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reproductibilité technique

En fait, si l’art a perdu aujourd’hui de sa sacralité, ce n’est pas parce qu’on le considère comme une vulgaire technique parmi d’autres, mais parce que nous négligeons les rituels collectifs qui donnent du sens à l’action culturelle et civilisatrice. L’art s’inscrivait autrefois dans un système rituel signifiant, porteur d’intersubjectivité, alors que nous sommes désormais plongés dans un univers à la fois individualiste et atomisé, où les jeux de significations ne renvoient plus qu’à des jugements personnels dépourvus d’horizon commun et de sens partagé à construire. L’artiste n’est plus un héros, légitimé socialement ; il devient un marchand, soumis à la loi de l’offre et de la demande. La crise de l’art est d’abord une crise du politique.

Auteur: Isabel Thibault

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/05/04/walter-benjamin-aura-crise-art-jean-francois-gautier/

[ indifférence ] [ perte de sens ] [ areligiosité ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Quand j’étais dans mon pensionnat au fin fond des Ardennes, quand les démons de la puberté commencèrent à me mordiller de partout comme un banc de piranhas, je passais des heures à la bibliothèque, les yeux plongés dans des encyclopédies à contempler des reproductions de sculptures, de tableaux. La Renaissance, ah ! la Renaissance – quoi de plus heureux que ce mot ? – et puis le Baroque me montrèrent le corps des femmes, le corps des hommes, le corps triomphant, l’exaltation des corps, rien d’autre. Sous l’œil soupçonneux du surveillant général, le front soucieux, le prépuce en nage, je m’ébahissais devant les œuvres du Bernin, tout particulièrement devant Le rapt de Perséphone dont l’érotisme fulgurant me dévasta comme un séisme intérieur, un déluge hormonal.

Auteur: Espinoy Jean d'

Info: Société anonyme, pp 155 - 156

[ statue ] [ adolescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

supermarché

Un choix immense, des rayons à perte de vue, une avalanche de couleurs et de lumière. Autant d'éléments qui réduisent le consommateur, lui font perdre ses repères, et qui, au final, favorisent les achats impulsifs. "Dans les épiceries où il y a des vendeurs, les achats impulsifs sont environ moitié moindres. Face à un vendeur, le client réfléchit à ce dont il a réellement besoin." Dans ce contexte, le client se retrouve à l'intérieur d'un royaume semblable à ceux décrits dans les contes de fées de son enfance, où tout ce qu'il désire est à portée de la main. A l'aide de caméras enregistrant le nombre de battements de paupières, des chercheurs ont montré que des clients plongés dans cet univers "merveilleux" se trouvaient dans un état proche du premier stade de l'hypnose.

Auteur: Mazoyer Frank

Info: Consommateurs sous influence, Le Monde diplomatique, décembre 2000

[ publicité ]

 

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déprime

L'école, déjà évacuée par les enfants mais pourtant encore occupée d'une certaine façon par des vestiges d'agitation, de cris, de pas, de cavalcades dans les escaliers, par un reste d'odeurs enfantines et adolescentes répandues dans l'air. Un air qui, quand elle le respirait, lui semblait usé ou fatigué, aussi usé que le mobilier ou les livres ou les installations sanitaires, aussi fatigué que tous, les instituteurs, si épuisés à la fin de la journée en comparaison de l'incontrôlable énergie physique des élèves. Tous les après-midi à cette heure-là, quand elle se disposait à quitter l'école en longeant les couloirs plongés dans la pénombre, en descendant les escaliers déserts, elle remarquait en elle-même une fatigue montante qui était pas exactement physique pas non plus complètement mentale un mélange d'épuisement ancien et de découragement intime qui durait d'habitude jusqu'à qu'elle rentre chez elle.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Pleine lune

[ lassitude ] [ crépuscule ] [ littérature ]

 

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radio France

Pour monter jusqu'au troisième étage et atteindre le studio 334, les ascenseurs offrent la méthode la plus simple. Trois cabines, portes automatiques en alu brossé, quasi désertes entre minuit et 5 heures du matin, les heures creuses du camembert, quand les vigiles sont partis en bouclant derrière eux.
Les escaliers sont plus discrets encore.
Les bruits de la ville n'arrivent pas jusqu'ici. Les bureaux sont vides, la plupart plongés dans l'obscurité. Tout baigne dans la luminosité spectrale des veilleuses le long du couloir. On avance en se repérant aux numéros sur les portes. Si on se trompe, il n'est pas rare qu'on se tape un tour complet du camembert. Exercice courant chez les nouveaux venus. À force de déambuler dans ces couloirs circulaires on perd ses repères. On tourne. On marche. On tourne. Certains visiteurs décrivent plusieurs circonférences avant d'atterrir dans le bon bureau.

Auteur: Yves Hughes

Info: Eclats de voix

[ Paris ] [ Gaule ]

 

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spiritualité

il y a pusieurs attitudes vis-à-vis de l'amour : on peut le manger, on peut le boire, on peut le respirer, et on peut vivre en lui.

Ceux qui le mangent restent dans le plan physique, et ils ne peuvent pas être satisfaits parce qu'ils se contentent des plaisirs inférieurs. Ceux qui le boivent goûtent des plaisirs moins grossiers, mais ils sont encore plongés dans les jouissances du plan astral.

Ceux qui sont arrivés à atteindre les régions du plan mental : certains philosophes, écrivains, respirent l'amour qui alimente sans cesse leur inspiration.

Quant à celui qui vit dans l'amour, dans le coté subtil et éthérique, il le possède comme lumière dans l'esprit, comme chaleur dans le coeur, et il peut répandre cette lumière et cette chaleur sur tous les êtres qui l'entourent.

Celui qui vit dans cet amour possède la plénitude.

Auteur: Aïvanhov Omraam Mikhaël

Info: Oeuvres, tome 14 : L'amour et la sexualité 1

[ hiérarchie ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

parapsychique

Interrogé par son nom terrestre sur son séjour dans le monde céleste il répondit qu’il était maintenant sur le chemin de pralaya ou chemin du retour mais qu’il était encore soumis à jugement entre les mains de certaines entités assoiffées de sang qui règnent au niveau astral inférieur. En réponse à la question portant sur ses premières impressions sur le grand passage dans l’au-delà il dit qu’au début il lui semblait voir comme en un miroir et confusément mais que ceux qui ont trépassé voyaient s’ouvrir à eux des possibilités supérieures de développement atmique. À la question de savoir si la vie là-haut ressemblait à notre expérience corporelle il répondit qu’il avait su par des êtres maintenant mieux établis que lui dans l’esprit que leurs demeures étaient équipées de tout le confort moderne, avec talafane, asasar, achadafad, watarklasat, et que les adeptes les plus avancés étaient plongés jusqu’au cou dans les vagues de la voluptuosité la plus pure.

Auteur: Joyce James

Info: Ulysse, p 375 (Gallimard 2004)

[ décorporation ] [ éveil ] [ prêche ] [ niveaux vibratoires ] [ mystères ] [ onirisme ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

déhiérarchisation

Que faire si nous ne pouvons ni avancer ni reculer ? Déplacer notre attention. Nous n’avons jamais ni avancé ni reculé. Nous avons toujours activement trié des éléments appartenant à des temps différents. Nous pouvons trier encore. C’est le tri qui fait le temps et non pas le temps qui fait le tri. Le modernisme — et ses corollaires anti- et postmodernes — n’était qu’une sélection faite par un petit nombre au nom de tous. Si nous sommes plus nombreux à récupérer la capacité de trier nous-mêmes les éléments qui font partie de notre temps, nous retrouverons la liberté de mouvement que le modernisme nous déniait, liberté qu’en fait nous n’avions jamais vraiment perdue. Nous n’émergeons pas d’un passé obscur qui confondait les natures et les cultures pour parvenir à un futur où les deux ensembles se sépareront enfin nettement grâce à la continuelle révolution du présent. Nous n’avons jamais été plongés dans un flux homogène et planétaire venu soit de l’avenir, soit du fond des âges. La modernisation n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas une marée longtemps montante qui refluerait aujourd’hui. Il n’y a jamais eu de marée. Nous pouvons passer à autre chose, c’est-à-dire revenir aux multiples choses qui ont toujours passé de façon différente.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 49

[ redistribution des rôles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déresponsabilisation

On se demande comment le nazisme a pu naître dans une Allemagne qui était à l’époque une des nations les plus civilisés au monde. On parle de revanche de la guerre de 14, de problèmes économiques, sociaux et politiques. On oublie que c’est parce que l’Allemagne avait atteint un degré supérieur de civilisation qu’elle libéra les forces de destruction que sa haute culture avait réprimées. C’est au sein des civilisations les plus avancées que le risque de barbarie est le plus grand. L’écrivain J. G. Ballard a très bien décrit comment, plongés dans un environnement hyper-policé et sophistiqué, des enfants en viennent à trucider tout le monde de façon effroyable alors qu’ils auraient toutes les raisons d’être heureux et respectueux d’autrui. Vous voici prévenu. Nous voici tous prévenus. Nous sommes actuellement dans un moment ballardien. La haine de la démocratie que l’on constate un peu partout appartient à la démocratie. Elle ne vient pas d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle il existe une tentation pour les régimes autoritaires. Car ce type de régimes exerce des contraintes qui sont essentiellement extérieures, ce qui soulage intérieurement les individus d’être responsables d’eux-mêmes. Ce ne sont plus eux qui se forcent mais une instance supérieure qui les oblige. Pour la psyché, la contrainte extérieure est plus supportable que la contrainte intérieure. C’est un problème de coût énergétique.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ égoïsmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parabole

Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: "Chacun sa chimère" du recueil Petits poëmes en prose

[ inconscient ] [ servitude ] [ fatalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson