait avoir décelé ces derniers mois des signes de réchauffement diplomatique entre nos deux pays. Las. Ni le chef du gouvernement, ni le ministre des Affaires étrangères, ni même un secrétaire d’État n’iront. De la façon la plus maladroite qui soit, l’Élysée annonce être représenté par… un député… originaire du Rwanda. Double faute.

Mais l’essentiel réside sans doute ailleurs. Le pouvoir français continue en effet, en notre nom, de cultiver le déni de sa responsabilité dans l’un des plus grands génocides de l’histoire. On peut discuter longtemps de savoir si elle est directe ou non, et ce bien que les preuves s’accumulent, que les documents d’archives sont exhumés ou encore que des témoins – y compris des militaires français – rompent l’omerta. Mais responsabilité il y a : l’armée et des instructeurs français ont armé et formé le pouvoir génocidaire. Avant, pendant et après. Certes, les Français n’ont pas transmis les techniques de mort à la machette. Mais les services et les responsables politiques français savaient qu’un génocide se préparait. Ni en amont ni quand il s’est déclenché, le pouvoir français ne s’est donné véritablement les moyens de l’empêcher puis de l’arrêter, quoi qu’en disent les défenseurs de l’opération Turquoise.

Il est un autre aspect de ce génocide mis sous le tapis : celui qui a présidé à sa construction mentale, à sa justification raciste. Hutus et Tutsis n’ont en réalité aucune différence : même langue, même culture, même zones de nomadisme et de sédentarisation… Même histoire. Ce sont, à l’instar des Anglais et des Français, les colonisateurs belges qui ont créé et entretenu une distinction artificielle destinée à affermir leur pouvoir. Ce qui est frappant dans ce déni profond est ce qu’il dit de la France. De son incapacité à assumer autant que de son refus systématique de s’excuser de ce que d’autres ont fait avant. Ah ! la repentance, ce vilain mot qui déshonore. La Belgique et même le Vatican ont reconnu leur part ? Peu importe. Un président français ne s’excuse pas.

Auteur: Pouria Amirshahi

Info: https://www.politis.fr, 27 mars 2019

[ nord-sud ] [ machiavélisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

corps-esprit

D’une manière générale, il faut bien le remarquer : sur les conditions effectives de la pensée, le Descartes de la maturité n’a guère pris position. […]

En tout cas, nous n’avons, en perspective cartésienne, aucune idée de ce que serait un processus de pensée – ne disons pas un raisonnement, mais un processus de pensée – qui ne serait lié à aucune condition cérébrale. En droit, la substance de la pensée et la substance pensante elle-même sont indépendantes du corps. En fait, le corps assiste toujours la pensée, avec la double dimension du support et du facteur de retardement, de l’auxilium et de l’impedimentum.

En somme, que peut penser l’âme sans le corps ? Si "sans le corps" veut dire : sans une implication expresse du corps dans le processus de pensée, et sans une représentation corporelle plus ou moins ressemblante de l’objet de la pensée, la réponse sera qu’elle peut penser quantité de choses. Si en revanche « sans le corps » veut dire : sans aucune affection d’origine corporelle, la réponse est que nous n’en savons rien, ce qui veut dire : peut-être rien. Et si, assurément, Descartes refuse de considérer la pensée comme une propriété émergente, il ne caractérise en même temps l’esprit comme "chose complète" que de manière très précautionneuse. Disons que l’esprit est chose complète (indépendante) par sa notion et non par son activité.

Si donc il faut reprendre la question du sens du "dualisme cartésien", on dira que ce dualisme est essentiellement fonctionnel. Là où ne règne et où ne peut être obtenue aucune espèce d’évidence empirique (de l’indépendance des opérations de l’esprit à l’égard du corps), on peut néanmoins parler d’une évidence conceptuelle qui se recommande par son utilité intellectuelle et pratique. […] la "distinction réelle" de l’esprit et du corps est destinée à faire respecter la différence entre les objets de la pensée : il n’y a pas à traiter les pensées comme des processus physiques ou de purs produits de processus physiques, ni à considérer les mouvements de la nature comme des réalisations d’intentions. […] Au contraire, la distinction cartésienne règle les manières de parler des choses, et elle permet à la pensée de prendre possession d’elle-même, ou des idées qui lui donnent forme, comme elle peut prendre possession des choses étendues : seule en effet la certitude que ces idées appartiennent originairement à l’esprit […] lui donne l’assurance de pouvoir aller au bout de ses propres opérations et d’atteindre à une perfection spécifique qui autrement relèvera du hasard.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 158 à 160

[ explication ] [ philosophie ] [ résumé ] [ méthode ]

 
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moyen âge

Le 6 janvier 1412, jour de l' Épiphanie, serait la date de naissance de Jeanne, quatrième des cinq enfants de Jacques Darc ou d'Arc (dont les ancêtres viendraient d'Arc-en-Barrois, alors que lui-même aurait vu le jour a Ceffonds en Champagne) et de son épouse Isabelle Romée (qui aurait fait un pèlerinage à Rome, d'où ce nom, et dont la famille serait originaire de Vouthon), tous deux laboureurs sur le territoire du village de Domremy, dont la partie nord regardait vers la seigneurie de Vaucouleurs, tandis que la partie sud appartenait au Barrois mouvant. Le Barrois mouvant était un ensemble de terres entrées dans la mouvance française en 1301, le duc de Bar devant théoriquement rendre hommage au roi pour toutes ses terres situées à l'ouest de la Meuse, ce qui faisait que l'agglomération en son entier aurait dû constituer une enclave pro-française aux confins de la Lorraine et de la Champagne. Mais en réalité, la situation politique dans le secteur était plus complexe que cela. Sur la rive droite de la Meuse, Metz et Nancy regardaient du côté du Saint-Empire romain germanique, et le duc de Lorraine, par prudence, s'était allié au duc de Bourgogne, son puissant et redoutable voisin. Le plus gros du village de Domremy se trouvait sur la rive gauche, c'est-à-dire, normalement, côté français. Mais la paroisse, rattachée à celle de Greux, dépendait du diocèse de Toul, et Toul se trouvait en terre d'Empire. De plus, Domremy était coupé en deux par un petit cours d'eau, le ruisseau des Trois-Fontaines, et, selon le droit féodal, tout ce qui était au nord de cette ligne était placé sous la seigneurie de Vaucouleurs, alors que tout ce qui se trouvait au sud, autour de l'église, était du Barrois mouvant et sous la dépendance des seigneurs de Bourlémont, vassaux du duc de Bar et obligés du duc de Lorraine. Or, même si le Barrois mouvant entrait dans la mouvance du royaume de France, il était alors tenu par le cardinal Louis de Bar, qui n'était pas un fidèle des Valois et qui aurait eu tendance à se rattacher à l'alliance anglo-bourguignonne. Alors, comment s'y retrouver dans tout cela ? Il était bien difficile de le dire. D'autant que la plupart des habitants, loin de suivre les orientations politiques du duc de Bar, se sentaient plutôt des attaches avec la Champagne et avec la France. Ainsi, Jeanne a eu beau être née au sud du ruisseau, donc dans le Barrois mouvant [et non en Lorraine], sa famille faisait partie de ceux qui penchaient en faveur du roi et qui allaient par la suite se déclarer pour le Dauphin.

Auteur: Sarindar François

Info: Jeanne d'Arc : Une mission inachevée

[ mythe ] [ complexité ] [ pucelle ] [ Gaule ] [ cadastre ]

 

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géopolitique

En 1050 av. J.-C., les Zhou, originaires de l’ouest de la Chine (actuelle province du Shanxi), renversent la première dynastie chinoise des Shang. Tout en restant très proches, culturellement, de leurs prédécesseurs, les Zhou instaurent un système de contrôle de leur nouveau territoire différent de celui de la dynastie des Shang. Alors que l’État-domaine des Shang ne s’étendait guère au-delà de quelques centaines de kilomètres autour de leur dernière capitale Anyang, les Zhou mettent en place un système de fiefs qui leur permet d’asseoir leur pouvoir sur un territoire beaucoup plus vaste.  [...]

Les princes auxquels sont octroyés les premiers fiefs sont des membres proches de la famille royale. Plus tard, d’autres fiefs seront octroyés aux chefs des familles ayant combattu aux côtés des Zhou, mais qui ne porteront pas le même nom que la famille régnante. Une hiérarchie de cinq titres nobiliaires est instaurée. Le rang de chacun est lié au nombre de générations d’ancêtres Zhou auxquelles ils peuvent rendre un culte. Seul le roi (wang) a le privilège de célébrer le culte de l’ancêtre divin, fondateur de la dynastie. [...]

Le contrôle exercé par la dynastie des Zhou sur les fiefs octroyés se relâche progressivement. Ce relâchement se fait d’abord sentir dans les territoires les plus éloignés du domaine royal. Les liens familiaux entre le clan des Zhou et les seigneurs feudataires sont de plus en plus ténus. [...]

Sans cesse obligés de faire appel à l’aide des seigneurs feudataires pour résister aux agressions des peuples nomades, les Zhou se trouvent rapidement à la merci des plus puissants d’entre eux. [...]

Alors que les fiefs étaient accordés par le roi Zhou en récompense, ils deviennent, rapidement, possessions héréditaires des familles des seigneurs feudataires. Le chef de la dynastie des Zhou a cessé d’être la source unique et sacrée du pouvoir, chaque famille possède désormais sa propre légitimité. [...]

De nouvelles principautés, situées aux marches du vieux berceau de la civilisation chinoise et beaucoup plu vaste que les anciens fiefs, montent en puissance, à l’instar des principautés de Wu [...], de Chu [...], de Yue [...] ou de Qin [...]. [...]

L’enrichissement des principautés et la montée en puissance de certaines d’entre elles, joints à la chute de prestige de la dynastie des Zhou, favorisent la multiplication des conflits. La guerre, désormais, domine les affaires de l’État. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre les incursions barbares, mais d’attaquer et de se défendre contre les principautés voisines dans un processus continu d’absorption et d’expansion qui se poursuit jusqu’à l’unification de l’empire, en 221 av. J.-C. De 722 à 453 av. J.-C., le nombre de principautés passe de 150 à 12.

Auteur: Niquet Valérié

Info: Introduction à "L'art de la guerre" de Sun Zi, éditions de la Martinière, 2022, pages 12 à 14

[ historique ] [ orient ]

 
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nature

Le rôle écologique des espèces rares est unique
De nombreuses espèces rares jouent un rôle écologique unique, et sont, de ce fait, irremplaçables, même dans les écosystèmes les plus diversifiés de la planète. C'est ce que vient de montrer une équipe internationale menée par des chercheurs du CNRS, de l'Université Montpellier 2, de l'INRA, de l'EPHE et de l'IRD. À partir de données issues de trois écosystèmes très différents (récifs coralliens, prairies alpines et forêts tropicales), les scientifiques ont découvert que les fonctions écologiques uniques (comme une résilience exceptionnelle au feu et à la sécheresse) sont majoritairement portées par les espèces rares et sont donc particulièrement vulnérables à l'érosion de la biodiversité. Ces fonctions pourraient s'avérer cruciales pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs. Publiés le 28 mai 2013 dans la revue Plos Biology, ces travaux montrent que la sauvegarde de la biodiversité dans son ensemble est capitale pour la résilience et la survie des écosystèmes.
Les milieux où la biodiversité est élevée sont caractérisés par un grand nombre d'espèces rares, c'est-à-dire qui présentent une faible abondance locale ou une aire de distribution limitée. Leur importance fonctionnelle est souvent perçue comme secondaire: elles sont considérées comme ayant une influence mineure sur le fonctionnement des écosystèmes et comme n'offrant qu'une "assurance" écologique en cas de disparition d'espèces plus communes. Les travaux publiés dans Plos Biology viennent réfuter cette idée.
Les chercheurs se sont intéressés aux traits fonctionnels d'un très grand nombre d'espèces d'animaux et de plantes. Ces traits permettent, en écologie, de décrire une espèce: est-ce un animal carnivore ou herbivore, diurne ou nocturne, fouisseur ou volant ? Est-ce une plante résistante ou non à la sécheresse, cherchant ou pas la lumière directe, préférant les sols acides ou basiques ? L'ensemble des traits fonctionnels d'une espèce sous-tendent sa fonction écologique.
Les scientifiques ont ensuite testé l'hypothèse selon laquelle les espèces rares assureraient des fonctions originales dans les écosystèmes. Pour cela, ils ont croisé les informations biologiques et biogéographiques de 846 espèces de poissons de récifs coralliens, 2 979 espèces de plantes alpines et 662 espèces d'arbres tropicaux originaires de Guyane. Leur hypothèse s'est révélée juste: les espèces qui présentent des combinaisons exceptionnelles de traits fonctionnels et qui, par conséquent, jouent un rôle écologique unique, sont majoritairement des espèces rares.
Trois exemples permettent d'illustrer leurs résultats: la murène géante javanaise (Gymnothorax javanicus) se nourrit la nuit de poissons et invertébrés cachés dans les labyrinthes coralliens. Elle permet ainsi l'élimination de proies, souvent fragilisées, inaccessibles aux autres prédateurs. Le saxifrage pyramidal (Saxifraga cotyledon), une plante alpine, constitue quant à lui une ressource unique pour les pollinisateurs des parois rocheuses. La sapotacée Pouteria maxima, arbre massif de la forêt tropicale de Guyane, présente une exceptionnelle résilience au feu et à la sécheresse, ce qui permet la recolonisation par la forêt d'espaces dévastés par le feu. Ces espèces rares n'ont que peu d'équivalents fonctionnels dans leurs écosystèmes respectifs.
Portées par des espèces vulnérables, les fonctions uniques pourraient disparaître alors qu'elles peuvent s'avérer importantes pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs et déterminer leur résistance aux perturbations. Ainsi, ce travail souligne l'importance de la conservation des espèces rares et la nécessité de mener de nouvelles expérimentations permettant de tester explicitement l'influence de la rareté sur les processus écologiques.

Auteur: http://www.techno-science.net

Info: 30 mai 2013

[ survie ] [ harmonie ] [ sciences ] [ niches ]

 

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microbiote

Le plus grand écosystème microbien du monde découvert sous la croûte terrestre
Des millions d’espèces microbiennes ont été découvertes par un conglomérat de 1 200 scientifiques, composé de géologues, de chimistes, de physiciens et de microbiologistes originaires de 52 pays. Leurs travaux ont été publiés lundi 10 décembre à l’occasion du sommet américain de géophysique à Washington. Pendant 10 ans, ils ont réalisé des centaines de forages, parfois à 5 kilomètres de profondeur sous la croûte terrestre et sous la mer. Ils y ont découvert un monde insoupçonné qui comprend des membres des trois domaines biologiques : les bactéries, les archées et les eucaryotes. Cette découverte vient questionner nos certitudes sur la formation de la vie sur Terre et ailleurs.

Une population aussi diversifiée que celle d'Amazonie
Nous sommes près de 7 milliards d’êtres humains mais nous ne représentons qu’une toute petite partie de la vie sur Terre. L’écosystème découvert par les scientifiques atteint un volume de près de deux fois celui de nos océans et un poids équivalent à une vingtaine de milliards de tonnes, soit beaucoup plus que le poids total de l’humanité. Sa diversité est comparable à celle de l’Amazonie. Ces millions de microbes "vivent partout dans les sédiments" explique Fumio Inagaki de l'agence japonaise pour les sciences marines et de la terre. "Ce sont de nouvelles branches dans l'arbre de la vie qui existent sur Terre depuis des milliards d'années, sans qu’on ne les ait jamais remarquées" ajoute Karen Lloyd de l'université du Tennessee. Une grande partie de la vie se trouverait donc à l'intérieur de la Terre plutôt qu'à sa surface et ces microbes "souterrains" représentent, selon les scientifiques, 70 % de la totalité de ces populations.

Un monde à part
Une telle découverte est souvent accompagnée de son lot d’énigmes et cette biosphère remet en cause de nombreuses certitudes que nous avons sur la vie. Ces microbes sont en effet très différents de leurs cousins vivant en surface. Ils vivent dans des milieux extrêmes très sombres et très chauds. "Leur source d'énergie n'est pas le Soleil et la photosynthèse. Ici, ce qui fait démarrer leurs communautés, c'est la chimiosynthèse. Ils tirent leur énergie des roches qui s'altèrent" explique Bénédicte Menez, responsable de l'équipe géomicrobiologie à l'Institut de Physique du Globe de Paris.

Leur rapport au temps est également différent. Alors qu’à la surface, nous dépendons de cycles relativement rapides, réglés sur le Soleil et sur la Lune, ces organismes souterrains font partie de cycles lents à l'échelles des temps géologiques, et ne dépendent pas de notre étoile. Certaines espèces vivent en effet depuis des milliers d’années et sont à peine en mouvement, excepté en cas de déplacement des plaques tectoniques ou d’éruptions. Les scientifiques ne comprennent pas leur mécanisme de survie à long terme : "Ils sont là et attendent…" conclut un scientifique.

La découverte de cette biosphère pose la question même de l'origine de la vie sur Terre : la vie a-t-elle commencé dans les profondeurs de la Terre pour ensuite migrer vers le Soleil, ou a-t-elle commencé à la surface pour ensuite migrer vers le bas ? Et comment ces microbes survivent-ils au manque de nutriments et aux conditions extrêmes ? Pour Robert Hazen, minéralogiste à la Carnegie Institution for Science, si "la vie sur Terre peut être si différente de ce à quoi nous sommes habitués, quelle étrangeté pourrait nous attendre en cherchant la vie dans d'autres mondes ?"

Auteur: Internet

Info: https://www.nationalgeographic.fr, trad Arnaud Sacleux , nov 2019

[ énigme ]

 

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Helvétie

1876: Juste Olivier, premier historien de l'identité vaudoise, meurt à 69 ans
Calvitie ronde, barbiche en pointe sur des lavallières savamment nouées, le très érudit académicien avait pris l'accent de Paris, pour y avoir souvent séjourné et enseigné.
Pourtant, ce fils de paysans protestants né en 1807 à Eysins, près de Nyon, avait voué ses meilleures forces intellectuelles à une somme historique et ethnographique sur sa contrée natale. Les 1200 pages en deux volumes du Canton de Vaud, que Juste Olivier publia en 1837, n'ont été lues intégralement et appréciées que par ses étudiants lausannois auxquels elles étaient prioritairement destinées.
Un plus large public était visé. Hélas, au XIXe siècle, la majorité des lecteurs sont réfractaires aux études exhaustives. Et celle-ci prospecte notre vaste pays zone par zone, par diachronies éparses - tout en relevant la diversité de ses moeurs et parlers dialectaux, mais aussi de sa faune, de sa flore. "Nous avons compté et recompté les montagnes, les bois, les prés, les champs, tout jusqu'aux buissons et aux pierres. Point de fleur, point d'oiseau que nous n'ayons regardés, admirés et chéris!"
Avant d'opérer, en un second temps, une synthèse qui l'homogénéise et le cimente, de manière à créer une identité cantonale en bonne et due forme, capable de rivaliser à Berne avec d'autres Etats fédéraux. Aussi, ce 7 janvier 1876, l'annonce de la mort de Juste Olivier à Genève ne bouleverse pas outre mesure la majorité de ses chers compatriotes.
Deux purgatoires
D'autant moins qu'ils l'ont oublié depuis que la révolution radicale de 1845 a entraîné son renvoi de l'Académie et son deuxième départ pour Paris. L'écrivain ne sera remis à l'honneur que douze ans plus tard, lors du centenaire de l'indépendance vaudoise. Sa consécration sera plus importante en 1938, avec la réédition de son essai visionnaire par la société de Zofingue, et la signature prestigieuse d'une nouvelle préface.
"C'est notre classique vaudois, écrit Charles Ferdinand Ramuz, notre seul classique vaudois. Avant lui, le pays avait été vidé de ses croyances et de sa substance." Suivra un second purgatoire, plus tenace. Juste Olivier sera derechef redécouvert en 2007 à l'occasion de son propre bicentenaire, célébré dans le village préalpin de Gryon, où il vécut ses dernières années.
Le 24 août de cette année-là, le professeur de l'UNIL Daniel Maggetti, directeur du Centre de recherches sur les lettres romandes, le désignera comme l'"inventeur du canton de Vaud", en focalisant sa conférence sur la somme éponyme. "Avant ce livre, les Vaudois ne connaissaient que des aspects épars de leur région. Juste Olivier a effectué un énorme travail de répertoire. Il a rassemblé un grand nombre de sources, des traditions orales aux anciennes chroniques latines et aux recueils d'histoire suisse de l'époque."
Fibre campagnarde
Son père, Jean-Michel Louis Olivier, est un cultivateur originaire de La Sarraz. Sa mère se prénomme Marianne-Madeleine. Son frère cadet Urbain (1810-1888) est lui aussi affriandé par le plaisir de l'écriture, la poétique et la romanesque. Par un même patriotisme plus rural - l'arrière-pays de Nyon - que national. Quant à Juste Olivier, il étudie la théologie à Lausanne, tout en y donnant des leçons privées pour payer son "écolage" universitaire, et en composant des poèmes qui remportent des prix: à 21 ans déjà, le voici membre du très exigeant Cercle littéraire de la place Saint-François.
Il enseigne la littérature et l'histoire à Neuchâtel avant d'être envoyé, en 1830, à Paris pour suivre des cours au Collège de France. Lors de ce premier voyage de quatre mois dans la cité des poètes, il rencontre Lamartine, Musset, Vigny, l'immense Hugo, et se lie d'amitié avec le critique Charles-Auguste Sainte-Beuve qu'il invitera à Lausanne. A son retour dans cette même ville, Juste Olivier devient dès 1833, et pour treize ans, un professeur d'histoire très estimé par ses ouailles de l'Académie. Cela jusqu'au revers politique cité plus haut, et qui, très injustement, l'exila aussi des mémoires.

Auteur: Salem Gilbert

Info: 24 heures

[ historique ]

 

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dictateur

Mes parents avaient des opinions très arrêtées sur Adolf Hitler. Pour avoir tous deux vécu la guerre - outre que le frère de mon père a été tué dans les convois de l'Atlantique -, ils pensaient qu'il était l'incarnation du Mal. Mais je me rappelle m'être demandé, alors que je n'étais pourtant encore qu'un enfant, comment, si Hitler était le Démon dans un corps d'homme, il avait pu obtenir de tant de personnes qu'elles obéissent à ses ordres. C'est d'une certaine façon une question à laquelle je n'ai cessé de penser depuis, et c'est à elle que je tâche de répondre dans cet ouvrage.
Adolf Hitler était, à première vue, le dirigeant le plus improbable pour un État sophistiqué au coeur de l'Europe. Il était incapable d'entretenir des relations amicales normales ou d'accepter un débat intellectuel : rempli de haine et de préjugés, dépourvu de toute aptitude à aimer, c'était avant tout un homme "seul". Il était, indubitablement, "en tant qu'être humain, lamentable". Et pourtant, il joua un rôle déterminant dans trois des décisions les plus dévastatrices jamais prises : celle d'envahir la Pologne - qui conduisit à la Seconde Guerre mondiale -, celle d'envahir l'Union soviétique et enfin celle d'assassiner les Juifs.
Cependant Hitler ne fut pas à lui seul l'auteur de toute cette horreur, et à côté de ses nombreuses insuffisances personnelles, il possédait à n'en point douter de grands pouvoirs de persuasion. "Toute ma vie, dit-il en 1942 en une formule marquante, se résume dans mes efforts incessants pour persuader autrui." Et j'ai pour ma part rencontré bien des personnes ayant vécu cette période qui m'ont confirmé ce jugement. Quand je les pressais de me dire ce qu'elles trouvaient de si convaincant dans une personnalité tellement étrange, elles me citaient une myriade d'éléments tels que les circonstances de l'époque, leurs peurs, leurs espoirs, etc. Mais elles étaient également nombreuses à évoquer simplement le puissant attrait qu'Hitler exerçait sur elles - un phénomène qui fut bien souvent imputé à son "charisme".
Mais qu'est-ce exactement que le "charisme" ? Le terme provient d'une racine grecque signifiant une grâce ou une faveur octroyée par une divinité, mais le "charisme", dans l'acception que nous donnons aujourd'hui à ce mot, n'est pas un don "divin", il est "axiologiquement neutre" - bons et méchants peuvent le posséder à la même enseigne. La signification originaire implique également que le charisme est une qualité absolue qui existe - ou n'existe pas - dans un individu spécifique. Mais la séduction charismatique d'Hitler n'était pas universelle. Elle n'existait que dans l'espace entre lui et les sentiments de son auditoire. Quand deux personnes rencontraient Hitler en même temps, il pouvait arriver que l'une le trouve charismatique, mais que la seconde le prenne pour un fou.
Notre compréhension moderne du concept de "charisme" commence avec les travaux du sociologue allemand Max Weber qui écrivit des pages célèbres sur la "domination charismatique" au tournant du siècle dernier. Sans doute le fit-il bien avant qu'Hitler ne devienne chancelier du Reich, mais ses réflexions sont toujours très pertinentes pour quiconque s'intéresse à l'étude du nazisme en général et d'Hitler en particulier. Là où la contribution de Weber est capitale, c'est en ce qu'il examine la "domination charismatique" comme un type particulier d'exercice du pouvoir - plutôt que comme une qualité personnelle qu'une pop-star peut posséder au même titre qu'un homme politique. Pour Weber, le chef "charismatique" doit posséder un fort élément "missionnaire" et il est plus proche d'une figure quasi religieuse que d'un homme d'État démocratique ordinaire. Les partisans d'un tel chef recherchent autre chose qu'une amélioration matérielle de leur sort - bénéficier d'impôts moins élevés ou d'un meilleur système de santé -, car ils poursuivent un but plus général, presque spirituel, de rédemption et de salut. Il est difficile, dans des structures bureaucratiques normales, de voir émerger un chef "charismatique", poussé en avant par le sens qu'il a de sa destinée personnelle. Hitler, selon cette définition, est l'archétype du "chef charismatique".

Auteur: Rees Laurence

Info: Adolf Hitler, la séduction du diable

[ charme ] [ autorité ]

 

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homme-animal

Les bras de la pieuvre sont capables de prendre des décisions sans l'apport de leur cerveau.

Avec la capacité d'utiliser des outils, de résoudre des énigmes complexes et même de jouer des tours aux humains juste pour le plaisir, les poulpes sont extrêmement intelligents.
Mais leur intelligence est assez bizarrement construite, puisque les céphalopodes à huit bras ont évolué différemment de presque tous les autres types d'organismes sur Terre.

Plutôt qu'un système nerveux centralisé comme celui des vertébrés, les deux tiers des neurones d'une pieuvre sont répartis dans tout son corps, dans ses bras. Dorénavant les scientifiques ont déterminé que ces neurones peuvent prendre des décisions sans l'apport du cerveau.

"L'une des grandes questions que nous nous posions est de savoir comment fonctionnerait un système nerveux réparti, surtout lorsqu'il essaie de faire quelque chose de compliqué, comme se déplacer dans un liquide et trouver de la nourriture sur un fond océanique complexe", a déclaré le neuroscientifique David Gire de l'Université de Washington.

Il y a beaucoup de questions ouvertes sur la façon dont ces nodules du système nerveux sont reliés les uns aux autres.

La recherche a été menée sur des poulpes géants du Pacifique (Enteroctopus dofleini) et des poulpes rouges du Pacifique Est (Octopus rubescens), tous deux originaires du Pacifique Nord.

Ces poulpes ont environ 500 millions de neurones, dont environ 350 millions le long des bras, disposés en groupes appelés ganglions. Ils permettent de traiter l'information sensorielle à la volée, ce qui permet à la pieuvre de réagir plus rapidement aux facteurs externes.

"Les bras de la pieuvre ont un anneau neural qui contourne le cerveau, et donc les bras peuvent s'envoyer de l'information sans que le cerveau s'en rende compte", a déclaré le neuroscientifique comportemental Dominic Sivitilli de l'Université de Washington.

"Le cerveau ne sait pas exactement où sont les bras dans l'espace, mais les bras savent où sont les autres, ce qui leur permet de coordonner leurs actions, comme la locomotion à quatre pattes."

L'équipe a donné aux céphalopodes une variété d'objets tels que des blocs de cendres, des roches texturées, des pièces de Lego et des labyrinthes complexes contenant des friandises, et les a filmés.

Les chercheurs ont également utilisé des techniques de suivi comportemental et d'enregistrement neuronal. Il s'agissait de déterminer comment l'information circule dans le système nerveux d'une pieuvre au fur et à mesure qu'elle se nourrit ou est sondée/étudiée, selon que les bras fonctionnent soit en synchronisation, ce qui suggère un contrôle central, ou seuls, ce qui signifie une prise de décision indépendante.

Ils ont constaté que lorsque les ventouses de la pieuvre acquièrent de l'information sensorielle et motrice de leur environnement, les neurones du bras peuvent la traiter et passer à l'action. Le cerveau n'a rien à faire.

"On voit beaucoup de petites décisions prises par ces ganglions distribués, simplement en regardant le bras bouger, donc une des premières choses que nous faisons est d'essayer de décomposer à quoi ressemble réellement ce mouvement, d'un point de vue informatique", dit M. Gire.

"Ce que nous examinons, plus que ce qui a été étudié dans le passé, c'est comment l'information sensorielle est intégrée dans ce réseau pendant que l'animal prend des décisions complexes."

Tout ceci est conforme aux recherches antérieures, qui ont révélé que non seulement les bras de la pieuvre se nourrissent indépendamment du cerveau, mais qu'ils peuvent continuer à répondre aux stimuli même après avoir été séparés d'un animal mort.

C'est tellement étonnant que les poulpes sont souvent considérés comme aussi proches de l'extraterrestre qu'une intelligence terrestre puisse l'être (et dans certaines propositions, peut-être même carrément extraterrestre).
Il est donc considéré comme non seulement utile de les étudier pour comprendre l'intelligence sur Terre, mais peut-être aussi comme un moyen de se préparer à la rencontre avec des aliens intelligents - si cela arrive un jour.

"C'est un modèle alternatif pour une intelligence" dit Sivitilli. "Qui nous donne une compréhension de la diversité des cognitions dans le monde, et peut-être dans l'Univers.

Les recherches de l'équipe ont été présentées à la Conférence scientifique d'astrobiologie 2019.

Auteur: Internet

Info: Michelle Starr, 26 juin 2019, https://www.sciencealert.com

[ externalisation cérébrale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel