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certitude

D'abord, on ne sauroit soutenir que l'espace dans lequel les planetes se meuvent soit un vuide parfait. Outre tant d'autres raisons, la seule lumiere prouve suffisamment, que tout l'espace du ciel est rempli de cette matiere subtile dont les rayons de lumiere sont formés. Si les rayons de lumiere étoient des émanations actuelles des corps luisans, lancées avec cette prodigieuse vîtesse qui leur fait parcourir l'espace immense du soleil jusqu'à nous en moins de huit minutes de tems, tout l'espace du ciel seroit rempli de ces émanations lumineuses qui le traverseroient presque en tout sens avec la même rapidité. Mais quoique le grand Newton ait soutenu ce sentiment, il est assujetti à tant d'inconvéniens, qu'il me sera permis de l'abandonner & d'embrasser l'autre sentiment, qui explique la propagation de la lumiere d'une maniere semblable à celle du son.

Auteur: Euler Johann Albrecht

Info: in "Mémoire dans lequel on examine si les planetes se meuvent dans un milieu dont la résistance produise quelque effet sensible sur leur mouvement ?", 1762 -

[ physique ] [ argument imparable ] [ éther ] [ historique ] [ vieux français ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

droit du sol

Dès qu'il arrive au pouvoir en janvier 1933, Adolf Hitler s'empresse de construire des camps de concentration pour y jeter ses opposants. Le premier à ouvrir est celui de Dachau en mars au fin fond de la Bavière. Deux ans plus tard, c'est la promulgation en septembre 1935 des fameuses lois de Nuremberg. Des lois qui, contrairement à une idée répandue, ne visait pas que les juifs mais concernaient aussi les Noirs.

Il suffit pour s'en convaincre, de parcourir l'une de ces lois, comme celle, par exemple, sur l'héritage allemand, qui stipule, en son article 13 : "la terre ne peut appartenir qu'à celui qui est de sang allemand ou apparenté. N'est pas de sang allemand celui qui a, parmi ses ancêtres, du côté paternel ou du côté maternel, une fraction de sang juif ou de sang noir."

Auteur: Bilé Serge

Info: Noirs dans les camps nazis

[ racisme ] [ prérogative géographique ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conseil de lecture

Nous aimions en particulier Kant et ses trois Critiques. Ce sont des livres longs, on s’y sent seul, tout semble baigné dans une épaisse brume du Nord. Mais, pour peu que l’on réussisse à s’y faire, que l’on trouve le bon rythme de lecture et parvienne à progresser dans ces pages austères et froides, pleines de concepts superposés les uns sur les autres, on accède de temps à autre à des sortes de points culminants, panoramiques, splendides. Le paysage qu’on y découvre nous donne à voir dans une intuition, comme un grand coup d’œil, le milieu de vie de ce philosophe que l’on a peu à peu fait sien, éclairant soudain sous un autre jour tout le chemin que l’on vient de parcourir. Et cette joie très vive fait oublier le long effort au prix duquel on y est parvenu.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 45

[ analogie ] [ découverte ] [ vie intérieure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

prospective

Je m'attends à voir les prochaines décennies transformer la planète en une forme d'art; Le nouvel homme, lié à une harmonie cosmique qui transcende le temps et l'espace, caressera et modèlera sensuellement toutes les facettes de l'artefact terrestre comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art, et l'homme lui-même deviendra une forme d'art organique. Il ya un long chemin à parcourir, et les étoiles ne sont que des stations de ce chemin, mais nous avons commencé le voyage. Être né dans cet âge est un don précieux, et je regrette la perspective de ma propre mort tout simplement parce que je laisserai tant de pages du destin de l'homme - si vous excusez cette image de Gutenbergienne - cruellement non lues. Mais peut-être, comme j'ai essayé de le démontrer dans mon examen de la culture post-littéraire, que l'histoire commence seulement quand le livre se ferme.

Auteur: McLuhan Marshall

Info:

[ civilisation ] [ optimisme ] [ espérance ] [ parlêtres intégrés ] [ idiosyncrasies unifiées ]

 

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hospice

Il se rendit au guichet d'accueil et, sitôt entré dans le hall où se trouvaient le kiosque à journaux et la cafétéria, il eut un rapide aperçu de ce qui l'attendait. Des vieillards des deux sexes erraient en robe de chambre, agrippés à leur déambulateur. D'autres végétaient sur des bancs, le regard vide et le menton dégoulinant de bave, leur bouche édentée grande ouverte. Sans le moindre signe d'agacement, de révolte. Ils tuaient le temps en attendant que le temps les tue.
Perdu au milieu d'eux, Alain eut l'impression d'avoir été convoqué pour une figuration dans un clip gore inspiré d'un tableau de Goya. Il lui était souvent arrivé d'effectuer une rapide apparition dans des téléfilms dont il avait signé le scénario, juste pour s'amuser, tantôt chauffeur-livreur, tantôt gendarme, tantôt infirmier. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine. Erreur de casting ! L'espace d'un instant, l'envie lui prit de déguerpir au grand galop et d'oublier cette vision de cauchemar.

Auteur: Jonquet Thierry

Info: Mon vieux

[ EMS ]

 

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nature

Vienne est le règne de l'ombre, la ville est noire, tout y est artificiel. Je veux être seul. Je veux aller en forêt de Bohême. Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre ; il me faut voir et explorer des choses nouvelles, je veux goûter de sombres eaux, des arbres grinçants, je veux voir des airs sauvages, m'étonner de clôtures décomposées, je veux les vivre, je veux entendre de jeunes forêts de bouleaux et des feuilles frémissantes, voir de la lumière, du soleil et jouir du vert bleuté des vallées humides au crépuscule. Sentir briller des poissons rouges, voir se construire des nuages blancs, parler aux fleurs. Contempler des herbes, des gens aux joues roses, de vieilles églises respectables, savoir dire les petits clochers ; je veux parcourir sans retenue de rondes collines couvertes de champs et traverser de grandes étendues, je veux embrasser la terre et humer les mousses chaudes et douces ; alors je donnerai forme à de belles oeuvres : des champs rayonnant de couleurs...

Auteur: Schiele Egon

Info: Lettre à son futur beau-frère

[ symbiose ] [ création ] [ manque ]

 

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être humain

Nous devons libérer l'homme du cosmos créé par le génie des physiciens et des astronomes, de ce cosmos dans lequel il a été enfermé depuis la Renaissance. Malgré sa beauté et sa grandeur, le monde de la matière inerte est trop étroit pour lui. De même que notre milieu économique et social, il n'est pas fait à notre mesure. Nous ne pouvons pas adhérer au dogme de sa réalité exclusive. Nous savons que nous n'y sommes pas entièrement confinés, que nous nous étendons dans d'autres dimensions que celles du continuum physique... L'esprit de l'homme s'étend, au-delà de l'espace et du temps, dans un autre monde. Et de ce monde, qui est lui-même, il peut, s'il en a la volonté, parcourir les cycles infinis. Le cycle de la Beauté, que contemplent les savants, les artistes et les poètes. Le cycle de l'Amour, inspirateur du sacrifice, de l'héroïsme, du renoncement. Le cycle de la Grâce, suprême récompense de ceux qui ont cherché avec passion le principe de toutes choses... Il faut nous lever et nous mettre en marche. Nous libérer de la technologie aveugle. Réaliser, dans leur complexité et leur richesse, toutes nos virtualités.

Auteur: Carrel Alexis

Info:

[ ouverture ] [ transcender ] [ anti-rationalisme ]

 

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condamné à mort

J’imagine qu’il devait éprouver un supplice analogue à ce qu’éprouve le criminel qu’on mène au supplice à la potence : il y a encore toute une longue, longue rue à parcourir, et au pas encore, devant des milliers de spectateurs, puis il y aura le tournant dans une autre rue, et au bout de cette rue seulement la sinistre place ! Il me semble qu’au début du trajet le condamné, dans sa charrette d’infamie, doit précisément sentir qu’il a encore une vie infinie devant lui. Mais voici cependant que les maisons défilent, la charrette ignominieuse avance toujours, oh, ce n’est rien, jusqu’au tournant de l’autre rue il y a encore si loin, et il regarde encore d’un air alerte à droite et à gauche, et ces milliers de curieux impassibles dont le regard est rivé à lui, et il lui semble toujours être un homme comme eux. Mais voici déjà qu’on tourne dans l’autre rue, oh ! ce n’est rien, rien, il reste encore toute une rue. Et quel que soit le nombre de maisons qu’il laisse derrière lui, il pense toujours : "il reste encore beaucoup de maisons". Et ainsi jusqu’au bout, jusqu’à la place même.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 500-501

[ dernières pensées ] [ intensité ] [ perception du monde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cité imaginaire

Passé le gué, franchi le col, l’homme se trouve tout à coup face à la ville de Moriana, avec ses portes d’albâtre transparentes à la lumière du soleil, ses colonnes de corail qui soutiennent des frontons incrustés de serpentine, ses villas toutes de verre comme les aquariums où les ombres des danseuses aux écailles argentées nagent sous les lampadaires en forme de méduse. S’il n’en est pas à son premier voyage, l’homme sait déjà que les villes comme celle-ci ont un envers : il suffit de parcourir un demi-cercle pour avoir en vue la face cachée de Moriana, une étendue de tôle rouillée, de toile de sac, de planches hérissées de clous, de tuyaux noircis par la suie, de tas de pots, de murs aveugles couverts d’inscriptions délavées, de chaises dépareillées, de cordes tout juste bonnes pour se pendre à une poutre pourrie.

D’un côté à l’autre, la ville semble se continuer en une perspective qui multiplierait son répertoire d’images : en fait, elle n’a pas d’épaisseur, elle consiste uniquement en un envers et un endroit, comme une feuille de papier, avec une figure de-ci et une figure de-là, qui ne peuvent se détacher ni se regarder.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ biface ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

complexe linguistique

Je ne connaissais alors que quelques mots d'arabe. Je ne pouvais pas vraiment imaginer apprendre la langue. À l'oral, elle s'exprime exactement comme à l'écrit - musicale et fluide, mais totalement incompréhensible, et je me surprenais donc à reconnaître correctement les sons qui surgissaient. Mabsout (heureux) fut l'un de mes tout premiers mots, car tout le monde me demandait sans arrêt si je l'étais. J'avais un plus gros problème avec les mots beau-frère et âne. Ils avaient la même consonance : hamar. Je les ai bien mémorisés tous les deux. J'ai essayé d'entendre la différence entre les deux, et ai réessayé quand on m'a appris qu'il y a trois sons "h" distincts. J'évoquais mes beaux-frères en tant que "frères de Mohammad" ou comme Salem ou Ibrahim, et m'efforçais de ne pas utiliser le mot "âne" au cas où ça aurait trop ressemblé à "beau-frère". Ce fut un vrai problème plus tard, lorsque nous eûmes notre propre âne, que nous le laissions paître, et que je devais parcourir les collines à sa recherche, en demandant si quelqu'un l'avait vu. Il a fallu des années avant que je découvre que la différence n'avait rien à voir avec le "h" du tout, mais avec la prononciation du "r" final. Beau-frère n'en avait pas.  Il était donc un hamaa.

Auteur: Geldermalsen Marguerite Van

Info: Mariée à un Bédouin

[ nouvelle langue ] [ évitements ]

 
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Ajouté à la BD par miguel