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poésie orientale

Car de quoi s’agit-il en fait dans le haïku, sinon de susciter par le truchement des mots un mouvement de l’esprit vers la chose comme elle est, dans l’instant de sa révélation soudaine et là ?

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: Préface de Haïku, 1978, p. IV

[ défini ] [ instantané ] [ forme poétique ]

 
Commentaires: 6
Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Ce qui commande chez un écrivain l'efficacité dans l'emploi des mots, ce n'est pas la capacité d'en serrer de plus près le sens, c'est une connaissance presque tactile du tracé de leur clôture, et plus encore de leurs litiges de mitoyenneté. Pour lui, presque tout dans le mot est frontière, et presque rien n'est contenu.

Auteur: Gracq Julien

Info: En lisant en écrivant, p. 257

[ esthétisme ] [ prose poétique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dialogue

(Sur le pas de la porte, avec bonhomie)

Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.

Et les nuages?
- Ça flotte.

Et les volcans?
- Ça mijote.

Et les fleuves?
- Ça s’écoule.

Et le temps?
- Ça se déroule.

Et votre âme?
- Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

Auteur: Tardieu Jean

Info: Conversation, Monsieur Monsieur - 1951

[ poétique ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espérance

Encore une fois …



Dans une eau depuis longtemps gelée

J’entends encore une vague estivale glisser,

Dans un ciel, que j’ai déjà perdu,

Je vois tous les jours encore des étoiles briller.



Du feu d’un soleil mes joues sont empourprées,

Et encore une fois ma bouche aussi veut s’enflammer,

Alors, sortie du rêve depuis longtemps passé,

Toutes les roses recommencent à fleurir


Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: Toute personne qui tombe a des ailes- poèmes : 1942-1967 (2015, 592 p., Gallimard)

[ nature ] [ métaphore poétique ] [ volonté de fusion ] [ renaissance ]

 
Commentaires: 3

vieillir

Nous prenons chaque saison davantage la couleur de ce qui nous traverse. Nous récoltons les criblures des moissons mal broyées, la poussière des murs délités, des chemins qui s’effacent. Nous essuyons les pluies qui ne tombent plus, mais coulent, comme si l’horizon se vidait de ses larmes sur nos joues. Le vent nous réveille, nous excite, nous calme, nous berce et nous lave. Il se pose sur nos fronts comme une main leste, il nous gifle et nous saigne, il nous cajole et il nous soigne.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ prose poétique ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

monde moderne

Il n’est pas vrai que quoi que ce soit puisse progresser en allant de beauté en laideur. Il n’est pas vrai que nous n’ayons besoin que d’acier bien trempé, d’automobiles, de tracteurs, de frigidaires, d’éclairage électrique, d’autoroutes, de confort scientifique. Je sais que tous ces robots facilitent la vie, je m’en sers moi-même abondamment comme tout le monde. Mais l’homme a aussi besoin de confort spirituel. La beauté est la charpente de son âme. Sans elle, demain, il se suicidera dans les palais de sa vie automatique.

Auteur: Giono Jean

Info: Préface à Monuments et art de Haute-Provence, 1966

[ perte ] [ dimension poétique ] [ réconfort esthétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transcendance

Il nous restera peut-être à apprendre... que notre tâche ne fait que commencer et qu'il ne nous sera jamais donné ne serait-ce que le fantôme d'une aide quelconque, si ce n'est celle du Temps indicible et inconcevable. Nous devrons peut-être apprendre que le tourbillon infini de la mort et de la naissance, auquel nous ne pouvons échapper, est le fruit de notre propre création, de nos propres recherches ; que les forces qui intègrent les mondes sont les erreurs du passé ; que l'éternel chagrin n'est qu'immuable soif d'un désir insatiable ; et que les soleils brûlés ne sont rallumés que par les passions inextinguibles de vies disparues.

Auteur: Hearn Lafcadio

Info: Out of the East

[ nouveau paradigme ] [ philosophie poétique ] [ fausse route ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je ne sais pas faire des poèmes, ne me considère pas comme un poète, ne trouve pas particulièrement de la poésie dans les poèmes et ne suis pas le premier à le dire. La poésie qu'elle soit transport, invention ou musique est toujours un impondérable qui peut se trouver dans n'importe quel genre, soudain élargissement du monde. Sa densité peut être bien plus forte dans un tableau, une photographie, une cabane. Ce qui irrite et gêne dans les poèmes, c'est le narcissisme, le quiétisme (deux culs de sac) et l'attendrissement assommant sur ses propres sentiments. Je finis par le pire : le côté délibéré. Or, la poésie est un cadeau de la nature, une grâce, pas un travail. La seule ambition de faire un poème suffit à le tuer.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecrit en 1943

[ murphique ] [ poétique ]

 

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discontinuité sémantique

SAUTER DU COQ A L'ANE (c'est se montrer chaud lapin)

Il n'est que de voir le coq sauter de poule et poule dans une basse-cour pour se rendre compte que saillir et sauter sont deux formes d'un même verbe.

Si les poules en chaleur sont trop peu pour satisfaire l'appétit sexuel de ce chaud lapin, il arrive que l'on assiste à une "saillie du coq en l'ane" c'est-à-dire que l'on voir avec stupeur le coq sauter sur une cane. L'amour ne connait pas de frontières ! Le mot ane (sans accent circonflexe) est l'ancien nom de la femelle du canard (du latin "ana"). La forme première de l'expression "saillir du coq en l'asne" montre qu'il y avait déjà au XIV siècle une confusion entre l'ane et l'âne. N'étant plus comprise, l'expression se verra attribuer son sens actuel.

Auteur: Galey Bernard-Claude

Info: Du coq à l'âne

[ ouverture poétique ] [ étymologie ] [ digresser ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dasein

La rose est sans pourquoi, mais elle n'est pas sans raison. "Sans pourquoi" et "sans raison" ne disent pas la même chose. C'est seulement cela que la sentence en question devrait d'abord rendre plus clair. Le rose, pour autant qu'elle est quelque chose, ne sort pas du domaine où le très puissant principe (de raison) exerce sa puissance. Et pourtant la façon dont elle appartient à ce domaine est particulière, différente par conséquent de la manière dont nous autres hommes y séjournons. Bien courte, à vrai dire, serait notre pensée, si nous admettions que la sentence d'Angelus Silesius, n'a d'autre sens que d'indiquer la différence des manières dont la rose, dont l'homme, sont ce qu'ils sont. Ce que le sentence ne dit pas - et qui est tout l'essentiel - , c'est bien plutôt ceci qu'au fond le plus secret de son être, l'homme n'est véritablement que s'il est à sa manière comme la rose - sans pourquoi.

Auteur: Heidegger Martin

Info: A propos de "La rose est sans pourquoi" d'Angelus Silesius, dans "Le principe de raison", trad. André Préau

[ commentaire ] [ conscience immédiate ] [ support poétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson