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condition humaine

On accuse le péché originel. Loin de nous la pensée d’en sous-estimer les méfaits ! Mais une explication totale du conflit humain par la chute procéderait vraiment d’une réflexion trop indolente. Si Adam vivait au-dessus de tout conflit, c’est moins en raison de l’intégrité de sa nature que des dons préternaturels dont cette nature était revêtue. Per peccatum homo fit tantum homo*. Le conflit entre les sens et l’esprit ne relève pas uniquement de motifs moraux (chute originelle) ; il s’enracine dans la constitution ontologique de l’homme. [...]

Nous pourrons donc conclure : la chute originelle a désaxé, "dénaturé", tourné vers la corruption et le désordre, la tension entre les sens et l’esprit essentiellement inhérente à la nature humaine.

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, pages 53 à 55, * : l'homme ne devient homme que par le péché

[ précarité cosmologique ] [ effets ]

 

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homme-animal

Dans l'histoire de l'Eglise catholique, si l'on excepte quelques mystiques comme saint François d'Assise, on assiste à un désintérêt profond pour la condition animale. Quand on sacrifiait des animaux au temple, la bête était unie à l'homme et à Dieu dans une relation triangulaire très porteuse de sens. On immolait les animaux, mais ils étaient l'objet de respect... Or, à partir du moment où le Christ s'offre comme la brebis du sacrifice, il n'y a plus lieu de se soucier des animaux en chair et en os, ils n'existent plus que sur le mode de l'allégorie. Saint Augustin assurait même que les animaux ne peuvent pas souffrir puisqu'ils n'ont pas commis le péché originel. Les animaux machines de Descartes s'inscrivent dans cette trace.

Auteur: Fontenay Élisabeth de

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[ interaction ] [ religion ] [ historique ]

 

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christianisme

Les 4 premières lettres et les 2 dernières portent sur la question de la grâce et de la liberté. Contre les innovations molinistes qui exaltent la liberté de l’homme et lui donnent en quelque sorte le pouvoir de décider lui-même de son salut, Pascal défend les positions traditionnelles de l’augustinisme, durcies et radicalisées par le jansénisme : depuis le péché originel, l’homme ne peut rien pour lui-même, et son salut ne dépend que de la miséricorde de Dieu ; le libre-arbitre est reconnu, mais réduit à bien peu de chose, puisqu’il ne peut que suivre soit les concupiscences, soit la grâce divine si elle se fait plus forte. C’est toute la question du déterminisme et de la liberté qui est posée là, et le débat n'est pas encore clos.

Auteur: Le Guern Michel

Info: Préface aux " Provinciales " de Blaise Pascal, éditions Gallimard, 1987, page 15

[ querelles ] [ explication ] [ résumé ]

 

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péché originel

Adam est privé de la grâce sanctifiante de la justice originelle qui devait le conduire surnaturellement à la déification. [...] Adam perd également les dons préternaturels : il est désormais soumis à la souffrance et à la mort. Mais les dons naturels demeurent, l’homme ne pouvant perdre ce qui fait sa nature sans cesser d’être homme. [...] L’intelligence et la volonté de l’Adam post-lapsaire – après la chute – sont les mêmes que celles de l’Adam pré-lapsaire, et cela vaut pour tous les hommes. Elles sont toutefois affaiblies dans leur exercice, n’étant plus perfectionnées par les dons préternaturels. La bonté de la nature est blessée, elle n’est pas détruite. C’est ce dernier point qui est le plus fondamental, puisqu’il décidera de la rupture entre luthériens et catholiques.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 165

[ conséquences ]

 

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nature humaine

Je m’étonne que personne [...] n’ait jamais su bien traduire le mé phunaï que profère alors le chœur [qui accompagne les derniers pas d’Œdipe vers le petit bois de Colone]. On le réduit à la valeur d’un vers qui dit qu’il vaut mieux n’être pas né, alors que le sens est tout à fait clair – la seule façon d’en finir, ce serait de n’être pas né tel. C’est le sens même qui accompagne le geste du vieux Freud, au moment où il repousse de la main tout souhait que sa vie se prolonge.

Il est vrai que lui-même, quelque part dans son travail sur le Witz [...] nous indique une réponse. Mieux vaudrait n’être pas né – malheureusement, ça n’arrive qu’une fois sur 200 000. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 387

[ péché originel ] [ traduction ] [ anti-progressisme ]

 
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éducation

De même que l’on place les malades dans des "sana" pour qu’un air sain soutienne leurs forces, pour que la vigueur des montagnes ou de la mer les fortifie, pour qu’ils rejettent les miasmes de la ville, de même le genre humain, malade du péché originel et de tant de péchés actuels, a droit non à une "liberté religieuse" illimitée, mais au contraire à ce que sa "liberté religieuse" soit restreinte de telle manière qu’il fasse usage de la liberté pour embrasser la vérité. Cela n’est en aucune manière forcer les hommes à embrasser la foi contre leur gré, mais placer les débiles et les faibles dans des conditions telles qu’ils discernent et choisissent plus facilement la vérité. La "liberté religieuse" illimitée, outre qu’elle est mauvaise en soi, ouvre la porte à l’erreur, au grand détriment des droits des faibles et des ignorants.

Auteur: Berto Victor-Alain

Info: Travail sur la liberté religieuse rédigé en 1964 pour le Coetus internationalis Patrum

[ limites ] [ guides ] [ protection ] [ religion ]

 
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immanence

Certains écrivains romantiques interpréteront le livre d’Enoch d’une curieuse façon, mélangeant spiritualisme douteux et mysticisme social, le tout formant un édifiant exemple d’inversion spirituelle derrière laquelle se cache la griffe à peine voilée de la contre-initiation, puisque les anges déchus se sacrifieraient ici-bas pour apporter le bonheur à l’humanité. Il n’y aurait donc pas eu, selon eux, le péché originel si "Dieu" (ou la société, ou la bourgeoisie…) au lieu de refuser le bien-être au plus grand nombre, avait accepté d’être l’égal de tous. Si l’on suit ce genre de raisonnement, la seule voie pouvant amener au salut du monde serait celle de la révolte contre l’ordre divin. Les bases d’un occultisme prométhéen, pseudo-initiatique, étaient alors toutes tracées, ces thèmes contre-initiatiques dessinant la mythologie de base sur laquelle allaient se greffer les nombreuses théories conspirationnistes qui pulluleront sur la Toile à l’aube du XXIe siècle.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", pages 351-352

[ dévoiement ] [ récupération politique ] [ Hénoch ]

 

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péché originel

Un monarque fait comte un de ses sujets [...] et joint au titre une riche propriété, déclarant que s’il lui demeure fidèle, le titre et la propriété passeront à ses fils. Le nouveau comte se rebelle contre le monarque et conspire contre lui ; le monarque le dépouille, le punit, lui enlève son titre et la propriété qui s’y rattache et le chasse en exil : le roi fera cela à bon droit, oui ou non ? À bon droit, certes. Le noble dégradé en exil aura des fils ; comment naîtront ceux-ci ? Dépouillés du titre et de la propriété et exilés eux aussi. Tel est le cas d’Adam et le nôtre. Adam perdit par sa faute son titre et l’état de fils adoptif de Dieu, en perdant la grâce il perdit les titres qui s’y rattachaient et dont ses fils étaient censés hériter ; et nous, en naissant de lui, nous naissons déshérités de la grâce et du Ciel, ainsi que pécheurs.

Auteur: Bonomelli Geremia

Info: Il giovane studente, traité XI

[ comparaison ] [ transmission ]

 

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superficialité

Ce qui est plus problématique, c’est [que notre code] reposait de façon précaire – je le pense aujourd’hui – sur une vision a priori de la nature humaine qui était épouvantablement erronée : nous rejetions toutes les variantes de la doctrine du péché originel. Nous nous trompions totalement sur la nature humaine, la nôtre y compris ; ce fut à la fois une cause et une conséquence de notre état d’esprit […]. Il ne s’agit pas seulement de dire que, intellectuellement, nous étions des pré-freudiens ; nous avions perdu quelque chose que nos prédécesseurs avaient et nous ne l’avions pas remplacé […]. Nos commentaires sur la vie et les affaires humaines étaient brillants, amusants, mais futiles – comme je l’ai dit de la conversation entre Russell, Lawrence et moi-même - parce qu’ils ne s’appuyaient sur aucun diagnostic sérieux concernant la nature humaine […]. Dès lors un soupçon général, largement répandu quoiqu’en partie dissimulé, se porta sur nous, sur nos motivations, sur notre comportement. […] Je pense maintenant que ce soupçon est justifié.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: Dans "Deux souvenirs. De Bloomsbury à Paris", pages 122-124

[ autocritique ] [ rapports humains ] [ cénacle ] [ recherche ]

 

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superstitions

Remettre en cause les croyances d'une personne, c'est remettre en cause sa dignité, son standing et son pouvoir. Et lorsque ces croyances ne reposent que sur la foi, elles sont chroniquement fragiles. Personne ne s'offusque de la croyance que les pierres tombent vers le bas plutôt que vers le haut, parce que toute personne saines d'esprit peut le voir de ses propres yeux. Il n'en va pas de même pour la croyance que les bébés naissent avec le péché originel, que Dieu se décompose en trois entités ou qu'Ali est le deuxième homme le plus divinement inspiré après Mahomet. Lorsque les gens organisent leur vie autour de ces croyances, et qu'ils réalisent ensuite que d'autres personnes semblent très bien s'en passer - ou pire, qu'elles les réfutent de manière crédible - ils risquent de passer pour des idiots. Puisqu'on ne peut pas défendre une croyance basée sur la foi en persuadant les sceptiques qu'elle est vraie, les fidèles sont susceptibles de réagir à cette incrédulité avec rage, et peuvent essayer d'éliminer cet affront à tout ce qui donne un sens à leur vie.

Auteur: Pinker Steven

Info: The Better Angels of Our Nature: Why Violence Has Declined

[ religions réconforts ] [ tolérance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel