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rencontre

J'ai tendu mon passeport au Libanais. Confiance absolue. Et pas le choix non plus. Sam m'avait décrit son chauffeur comme un prince. La soixantaine, bel homme, grand, mince, le visage anguleux, cheveux gris, moustache et cicatrice ancienne, du coin de la bouche à la tempe droite. C'est elle que j'ai vue en premier. Puis sa main tendue. Son sourire. Et cet accent roulé, qui ourle les phrases en modulant la dernière voyelle. Il y a des hommes comme ça. Au premier regard, au premier contact de peau, quelque chose est scellé. Cela n'a pas de nom, pas de raison, pas d'existence. C'est l'instinct qui murmure de marcher dans ses pas.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Le quatrième mur, p 120

[ première impression ] [ rassurante ]

 

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colonialisme

Klaus n'était pas de grande taille, contrairement à ce que disait mon grand-père des Allemands. Il disait, mon grand-père, que tous les allemands étaient de grande taille. Et il aimait les appeler "Allemands plus solides que le fer", non seulement pour leur physique mais surtout pour leurs constructions d'une solidité impressionnante. Et il nous parlait de leurs réalisations depuis le début de la colonisation, depuis ces années 1880 où ils débarquèrent chez nous avec leur chef Nachtigal. Ils étaient là pour "civiliser nos aïeux" et leur montrer comment construire des bâtiments en blocs de pierre et des routes en asphalte. Ces routes qui leur facilitaient surtout le transport des matières premières vers la côte pour les envoyer loin, par l'océan, vers l'Europe...

Auteur: Holassey Georges

Info: Si jamais ils t'arrêtent, parle-leur du wharf allemand

[ teutons ]

 
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littérature

L'une des choses qui m'ont vraiment impressionné dans Anna Karénine, lorsque je l'ai lu pour la première fois, c'est la façon dont Tolstoï incite le lecteur à s'attendre à ce que certaines choses se produisent - et elles ne se produisent pas. Tout est mis en place pour que vous pensiez qu'Anna va mourir en accouchant. Elle rêve que cela va se produire, le médecin, Vronsky et Karénine pensent que cela va se produire, et c'est ce qui devrait arriver à une femme adultère selon les règles d'un roman du XIXe siècle. Mais cela n'arrive pas. C'est tellement fascinant de se retrouver dans pareil espace, dans une sorte de chute libre, où on a aucune idée de ce qui va se passer.

Auteur: Batuman Elif

Info: sur www.guernicamag.com

[ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

premières impressions

Lorsque nous rencontrons quelqu’un, lorsque nous croisons un regard, lorsque nous étendons le faisceau de l’attention à l’entièreté de son visage, ce qui se donne n’est pas un pur objet. Cela, tout cela qui se présente alors à nous, est indissolublement composé de joie ou de mélancolie, de mobilité des lèvres, de tendresse, de sens latent de la rivalité ou de la coopération, d’éclats colorés des iris, d’obligation morale ressentie […], d’accès tantôt transparent tantôt opaque à une disposition d’esprit, de perte intermittente des limites personnelles, d’esquisses d’avenir commun ou de nostalgie sur un passé perdu, de diffusion de la lumière crépusculaire sur le duvet des joues, de crainte de la perte ou de la séparation, de rides au coin des paupières.

Auteur: Bitbol Michel

Info: Dans "La conscience a-t-elle une origine ?" pages 295-296

[ inventaire inconscient ] [ contact ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

baptême de l'air

Elle n'éprouva ni vertige, ni crainte. Seulement la puissance animale de cinq cents chevaux de métal qui l'arrachèrent du sol en dépliant leurs ailes fauves. Elle monta si haut qu'elle eut l'impression que le pays tout entier lui apparaissait d'un seul coup. De gros nuages se fendaient en bosses et protubérances. Les formes étaient courbes, galbées, bombées comme des jarres, suspendues comme des coraux, pleines de veinures secrètes, tout obéissait à des emblèmes féminins. Elle confirma à cet instant que le nom du ciel ne pouvait pas être masculin. Elle ne pouvait croire que les premiers aviateurs aient été des hommes. À le voir, le ciel était d'une féminité explosive, aux rondeurs corollaires. Cette demeure était faite comme un nid, un sein, prouvant que les premières civilisations des nuages avaient été matriarcales.

Auteur: Bonnefoy Miguel

Info: Héritage

[ femelle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Nous avons déboulé à Hall's Creek - la première des crottes de mouche signalées comme lieu habité sur ma carte - au son d'un Sweet Caroline remixé de façon très personnelle par Angie. Hall's Creek est le genre de trou dont vous risquez de rater l'entrée si vous avez le malheur de cligner les yeux: une grand-rue et deux transversales, un bureau de poste, une supérette et un pub - au comptoir duquel nous avons ingéré un steak incinéré garni de frites molles. On a fait descendre ce désastre culinaire avec un pack d'Export. Pour impressionner la galerie - moi -, Angie a séché quatre boîtes coup sur coup et a claqué un billet de dix dollars sur le zinc en réclamant six autres bières bien fraîches.
"T'as une sacrée descente ! j'ai fait.
- À Wollanup, on sait lever le coude."

Auteur: Kennedy Douglas

Info: cul-de-sac

[ fast food ]

 

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démystification

On aborde toujours l'inconnu avec plus de prudence la première fois. Ainsi, il apparait beaucoup plus expansif qu'il ne l'est réellement. Lors d'une seconde visite, la connaissance du terrain contracte de façon dramatique la perception des distances.

Qui ne s'est jamais promené dans un parc inconnu et n'a senti qu'il était immense, puis y est retourné pour découvrir que ce parc est en fait bien plus petit que le l'avait laissé croire la première impression ?

Quand nous retournons dans des endroits que nous avons fréquentés enfant, il n'est pas rare de trouver combien tout parait plus petit. Cette expérience a trop souvent été attribuée aux différences physiques entre l'enfant et l'adulte. En fait, elle est davantage liée aux dimensions épistémologiques qu'aux dimensions corporelles : la connaissance agit comme de l'eau chaude sur la laine. Elle rétrécit le temps et l'espace.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ grandir ] [ connaitre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Il est des tandems humains qui nous impressionnent, qu'on aime caresser de l'esprit, ainsi Eric Cantona et Rachida Brakni, couple idéal pour moi. Leur rencontre, décrite par Rachida.
- En 2002, on tournait tous les deux L'Outremangeur de Thierry Binisti. Eric était devant un miroir, en train de se faire maquiller. Je n'ai pas vu son regard en direct, je l'ai vu dans la glace. Et lui aussi m'a vue dans le miroir. Quelque chose s'est passé. Une déflagration.
Et les mots d'Eric :
- On ne dépend de rien. Rachida ne dépend pas de moi. Je ne dépends pas d'elle. On dépend uniquement de l'envie d'être ensemble. C'est tout.
Une de leurs premières apparition ensemble sur un plateau de TV, chez Ardisson je crois, est un pur bonheur.
Comme deux sauvages qui auraient préservé l'intégrité de leur instinct au milieu de guignols factices.

Auteur: Mg

Info: 26 déc. 2015

[ coup de foudre ] [ couple ]

 

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Cipango

Personne en décrivant sa première journée au Japon ne manque de comparer le pays à celui des fées, et les habitants aux fées elles-mêmes !

Pourtant, il y a une raison naturelle à cette unanimité dans le choix de termes pour décrire ce qu'il est presque impossible de décrire plus exactement au premier jet.

Se trouver tout à coup dans un monde où tout est sur une échelle plus menue et plus fine que chez nous, un monde d'êtres plus petits et apparemment plus bienveillants, qui tous nous sourient comme pour nous souhaiter du bien, un monde où tout mouvement est lent et doux, où les voix sont atténuées, un monde où la terre, la vie et le ciel sont tout différents de ce qu'on a vu ailleurs, voilà qui réalise pour des imaginations nourries du folklore anglais le vieux rêve d'un monde des elfes.

Auteur: Hearn Lafcadio

Info: Ma première journée en Orient

[ première impression ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parapsychique

Interrogé par son nom terrestre sur son séjour dans le monde céleste il répondit qu’il était maintenant sur le chemin de pralaya ou chemin du retour mais qu’il était encore soumis à jugement entre les mains de certaines entités assoiffées de sang qui règnent au niveau astral inférieur. En réponse à la question portant sur ses premières impressions sur le grand passage dans l’au-delà il dit qu’au début il lui semblait voir comme en un miroir et confusément mais que ceux qui ont trépassé voyaient s’ouvrir à eux des possibilités supérieures de développement atmique. À la question de savoir si la vie là-haut ressemblait à notre expérience corporelle il répondit qu’il avait su par des êtres maintenant mieux établis que lui dans l’esprit que leurs demeures étaient équipées de tout le confort moderne, avec talafane, asasar, achadafad, watarklasat, et que les adeptes les plus avancés étaient plongés jusqu’au cou dans les vagues de la voluptuosité la plus pure.

Auteur: Joyce James

Info: Ulysse, p 375 (Gallimard 2004)

[ décorporation ] [ éveil ] [ prêche ] [ niveaux vibratoires ] [ mystères ] [ onirisme ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin