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ineffable

Comment oser le dire ?

Après les cycles, les poèmes, les pièces, les chanteurs

Qui furent les gloires d’Ionie d’Inde – Homère, Shakespeare – les routes, les aires si densément notées au cours des longues, longues années,

Les essaims brillants les Voies Lactées du ciel – les pulsantes moissons de la Nature,

La somme rétrospective des passions, héros, guerres, amours, adorations,

Les sondes séculaires lancées aux abîmes les plus bas,

Les sommes des vies humaines, gorges, souhaits, cerveaux – les discours de l’expérience ;

Après l’innombrable somme des chansons, brèves ou longues, les langues, les terres,

Quelque chose encore n’est pas dit dans la voix, les lettres de poésie – quelque chose manque

(Qui sait ? le meilleur manque peut-être, attendant qu’on l’exprime).

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", L'inexprimé, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 720-721

[ littérature ] [ échec ] [ impossible ] [ frustration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Je me souviens des chevaux

sous la lune

je me souviens que je leur donnais

du sucre

de blancs rectangles de sucre

qui ressemblaient à de la glace

et ils avaient des têtes qui ressemblaient à

des aigles

des têtes chauves qui auraient pu mordre mais qui

ne le faisaient pas.



Les chevaux étaient plus réels que

mon père

plus réels que Dieu

et ils auraient pu m’écraser les

pieds mais ils ne le faisaient pas

ils auraient pu faire toutes sortes d’horreurs

mais ils ne le faisaient pas.



J’avais presque cinq ans

mais je n’ai pas oublié ;

dieu qu’elles étaient fortes et douces

ces langues rouges baveuses

dégoulinant de leurs âmes.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Les Jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, Poche 2011

[ équidés ] [ poème ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

abdiquer

Quand tu entendras, à l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta Fortune qui déserte enfin, tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avérèrent illusoires. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commets pas cette faute : ne dis pas que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette vaine espérance… Approche-toi de la fenêtre d’un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps ; tu te le dois, ayant été jugé digne d’une telle ville… Ému, mais sans t’abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments exquis de la troupe divine, et salue Alexandrie que tu perds.

Auteur: Cavafis Constantin

Info: Dans "Les dieux désertent Antoine", traduction de Yourcenar in Poèmes, Gallimard

[ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

libération

La mort est aujourd’hui devant ma face comme la guérison que reçoit le malade sa première sortie après le temps des maux La mort est aujourd’hui devant ma face comme l’arôme de la myrrhe le repos sous la voile aux jours battus de vent La mort est aujourd’hui devant ma face comme un parfum de lotus en fleur comme la berge de l’ivresse où l’on repose La mort est aujourd’hui devant ma face comme un chemin de pluie après l’orage comme un retour au port sur la nef de combat La mort est aujourd’hui devant ma face comme le ciel purifié des nues comme un pays sans nom où se perd l’oiseleur La mort est aujourd’hui devant ma face pareille à ce désir de revoir sa demeure qui étreint l’homme longtemps captif et libre enfin

Auteur: anonyme ancienne Egypte

Info: Papyrus Berlin 3024, dit du Lebensmüde. Dialogue d’un homme avec son âme ba (ou Chants du désespéré) , Troisième chant . Traduction de Gustave Roud (in Cahiers Gustave Roud, n° 3, Lausanne et Carrouge 1982). D'après d’Adolf Erman

[ mourir ] [ poème ] [ délivrance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

périple

Deux ou trois jours avant mon départ pour le Labrador, j'avais accueilli l'écrivain voyageur italien Paolo Rumiz.
(...) il me dit qu'il n'emportait plus aucun livre depuis des années, car un livre, c'était comme un père, il te prenait par la main pour te guider, or en route il préférait lire les paysages et les visages.
(...) à chaque nouveau voyage, il réduisait ses bagages et se préparait ainsi à son ultime expédition. En partant, Paolo me fit cadeau d'un carnet avec un magnifique poème en exergue :
"Voyager, c'est construire des ponts et en même temps les détruire derrière soi
Ce n'est pas chercher la certitude mais renoncer à la trouver
C'est tout miser sur une carte, c'est comme une renaissance
Voyager, c'est marcher et donc c'est une histoire, notre unique compagne."

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans le sillage des oies sauvages, p 134

[ poésie ]

 

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déclarations d'amour

J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie, enlacée
À la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,
Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;
Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
À penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,
Et qu'il vous suffirait d'un geste,
D'une parole ou d'un clin d'oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.
Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dut-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,

Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !

Auteur: Verlaine Paul

Info: La bonne Chanson texte 15

[ poème ]

 

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leurres divins

Rêveries de Dieu ou les mauvais dons



Je t'ai destiné le pain pour que tu en manques,

le vin, pour que tu saches en abuser.

J'ai préparé les larmes pour que tu en aies l'usage

et j'ai prévu la gloire afin que d'autres soient frappés.

Je t'ai promis la vertu pour qu'elle te soit grise.

Je t'ai lancé la beauté pour étinceler, lasser.

J'ai inventé l'amour pour qu'il te force et te laisse.

Je t'ai permis l'honneur pour te boucher les issues.

La fierté, je te la gardais pour tout rendre pire.



Je t'ai donné le souffle, c'est pour te le ravir, mon enfant.

Je t'ai confié l'espérance pour vous mieux tromper.

Auteur: Frénaud André

Info: La Sainte Face, p. 42

[ poème ] [ difficultés existentielles ] [ concepts volatiles ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

déguster

Carpe diem (Cueille le jour) : Litt. Ces deux mots sont tirés d'un court poème d'Horace (Odes I, XI, 8) et sont une invitation à profiter de chaque instant de la vie. Le poème, teinté de mélancolie, est consacré au temps qui fuit et à la mort qui approche. Il s'adresse à Leuconoé, dont le nom est celui d'une fille de Minyas qui, ayant préféré resté chez elle à filer la laine au lieu de participer aux fêtes du culte de Dionysos, le dieu du vin, en fut punie par ce dernier : elle et ses soeurs furent transformées en chauves-souris. Le poème s'achève par : "Pendant que nous parlons, le temps envieux s'enfuit. Cueille le jour, et crois le moins possible au lendemain". (Dum loquimur, fugerit inuida aetas : carpe diem, quam minimum credaul postero).

Auteur: Klein Bernard

Info: La cuisse de Jupiter, 300 proverbes et expressions hérités du latin et du grec

[ jouir ] [ profite de la vie ] [ instant présent ]

 

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harmonie sonore

Toi qui es musique, pourquoi la musique te rend-elle triste ?

Douceurs, entre elles, ne se combattent pas ; la joie se plaît à la joie :

Pourquoi aimes-tu ce que tu reçois sans émoi,

Et pourquoi recevoir avec plaisir ce qui t'ennuie ?

Si la concordance des sons justes,

Unis par marriage, offense ton oreille,

Ils te reprochent seulement de confondre

Ensemble les parties que tu dois jouer.

Ecoute une corde épouser sa prochaine :

Elles se répondent, par pression mutuelle ;

Ressemblant au père, à l'enfant, à la mère,

Qui, unis chantent une mélodie :

Un air sans parole, multiple, et non monotone,

Qui chante ceci : toi qui es seul, seras néant.

 

Auteur: Shakespeare William

Info: Sonnet 8 - ma traduction

[ vibration ] [ résonance ] [ agrément ] [ contrariété ] [ avertissement ] [ famille ] [ sonnet ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

animisme

Le monde nous submerge, tôt ou tard,

A prendre et dépenser, nous gaspillons nos forces ;

Pas grand-chose de la nature qui nous appartienne ;

Nous avons abandonné nos cœurs, sordide butin !

Cette mer qui montre son sein à la lune,

Les vents qui mugissent à toute heure,

Et qui maintenant se rassemblent, fleurs endormies,

Pour cela, pour tout, nous ne sommes pas en accord ;

Cela ne nous émeut pas. Oh Dieu !  Mieux vaut être

Païen, nourri d'une croyance révolue ;

Et pouvoir ainsi, de cette cette agréable posture,

Percevoir des choses qui  atténueront mes peines ;

Voir Protée surgir de la mer ;  

Ou entendre Triton l'ancien

Tonnant de sa conque en spirale.

Auteur: Wordsworth William

Info: The Major Works. Trad FLP

[ poème ] [ épique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste